
Emmanuel Macron vient de frapper un grand coup sur l’échiquier géopolitique mondial. Face aux journalistes médusés, le président français a lancé une déclaration qui résonne comme un ultimatum historique : ni les offensives militaires, ni les tentatives d’annexion ne stopperont le mouvement international de reconnaissance de l’État palestinien. Cette sortie, d’une brutalité diplomatique rare, marque un tournant décisif dans la position française sur le conflit israélo-palestinien. Les mots choisis — calculés, pesés, mais terriblement tranchants — signalent une rupture avec des décennies de prudence diplomatique.
L’Élysée n’a pas tremblé. Dans un contexte où la guerre à Gaza a déjà fait plus de 40 000 morts côté palestinien depuis octobre 2023, Macron pose les jalons d’une nouvelle doctrine française. Cette déclaration, prononcée alors que les bombardements continuent et que les colonies israéliennes s’étendent inexorablement en Cisjordanie, résonne comme un avertissement direct à Tel-Aviv. La France, traditionnellement mesurée sur ce dossier explosif, semble désormais prête à franchir le Rubicon diplomatique… et les conséquences pourraient être monumentales.
Le contexte explosif d'une déclaration fracassante

Une guerre sans fin qui bouleverse les équilibres
Depuis le 7 octobre 2023, le Proche-Orient s’embrase dans une spirale de violence sans précédent depuis des décennies. Les chiffres donnent le vertige : plus de 40 000 Palestiniens tués à Gaza, dont une majorité de civils, face à environ 1 500 Israéliens morts dans les attaques initiales du Hamas. Cette assymetrie macabre alimente une colère mondiale qui ne cesse de croître. Les images de destructions massives, d’hôpitaux bombardés, d’enfants ensevelis sous les décombres ont profondément ébranlé l’opinion publique internationale, y compris dans les pays traditionnellement alliés d’Israël.
La communauté internationale assiste, impuissante ou complice selon les points de vue, à ce que de nombreux experts qualifient désormais ouvertement de nettoyage ethnique. Les rapporteurs spéciaux de l’ONU multiplient les alertes, parlant de « domicide » — la destruction systématique des habitations pour rendre impossible tout retour. Dans ce contexte apocalyptique, la déclaration de Macron prend une dimension particulière : elle rompt avec le silence assourdissant des grandes puissances occidentales face à ce que certains n’hésitent plus à qualifier de génocide en cours.
La France face à ses contradictions historiques
La position française sur la question palestinienne a toujours été un exercice d’équilibriste périlleux. Héritière d’une tradition gaullienne favorable au monde arabe, mais aussi liée à Israël par des liens profonds — historiques, économiques, sécuritaires –, la France navigue depuis des décennies entre ces deux pôles. Macron lui-même avait jusqu’ici maintenu cette ambiguïté calculée, multipliant les déclarations d’équidistance tout en préservant les intérêts stratégiques français dans la région.
Mais voilà que le président français semble avoir tranché. Cette rupture n’est pas anodine : elle intervient alors que la France fait face à une pression croissante de sa propre population, notamment de ses citoyens d’origine maghrébine et moyen-orientale qui représentent près de 10% de la population. Les manifestations pro-palestiniennes se multiplient dans l’Hexagone, rassemblant des centaines de milliers de personnes. L’opinion publique française, selon les derniers sondages, penche désormais massivement en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien — un basculement historique que Macron ne peut plus ignorer.
L’isolement croissant d’Israël sur la scène internationale
La déclaration de Macron s’inscrit dans un mouvement plus large d’isolement diplomatique d’Israël. Depuis le début de l’offensive sur Gaza, plusieurs pays ont franchi le pas de la reconnaissance de l’État palestinien : l’Espagne, l’Irlande, la Norvège, la Slovénie… La liste s’allonge inexorablement. Même les États-Unis, protecteur historique d’Israël, montrent des signes de lassitude face à l’intransigeance de Benjamin Netanyahu. Les abstentions américaines lors de votes cruciaux au Conseil de sécurité de l’ONU marquent un changement tectonique dans la géopolitique moyen-orientale.
Les coulisses d'une décision stratégique

Les calculs géopolitiques de l’Élysée
Derrière cette déclaration fracassante se cachent des calculs stratégiques d’une complexité vertigineuse. Macron ne s’est pas réveillé un matin avec l’envie soudaine de défier Israël — cette position résulte de mois de réflexions, de consultations secrètes, d’analyses géopolitiques minutieuses. Les conseillers de l’Élysée ont pesé chaque mot, anticipé chaque réaction, mesuré chaque conséquence potentielle. La France cherche visiblement à reprendre la main sur un dossier où elle s’était progressivement marginalisée, éclipsée par les États-Unis et, plus récemment, par des acteurs régionaux comme la Turquie ou le Qatar.
Cette stratégie s’inscrit dans la vision macronienne d’une Europe puissance, capable de peser dans les grands débats mondiaux indépendamment de Washington. En prenant position de manière aussi claire sur la Palestine, Macron envoie un signal fort : la France n’est pas un simple suiveur de la politique américaine, elle peut et veut définir sa propre ligne diplomatique. Cette autonomie stratégique, concept cher au président français, trouve ici une application concrète et spectaculaire. Les retombées pourraient être considérables, tant en termes d’influence française dans le monde arabe qu’en termes de leadership européen.
La pression de l’opinion publique française
Il serait naïf de croire que cette décision est purement diplomatique. La pression intérieure joue un rôle déterminant dans ce repositionnement. Les banlieues françaises bouillonnent de colère face aux images de Gaza. Les émeutes de 2023, si elles avaient d’autres causes immédiates, ont rappelé à l’exécutif la poudrière potentielle que représente le sentiment d’injustice ressenti par une partie de la population. Macron, qui prépare déjà l’après-présidence et pense à son héritage historique, ne peut se permettre d’être celui qui aura fermé les yeux sur ce que beaucoup considèrent comme le crime du siècle.
Les sondages sont sans appel : près de 70% des Français soutiennent désormais la reconnaissance de l’État palestinien. Cette majorité écrasante transcende les clivages politiques traditionnels, unissant la gauche radicale à une partie de la droite souverainiste. Face à cette lame de fond, l’Élysée n’avait plus vraiment le choix. Continuer à temporiser aurait été perçu comme une trahison démocratique, une négation de la volonté populaire. Macron, fin tacticien politique, a compris qu’il fallait accompagner ce mouvement plutôt que de s’y opposer frontalement.
Les enjeux économiques cachés
Derrière les grands principes moraux se cachent aussi des intérêts économiques sonnants et trébuchants. La France entretient des relations commerciales importantes avec le monde arabe — pétrole, armement, grands contrats d’infrastructure. Ces marchés représentent des centaines de milliards d’euros et des dizaines de milliers d’emplois. Or, la position française jugée trop complaisante envers Israël commençait à coûter cher. Des contrats étaient remis en question, des appels d’offres perdus au profit de concurrents chinois ou russes moins embarrassés par les considérations éthiques.
Les réactions en chaîne à travers le monde

La fureur prévisible d’Israël
La réaction israélienne ne s’est pas fait attendre. Dans les couloirs de la Knesset, c’est la consternation totale. Netanyahu, déjà fragilisé par des manifestations monstres réclamant sa démission, voit dans cette déclaration française une « trahison historique ». Les ministres les plus extrémistes du gouvernement israélien, comme Itamar Ben-Gvir ou Bezalel Smotrich, ont immédiatement appelé à des représailles diplomatiques contre Paris. L’ambassadeur de France à Tel-Aviv a été convoqué pour une séance d’explications qui s’annonce houleuse. Certains parlementaires israéliens évoquent même des sanctions économiques contre les entreprises françaises présentes en Israël.
Mais au-delà de la colère officielle, c’est surtout l’inquiétude qui domine dans les cercles du pouvoir israélien. Si la France, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et puissance influente, bascule définitivement du côté de la reconnaissance palestinienne, c’est tout l’édifice diplomatique construit par Israël depuis des décennies qui menace de s’effondrer. Le cauchemar stratégique d’Israël — un isolement international complet — semble soudain beaucoup moins improbable. Les stratèges israéliens comprennent que cette déclaration française pourrait créer un effet domino dévastateur pour leurs intérêts.
L’enthousiasme prudent du monde arabe
Dans les capitales arabes, la déclaration de Macron a été accueillie avec un mélange d’enthousiasme et de scepticisme. L’Autorité palestinienne, par la voix de Mahmoud Abbas, a immédiatement salué « un pas historique vers la justice ». Les rues de Ramallah ont vu des scènes de liesse, avec des drapeaux français brandis aux côtés des étendards palestiniens. Mais derrière ces célébrations, une question lancinante demeure : la France ira-t-elle jusqu’au bout de sa logique? Ou s’agit-il simplement d’une posture diplomatique destinée à calmer les esprits sans véritables conséquences concrètes?
Les gouvernements arabes, échaudés par des décennies de promesses non tenues, restent sur leurs gardes. L’Arabie saoudite, l’Égypte, la Jordanie observent avec attention mais sans s’emballer. Ils ont trop souvent vu l’Occident reculer au moment crucial pour croire aveuglément aux déclarations d’intention. Le véritable test sera dans les actes : la France reconnaîtra-t-elle officiellement l’État palestinien? Poussera-t-elle pour des sanctions contre Israël au Conseil de sécurité? Suspendra-t-elle ses ventes d’armes? Ces questions restent pour l’instant sans réponse claire.
Le dilemme américain
Washington se trouve dans une position particulièrement inconfortable. L’administration Biden, déjà critiquée pour son soutien inconditionnel à Israël malgré les massacres à Gaza, voit un de ses plus proches alliés prendre une direction diamétralement opposée. Cette divergence transatlantique sur un sujet aussi sensible pourrait créer des tensions majeures au sein de l’OTAN et compromettre l’unité occidentale face à d’autres défis géopolitiques comme la Russie ou la Chine. Les diplomates américains travaillent d’arrache-pied pour éviter une rupture publique avec Paris.
Les implications juridiques et diplomatiques

Le précédent juridique qui change tout
La reconnaissance d’un État palestinien par la France créerait un précédent juridique majeur en droit international. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité, la position française pèse lourd dans la balance. Si Paris franchit ce pas, cela légitimerait de facto les frontières de 1967 comme base de négociation, reconnaîtrait Jérusalem-Est comme capitale palestinienne, et qualifierait juridiquement l’occupation israélienne d’illégale. Ces implications juridiques sont vertigineuses : elles ouvriraient la voie à des poursuites devant la Cour pénale internationale, à des sanctions économiques légales, à des boycotts officiels.
Les juristes internationaux s’agitent déjà, préparant les dossiers qui pourraient transformer radicalement le paysage légal du conflit. La responsabilité pénale des dirigeants israéliens pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité deviendrait soudainement beaucoup plus tangible. Les entreprises opérant dans les colonies pourraient se retrouver poursuivies pour complicité. C’est tout un échafaudage juridique, patiemment construit par Israël et ses alliés pour légitimer l’occupation, qui menace de s’écrouler comme un château de cartes.
La bataille à l’ONU
Les couloirs des Nations Unies bruissent déjà des manœuvres diplomatiques intenses qui se préparent. La France dispose d’atouts considérables : son siège permanent au Conseil de sécurité, son influence en Afrique francophone, ses relations privilégiées avec de nombreux pays du Sud global. Si Paris décide de mener campagne pour la reconnaissance de la Palestine, elle pourrait rapidement rassembler une majorité écrasante à l’Assemblée générale. Même au Conseil de sécurité, traditionnellement bloqué par le veto américain, la donne pourrait changer si la France parvient à convaincre le Royaume-Uni de s’abstenir.
Les diplomates palestiniens, galvanisés par cette ouverture, préparent déjà une nouvelle offensive diplomatique. Ils comptent capitaliser sur la déclaration française pour relancer leur demande d’adhésion pleine et entière à l’ONU. Cette fois, avec le soutien d’une puissance occidentale majeure, leurs chances de succès semblent nettement plus élevées. Le momentum diplomatique est clairement en leur faveur, et ils comptent bien l’exploiter au maximum avant qu’Israël ne parvienne à organiser une contre-offensive.
Les conséquences pour l’Union européenne
La position française met l’Union européenne dans une situation délicate. Jusqu’à présent, l’UE maintenait tant bien que mal une position commune, certes critque envers les colonies israéliennes, mais refusant la reconnaissance unilatérale de la Palestine. Si la France persiste dans sa nouvelle ligne, cette unité de façade volera en éclats. L’Allemagne, traumatisée par son passé nazi et inconditionnellement solidaire d’Israël, se retrouverait isolée. Les pays méditerranéens et scandinaves pourraient suivre l’exemple français, créant une fracture béante au sein de l’Union.
Cette division pourrait avoir des répercussions bien au-delà du seul dossier palestinien. Elle révèlerait l’incapacité structurelle de l’UE à parler d’une seule voix sur les questions géopolitiques majeures, affaiblissant encore davantage sa crédibilité internationale. Paradoxalement, en cherchant à affirmer l’autonomie stratégique européenne, Macron pourrait involontairement précipiter une crise existentielle de l’Union. Les eurosceptiques de tous bords ne manqueront pas d’exploiter cette division pour remettre en cause le projet européen lui-même.
Les enjeux humanitaires au cœur du débat

La catastrophe humanitaire qui ne peut plus être ignorée
Les chiffres de la tragédie gazaouie défient l’entendement. Plus de 40 000 morts, dont 15 000 enfants. 90% de la population déplacée. 70% des infrastructures détruites. Des hôpitaux bombardés, des écoles réduites en cendres, des quartiers entiers rayés de la carte. Cette apocalypse humanitaire se déroule sous les yeux du monde entier, documentée minute par minute sur les réseaux sociaux. Les images insoutenables d’enfants extraits des décombres, de familles entières annihilées, de médecins opérant sans anesthésie faute de médicaments, ont profondément marqué les consciences. Il devient impossible pour les dirigeants occidentaux de maintenir leur soutien inconditionnel à Israël sans perdre toute crédibilité morale.
La déclaration de Macron prend acte de cette réalité insupportable. En affirmant qu’aucune offensive ne stopppera la reconnaissance de la Palestine, le président français reconnaît implicitement que la stratégie israélienne de la terre brûlée a échoué. Pire, elle s’est retournée contre ses instigateurs. Chaque bombe larguée sur Gaza, chaque civil tué, chaque maison détruite renforce paradoxalement la légitimité de la cause palestinienne aux yeux du monde. Le prix payé par les Palestiniens est effroyable, mais leur sacrifice n’est pas vain : il force enfin la communauté internationale à sortir de sa complaisance coupable.
Le droit international bafoué
La Cour internationale de justice a été claire : il existe un risque plausible de génocide à Gaza. Cette qualification, d’une gravité extrême, oblige légalement tous les États signataires de la Convention sur le génocide à agir pour prévenir ce crime des crimes. La France, en tant que signataire, se trouve donc face à une obligation légale et morale d’intervenir. La déclaration de Macron peut être lue comme une tentative de se conformer à cette obligation, même si certains arguront qu’elle arrive bien tard et reste insuffisante face à l’ampleur de la catastrophe.
Les violations du droit international humanitaire par Israël sont désormais si flagrantes, si systématiques, si documentées qu’elles ne peuvent plus être niées ou minimisées. Blocus illégal, punitions collectives, attaques délibérées contre les civils, usage d’armes prohibées, torture, déplacements forcés… la liste des crimes de guerre présumés s’allonge chaque jour. Dans ce contexte, continuer à soutenir inconditionnellement Israël reviendrait pour la France à se rendre complice de ces crimes. Macron semble avoir compris que l’Histoire ne pardonnera pas à ceux qui sont restés silencieux face à l’horreur.
L’urgence d’agir avant qu’il ne soit trop tard
Le temps presse. Chaque jour qui passe voit disparaître un peu plus de la Palestine historique. Les colonies israéliennes grignotent inexorablement la Cisjordanie, rendant la solution à deux États de plus en plus illusoire. Gaza est en train d’être rendue inhabitable, ses aquifères pollués, ses terres agricoles détruites, son tissu social déchiqueté. Si la communauté internationale n’agit pas maintenant, il sera bientôt trop tard pour sauver ce qui peut encore l’être. La déclaration de Macron sonne comme un cri d’alarme : il faut agir, vite, avant que la Palestine ne disparaisse définitivement.
Les scénarios possibles pour l'avenir

Le scénario de l’escalade diplomatique
Si la France maintient sa position et va jusqu’au bout de sa logique, nous pourrions assister à une escalade diplomatique sans précédent. Paris pourrait reconnaître officiellement l’État palestinien dans les prochaines semaines, entraînant dans son sillage d’autres pays européens. Cette cascade de reconnaissances isolerait encore davantage Israël et pourrait pousser les États-Unis eux-mêmes à reconsidérer leur position. Le gouvernement Netanyahu, acculé, pourrait alors opter pour une fuite en avant militaire désespérée, étendant le conflit au Liban ou à l’Iran pour créer une diversion. Les conséquences seraient cataclysmiques pour toute la région.
Dans ce scénario, la France se retrouverait en première ligne d’une confrontation diplomatique majeure avec Israël et potentiellement avec les États-Unis. Les pressions seraient énormes : chantage économique, menaces sécuritaires, campagnes de déstabilisation. Macron devrait faire preuve d’une détermination d’acier pour résister à ces pressions et maintenir le cap. Mais s’il y parvient, la France pourrait émerger comme le leader moral d’un nouveau mouvement international pour la justice en Palestine, redorant son blason terni dans le monde arabe et au-delà.
Le scénario du recul stratégique
Il est aussi possible que la déclaration de Macron ne soit qu’un coup de semonce destiné à faire pression sur Israël sans aller jusqu’à la rupture. Face aux pressions israéliennes et américaines, Paris pourrait édulcorer sa position, se contentant de vagues promesses de reconnaissance future conditionnée à d’hypothétiques négociations. Ce scénario du recul serait catastrophique pour la crédibilité française. Après avoir suscité tant d’espoirs, une reculade serait perçue comme une trahison impardonnable par le monde arabe et une partie de l’opinion française.
Dans cette hypothèse, Macron perdrait sur tous les tableaux. Il se serait aliéné Israël et ses soutiens sans pour autant gagner la confiance du camp palestinien. La France apparaîtrait comme une puissance velléitaire, incapable d’assumer ses positions quand la pression monte. Ce serait un désastre diplomatique qui affaiblirait durablement l’influence française sur la scène internationale. Les conséquences intérieures seraient également sévères, avec une probable radicalisation des positions et une montée des tensions communautaires.
Le scénario de la transformation historique
Le scénario le plus optimiste, mais peut-être aussi le plus improbable, verrait la déclaration de Macron catalyser une transformation historique du conflit israélo-palestinien. La pression internationale croissante, combinée à l’isolement diplomatique et aux divisions internes israéliennes, pourrait forcer un changement de gouvernement à Tel-Aviv. Un leadership israélien plus modéré pourrait alors accepter de véritables négociations sur la base du droit international. La reconnaissance de la Palestine par la France et d’autres pays créerait un fait accompli qui rendrait inévitable la solution à deux États.
Dans ce scénario idéal, Macron entrerait dans l’Histoire comme l’homme qui aura contribué à débloquer un conflit vieux de 75 ans. La France retrouverait son rôle de médiateur respecté et d’acteur majeur de la paix mondiale. Les retombées positives seraient immenses : apaisement des tensions au Moyen-Orient, amélioration des relations avec le monde musulman, renforcement du droit international. Mais pour que ce scénario se réalise, il faudrait une conjonction de facteurs favorables qui semble hélas peu probable dans le contexte actuel de polarisation extrême.
Les forces en présence et leurs stratégies

Le lobby pro-israélien à l’offensive
Face à la déclaration de Macron, le puissant lobby pro-israélien s’est immédiatement mobilisé. En France, le CRIF et autres organisations similaires ont lancé une contre-offensive médiatique d’une intensité rare. Les éditorialistes habituels sont mobilisés pour dénoncer un supposé « antisémitisme déguisé » derrière la position française. Les réseaux d’influence, tissés patiemment pendant des décennies, sont activés pour faire pression sur les décideurs politiques et économiques. Des menaces à peine voilées de boycott économique et de campagnes de déstabilisation circulent dans les couloirs du pouvoir.
Cette mobilisation s’étend bien au-delà des frontières françaises. Les organisations pro-israéliennes américaines, disposant de moyens financiers colossaux, orchestrent une campagne internationale pour isoler Macron et le faire plier. Des articles assassins dans les grands médias anglo-saxons, des pressions sur les entreprises françaises opérant aux États-Unis et en Israël, des menaces de représailles économiques… tout l’arsenal de la guerre d’influence est déployé. L’objectif est clair : faire de Macron un exemple pour dissuader d’autres dirigeants occidentaux de suivre la même voie.
La mobilisation de la société civile palestinienne
Du côté palestinien, la société civile voit dans la déclaration de Macron une opportunité historique qu’il ne faut pas laisser passer. Les organisations palestiniennes, les ONG internationales, les mouvements de solidarité se coordonnent pour maintenir la pression et pousser la France à aller jusqu’au bout de sa logique. Des campagnes massives sur les réseaux sociaux, des manifestations géantes, des actions de sensibilisation sont organisées pour créer un mouvement d’opinion irrésistible. L’objectif est de rendre politiquement impossible pour Macron de reculer.
Cette mobilisation s’appuie sur un narratif puissant : après 75 ans d’occupation, de colonisation, de massacres, la justice est enfin à portée de main. Les images terribles de Gaza, les témoignages poignants des survivants, les rapports accablants des organisations internationales constituent autant d’armes dans cette bataille pour les cœurs et les esprits. La diaspora palestinienne, forte de millions de personnes à travers le monde, se mobilise comme jamais pour faire entendre sa voix et peser sur les décisions politiques.
Les acteurs régionaux en embuscade
Les puissances régionales observent avec attention l’évolution de la situation, prêtes à exploiter toute opportunité. L’Iran, ennemi juré d’Israël, voit dans la déclaration de Macron une validation de sa stratégie de résistance. Téhéran pourrait être tentée d’escalader militairement via ses proxies (Hezbollah, Houthis, milices irakiennes) pour maintenir la pression sur Israël et pousser d’autres pays à suivre l’exemple français. La Turquie d’Erdogan, qui se pose en champion de la cause palestinienne, pourrait également durcir sa position et prendre des mesures concrètes contre Israël.
Les monarchies du Golfe, prises entre leur désir de normalisation avec Israël et la colère de leurs populations pro-palestiniennes, naviguent en eaux troubles. L’Arabie saoudite, qui avait suspendu son processus de normalisation après le début de la guerre à Gaza, pourrait conditionner toute reprise des discussions à des concessions israéliennes majeures sur la question palestinienne. Les Émirats arabes unis et Bahreïn, qui ont normalisé leurs relations avec Israël, se retrouvent dans une position inconfortable, critiqués par leurs opinions publiques pour leur complicité silencieuse avec l’occupant.
Conclusion : un tournant historique ou un coup d'épée dans l'eau?

La déclaration fracassante d’Emmanuel Macron marque indéniablement un moment charnière dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Pour la première fois depuis des décennies, une puissance occidentale majeure, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, affirme haut et fort que la reconnaissance de la Palestine est inéluctable, quelles que soient les manœuvres israéliennes pour l’empêcher. Cette prise de position courageuse — ou calculée, selon les perspectives — brise un tabou diplomatique et ouvre potentiellement la voie à une reconfiguration complète des équilibres géopolitiques au Proche-Orient. Les mots de Macron résonnent comme un défi lancé à l’ordre établi, une remise en question frontale de décennies de complaisance occidentale envers l’occupation israélienne.
Mais au-delà des déclarations d’intention, c’est dans les actes que se mesurera la véritable portée de ce tournant annoncé. La France ira-t-elle jusqu’au bout de sa logique en reconnaissant officiellement l’État palestinien? Utilisera-t-elle son influence diplomatique pour rallier d’autres pays à sa position? Prendra-t-elle des mesures concrètes — sanctions, embargo sur les armes, poursuites judiciaires — pour faire pression sur Israël? Ou cette déclaration restera-t-elle lettre morte, noyée dans les compromissions et les reculs qui caractérisent trop souvent la diplomatie internationale quand les intérêts économiques et stratégiques entrent en jeu? L’Histoire jugera sévèrement ceux qui auront manqué ce rendez-vous avec la justice. Les Palestiniens, eux, n’ont plus le luxe d’attendre. Chaque jour qui passe voit disparaître un peu plus leur terre, leur espoir, leur avenir. La déclaration de Macron leur offre une lueur d’espoir dans la nuit noire de l’occupation. Puisse cette lueur devenir flamme, puis brasier, et consumer enfin les derniers vestiges d’un système colonial anachronique qui n’a que trop duré. Le monde regarde, l’Histoire attend, la Palestine espère. Le temps de la justice est-il enfin venu?