La taupe de Staline : l’armée russe rampe dans les gazoducs pour échapper aux drones ukrainiens
Auteur: Maxime Marquette
Dans les entrailles glacées de l’Ukraine orientale, une guerre souterraine d’un genre nouveau se déroule loin des regards. Pour la troisième fois depuis le début du conflit, l’armée russe vient de transformer un gazoduc en voie d’infiltration militaire clandestine, utilisant cette fois-ci le pipeline qui traverse la rivière Oskil près de Kupiansk. Cette tactique digne d’un film d’espionnage révèle l’ampleur du désespoir tactique russe face à l’omniprésence des drones ukrainiens qui transforment chaque mouvement de troupe à découvert en sentence de mort. L’opération « Pipe 3.0 » — comme l’ont surnommée ironiquement les observateurs militaires — expose une armée russe contrainte de ramper comme des taupes dans l’obscurité fétide des canalisations pour échapper à l’œil électronique de l’ennemi.
Cette mutation de la guerre moderne révèle une révolution tactique majeure : l’ère de la transparence absolue du champ de bataille a contraint les armées à redécouvrir les techniques de guerre souterraine oubliées depuis 1918. Des soldats russes équipés de trottinettes électriques et de chariots à roues rampent pendant quatre jours dans des tubes de 1,5 mètre de diamètre, progressant de Lyman Pershyi jusqu’aux faubourgs de Kupiansk en évitant la surveillance aérienne ukrainienne. Cette métamorphose de l’art militaire transforme les infrastructures civiles en artères de guerre clandestine, révélant comment les conflits du XXIe siècle forcent les armées à emprunter les voies les plus inattendues pour survivre à l’œil omniscient de la technologie moderne. Les gazoducs, conçus pour nourrir les villes en énergie, deviennent les veines secrètes d’une guerre qui se terre dans les profondeurs pour échapper à sa propre visibilité mortelle.
Kupiansk : troisième épisode d’une saga souterraine
L’infiltration russe via le gazoduc de Kupiansk marque le troisième acte d’une série tactique qui révèle l’adaptation désespérée de l’armée russe aux nouvelles réalités de la guerre moderne. Après Avdiivka en janvier 2024 et Sudzha dans la région de Kursk en mars 2025, les forces russes réinventent l’art de l’infiltration en transformant l’infrastructure énergétique ukrainienne en réseau de tunnels militaires. Cette répétition révèle non pas un génie tactique mais une contrainte absolue : face à la domination aérienne des drones ukrainiens, l’armée russe n’a plus d’autre choix que de se terrer.
Cette évolution illustre parfaitement comment la révolution des drones a transformé le champ de bataille moderne. Là où jadis les mouvements de troupes s’effectuaient en surface sous couvert d’artillerie ou d’aviation, ils doivent désormais emprunter les voies les plus improbables pour échapper à l’observation constante. Cette mutation forcée de la tactique militaire révèle que nous assistons à l’émergence d’une guerre à deux niveaux : celle, visible et technologique, qui se déroule en surface, et celle, archaïque et clandestine, qui rampe dans les profondeurs.
Des trottinettes électriques dans les ténèbres gazières
L’équipement utilisé par les soldats russes pour cette infiltration souterraine révèle une adaptation technologique surréaliste aux contraintes de la guerre moderne. Trottinettes électriques, chariots à roues, plateformes roulantes spécialement conçues : tout un arsenal de mobilité clandestine a été développé pour permettre aux fantassins de progresser dans l’obscurité des canalisations. Cette logistique révèle l’ampleur de la planification nécessaire pour transformer un gazoduc en voie d’infiltration militaire opérationnelle.
Plus troublant encore, l’installation de points de repos et de ravitaillement le long du parcours souterrain révèle que les Russes ont transformé ce gazoduc en véritable base logistique clandestine. Cette infrastructure parallèle, invisible aux satellites et aux drones, illustre comment la guerre moderne force les belligérants à développer des réseaux logistiques fantômes pour échapper à la surveillance technologique. Cette adaptation révèle une sophistication tactique qui dépasse la simple improvisation pour atteindre une véritable réinvention de l’art militaire souterrain.
Quatre jours de rampage vers l’enfer
Le voyage souterrain de Lyman Pershyi jusqu’aux abords de Kupiansk nécessite quatre jours complets de progression dans l’obscurité confinée du gazoduc. Cette durée révèle l’ampleur du défi physique et psychologique que représente cette forme d’infiltration militaire. Ramper, progresser accroupi, respirer l’air vicié des canalisations pendant quatre jours constitue une épreuve qui transforme chaque soldat en survivant d’une expédition spéléologique militaire.
Cette endurance nécessaire révèle également la sélection naturelle que cette tactique impose aux troupes russes. Seuls les soldats les plus résistants physiquement et mentalement peuvent survivre à cette épreuve souterraine, transformant chaque infiltration en mission de forces spéciales. Cette contrainte révèle comment les nouvelles formes de guerre forcent les armées à redécouvrir des qualités militaires archaïques : résistance à l’enfermement, capacité d’orientation souterraine, endurance à l’effort prolongé en milieu hostile.
Avdiivka et Sudzha : les précédents d'une révolution tactique

Avdiivka janvier 2024 : la naissance d’une nouvelle guerre
L’utilisation d’égouts et de canalisations d’eau pour contourner les positions ukrainiennes défendues à Avdiivka en janvier 2024 marque la naissance officielle de cette nouvelle forme de guerre souterraine moderne. Cette première expérimentation, qui avait permis aux Russes de déborder les défenses ukrainiennes établies depuis 2014, révèle comment la nécessité tactique mère de l’innovation militaire. Face à des positions fortifiées quasi-imprenables en surface, l’armée russe avait découvert que l’infrastructure urbaine pouvait devenir son cheval de Troie souterrain.
Cette première utilisation révèle également comment les leçons tactiques se transmettent et s’adaptent dans l’armée russe moderne. Le succès relatif d’Avdiivka a créé un précédent doctrinal qui s’est progressivement systématisé en méthode reproductible. Cette évolution illustre parfaitement comment la guerre moderne accélère l’innovation tactique : une technique expérimentale devient rapidement doctrine standard lorsqu’elle répond à un besoin opérationnel critique.
Sudzha mars 2025 : l’escalade vers les gazoducs
L’opération de Sudzha en mars 2025 marque l’escalade technologique de cette guerre souterraine avec l’utilisation du gazoduc Urengoy-Pomary-Uzhhorod pour infiltrer les positions ukrainiennes dans la région de Kursk. Cette opération, baptisée « Operation Stream » par les analystes militaires, révèle une montée en gamme considérable : des égouts urbains d’Avdiivka aux gazoducs industriels de Sudzha, l’armée russe professionnalise ses techniques d’infiltration souterraine.
Cependant, cette opération révèle également les limites dramatiques de cette tactique. Les vidéos filtrées montrent des soldats russes victimes d’intoxication au méthane et d’hypoxie, révélant que la progression dans les gazoducs présente des risques mortels que ne présentaient pas les égouts d’Avdiivka. Cette escalade technique s’accompagne d’une escalade des risques qui transforme chaque infiltration en mission quasi-suicidaire.
L’apprentissage par l’échec et la mort
L’analyse des trois opérations souterraines russes révèle une courbe d’apprentissage sanglante où chaque itération corrige les erreurs de la précédente au prix de nombreuses vies humaines. Si Avdiivka avait été un succès relatif, Sudzha s’était soldé par l’élimination de 80% des infiltrés selon les sources ukrainiennes. Cette hécatombe avait contraint les Russes à repenser entièrement leur approche pour l’opération de Kupiansk.
Cette évolution révèle comment la doctrine militaire moderne s’écrit désormais en temps réel, dans le sang des expérimentations tactiques. Chaque échec alimente l’amélioration de la technique suivante : meilleur équipement, préparation physique renforcée, logistique souterraine plus sophistiquée. Cette méthode d’apprentissage par l’erreur fatale illustre la brutalité de l’innovation militaire contemporaine où les vies humaines deviennent les variables d’ajustement de l’efficacité tactique.
L'infrastructure énergétique transformée en réseau militaire

Les gazoducs : artères vitales devenues veines guerrières
La transformation des gazoducs ukrainiens en voies d’infiltration militaire révèle une perversion fondamentale des infrastructures civiles par la logique de guerre. Ces canalisations, conçues pour nourrir les villes en énergie et maintenir la vie civile, deviennent les artères d’une guerre clandestine qui vise précisément à détruire cette civilité. Cette inversion fonctionnelle illustre parfaitement comment la guerre moderne corrompt et détourne chaque aspect de l’infrastructure sociale.
Cette utilisation révèle également la vulnérabilité structurelle des sociétés modernes dont l’infrastructure énergétique complexe peut être détournée à des fins militaires. Les milliers de kilomètres de canalisations qui irriguent le territoire ukrainien constituent autant de voies potentielles d’infiltration pour un ennemi suffisamment désespéré pour ramper dans l’obscurité. Cette réalité transforme chaque gazoduc en faille sécuritaire potentielle dans l’architecture défensive d’un pays.
La géographie souterraine comme champ de bataille
L’utilisation militaire des gazoducs révèle l’émergence d’une nouvelle géographie militaire où la surface visible n’est plus qu’une partie du champ de bataille. Cette guerre à plusieurs niveaux — surface, souterrain, aérien, cyber — transforme chaque conflit moderne en affrontement multidimensionnel où la maîtrise d’un seul niveau ne garantit plus la victoire globale. Les Ukrainiens peuvent dominer l’espace aérien avec leurs drones tout en subir des infiltrations souterraines par leurs propres gazoducs.
Cette complexification révèle également les limites des technologies de surveillance modernes face à l’ingéniosité tactique primitive. Les satellites les plus sophistiqués et les drones les plus avancés deviennent inutiles face à des soldats qui progressent dans l’obscurité souterraine. Cette réalité force les armées modernes à redécouvrir des techniques de détection archaïques : écoute sismique, surveillance des accès souterrains, contrôle des infrastructures énergétiques.
La militarisation de l’énergie civile
La transformation des gazoducs en voies militaires révèle une militarisation rampante de l’infrastructure énergétique européenne qui dépasse largement le cadre ukrainien. Cette évolution transforme chaque pipeline, chaque réseau de distribution, chaque infrastructure énergétique en enjeu de sécurité nationale. Les pays européens découvrent avec effroi que leurs propres réseaux gaziers pourraient être utilisés par des forces hostiles pour des infiltrations clandestines.
Cette prise de conscience force une réévaluation complète de la sécurité des infrastructures énergétiques européennes. La protection ne peut plus se limiter aux installations de surface : elle doit désormais intégrer la surveillance et le contrôle de milliers de kilomètres de canalisations souterraines. Cette extension du périmètre sécuritaire révèle comment la guerre ukrainienne redéfinit les standards de protection de l’ensemble de l’infrastructure énergétique occidentale.
La réponse ukrainienne : noyade et destruction systématique

L’inondation tactique des canalisations
Face à cette menace souterraine inédite, l’armée ukrainienne a développé une contre-stratégie impitoyable : l’inondation systématique des gazoducs utilisés par les infiltrés russes. Cette tactique, appliquée près de Kupiansk, transforme les canalisations en pièges mortels où les soldats russes risquent la noyade dans l’obscurité confinée des tubes. Cette réponse révèle comment l’innovation tactique génère immédiatement sa contre-innovation, créant une escalade permanente des techniques de guerre souterraine.
Cette technique d’inondation révèle également la brutalité assumée de cette nouvelle forme de guerre où l’ennemi n’est plus simplement tué mais noyé comme un rat dans les canalisations. Cette déshumanisation de l’adversaire, réduit à un nuisible à noyer dans les égouts, révèle l’ampleur de la haine que génère cette guerre d’usure. L’inondation des gazoducs transforme chaque infiltration russe en piège aquatique mortel.
La destruction préventive des infrastructures
L’état-major ukrainien a annoncé que trois des quatre gazoducs de la région de Kupiansk ont été détruits ou inondés préventivement pour empêcher leur utilisation militaire par les Russes. Cette stratégie révèle l’ampleur du sacrifice consenti par l’Ukraine qui détruit sa propre infrastructure énergétique pour priver l’ennemi de voies d’infiltration. Cette auto-destruction tactique illustre parfaitement la logique de la terre brûlée moderne où un pays accepte de se mutiler pour survivre.
Cette destruction préventive révèle également la transformation du concept de victoire dans la guerre moderne. Gagner ne signifie plus conquérir intact le territoire ennemi, mais l’empêcher de l’utiliser efficacement, même au prix de sa destruction. Cette évolution transforme chaque conflit moderne en exercice de démolition mutuelle où la victoire se mesure moins à ce qu’on préserve qu’à ce qu’on prive à l’adversaire.
Le contrôle des sorties de pipeline
L’armée ukrainienne a renforcé la surveillance et le contrôle des points de sortie des gazoducs près de Kupiansk, transformant chaque émergence en goulot d’étranglement contrôlé. Cette stratégie révèle une compréhension fine de la géographie souterraine où la maîtrise des accès peut compenser l’impossibilité de surveiller l’ensemble du réseau. Cette adaptation tactique montre comment la guerre moderne force les armées à développer des compétences de contrôle territorial inédites.
Cette surveillance des accès révèle également l’émergence d’une nouvelle spécialité militaire : la guerre souterraine défensive qui exige des compétences spécifiques en spéléologie militaire, détection sismique et contrôle des infrastructures civiles. Cette spécialisation force les armées modernes à développer des unités dédiées au contrôle de l’espace souterrain, révélant l’expansion dimensionnelle de l’art militaire contemporain.
Les conséquences géopolitiques d'une guerre de taupes

L’Europe découvre sa vulnérabilité souterraine
La révélation des techniques d’infiltration russe par les gazoducs provoque un électrochoc sécuritaire à travers l’Europe entière qui découvre la vulnérabilité de son infrastructure énergétique souterraine. Les milliers de kilomètres de canalisations qui irriguent le continent européen constituent autant de voies potentielles d’infiltration pour des forces hostiles suffisamment déterminées. Cette prise de conscience force une réévaluation complète des doctrines de sécurité nationale européennes.
Cette vulnérabilité révèle également l’inadéquation des systèmes de défense occidentaux conçus pour des menaces conventionnelles face aux techniques de guerre asymétrique développées en Ukraine. Les budgets de défense européens, concentrés sur l’aviation et les systèmes d’armes sophistiqués, n’ont pas anticipé la nécessité de surveiller et protéger des milliers de kilomètres d’infrastructure souterraine. Cette lacune révèle un angle mort stratégique majeur dans la pensée militaire occidentale.
La remise en question des infrastructures critiques
L’utilisation militaire des gazoducs ukrainiens force l’Europe à repenser entièrement la conception de ses infrastructures critiques. Ce qui était conçu comme facteur de prospérité et d’intégration économique — les réseaux énergétiques transnationaux — devient soudain vecteur de vulnérabilité sécuritaire. Cette inversion révèle comment la guerre moderne transforme chaque symbole de coopération pacifique en outil potentiel d’agression.
Cette remise en question s’étend également aux normes de construction des futures infrastructures énergétiques européennes qui devront désormais intégrer des considérations de sécurité militaire dans leur conception. Cette évolution révèle comment la guerre ukrainienne redéfinit les standards techniques de l’ensemble des projets d’infrastructure européens, transformant chaque gazoduc futur en ouvrage à double usage civil et militaire.
L’impact sur la coopération énergétique internationale
La militarisation des gazoducs ukrainiens compromet durablement les projets de coopération énergétique européens en révélant les risques sécuritaires inhérents à l’interconnexion des réseaux nationaux. Cette révélation force l’Europe à choisir entre intégration énergétique et sécurité nationale, transformant chaque projet de pipeline en dilemme géopolitique. Cette tension révèle comment la guerre ukrainienne empoisonne les relations énergétiques européennes pour les décennies à venir.
Cette évolution s’accompagne également d’une renationalisation rampante des politiques énergétiques européennes où chaque pays privilégie désormais l’autonomie sécuritaire sur l’efficacité économique de l’intégration. Cette régression révèle comment les techniques de guerre asymétrique peuvent détruire des décennies de construction européenne en révélant les failles sécuritaires de l’intégration continentale.
La psychologie de la guerre souterraine

L’impact psychologique sur les combattants
La guerre souterraine dans les gazoducs impose aux soldats des deux camps un traumatisme psychologique spécifique qui dépasse largement les stress habituels du combat de surface. Ramper pendant des jours dans l’obscurité confinée, respirer l’air vicié, risquer l’intoxication au méthane ou la noyade : ces épreuves transforment chaque infiltration en descente aux enfers littérale. Cette dimension psychologique révèle comment la guerre moderne explore tous les registres de la souffrance humaine.
Cette épreuve révèle également la sélection naturelle impitoyable que cette forme de combat impose aux troupes. Seuls les soldats dotés d’une résistance psychologique exceptionnelle à la claustrophobie, à l’obscurité et à l’isolement peuvent survivre à ces missions souterraines. Cette contrainte transforme chaque unité d’infiltration en commando d’élite psychologique trié sur le volet pour sa résistance aux environnements extrêmes.
L’animalisation du combat moderne
La guerre souterraine révèle une régression anthropologique troublante où les soldats du XXIe siècle retrouvent les techniques de survie de leurs ancêtres troglodytes. Cette animalisation du combat, où l’homme moderne rampe comme ses ancêtres chasseurs dans les grottes préhistoriques, révèle que la guerre moderne peut contraindre l’humanité à régresser vers ses instincts les plus primitifs. Cette régression révèle la fragilité de la civilisation face aux contraintes existentielles extrêmes.
Cette animalisation s’accompagne également d’une déshumanisation mutuelle où l’ennemi souterrain devient un nuisible à noyer plutôt qu’un adversaire à combattre. Cette évolution révèle comment la guerre moderne, en contraignant les combattants à adopter des comportements animaux, érode progressivement leur humanité pour les transformer en prédateurs aveugles guidés par le seul instinct de survie.
Le syndrome du tunnel de guerre
Les soldats survivants de ces infiltrations souterraines développent un syndrome post-traumatique spécifique caractérisé par une phobie durable des espaces confinés et une hypersensibilité aux odeurs de gaz. Ce traumatisme révèle comment chaque innovation tactique génère ses propres pathologies mentales qui s’ajoutent au catalogue déjà fourni des blessures psychologiques de guerre. Cette spécialisation du trauma révèle l’inventivité macabre de l’humanité dans la création de nouvelles formes de souffrance.
Ce syndrome révèle également l’héritage durable de ces techniques sur les générations de combattants qui devront vivre avec ces traumatismes spécifiques longtemps après la fin du conflit. Cette persistance révèle comment chaque innovation militaire laisse des cicatrices psychologiques permanentes dans la société qui l’a expérimentée, transformant chaque progrès tactique en régression civilisationnelle durable.
L'avenir de la guerre souterraine

La généralisation des techniques d’infiltration
L’expérimentation ukrainienne de la guerre souterraine préfigure une généralisation mondiale de ces techniques dans tous les conflits futurs. L’efficacité relative de cette méthode face à la surveillance moderne garantit son adoption par toutes les armées confrontées à un ennemi technologiquement supérieur. Cette dissémination transforme chaque conflit futur en affrontement multi-niveaux où la dimension souterraine devient aussi importante que les dimensions terrestre, aérienne et cyber.
Cette généralisation s’accompagnera inévitablement d’une course à l’armement souterraine où chaque innovation d’infiltration générera sa contre-innovation défensive. Cette escalade promet le développement de technologies de détection souterraine, de robots de surveillance des canalisations, de systèmes d’inondation automatique : tout un arsenal technologique dédié au contrôle de l’espace souterrain. Cette spécialisation révèle l’émergence d’un nouveau secteur de l’industrie militaire mondiale.
L’adaptation de l’architecture urbaine
La révélation des vulnérabilités souterraines force une réévaluation complète de l’architecture urbaine moderne qui devra désormais intégrer des considérations de sécurité militaire dans la conception des réseaux d’infrastructure. Cette évolution transforme chaque projet urbain en exercice de fortification préventive où l’efficacité civile doit se concilier avec la sécurité militaire.
Cette adaptation s’étendra également aux normes de construction internationales qui devront définir des standards de sécurité pour les infrastructures souterraines susceptibles d’être détournées à des fins militaires. Cette évolution révèle comment la guerre ukrainienne redéfinit les codes de l’urbanisme mondial, transformant chaque ville future en forteresse préparée à la guerre souterraine.
La militarisation définitive des infrastructures civiles
L’utilisation militaire des gazoducs ukrainiens marque l’entrée dans une ère de militarisation totale des infrastructures civiles où chaque réseau, chaque canalisation, chaque tunnel devient un enjeu sécuritaire potentiel. Cette évolution transforme chaque citoyen en gardien involontaire d’infrastructures à double usage, révélant l’impossible séparation entre vie civile et préoccupations militaires dans le monde moderne.
Cette militarisation révèle également l’émergence d’une société de surveillance totale où le contrôle sécuritaire s’étend à l’ensemble de l’infrastructure sociale. Cette évolution transforme chaque démocratie moderne en État de siège permanent où la surveillance militaire des infrastructures devient la norme de la vie quotidienne, révélant comment la guerre moderne détruit progressivement les libertés qu’elle prétend défendre.
Conclusion

La guerre souterraine qui se déroule dans les gazoducs ukrainiens révèle l’ampleur de la révolution militaire en cours depuis l’émergence de la domination des drones sur les champs de bataille modernes. Cette contrainte technologique, qui force les armées à redécouvrir les techniques d’infiltration les plus archaïques, illustre parfaitement comment l’innovation militaire génère ses propres contre-innovations dans une escalade permanente qui transforme chaque conflit en laboratoire d’expérimentation tactique. L’image surréaliste de soldats russes progressant en trottinette électrique dans l’obscurité des canalisations gazières résume parfaitement cette collision entre modernité technologique et régression tactique.
Cette évolution révèle également l’émergence d’une nouvelle géographie militaire où la surface visible n’est plus qu’une dimension parmi d’autres d’un champ de bataille désormais étalé sur tous les niveaux de l’espace social. La guerre moderne ne se contente plus de conquérir les territoires : elle les traverse, les pénètre, les corrompt en transformant chaque infrastructure civile en outil militaire potentiel. Cette perversion révèle l’impossibilité croissante de séparer vie civile et préoccupations militaires dans le monde contemporain.
L’adaptation ukrainienne — inondation systématique des gazoducs utilisés par l’ennemi — révèle enfin la brutalisation croissante de cette guerre où l’adversaire n’est plus combattu mais noyé comme un nuisible dans les canalisations. Cette déshumanisation progressive des techniques de guerre révèle comment chaque innovation tactique érode un peu plus l’humanité des combattants pour les transformer en prédateurs aveugles. La guerre souterraine ukrainienne préfigure ainsi un avenir militaire où l’humanité, contrainte par ses propres innovations technologiques, redécouvre les techniques de survie de ses ancêtres troglodytes. Cette régression civilisationnelle, imposée par la modernité militaire elle-même, révèle l’une des ironies les plus tragiques de notre époque : plus nos armes deviennent sophistiquées, plus nos soldats sont contraints de ramper dans l’obscurité primitive pour survivre.