Ce matin du 13 septembre 2025, des documents top-secrets du Pentagone ont explosé dans la presse américaine comme une bombe à fragmentation. L’administration Trump prépare le déploiement de 1 000 soldats de la Garde nationale en Louisiane — une opération militaire intérieure d’une ampleur inédite qui transformera La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge en zones d’occupation. Ces plans confidentiels, obtenus par le Washington Post, révèlent une militarisation rampante qui dépasse tout ce que l’Amérique a connu depuis la guerre de Sécession.
La brutalité de cette révélation ne laisse aucune place au doute : nous assistons à la transformation de l’Amérique en État policier militarisé. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a rédigé un mémo non signé et non daté destiné à la procureure générale Pam Bondi et à la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem, exposant « l’avantage unique » de cette approche pentagonale pour le maintien de l’ordre en Louisiane. Cette correspondance secrète, interceptée avant sa finalisation, dévoile les rouages d’une machine de guerre dirigée contre les citoyens américains.
Le piège démocratique se referme
Jeff Landry, gouverneur républicain de Louisiane et ancien membre de la Garde nationale, représente la clé de voûte de cette opération militaire. Contrairement aux gouverneurs démocrates qui ont rejeté les offres de Trump d’envoyer des troupes de la Garde nationale, Landry a accueilli favorablement cette idée d’intervention fédérale. « Nous prenons l’offre du président Trump de La Nouvelle-Orléans à Shreveport », a déclaré cet allié conservateur du président sur les réseaux sociaux.
L’année dernière, Landry avait déjà initié sa propre initiative anti-criminalité en déployant la police d’État pour établir une présence à La Nouvelle-Orléans. Cette militarisation progressive du territoire louisianais préfigure désormais une occupation fédérale d’envergure sans précédent. Les autorités fédérales utiliseront le Titre 32 du Code américain, permettant aux troupes de la Garde nationale de rester sous contrôle du gouverneur tout en étant financées par le gouvernement fédéral.
L’architecture de l’occupation
Les documents révèlent une planification méticuleuse s’étendant jusqu’au 30 septembre 2026, transformant cette intervention en occupation permanente de plus d’une année. Les soldats de la Garde nationale « renforceront » la présence policière dans les quartiers à forte criminalité, contribueront à l’interdiction des stupéfiants et fourniront un « soutien logistique et en matière de communications » aux autorités locales. Cette terminologie bureaucratique dissimule mal la réalité d’une militarisation totale de l’espace civil.
Le plan prévoit des « règles d’engagement claires et des protocoles de sensibilisation communautaire pour assurer la transparence et la confiance du public ». Cette langue de bois ne peut masquer l’évidence : des soldats armés patrouilleront dans les rues américaines avec des règles d’engagement militaires, non policières. L’utilisation du Titre 32 permet contourner la loi Posse Comitatus qui restreint l’utilisation des troupes fédérales pour l’application domestique de la loi.
La résistance s’organise déjà
Troy Carter Sr., représentant démocrate de Louisiane, a dénoncé ce plan potentiel dans une déclaration cinglante, soulignant que « La Nouvelle-Orléans connaît les taux de criminalité les plus bas depuis des décennies, avec des homicides et la criminalité générale en baisse ». Il n’existe aucune « urgence » justifiant la militarisation des rues de la ville. Cette opposition frontale révèle la fracture béante entre la réalité statistique et la propagande trumpienne.
Les responsables démocrates estiment que ces déploiements massifs relèvent davantage d’une démonstration de force de la part de Trump que d’une véritable volonté de lutter contre la criminalité. Plus d’une douzaine d’habitants de Shreveport ont confié qu’ils considéraient tout déploiement comme un coup politique plutôt qu’une solution sérieuse à la criminalité. Cette perception populaire souligne le caractère purement idéologique de l’opération militaire trumpienne.
L'engrenage de la militarisation totale
Washington, première victime de l’expérimentation trumpienne
Cette révélation sur la Louisiane s’inscrit dans une stratégie globale de militarisation des villes américaines initiée par Trump depuis août 2025. Washington D.C. a servi de terrain d’expérimentation avec le déploiement de plus de 1 900 soldats de la Garde nationale depuis dix jours. Jeff Landry avait déjà envoyé environ 135 soldats de la Garde nationale de Louisiane dans la capitale fédérale sur demande présidentielle. Le gouverneur agissait sur une requête de Trump « pour restaurer l’ordre dans la capitale nationale ».
Trump revendique une criminalité « totalement éradiquée » de Washington depuis qu’il y a imposé mi-août le déploiement de troupes fédérales. « Je pourrais faire la même chose avec Chicago ; on pourrait faire la même chose avec New York ; on pourrait le faire avec Los Angeles », répète le président républicain depuis la Maison-Blanche. Cette rhétorique expansionniste révèle l’ambition d’une occupation militaire généralisée du territoire américain.
Memphis dans le collimateur présidentiel
Vendredi 12 septembre, Trump a également déclaré qu’il enverrait des soldats de la Garde nationale à Memphis, dans le Tennessee. Cette annonce précède de quelques heures la révélation des plans louisianais, suggérant une coordination temporelle minutieuse. Memphis, gouvernée par un maire démocrate comme La Nouvelle-Orléans, illustre le ciblage systématique des villes dirigées par l’opposition.
Cette stratégie d’expansion géographique révèle une logique implacable : transformer chaque territoire démocrate en zone militarisée. Fox News a révélé que 1 700 soldats de la Garde nationale se préparaient à être déployés dans 19 États cet automne pour soutenir les rafles de migrants. Cette double utilisation — maintien de l’ordre urbain et chasse aux immigrants — transforme la Garde nationale en force paramilitaire polyvalente.
La machine de guerre administrative
Le Pentagone a développé une force de réaction militaire pour les troubles civils, exigeant que des centaines de troupes soient prêtes 24 heures sur 24. Ces documents détaillent une mission prospective de la Garde nationale qui, si elle était adoptée, maintiendrait des soldats en état d’alerte permanent. Cette militarisation institutionnelle dépasse largement le cadre d’interventions ponctuelles pour s’inscrire dans une logique structurelle.
L’administration Trump a fait de la lutte contre la criminalité l’une des priorités de son mandat, alors même que les taux de criminalité violente ont diminué dans de nombreuses villes américaines. Cette contradiction entre rhétorique sécuritaire et réalité statistique souligne le caractère purement politique de ces déploiements militaires. Trump utilise des images exagérées contrastant fortement avec les statistiques officielles de criminalité.
L’opposition juridique s’intensifie
Ces actions controversées ont soulevé des questions juridiques et provoqué des manifestations, dont un rassemblement de plusieurs milliers de personnes à Washington D.C. le week-end dernier. La répression visant les municipalités dirigées par les démocrates a suscité des inquiétudes constitutionnelles majeures. Ces déploiements massifs relèvent davantage d’une démonstration de force que d’une véritable volonté de lutter contre la criminalité.
Le Southern Poverty Law Center a condamné le déploiement de la Garde nationale du Mississippi et de la Louisiane, qualifiant cette opération de « prise de contrôle de Washington par Trump ». « Le dernier déploiement montre jusqu’où l’administration Trump est prête à aller pour contrôler, criminaliser, intimider et déposséder le peuple américain », déclare Derwyn Bunton, directeur juridique du SPLC. Cette condamnation institutionnelle révèle l’ampleur de la fracture constitutionnelle.
La complicité gouvernementale révélée
Jeff Landry, l’homme providenciel de Trump
Jeff Landry incarne parfaitement le gouverneur républicain dont Trump a besoin pour légitimer ses interventions militaires. Élu 57e gouverneur de Louisiane en 2024 après une victoire historique au premier tour, cet ancien procureur général et représentant au Congrès a servi 11 ans dans la Garde nationale de Louisiane. Cette expérience militaire personnelle facilite sa collaboration avec les projets trumpiens de militarisation.
Landry a rejoint la Garde nationale louisianaise dès le lycée, travaillant parallèlement comme officier de police et adjoint du shérif pendant ses études. Ce parcours sécuritaire explique son soutien indéfectible aux déploiements militaires urbains. En tant que procureur général, il avait défendu l’interdiction de l’avortement en Louisiane, milité pour la prière dans les écoles publiques et défié le gouverneur John Bel Edwards sur les questions LGBT.
La militarisation comme obsession personnelle
Gouverneur depuis janvier 2024, Landry a signé plusieurs projets de loi de justice pénale et une législation autorisant le port d’armes dissimulées sans permis. Il a également signé une loi exigeant l’affichage des Dix Commandements dans les salles de classe des écoles publiques, actuellement bloquée par les tribunaux pour violation constitutionnelle de la séparation de l’Église et de l’État. Cette dérive théocratique s’accompagne naturellement d’une militarisation du maintien de l’ordre.
En juillet 2025, Landry a dirigé le renommage du Centre d’entraînement de la Garde nationale de Louisiane en Camp Beauregard, honorant Jacques Toutant Beauregard qui combattit lors de la bataille de La Nouvelle-Orléans en 1815. « En restaurant le nom Camp Beauregard, nous honorons un héritage de courage et de service qui remonte à plus de deux siècles », déclare le gouverneur. Cette glorification militaire prépare idéologiquement l’occupation contemporaine de La Nouvelle-Orléans.
L’alliance stratégique avec Washington
Landry a discuté de la répression fédérale potentielle à La Nouvelle-Orléans lors d’une conférence de presse durant l’ouverture de « Louisiana Lockdown », un nouveau centre de détention pour immigrants dans une prison d’État importante. « Trump veut éliminer la criminalité de nos rues, pas comme les présidents précédents l’ont fait de manière temporaire. Il veut voir une sécurité permanente pour les Américains », explique Landry.
Cette déclaration révèle l’ampleur du projet : non plus des interventions ponctuelles, mais une présence militaire permanente. La procureure générale de Louisiane, Liz Murrill, a également critiqué les démocrates locaux en soutien au plan de Trump d’envoyer du personnel militaire à La Nouvelle-Orléans. « Les gens continuent de mourir à La Nouvelle-Orléans parce que les dirigeants locaux refusent les ressources qui leur sont disponibles », déclare-t-elle.
Le mensonge des statistiques criminelles
Cette rhétorique officielle entre en contradiction flagrante avec les statistiques réelles. La ville et le département de police de La Nouvelle-Orléans ont souligné leurs taux de criminalité en baisse et leurs efforts de collaboration avec les partenaires fédéraux, les décrivant comme « instrumentaux » dans le succès continu de la ville pour réduire la criminalité. « La ville de La Nouvelle-Orléans et la police de La Nouvelle-Orléans continuent d’observer une réduction de la criminalité », note le communiqué.
Les statistiques récentes semblent soutenir cette affirmation, contredisant la narrative trumpienne d’une ville en proie au chaos. Cette manipulation des faits criminels pour justifier une intervention militaire révèle la nature propagandiste de l’opération. Trump utilise souvent des images exagérées contrastant fortement avec les statistiques officielles de criminalité.
Les documents secrets décryptés
La mécanique de l’opération clandestine
Les documents Pentagon révèlent une planification d’une précision chirurgicale qui dépasse largement le cadre d’une simple intervention de maintien de l’ordre. Le mémo non signé et non daté de Pete Hegseth expose « l’avantage unique » de l’approche proposée par le Pentagone pour le maintien de l’ordre en Louisiane. Cette formulation bureaucratique dissimule mal l’ampleur révolutionnaire du projet : transformer la Garde nationale en force d’occupation civile.
Ces plans confidentiels, obtenus par le Washington Post, illustrent la stratégie évolutive de l’administration Trump pour envoyer l’armée dans les villes à majorité démocrate. La correspondance entre Hegseth, Pam Bondi et Kristi Noem révèle une coordination interministérielle totale — Défense, Justice, Sécurité intérieure — pour militariser l’Amérique. Cette convergence institutionnelle signe l’émergence d’un complexe militaro-sécuritaire dirigé contre les citoyens.
L’architecture juridique de l’occupation
L’utilisation du Titre 32 du Code américain constitue le tour de passe-passe juridique permettant de contourner les protections constitutionnelles. Ce titre permet aux troupes de la Garde nationale de rester sous contrôle du gouverneur tout en étant financées par le gouvernement fédéral, évitant ainsi de violer la loi Posse Comitatus. Cette astuce légale transforme l’intervention fédérale en collaboration « volontaire » étatique.
Le statut Titre 32 permet au personnel de la Garde de soutenir les missions d’application de la loi sans violer la loi Posse Comitatus, explique le mémo de Hegseth. Cette restriction légale, adoptée après la Reconstruction, visait précisément à empêcher l’utilisation des troupes fédérales pour l’application domestique de la loi. Son contournement par subterfuge administratif révèle la sophistication juridique du projet trumpien.
La temporalité de l’engrenage militaire
La mobilisation de la Garde nationale en Louisiane s’étendrait jusqu’au 30 septembre 2026, bien qu’aucune date de début ne soit mentionnée dans les documents. Cette durée — plus d’une année complète — transforme l’intervention ponctuelle en occupation structurelle. Les documents examinés par le Washington Post ne précisent pas de date de début pour cette mobilisation, suggérant une activation rapide dès approbation.
Cette temporalité extended dépasse significivement le calendrier mentionné par le président, si une annonce devait être prochainement effectuée. L’absence de date de début dans les documents suggère soit une activation immédiate dès accord gouvernemental, soit une planification flexible selon l’évolution politique. Cette imprécision temporelle révèle le caractère opportuniste de l’opération militaire.
Le déni officiel et la fuite contrôlée
Un porte-parole du Pentagone n’a pas souhaité commenter en détail les documents, se contentant de déclarer : « Les documents divulgués ne doivent pas être interprétés comme des décisions politiques. Nous ne commenterons pas ces plans sur la base de documents divulgués, qu’ils soient préliminaires ou non ». Cette réponse évasive confirme implicitement l’authenticité des documents tout en niant leur caractère opérationnel.
Le département de la Défense affirme être « une organisation de planification qui examine régulièrement comment le département répondrait à diverses contingences à travers le globe ». « Les documents divulgués ne doivent pas être interprétés comme une politique », précise le communiqué. Cette rhétorique de planification de routine dissimule mal la spécificité géographique et temporelle des plans louisianais.
La fracture géopolitique américaine
Democratic vs Republican : guerre civile larvée
L’opposition entre gouverneurs démocrates et républicains face aux déploiements militaires révèle une fracture géopolitique majeure au cœur de l’Amérique. Contrairement aux gouverneurs démocrates qui ont rejeté les offres de Trump d’envoyer des troupes de la Garde nationale, la Louisiane représente le modèle de collaboration militaire trumpienne. Cette polarisation territoriale transforme chaque État en camp retranché.
Dix-neuf États dirigés par des gouverneurs républicains à l’exception d’un seul participent aux opérations liées à l’immigration : Alabama, Arkansas, Floride, Géorgie, Idaho, Indiana, Iowa, Louisiane, Nebraska, Nevada, Nouveau-Mexique, Ohio, Caroline du Sud, Dakota du Sud, Tennessee, Texas, Utah, Virginie et Wyoming. Cette géographie partisane révèle l’ampleur de la militarisation républicaine.
Chicago : la résistance démocrate
Chicago incarne parfaitement la résistance démocrate à la militarisation trumpienne. Trump avait affirmé qu’il « interviendrait » à Chicago pour s’attaquer à la criminalité, sans toutefois préciser quand. Ce projet fut rejeté par les responsables politiques locaux, maire et gouverneur démocrates en tête. Cette opposition frontale illustre l’impossibilité d’une intervention militaire sans complicité locale.
Trump dit que Chicago sera la prochaine ville à être rendue sûre par les autorités fédérales, simultanément avec New York. Cette rhétorique expansionniste révèle l’ambition d’une occupation militaire généralisée des territoires démocrates. « Je pourrais faire la même chose avec Chicago ; on pourrait faire la même chose avec New York ; on pourrait le faire avec Los Angeles », répète Trump.
La géographie de l’autoritarisme
La stratégie géographique trumpienne cible systématiquement les villes dirigées par des démocrates dans des États républicains — La Nouvelle-Orléans en Louisiane, Memphis au Tennessee. Cette approche évite la confrontation directe avec des gouverneurs hostiles tout en militarisant les bastions urbains démocrates. Memphis, gouvernée par un maire démocrate comme La Nouvelle-Orléans, illustre ce ciblage systématique.
Cette logique révèle une compréhension fine des équilibres fédéraux américains : utiliser la complicité des gouverneurs républicains pour occuper militairement les villes démocrates. Fox News a révélé que 1 700 soldats de la Garde nationale se préparaient à être déployés dans 19 États républicains cet automne. Cette mobilisation massive transforme les États républicains en bases arrière de l’occupation militaire.
L’instrumentalisation de la criminalité
Trump a fait de la lutte contre la criminalité l’une des priorités de son mandat, alors même que les taux de criminalité violente ont diminué dans de nombreuses villes américaines. Cette contradiction entre rhétorique sécuritaire et réalité statistique souligne le caractère purement politique de ces déploiements militaires. Les responsables démocrates estiment que ces déploiements massifs relèvent davantage d’une démonstration de force.
Plus d’une douzaine d’habitants de Shreveport, en Louisiane, ont confié qu’ils considéraient tout déploiement comme un coup politique plutôt qu’une solution sérieuse à la criminalité. Cette perception populaire révèle l’échec de la propagande trumpienne auprès des citoyens directement concernés. Trump utilise des images exagérées contrastant fortement avec les statistiques officielles de criminalité.
L'engrenage médiatique et propagandiste
Washington Post : lanceur d’alerte ou complice ?
La révélation par le Washington Post de ces documents classifiés soulève des questions cruciales sur le rôle des médias dans cette séquence militaire. Cette fuite contrôlée intervient à un moment stratégique, quelques heures après l’annonce trumpienne sur Memphis. L’obtention de documents Pentagon par un quotidien mainstream suggère soit une source exceptionnellement bien placée, soit une stratégie de communication déguisée.
Les documents examinés par le Post illustrent la stratégie évolutive de l’administration Trump pour envoyer l’armée dans les villes à majorité démocrate. Cette formulation révèle la dimension systémique du projet : non plus des interventions ponctuelles, mais une stratégie globale de militarisation urbaine. Le timing de cette révélation — weekend, fin d’actualité — maximise l’impact médiatique tout en limitant les réactions institutionnelles immédiates.
Fox News et l’écosystème trumpien
Fox News a révélé que 1 700 soldats de la Garde nationale se préparaient à être déployés dans 19 États cet automne pour soutenir les rafles de migrants. Cette information, diffusée par la chaîne pro-Trump, révèle une coordination médiatique sophistiquée. L’écosystème médiatique trumpien prépare l’opinion publique républicaine à accepter la militarisation massive du territoire.
Trump a également mentionné ce déploiement lors d’une récente apparition sur Fox News, évoquant le plan de mobiliser un nombre non spécifié de personnel de la Garde nationale pour une opération similaire à Memphis. Cette utilisation de Fox comme canal de communication officieux révèle la fusion entre propagande et information. Le président utilise les médias conservateurs pour tester et légitimer ses projets militaires.
La manipulation de l’information criminelle
Trump revendique une criminalité « totalement éradiquée » de Washington depuis qu’il y a imposé mi-août le déploiement de troupes fédérales, malgré l’absence de données vérifiables. Cette affirmation propagandiste sert de justification pour l’extension géographique des déploiements militaires. La manipulation des statistiques criminelles constitue le socle narratif de l’opération trumpienne.
Trump utilise souvent des images exagérées qui contrastent fortement avec les statistiques officielles de criminalité. Memphis et La Nouvelle-Orléans sont gouvernées par des maires démocrates, et Trump a critiqué ce qu’il perçoit comme de la violence rampante dans les deux villes. Cette diabolisation médiatique des villes démocrates prépare leur occupation militaire.
Le silence institutionnel organisé
L’absence de réaction de la Maison-Blanche aux demandes de CNN concernant des détails supplémentaires sur l’éventuel envoi de membres de la Garde nationale à La Nouvelle-Orléans révèle une stratégie de communication maîtrisée. Ce silence contrôlé maintient l’incertitude tout en permettant la diffusion des informations via des canaux officieux.
Le Pentagone refuse de « commenter ces plans sur la base de documents divulgués, qu’ils soient préliminaires ou non ». Cette posture de déni plausible maintient l’ambiguïté stratégique tout en confirmant implicitement l’existence des plans. Cette communication indirecte révèle la sophistication de la machine propagandiste trumpienne.
Les implications constitutionnelles explosives
Posse Comitatus : la loi fondamentale bafouée
La loi Posse Comitatus, adoptée après la Reconstruction, constitue un pilier fondamental de la démocratie américaine en restreignant l’utilisation des troupes fédérales pour l’application domestique de la loi. Son contournement par le biais du Titre 32 représente une révolution juridique majeure qui transforme l’architecture constitutionnelle américaine. Cette loi visait précisément à empêcher le retour de l’occupation militaire du Sud après la guerre de Sécession.
Le statut Titre 32 permet au personnel de la Garde de soutenir les missions d’application de la loi sans violer techniquement la loi Posse Comitatus, explique le mémo de Hegseth. Cette astuce juridique révèle la sophistication des juristes trumpiens dans le contournement des protections démocratiques. L’utilisation de cette faille légale transforme l’exception en règle, militarisant structurellement l’Amérique.
La fédéralisation rampante des forces de l’ordre
L’administration Trump cherche à banaliser la présence des militaires dans les rues et à fédéraliser la politique de sécurité publique. En ordonnant la création d’une unité spéciale dans chacun des 50 États pour assurer l’ordre public, le président républicain révolutionne l’équilibre fédéral américain. Cette centralisation sécuritaire transforme les États en circonscriptions administratives d’un pouvoir militaire central.
Le plan du Pentagone pour créer une « force de réaction militaire » pour les troubles civils exige que des centaines de troupes soient prêtes 24 heures sur 24. Cette militarisation institutionnelle dépasse largement le cadre d’interventions ponctuelles pour s’inscrire dans une logique structurelle. Nous assistons à la transformation de la Garde nationale en force paramilitaire nationale.
L’érosion de l’équilibre fédéral
L’utilisation de la complicité des gouverneurs républicains pour militariser les villes démocrates révèle une instrumentalisation sophistiquée du fédéralisme américain. Les troupes restent sous le commandement des gouverneurs de leur État d’origine, quel que soit leur lieu de déploiement. Cette fiction juridique maintient l’apparence du respect de l’autonomie étatique tout en créant une armée fédérale de facto.
Dix-neuf États dirigés par des gouverneurs républicains participent aux opérations militaires, transformant le fédéralisme en arme partisane. Cette polarisation institutionnelle révèle l’effondrement du consensus bipartisan sur les limites du pouvoir militaire. L’Amérique bascule vers un système où l’appartenance partisane détermine la collaboration avec le pouvoir fédéral militarisé.
La résistance constitutionnelle émergente
Ces actions controversées ont soulevé des questions juridiques majeures et provoqué des manifestations, dont un rassemblement de plusieurs milliers de personnes à Washington D.C. Cette résistance populaire révèle la conscience croissante de l’enjeu démocratique. Les nombreuses poursuites judiciaires engagées témoignent de la mobilisation du système juridique contre l’autoritarisme.
Le Southern Poverty Law Center a condamné ces déploiements comme une démonstration des « longueurs que l’administration Trump est prête à parcourir pour contrôler, criminaliser, intimider et déposséder le peuple américain ». Cette dénonciation institutionnelle révèle l’ampleur de la mobilisation des organisations de défense des droits civiques. La société civile s’organise face à la militarisation trumpienne.
Vers l'abîme démocratique
Ces révélations explosives du 13 septembre 2025 marquent un tournant historique dans la transformation autoritaire de l’Amérique. Les documents secrets du Pentagone ne constituent pas une simple fuite journalistique, mais l’exposition d’une architecture militaire destinée à occuper le territoire américain. La Louisiane devient le laboratoire d’expérimentation d’un modèle d’occupation qui s’étendra inexorablement à l’ensemble des États-Unis.
L’ampleur de cette militarisation — 1 000 soldats pour plus d’une année jusqu’en septembre 2026 — révèle une logique d’installation permanente qui dépasse largement le maintien de l’ordre ponctuel. Cette Louisiane transformée en zone militaire préfigure l’Amérique de demain : un territoire fragmenté entre villes occupées et États complices. Jeff Landry, gouverneur-soldat, incarne parfaitement cette nouvelle génération de dirigeants républicains prêts à militariser leurs propres citoyens.
La sophistication juridique du projet — contournement de Posse Comitatus par le Titre 32, collaboration fédérale-étatique, planification Pentagon — révèle une préparation minutieuse qui dépasse largement l’improvisation trumpienne habituelle. Cette révolution constitutionnelle s’opère dans l’ombre, par documents secrets et fuites contrôlées, révélant la conscience des acteurs de franchir un Rubicon démocratique.
L’Histoire retiendra peut-être ce 13 septembre 2025 comme le jour où l’Amérique a basculé définitivement vers l’État militaire. Ces plans divulgués ne constituent que la partie émergée d’un iceberg autoritaire dont nous ne mesurons pas encore l’ampleur. La résistance s’organise — manifestations, poursuites juridiques, oppositions locales — mais
face à la machine militaro-administrative trumpienne, elle semble dérisoire. Nous assistons en direct à l’effondrement de la plus ancienne démocratie du monde, sous les coups de boutoir d’un président qui transforme les règles du jeu démocratique en arsenal autoritaire.
Ce vendredi 13 septembre restera dans l’Histoire comme le jour où l’Amérique a franchi le point de non-retour. La Louisiane occupée, Memphis militarisée, Chicago menacée… Cette progression géographique implacable révèle un plan d’ensemble qui dépasse largement la simple gestion sécuritaire. Trump ne se contente plus de gouverner : il occupe, il contrôle, il militarise. L’Amérique de 2025 bascule vers un modèle inédit — celui d’une démocratie sous tutelle militaire permanente.
Demain, quand les soldats de la Garde nationale patrouilleront dans les rues de La Nouvelle-Orléans, nous pourrons dire que nous avons été témoins de la mort d’une République. Ces 1 000 soldats ne représentent pas seulement une force d’occupation — ils incarnent la transformation définitive de l’Amérique en État militaire déguisé en démocratie. L’Histoire jugera ceux qui ont rendu possible cette dérive, et ceux qui ont eu le courage de s’y opposer.