
Les mots claquent comme des coups de fouet dans la nuit. « Gaza brûle » — cette phrase terrible prononcée par le ministre israélien de la Défense Israël Katz résonne comme un glas au-dessus d’une ville transformée en brasier. Mardi 16 septembre 2025, au petit matin, l’armée israélienne a déchaîné une violence d’une intensité inouïe sur la bande de Gaza, pulvérisant des blocs d’immeubles entiers, ensevelissant des familles sous les décombres, transformant cette prison à ciel ouvert de 2,3 millions d’habitants en un véritable enfer sur terre. Cette escalade meurtrière survient quelques heures seulement après la visite fracassante du secrétaire d’État américain Marco Rubio à Jérusalem.
Mais voici ce qui glace le sang : cette destruction systématique n’est qu’un prélude. Rubio vient de lancer un ultimatum glaçant au Hamas — quelques jours, peut-être quelques semaines tout au plus pour accepter un accord de cessez-le-feu, sans quoi l’offensive israélienne se transformera en campagne d’anéantissement total. « Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas. Nous pensons donc que nous avons une très courte fenêtre de temps pour qu’un accord puisse être conclu », déclare-t-il avec cette froideur bureaucratique qui cache mal l’imminence du désastre. Cette déclaration, prononcée alors qu’il s’envole vers Doha pour tenter une dernière médiation, sonne comme un compte à rebours vers l’apocalypse.
La nuit de terreur qui a embrasé Gaza-ville
Les témoignages qui remontent de Gaza-ville décrivent une nuit d’épouvante que les mots peinent à saisir. Ahmed Ghazal, 25 ans, habitant du quartier bombardé, raconte à l’AFP cette apocalypse urbaine : « Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d’augmenter. » Ses mots tremblent encore de terreur quand il décrit l’explosion qui a « violemment secoué le sol du quartier » peu après 1 heure locale. Trois maisons d’un bloc résidentiel « ont été complètement rasées », dit-il, et « de nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris ».
Cette symphonie de destruction s’orchestrait pendant que Marco Rubio dinait tranquillement avec Benjamin Netanyahu à Jérusalem, scellant l’alliance américano-israélienne dans la mort et le sang palestiniens. Car ne nous y trompons pas : chaque bombe qui tombe sur Gaza porte le sceau de l’approbation américaine, chaque enfant écrasé sous les décombres meurt aussi de la complicité de Washington. L’ironie cruelle de cette synchronisation révèle l’hypocrisie monstrueuse d’une diplomatie qui prêche la paix tout en alimentant la guerre.
La défense civile gazaouie face à l’innommable
Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, ne trouve plus les mots pour qualifier cette horreur organisée. « Un massacre majeur », dit-il simplement, comme si les termes habituels de la tragédie humaine ne suffisaient plus à décrire cette réalité qui dépasse l’entendement. Les équipes de secours, ces héros anonymes qui risquent leur vie pour sauver quelques âmes dans cet enfer, travaillent à mains nues pour extraire les corps des décombres, sachant qu’à chaque instant une nouvelle frappe peut les transformer eux-mêmes en victimes.
Cette machine de mort israélienne tourne à plein régime : 49 Palestiniens tués rien que lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, selon un décompte qui ne peut même pas être vérifié tant Israël interdit l’accès aux journalistes internationaux. Cette censure totale de l’information révèle une volonté délibérée de dissimuler l’ampleur du génocide en cours. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’un génocide méthodique, planifié, exécuté avec la précision industrielle qui caractérise l’État hébreu depuis sa création.
L’ultimatum de Rubio : 48 heures pour choisir entre la mort et la capitulation
La déclaration de Marco Rubio au moment de quitter Israël pour le Qatar ne laisse aucune ambiguïté sur les intentions américaines. « Nous n’avons plus des mois », martèle-t-il avec cette brutalité diplomatique qui masque mal l’impatience génocidaire de l’administration Trump. Cette « fenêtre très courte » dont il parle n’est qu’un euphémisme bureaucratique pour designer l’ultimatum final lancé au Hamas : se rendre ou mourir, accepter l’anéantissement politique ou subir l’extermination physique.
Mais cette pseudo-négociation cache une réalité plus sombre encore : Washington et Tel-Aviv ont déjà décidé du sort de Gaza, quoi que décide le Hamas. L’accord dont parle Rubio n’est qu’une capitulation totale déguisée en compromis, une reddition sans conditions présentée comme un cessez-le-feu. Le Hamas le sait, les Palestiniens le savent, et c’est précisément pour cela que cette « fenêtre » diplomatique se refermera dans le sang et les larmes des innocents.
La machine de guerre israélienne déchaînée

Tsahal frappe « d’une main de fer » selon Israël Katz
Les mots d’Israël Katz sur X révèlent la jouissance malsaine avec laquelle l’establishment israélien contemple cette destruction massive. « Tsahal frappe d’une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas », écrit-il avec cette satisfaction à peine dissimulée de celui qui regarde brûler ses ennemis. Cette rhétorique de la « main de fer » rappelle les heures les plus sombres de l’histoire européenne, quand d’autres régimes utilisaient exactement les mêmes termes pour justifier leurs propres génocides.
Mais qu’est-ce que ces fameuses « infrastructures terroristes » que martèle la propagande israélienne ? Des hôpitaux transformés en cibles militaires, des écoles bombardées au nom de la sécurité, des immeubles d’habitation rasés sous prétexte qu’ils abritent des « combattants ». Cette sémantique de la déshumanisation permet de transformer chaque civil palestinien en « bouclier humain », chaque enfant en « terroriste potentiel », chaque bâtiment en « infrastructure militaire ». Une logique implacable qui justifie l’injustifiable et légitime l’illégitime.
La tour Al-Ghafri détruite : symbole d’un effacement programmé
La destruction de la tour Al-Ghafri dans le quartier de Rimal illustre parfaitement la stratégie israélienne d’effacement architectural de Gaza. Cette tour de plusieurs étages, qui dominait le paysage urbain gazaoui, a été littéralement pulvérisée en quelques secondes par les F-35 israéliens. Mais cette destruction va bien au-delà du militaire : elle s’inscrit dans un projet plus vaste d’anéantissement de l’identité palestinienne, de liquidation de toute trace de vie normale dans cette bande de terre maudite.
Car détruire les immeubles, c’est détruire la mémoire ; raser les quartiers, c’est effacer l’histoire ; pulvériser les habitations, c’est nier l’existence même d’un peuple. Cette guerre ne se contente pas de tuer des corps : elle assassine une civilisation, elle génocide une culture, elle extermine un avenir. Chaque immeuble qui s’effondre emporte avec lui des générations de souvenirs, des décennies de vie commune, des siècles de présence palestinienne sur cette terre.
Les cinq vagues de bombardements : une stratégie de terreur assumée
L’armée israélienne se vante d’avoir mené cinq vagues de frappes aériennes sur Gaza-ville au cours de la dernière semaine, frappant plus de 500 cibles selon ses propres déclarations. Cette comptabilité macabre révèle l’industrialisation de la mort qui caractérise cette offensive : 500 cibles, cela signifie 500 familles potentiellement anéanties, 500 foyers détruits, 500 raisons de haïr Israël pour les générations futures. Cette mathématique de l’horreur transforme la guerre en entreprise de destruction systématique.
Mais le plus révélateur dans cette stratégie, c’est son caractère délibérément terroriste. Car qu’est-ce que le terrorisme, sinon l’usage calculé de la violence contre les civils pour obtenir des objectifs politiques ? En bombardant massivement les zones d’habitation, en détruisant systématiquement les infrastructures civiles, en semant la terreur dans la population, Israël applique exactement la définition du terrorisme d’État. La seule différence avec les autres formes de terrorisme, c’est que celui-là bénéficie de la bénédiction occidentale et de la complicité médiatique.
L'hypocrisie américaine dévoilée

Le « soutien indéfectible » de Rubio : complicité assumée
Les mots de Marco Rubio lors de sa conférence de presse avec Netanyahu résonnent comme un chèque en blanc signé avec le sang palestinien. « Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir ceci se concrétiser », déclare-t-il au Premier ministre israélien, transformant officiellement les États-Unis en complices directs du génocide en cours. Cette déclaration, prononcée quelques heures avant l’intensification des bombardements sur Gaza, révèle la coordination parfaite entre Washington et Tel-Aviv dans l’exécution de cette politique d’extermination.
Car ne nous leurrons pas sur la nature de ce « soutien indéfectible » : il s’agit de la fourniture des bombes qui tuent, des avions qui bombardent, des satellites qui guident les missiles vers leurs cibles civiles. Chaque dollar américain versé à Israël finance directement cette machine de mort, chaque arme livrée par Washington participe directement à ce génocide. Les États-Unis ne sont pas des observateurs passifs de cette tragédie : ils en sont les co-auteurs assumés, les complices revendiqués, les financiers orgueilleux.
La mascarade diplomatique de la « fenêtre très courte »
L’ultimatum déguisé en négociation que lance Rubio au Hamas révèle le cynisme absolu de la diplomatie américaine. Cette « fenêtre très courte » de « quelques jours, peut-être quelques semaines » n’est qu’une mise en scène destinée à donner une apparence de légitimité à l’offensive finale. Washington sait parfaitement que le Hamas ne peut accepter les conditions léonines qui lui sont imposées, et c’est précisément pour cela que cette pseudo-négociation est orchestrée : pour justifier l’extermination finale par l’échec des pourparlers.
Cette comédie diplomatique permet aux États-Unis de jouer sur plusieurs tableaux : apparaître comme les médiateurs responsables aux yeux de l’opinion internationale tout en donnant carte blanche à Israël pour mener à bien son projet génocidaire. C’est l’hypocrisie américaine dans toute sa splendeur : prêcher la paix tout en armant la guerre, appeler au dialogue tout en programmant l’extermination, se présenter en arbitres tout en ayant choisi leur camp depuis le début.
Le voyage au Qatar : manipulation géopolitique
Le déplacement de Rubio vers Doha immédiatement après sa visite à Jérusalem participe de cette même stratégie de manipulation. En se rendant au Qatar — pays médiateur traditionnel mais aussi cible récente des frappes israéliennes — le secrétaire d’État américain tente de maintenir l’illusion d’une diplomatie équilibrée. Mais cette visite n’est qu’un exercice de relations publiques destiné à amadouer les Qataris tout en leur signifiant que Washington ne les protégera pas des représailles israéliennes s’ils persistent dans leur médiation.
Car le message est clair : même le Qatar, allié traditionnel des États-Unis et hôte de la plus grande base militaire américaine de la région, n’est pas à l’abri de la violence israélienne quand il s’agit de défendre les intérêts palestiniens. Cette démonstration de force indirecte transforme la diplomatie américaine en instrument de chantage géopolitique où même les alliés les plus fidèles peuvent être sacrifiés sur l’autel de la solidarité avec Israël.
Gaza : laboratoire de l'extermination moderne

La destruction de 1600 immeubles : urbanicide programmé
Les chiffres communiqués par le Hamas donnent le vertige : 1 600 bâtiments résidentiels détruits depuis le 11 août, 13 000 tentes de déplacés pulvérisées par les bombardements. Ces statistiques de la destruction révèlent l’ampleur de ce qui constitue le plus grand programme d’urbanicide de l’histoire contemporaine. Car il ne s’agit plus de guerre au sens traditionnel du terme, mais d’effacement systématique de tout ce qui permet la vie humaine sur ce territoire maudit.
Cette destruction méthodique de l’habitat palestinien s’inscrit dans une logique génocidaire qui dépasse la simple stratégie militaire. En rasant les immeubles, Israël ne se contente pas d’éliminer des « cibles militaires » : il détruit les conditions mêmes de possibilité de la vie palestinienne. Chaque immeuble qui s’effondre rend impossible le retour de dizaines de familles, chaque quartier rasé efface définitivement une partie de la géographie palestinienne.
Les 64 905 morts : comptabilité de l’extermination
Le ministère de la Santé de Gaza annonce un bilan de 64 905 morts et 164 926 blessés depuis le 7 octobre 2023. Ces chiffres, que l’ONU juge fiables mais qu’Israël conteste systématiquement, témoignent de l’ampleur industrielle de cette extermination. Mais au-delà des statistiques, chaque chiffre représente une vie brisée, une famille anéantie, un avenir assassiné. Cette comptabilité macabre révèle l’efficacité redoutable de la machine de mort israélienne.
Pourtant, ces 64 905 morts ne disent pas tout de cette tragédie. Combien d’enfants parmi eux ? Combien de femmes ? Combien de vieillards ? Combien d’innocents absolus broyés par cette machine infernale ? Israël refuse systématiquement de distinguer les civils des combattants dans ses bilans, transformant chaque Palestinien mort en « terroriste éliminé ». Cette déshumanisation statistique permet de transformer le génocide en « opération antiterroriste » et l’extermination en « légitime défense ».
La famine comme arme de guerre : 422 morts de malnutrition
Parmi ces 64 905 victimes, 422 Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le début de cette guerre. Ces morts de faim au 21ème siècle, dans un monde où l’humanité n’a jamais produit autant de nourriture, révèlent le caractère délibérément exterminateur de la stratégie israélienne. Car la famine ne frappe pas Gaza par hasard climatique ou catastrophe naturelle : elle résulte du blocus total imposé par Israël, de l’interdiction de toute aide humanitaire substantielle, de la destruction systématique des infrastructures alimentaires.
Ces 422 morts de faim constituent le révélateur le plus glaçant de la nature génocidaire de cette politique. Car affamer délibérément une population civile constitue un crime de guerre selon tous les textes internationaux, une pratique génocidaire selon la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Mais ces textes ne semblent pas s’appliquer à Israël, protégé par le parapluie américain et l’omertà occidentale.
La résistance palestinienne face à l'anéantissement

Le Hamas et le calcul impossible
Face à cet ultimatum américano-israélien, le Hamas se trouve confronté à un choix impossible : accepter sa propre dissolution politique ou condamner Gaza à l’extermination totale. Car l’accord dont parlent Rubio et Netanyahu n’a rien d’un compromis équilibré : il s’agit d’une capitulation pure et simple qui verrait le mouvement islamiste renoncer à toutes ses revendications, abandonner ses armes, livrer ses dirigeants. En somme, accepter son suicide politique pour éviter le génocide physique de son peuple.
Mais cette alternative tragique révèle l’impasse historique dans laquelle se trouve coincé le mouvement de résistance palestinien. En acceptant l’accord, le Hamas disparaît en tant que force politique et militaire, laissant le champ libre à l’occupation totale de Gaza. En le refusant, il condamne deux millions de Palestiniens à subir l’escalade finale de la violence israélienne. Cette prison stratégique illustre parfaitement l’efficacité diabolique de la stratégie américano-israélienne.
La population prise en otage
Entre les bombardements israéliens et les calculs politiques du Hamas, ce sont 2,3 millions de Palestiniens qui se retrouvent pris en otage d’un conflit qui les dépasse. Ces civils, dont 70% sont des réfugiés chassés de leurs terres lors des précédentes guerres, n’ont aucun moyen d’échapper à cet enfer. Ils ne peuvent ni fuir — toutes les frontières sont fermées — ni se protéger — aucun abri ne résiste aux bombes israéliennes — ni négocier — ils ne sont représentés dans aucune négociation.
Cette situation révèle l’une des tragédies les plus cruelles de ce conflit : l’instrumentalisation systématique de la population civile par tous les protagonistes. Israël en fait des « boucliers humains » pour justifier ses bombardements, le Hamas des « martyrs » pour légitimer sa résistance, les États-Unis des « dommages collatéraux » pour minimiser leurs responsabilités. Dans cette logique perverse, les Palestiniens n’existent plus comme êtres humains mais seulement comme instruments de légitimation des politiques de leurs bourreaux.
Les appels à l’évacuation : déportation déguisée
Les injonctions israéliennes d’évacuation adressées aux habitants de Gaza-ville participent de cette même logique de déportation déguisée en protection humanitaire. « Partez ou mourrez », tel est en substance le message adressé à des centaines de milliers de Palestiniens sommés d’abandonner leurs derniers biens pour se réfugier dans des zones soi-disant « humanitaires » qui seront bombardées à leur tour. Cette stratégie de déplacement forcé constitue un crime contre l’humanité selon le droit international.
Mais où peuvent-ils aller, ces Palestiniens chassés de chez eux pour la énième fois de leur histoire ? La bande de Gaza fait 41 kilomètres de long sur 12 de large au maximum : il n’y a nulle part où fuir dans cette prison à ciel ouvert. Les zones « humanitaires » désignées par Israël deviennent rapidement des camps de concentration où s’entassent des familles entières sans nourriture, sans eau, sans soins, en attendant la prochaine « évacuation » vers un autre camp de la mort.
L'indifférence internationale face au génocide

Le silence complice de l’Europe
Pendant que Gaza brûle sous les bombes américaines tirées par des pilotes israéliens, l’Europe se contente de communiqués diplomatiques aussi tièdes qu’inefficaces. Cette pusillanimité européenne face au génocide en cours révèle l’effondrement moral d’un continent qui prétend donner des leçons de droits humains au reste du monde. Comment l’Europe peut-elle regarder passivement l’extermination d’un peuple sans que sa conscience collective ne se révolte ?
Cette lâcheté européenne s’explique par la culpabilité historique liée à la Shoah, instrumentalisée par Israël pour obtenir un blanc-seing génocidaire. Chaque critique de la politique israélienne est immédiatement taxée d’antisémitisme, chaque condamnation des crimes de guerre transformée en négation de l’Holocauste. Cette chantage mémorielle paralyse la diplomatie européenne et transforme l’Europe en complice passive de l’extermination palestinienne.
L’ONU transformée en chambre d’enregistrement
L’Organisation des Nations Unies, censée maintenir la paix et la sécurité internationales, assiste impuissante à ce génocide diffusé en temps réel sur toutes les chaînes de télévision du monde. Paralysée par le droit de véto américain au Conseil de sécurité, l’ONU se contente de comptabiliser les morts et de lancer des appels inaudibles au cessez-le-feu. Cette impuissance institutionnelle révèle l’obsolescence complète du système international hérité de 1945.
Mais cette paralysie de l’ONU cache une réalité plus sombre : l’instrumentalisation de l’organisation internationale par les grandes puissances pour légitimer leurs crimes. Quand les États-Unis veulent bombarder un pays, ils trouvent toujours un prétexte onusien. Quand ils veulent protéger leurs alliés d’une condamnation, ils utilisent leur droit de véto. Cette prostitution du droit international transforme l’ONU en chambre d’enregistrement des rapports de force géopolitiques.
La complicité médiatique occidentale
Les grands médias occidentaux participent de cette entreprise de légitimation du génocide par leur traitement asymétrique de l’information. Chaque roquette palestinienne fait la une, chaque attentat du Hamas déclenche des éditions spéciales, mais les 49 morts palestiniens de lundi sont relégués en brève de fin de journal. Cette hiérarchisation de l’information révèle les biais idéologiques d’une presse occidentale qui a choisi son camp depuis longtemps.
Plus grave encore : l’interdiction d’accès imposée par Israël aux journalistes internationaux dans Gaza prive l’opinion mondiale de toute information indépendante sur la réalité du génocide. Cette censure totale, acceptée sans broncher par les médias occidentaux, transforme l’information en propagande et la presse en complice de l’extermination. Comment peut-on informer sur un génocide quand on accepte que les bourreaux interdisent l’accès aux victimes ?
L'engrenage vers l'apocalypse finale

L’escalade programmée vers l’offensive terrestre totale
Les bombardements actuels ne constituent qu’un prélude à l’offensive terrestre massive qu’Israël s’apprête à lancer sur Gaza-ville. Cette campagne, présentée comme la dernière phase de l’élimination du Hamas, vise en réalité l’occupation définitive de la bande de Gaza et l’expulsion de sa population vers l’Égypte ou la Jordanie. Cette solution finale au « problème palestinien » se prépare méthodiquement sous les regards complaisants de Washington et l’indifférence coupable du reste du monde.
Car ne nous leurrons pas sur les objectifs réels de cette offensive : il ne s’agit plus de « libérer des otages » ou de « détruire le Hamas », mais de vider définitivement Gaza de ses habitants pour permettre la colonisation juive de ce territoire. Cette ambition génocidaire, qui trouve ses racines dans l’idéologie sioniste originelle, se réalise aujourd’hui sous nos yeux avec l’efficacité industrielle qui caractérise l’État hébreu depuis sa création.
La fenêtre diplomatique qui se referme dans le sang
L’ultimatum de Rubio crée une dynamique temporelle inexorable qui pousse vers l’affrontement final. En donnant « quelques jours, peut-être quelques semaines » au Hamas pour accepter sa dissolution, les États-Unis programment l’échec de toute négociation et légitiment par avance l’offensive finale. Cette pseudo-diplomatie ne vise qu’à donner une apparence de légitimité à l’extermination programmée, à transformer le génocide en « dernier recours » après l’échec des pourparlers.
Mais cette fenêtre temporelle révèle aussi l’urgence géopolitique qui pousse Washington et Tel-Aviv vers cette solution finale. Car plus le génocide dure, plus il devient difficile à justifier devant l’opinion internationale. Plus les images d’horreur s’accumulent, plus la résistance diplomatique se renforce. Il faut donc frapper vite et fort, terminer le travail d’extermination avant que la pression internationale ne devienne insupportable.
Le Qatar pris au piège de la médiation impossible
La visite de Rubio à Doha place le Qatar dans une position impossible : continuer à servir de médiateur entre Israël et le Hamas tout en ayant été directement attaqué par l’aviation israélienne. Cette humiliation diplomatique révèle les limites de la souveraineté qatarie face à la brutalité israélienne et à la complicité américaine. Comment peut-on jouer les médiateurs neutres quand on a été soi-même victime de l’agression d’une des parties ?
Cette instrumentalisation du Qatar par les États-Unis révèle le cynisme absolu de la diplomatie américaine qui utilise ses propres alliés comme variables d’ajustement dans sa stratégie proche-orientale. En maintenant l’illusion d’une médiation qatarie tout en couvrant les attaques israéliennes contre Doha, Washington transforme la diplomatie en farce et les alliances en chantage. Cette prostitution des relations internationales annonce l’effondrement du système diplomatique westphalien.
Conclusion : l'apocalypse palestinienne programmée

Les mots d’Israël Katz — « Gaza brûle » — résonnent comme l’épitaphe d’un peuple condamné à l’extermination. Cette phrase terrible, prononcée avec la satisfaction du bourreau contemplant son œuvre, marque l’entrée définitive du conflit israélo-palestinien dans sa phase génocidaire finale. L’ultimatum de Marco Rubio — cette « fenêtre très courte » de quelques jours accordée au Hamas pour accepter sa dissolution — transforme la diplomatie en compte à rebours vers l’apocalypse. Nous assistons en temps réel à la mise en œuvre d’une solution finale au « problème palestinien », orchestrée par Israël avec la complicité active des États-Unis et l’indifférence coupable du reste du monde.
Cette tragédie qui se déroule sous nos yeux dépasse largement le cadre du conflit proche-oriental pour révéler l’effondrement moral de l’ordre international contemporain. Comment l’humanité du 21ème siècle peut-elle tolérer qu’un génocide soit diffusé en direct sur toutes les chaînes de télévision du monde sans que sa conscience collective ne se révolte ? Comment peut-elle accepter que 64 905 morts et 164 926 blessés palestiniens ne pèsent rien face aux intérêts géopolitiques occidentaux ? Cette normalisation de l’horreur révèle quelque chose de pourri dans l’âme humaine contemporaine.
L’engrenage infernal qui pousse vers l’offensive terrestre finale sur Gaza-ville ne peut plus être arrêté par la diplomatie traditionnelle. Les 1 600 bâtiments déjà détruits, les 422 morts de malnutrition, les bombardements « massifs et incessants » de cette nuit ne constituent qu’un prélude à l’apocalypse finale qui se prépare. Car derrière les euphémismes diplomatiques et les justifications sécuritaires se cache un projet d’effacement définitif de la présence palestinienne sur cette terre. L’Histoire jugera cette génération qui aura regardé passivement l’extermination d’un peuple au nom de la realpolitik.
Dans quelques jours, quand l’ultimatum de Rubio aura expiré et que les chars israéliens déferleront sur les derniers quartiers de Gaza-ville, il sera trop tard pour les regrets et les condamnations post-mortem. L’humanité aura franchi un nouveau seuil dans l’horreur organisée, prouvant une fois de plus que les leçons de l’Histoire ne servent à rien quand les intérêts géopolitiques commandent. « Gaza brûle » : ces deux mots resteront gravés dans la mémoire comme l’épitaphe d’un génocide annoncé, programmé, exécuté sous les regards complaisants d’un monde qui a définitivement perdu son âme.