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Russie à genoux : l’industrie du charbon du Kouzbass s’effondre et ouvre une brèche irréversible dans l’empire énergétique
Credit: Adobe Stock

L’impensable est en train de se produire en Russie : le Kouzbass, ce royaume noir d’où s’extrayait la quasi-totalité du charbon russe, vit une fermeture historique de ses mines. Une région taillée par des générations de mineurs, estampillée comme le poumon énergétique de l’industrie et de l’export, voit ses galeries s’éteindre une à une. Jamais depuis l’ère soviétique une telle désintégration n’avait frappé la filière. Cette fois, ce ne sont ni des grèves, ni des accidents. C’est un effondrement global, une asphyxie économique et logistique accélérée par les sanctions internationales de 2025 et l’effondrement brutal de la demande mondiale. Les convoyeurs se figent, les pelles mécaniques s’arrêtent, les lampes des mineurs s’éteignent. C’est une ère qui se meurt, et avec elle une part de l’âme industrielle de la Russie.

Le contraste est violent. Le Kremlin voulait faire du charbon un pilier stratégique pour compenser la baisse de ses revenus pétroliers et gaziers ; il hérite d’un gouffre financier béant. Dans le Kouzbass, les habitants assistent médusés à l’arrêt forcé de leurs mines, eux qui ont vécu toute leur existence rythmée par la poussière noire et le grondement des wagonnets. Ce n’est pas seulement une industrie en crise, c’est une civilisation régionale entière qui chancelle, une colonne vertébrale sociale qui se brise sous nos yeux. L’image est apocalyptique : des montagnes d’acier rouillé, des trains fantômes pleins de wagons vides, et un empire énergétique pris à son propre piège.

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