Israël reproduit l’histoire qu’il a fuie, aux ghettos de Gaza : le miroir brisé d’Israël
Auteur: Maxime Marquette
L’ironie cruelle de l’histoire frappe Gaza avec une violence inouïe. Israël, né des cendres de la Shoah, des ghettos et des persécutions, reproduit aujourd’hui — trait pour trait — les mécanismes d’oppression qu’il a subis. Murs, check-points, zones d’exclusion, rationnement alimentaire… La liste des similitudes glace le sang. Mais cette vérité dérangeante n’excuse en rien l’aveuglement suicidaire du Hamas qui précipite son propre peuple vers l’abîme.
Septembre 2025 nous offre ce spectacle obscène : 2,3 millions de Palestiniens enfermés dans un territoire plus petit que Paris, bombardés, affamés, pendant que leurs dirigeants s’obstinent dans une guerre perdue d’avance. Cette tragédie révèle une double faillite morale : celle d’Israël qui trahit ses propres valeurs fondatrices, et celle du Hamas qui sacrifie consciemment ses enfants sur l’autel de son idéologie mortifère. Les victimes ? Un peuple palestinien pris en otage par ses propres « libérateurs ».
Le miroir brisé de l'histoire

Les ghettos d’hier et d’aujourd’hui
Gaza ressemble dangereusement aux ghettos européens du XXe siècle. Même enfermement géographique, même contrôle des entrées et sorties, même rationnement de la nourriture et des médicaments. Les Israéliens, descendants de ceux qui ont survécu à ces horreurs, reproduisent méticuleusement les mécanismes de déshumanisation qu’ils ont endurés. Cette répétition tragique de l’histoire révèle une vérité implacable : les victimes peuvent devenir bourreaux sans même s’en apercevoir.
Le blocus de Gaza, en place depuis 2007, transforme ce territoire en prison à ciel ouvert où chaque calorie est comptée, chaque médicament pesé, chaque mouvement contrôlé. Les Palestiniens vivent sous un régime de permission permanente qui rappelle étrangement les Ausweis et autres laissez-passer que les juifs devaient présenter dans l’Europe occupée. Cette similitude n’est pas fortuite, elle révèle la logique profonde de tout système d’oppression.
La déshumanisation programmée
Comme leurs persécuteurs d’antan, les Israéliens ont développé un vocabulaire de la déshumanisation. « Animaux humains », « boucliers humains », « terroristes en herbe »… Ces expressions résonnent sinistrement avec la rhétorique nazie qui qualifiait les juifs de « vermine » ou de « sous-hommes ». Cette déshumanisation linguistique précède toujours les massacres et les justifie moralement aux yeux de leurs auteurs.
L’armée israélienne applique aujourd’hui la doctrine de la « punition collective » que l’Allemagne nazie utilisait contre les populations civiles européennes. Détruire des quartiers entiers pour punir quelques résistants, couper l’eau et l’électricité pour briser le moral, bombarder les hôpitaux et les écoles pour terroriser… Ces méthodes n’ont rien de nouveau, elles puisent dans le répertoire classique de l’oppression coloniale et génocidaire.
L’aveuglement des bourreaux
Le plus terrifiant dans cette tragédie, c’est l’aveuglement sincère de nombreux Israéliens face aux parallèles historiques. Ils se voient comme des victimes qui se défendent, incapables de percevoir qu’ils sont devenus les oppresseurs qu’ils combattaient jadis. Cette cécité morale révèle la puissance des mécanismes psychologiques de justification que tout groupe humain développe pour légitimer ses crimes.
Le Hamas, fossoyeur de son peuple

L’obstination meurtrière
Mais pointons également le cynisme abject du Hamas qui utilise la souffrance palestinienne comme carburant de sa machine de guerre. Cette organisation terroriste maintient délibérément son peuple dans la misère et la violence parce que c’est sa seule source de légitimité politique. Un peuple palestinien prospère et en paix n’aurait plus besoin du Hamas… et le Hamas le sait parfaitement.
Chaque refus de négocier, chaque roquette tirée depuis une école, chaque tunnel creusé sous un hôpital condamne un peu plus les civils gazaouis à l’enfer. Le Hamas calcule froidement que chaque mort palestinien renforce sa narrative victimaire et lui apporte du soutien international. Cette instrumentalisation de la mort révèle la nature profondément corrompue d’une organisation qui prétend défendre ceux qu’elle sacrifie.
La stratégie du sacrifice humain
Le Hamas a perfectionné l’art macabre du « martyre par procuration ». Ses dirigeants vivent dans le luxe au Qatar ou en Turquie pendant que leur population croupit dans les tunnels de Gaza transformés en cimetières. Cette élite terroriste a compris que chaque image d’enfant palestinien mort vaut plus que mille discours à l’ONU. Elle cultive donc méthodiquement la mort de ses propres enfants.
Cette stratégie de la victimisation orchestrée explique pourquoi le Hamas refuse systématiquement les solutions négociées qui pourraient améliorer le sort de son peuple. Chaque accord de paix menacerait son monopole de la représentation palestinienne et son business model fondé sur la guerre perpétuelle. Le Hamas préfère régner sur des ruines que disparaître dans la prospérité.
L’embrigadement des enfants
Le Hamas reproduit également les méthodes de tous les régimes totalitaires en embrigadant systématiquement ses enfants dès le plus jeune âge. Camps d’entraînement militaire pour les mineurs, endoctrinement dans les écoles, glorification du « martyre »… Cette organisation fabrique délibérément de futurs kamikazes en détruisant l’innocence de l’enfance palestinienne.
La famine comme arme de guerre

L’étau alimentaire se resserre
Gaza vit aujourd’hui sous la menace permanente de la famine absolue. Plus de 80% de la population dépend de l’aide humanitaire pour survivre, les réserves alimentaires s’amenuisent jour après jour, et les enfants développent des signes de malnutrition aiguë. Cette crise alimentaire n’est pas un accident, elle résulte des choix délibérés des deux parties qui utilisent la nourriture comme arme de guerre.
Israël contrôle chaque camion qui entre à Gaza, inspectant même les boîtes de conserve pour s’assurer qu’elles ne contiennent pas d’explosifs. Cette obsession sécuritaire légitime transforme chaque repas palestinien en victoire tactique israélienne. De son côté, le Hamas détourne l’aide alimentaire pour nourrir ses combattants en priorité, laissant les civils se débrouiller avec les miettes.
Les enfants sacrifiés
Les plus vulnérables paient le prix le plus lourd de cette guerre alimentaire. Les nouveau-nés palestiniens naissent déjà malnutris, leur développement cognitif compromis par les carences maternelles. Ces enfants porteront toute leur vie les stigmates de cette famine orchestrée, transformés en infirmes intellectuels par la folie de leurs dirigeants et l’indifférence de leurs oppresseurs.
Cette génération d’enfants affamés représente une bombe à retardement pour l’avenir de la région. Traumatisés, malnutris, éduqués dans la haine, ils constitueront le vivier idéal pour les futurs terroristes. Le Hamas et Israël fabriquent ensemble les conditions de leur propre perpétuation : un conflit sans fin nourri par une haine transmise de génération en génération.
L’économie de la survie
Gaza a développé une économie de guerre où la contrebande remplace le commerce, où les tunnels valent plus que les usines, où la mort rapporte plus que le travail. Cette économie parallèle enrichit une minorité de profiteurs de guerre — israéliens et palestiniens confondus — pendant que la population sombre dans le dénuement le plus total.
L'engrenage de la radicalisation

La fabrique de la haine
Chaque bombardement israélien produit mécaniquement de nouveaux candidats au terrorisme. Chaque enfant palestinien qui voit sa famille déchiquetée par une bombe développe naturellement une haine viscérale contre Israël. Cette radicalisation n’est pas idéologique, elle est existentielle : quand on vous détruit tout, la vengeance devient la seule raison de vivre qui reste.
De leur côté, les attentats du Hamas nourrissent la paranoïa sécuritaire israélienne qui justifie tous les excès militaires. Chaque roquette tombée sur Tel-Aviv convainc un peu plus les Israéliens qu’ils n’ont pas d’autre choix que la guerre totale. Cette escalade symétrique transforme chaque victime en bourreau potentiel et chaque bourreau en future victime.
Le piège de la victimisation
Les deux peuples se sont enfermés dans une concurrence victimaire où chaque camp revendique le monopole de la souffrance. Les Israéliens brandissent la Shoah et le 7 octobre, les Palestiniens exhibent leurs morts quotidiens et leur exil forcé. Cette surenchère dans l’horreur empêche toute empathie mutuelle et légitime toutes les vengeances.
Cette victimisation compétitive produit un effet pervers : elle transforme la souffrance en capital politique et incite chaque camp à cultiver sa propre douleur plutôt qu’à chercher des solutions. Plus on souffre, plus on a raison… Cette logique diabolique condamne les deux peuples à s’entretuer jusqu’à épuisement total.
L’impossible réconciliation
Dans ce contexte de radicalisation mutuelle, toute tentative de réconciliation est immédiatement sabotée par les extrémistes des deux bords. Les Israéliens qui tendent la main aux Palestiniens sont accusés de trahison par leurs compatriotes. Les Palestiniens qui prônent la coexistence sont liquidés par le Hamas comme « collaborateurs ».
Les profits obscènes de la guerre

L’industrie militaire israélienne
La guerre de Gaza génère des profits colossaux pour l’industrie militaire israélienne qui teste ses dernières innovations sur le dos des Palestiniens. Chaque nouveau système d’armes « combat-proven » à Gaza se vend ensuite dans le monde entier avec cette garantie macabre : « testé sur des vraies cibles humaines ». Cette marchandisation de la mort transforme les Palestiniens en cobayes grandeur nature.
Les entreprises israéliennes de sécurité prospèrent grâce au savoir-faire acquis dans les territoires occupés. Murs « intelligents », systèmes de surveillance biométrique, drones tueurs autonomes… Toutes ces technologies de l’oppression, perfectionnées contre les Palestiniens, s’exportent ensuite vers les dictatures du monde entier. Gaza devient ainsi le laboratoire de toutes les tyrannies futures.
La corruption du Hamas
Le Hamas n’est pas en reste dans cette économie de guerre. Ses dirigeants s’enrichissent grâce aux taxes prélevées sur les tunnels de contrebande, aux détournements de l’aide internationale, aux « impôts révolutionnaires » extorqués à leur propre population. Cette kleptrocratie terroriste transforme chaque dollar d’aide humanitaire en munitions pour prolonger le conflit.
Les leaders du Hamas accumulent des fortunes personnelles colossales pendant que leur peuple meurt de faim. Khaled Mechaal possède une fortune estimée à plusieurs milliards de dollars, confortablement installé dans ses palais de Doha pendant que les enfants de Gaza fouillent les poubelles pour survivre. Cette hypocrisie révoltante révèle la vraie nature de cette « résistance » qui résiste surtout à l’amélioration du sort palestinien.
Les intermédiaires de la mort
Une multitude d’intermédiaires véreux prospèrent grâce à ce conflit perpétuel. Marchands d’armes, passeurs, fournisseurs de l’aide détournée… Tous ces profiteurs de guerre ont intérêt à maintenir le statu quo sanglant qui les enrichit. Ils forment une véritable mafia transnationale de la mort qui sabote systématiquement toute tentative de paix.
L'indifférence criminelle du monde

L’hypocrisie occidentale
L’Occident se contente de déclarations creuses sur les « droits humains » et la « solution à deux États » tout en continuant de vendre des armes aux deux parties. Cette hypocrisie structurelle révèle que les grandes puissances préfèrent un conflit qui les enrichit à une paix qui les priverait de leurs bénéfices géopolitiques et économiques.
Les États-Unis versent des milliards à Israël pour acheter des armes américaines tout en finançant l’aide humanitaire à Gaza pour réparer les dégâts causés par ces mêmes armes. Cette schizophrénie politique permet de maintenir l’équilibre de la terreur tout en préservant les intérêts économiques américains. C’est du cynisme érigé en art de gouverner.
Le silence complice des nations arabes
Les pays arabes ont abandonné la Palestine pour se réconcilier économiquement avec Israël. L’Arabie Saoudite, les Émirats, le Maroc… Tous ces régimes autocratiques préfèrent les contrats juteux avec Tel-Aviv aux solidarités palestiniennes. Cette trahison de la cause palestinienne par ses supposés soutiens condamne Gaza à l’isolement le plus total.
Cette normalisation avec Israël se fait sur le dos des Palestiniens qui deviennent un obstacle gênant aux nouveaux partenariats économiques. Les pétromonarchies du Golfe considèrent désormais le Hamas comme un facteur de déstabilisation régionale qu’il faut éliminer, même au prix d’un génocide palestinien discret.
L’impuissance organisée de l’ONU
L’Organisation des Nations Unies assiste impuissante à ce massacre programmé, paralysée par les vétos américains au Conseil de sécurité et les divisions de l’Assemblée générale. Cette impuissance n’est pas accidentelle, elle est structurelle : l’ONU a été conçue pour préserver l’ordre géopolitique de 1945, pas pour résoudre les conflits du XXIe siècle.
Vers l'abîme collectif

La prophétie autoréalisatrice
Israël et le Hamas fabriquent ensemble les conditions de leur destruction mutuelle. En déshumanisant l’autre, chaque camp légitime sa propre annihilation future. Cette prophétie autoréalisatrice transforme le conflit en course vers l’abîme où le dernier survivant héritera d’un désert de cendres et de haine.
La logique génocidaire qui anime aujourd’hui les deux parties ne peut déboucher que sur l’anéantissement total de l’une d’entre elles, voire des deux. Israël développe des technologies d’extermination de plus en plus sophistiquées, le Hamas perfectionne ses méthodes terroristes… Cette escalade technologique de la mort ne peut que mal finir pour tout le monde.
La génération perdue
Une génération entière d’enfants israéliens et palestiniens grandit dans la haine et la peur. Ces gamins traumatisés, éduqués dans le culte de la vengeance, formeront les soldats fanatiques de demain. Cette génération perdue perpétuera le conflit avec une violence décuplée, rendant impossible toute réconciliation future.
Ces enfants soldats en devenir ne connaîtront jamais autre chose que la guerre. Leur humanité même a été sacrifiée sur l’autel des ambitions politiques de leurs aînés. Cette destruction de l’innocence constitue peut-être le crime le plus impardonnable commis par les deux camps dans ce conflit maudit.
L’effondrement civilisationnel
Au-delà de ses conséquences locales, ce conflit révèle l’effondrement moral de notre civilisation qui assiste passive à un génocide en direct. Cette indifférence collective face à l’extermination programmée d’un peuple marque un tournant historique : nous sommes redevenus des barbares qui regardent les gladiateurs s’entretuer dans l’arène.
Conclusion

L’histoire se répète avec une précision chirurgicale : Israël reproduit les mécanismes d’oppression qu’il a subis, le Hamas sacrifie son peuple sur l’autel de son fanatisme, et le monde ferme les yeux sur cette tragédie annoncée. Gaza devient ainsi le miroir brisé de nos lâchetés collectives, le laboratoire de nos futures barbaries, le tombeau de nos prétentions humanistes.
Cette double faillite — israélienne et palestinienne — nous renvoie à notre propre médiocrité morale. Nous qui prétendions avoir tiré les leçons de l’histoire, nous reproduisons les mêmes erreurs avec une constance décourageante. Les bourreaux d’hier deviennent les victimes d’aujourd’hui qui deviendront les bourreaux de demain dans une spirale infernale que personne ne semble capable d’arrêter.
Il ne reste plus qu’à compter les morts et à préparer les prochains massacres. Car tant qu’Israël refusera de voir le miroir que lui tend Gaza, tant que le Hamas préférera la mort de ses enfants à la vie de son peuple, cette tragédie continuera de se jouer sous nos yeux indifférents. L’histoire nous jugera sévèrement pour cette complicité par omission avec l’inacceptable. Et elle aura raison.