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Trump déclare la guerre aux villes : Chicago et Baltimore dans sa ligne de mire fédérale
Credit: Adobe Stock

L’ultimatum présidentiel qui fait trembler l’Amérique

Ce mardi 2 septembre 2025, Donald Trump a franchi une ligne rouge inédite dans l’histoire moderne des États-Unis. Dans le Bureau ovale, face aux journalistes, le président a annoncé sans détour son intention de déployer des forces fédérales à Chicago et Baltimore, malgré l’opposition farouche des autorités locales. « We’re going in », a-t-il déclaré avec cette brutalité caractéristique qui électrise ses partisans et terrorise ses opposants. Ces quatre mots résonnent aujourd’hui comme une déclaration de guerre civile administrative, une escalade fédérale qui redessine les contours du pouvoir américain.

L’homme qui a déjà fédéralisé la police de Washington et déployé la Garde nationale dans la capitale pousse désormais ses pions vers les bastions démocrates. Mais cette fois, la résistance s’organise. Le gouverneur démocrate de l’Illinois, JB Pritzker, refuse catégoriquement cette intervention fédérale. Une confrontation titanesque se dessine, opposant la volonté présidentielle aux prérogatives locales, dans un bras de fer qui pourrait redéfinir l’équilibre constitutionnel américain. Trump ne recule pas : « Nous avons le droit de le faire », martèle-t-il, invoquant son « obligation de protéger ce pays ».

Une stratégie d’intervention tous azimuts

L’annonce de Trump s’inscrit dans une stratégie plus large de reprise en main fédérale des métropoles américaines. Après Los Angeles où il a mobilisé 4000 membres de la Garde nationale et 700 Marines actifs, après Washington où il a placé les forces de police sous contrôle fédéral, le président républicain étend méthodiquement son emprise. Cette expansion territoriale du pouvoir présidentiel suit une logique implacable : cibler prioritairement les villes dirigées par des élus démocrates, sous prétexte de lutte contre la criminalité.

Pourtant, les statistiques officielles contredisent frontalement cette justification. Les homicides ont chuté de 15% au niveau national l’année dernière, et les crimes violents sont au plus bas depuis 30 ans selon le Département de la justice. À Chicago même, la criminalité a reculé de 15% depuis 2023, avec des baisses spectaculaires : 37% pour les homicides, 36% pour les vols à main armée. À Baltimore, les crimes violents ont diminué de 17%, les homicides de 27%. Cette réalité statistique transforme l’intervention trumpienne en opération politique déguisée.

L’arsenal juridique de la confrontation

Face à cette escalade, les experts constitutionnels s’alarment des précédents dangereux que Trump pourrait créer. L’invocation potentielle de l’Insurrection Act de 1792 — cette loi séculaire qui autorise le déploiement de troupes fédérales sur le territoire américain — représenterait « l’option nucléaire » selon les juristes. Cette voie légale permettrait au président de contourner totalement l’opposition des gouverneurs d’État, transformant la Garde nationale locale en force d’occupation fédérale.

L’histoire américaine offre des parallèles troublants avec cette situation. En 1963, le président John F. Kennedy avait fédéralisé la Garde nationale de l’Alabama pour forcer l’intégration raciale à l’Université d’Alabama, face à la résistance du gouverneur George Wallace. Mais aujourd’hui, le contexte diffère radicalement : il ne s’agit plus de faire appliquer les droits civiques, mais d’imposer une vision sécuritaire contestée par les données criminologiques. Cette instrumentalisation de l’appareil fédéral à des fins politiques marque une dérive autoritaire inédite dans l’Amérique contemporaine.

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