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L’Allemagne exige l’abattage des drones russes : l’OTAN face à son moment de vérité
Credit: Adobe Stock

12 septembre 2025. Thomas Röwekamp, président de la Commission de défense du Bundestag allemand, vient de prononcer les mots que personne n’osait dire : l’OTAN doit abattre les drones russes au-dessus de l’Ukraine. Cette déclaration fracassante, formulée à peine 48 heures après que 19 drones russes ont violé l’espace aérien polonais et forcé l’Alliance atlantique à ouvrir le feu pour la première fois depuis le début de la guerre, transforme radicalement la donne géopolitique européenne.

Cette prise de position allemande — pays qui fut longtemps le plus réticent à l’escalade militaire — révèle l’ampleur du basculement strategique en cours. Quand Berlin réclame l’intervention directe de l’OTAN dans l’espace aérien ukrainien, c’est que l’Europe vient de franchir un point de non-retour psychologique. L’invasion massive de 450 drones russes du 10 septembre, dont une vingtaine ont pénétré sur le territoire d’un membre de l’Alliance, a brutalement rappelé à l’Occident qu’il n’existe plus de ligne de démarcation étanche entre guerre ukrainienne et sécurité européenne. Le moment de vérité de l’OTAN approche à grands pas.

La révolution doctrinale allemande

La déclaration de Röwekamp marque une révolution copernicienne dans la doctrine militaire allemande. Ce dirigeant de la CDU — parti d’Angela Merkel qui prônait encore il y a trois ans la « retenue strategique » face à Moscou — exige aujourd’hui que l’Alliance atlantique « équipe rapidement l’Ukraine pour qu’elle puisse agir contre les installations de production et les rampes de lancement » russes. Cette transformation idéologique révèle l’ampleur du traumatisme infligé à l’establishment sécuritaire allemand par l’escalade russe.

Plus radical encore, Röwekamp réclame l’autorisation d’abattre les drones russes « avant qu’ils n’atteignent l’espace aérien de l’OTAN », avec « l’autorisation du pays concerné comme l’Ukraine ». Cette proposition révolutionnaire transformerait de facto l’espace aérien ukrainien en zone de protection OTAN, franchissant le seuil de l’intervention militaire directe occidentale dans le conflit. Venant de l’Allemagne — pays le plus prudent de l’Alliance —, cette proposition acquiert une légitimité politique considérable.

L’urgence tactique qui justifie l’escalade

L’argumentaire de Röwekamp révèle une analyse militaire sophistiquée de l’évolution du conflit : « Dans la guerre actuelle, le meilleur moyen de lutter contre les drones est de détruire leurs installations de production et leurs lanceurs. » Cette logique tactique élémentaire — frapper à la source plutôt que d’intercepter les effets — justifie l’extension géographique de la guerre vers le territoire russe.

Cette approche préventive rompt avec la stratégie défensive qui prévaut depuis le début du conflit. Plutôt que d’attendre passivement que les drones russes violent l’espace OTAN pour les abattre, Röwekamp propose de les neutraliser en amont, sur leur trajectoire ukrainienne, transformant l’Ukraine en bouclier avancé de la défense atlantique. Cette vision stratégique révolutionnaire redefine fondamentalement les périmètres de sécurité occidentaux.

La synchronisation avec les provocations russes

Cette déclaration allemande intervient dans un contexte d’escalade russe calculée qui semble designed pour tester la cohésion atlantique. L’invasion de l’espace aérien polonais par 19 drones — dont seulement 4 ont été abattus — coïncide « parfaitement » avec le lancement des exercices militaires Zapad 2025 qui rassemblent 13 000 soldats russes et biélorusses aux frontières de l’OTAN.

Cette synchronisation révèle la stratégie russe de « sondage » de la détermination occidentale, testant méthodiquement les seuils de tolérance de l’Alliance pour identifier ses failles et ses hésitations. La réponse allemande — exiger l’intervention préventive plutôt que défensive — déjoue cette tactique en transformant chaque provocation russe en justification d’escalade occidentale.

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