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Jimmy Kimmel écrasé par la machine Trump : l’animateur suspendu, la liberté d’expression assassinée
Credit: Adobe Stock

Il suffit parfois d’un monologue de quelques minutes pour que tout s’effondre. Jimmy Kimmel, figure emblématique de la télévision américaine depuis plus de deux décennies, vient de connaître la chute la plus spectaculaire de sa carrière. ABC a suspendu indéfiniment son émission après ses commentaires sur l’assassinat de Charlie Kirk, provoquant un séisme dans l’industrie du divertissement. Cette décision, prise sous la pression directe de l’administration Trump et de la Commission fédérale des communications, marque un tournant terrifiant dans l’histoire de la liberté d’expression américaine.

Le mécanisme qui a conduit à cette suspension révèle l’ampleur de la dérive autoritaire qui gangrène actuellement les États-Unis. Brendan Carr, président de la FCC nommé par Trump, a ouvertement menacé les chaînes de télévision de sanctions si elles continuaient à diffuser les propos de Kimmel. Cette intimidation directe du gouvernement sur les médias privés constitue une attaque frontale contre le Premier Amendement, transformant l’humour politique en délit d’opinion. L’Amérique assiste, médusée, à l’orchestration d’une censure d’État qui ne dit pas son nom.

L’événement déclencheur : un monologue fatal

Tout a basculé lors du monologue du 15 septembre 2025, quand Jimmy Kimmel a osé critiquer la récupération politique de l’assassinat de Charlie Kirk par la mouvance MAGA. Ses mots, pourtant mesurés, ont déclenché une tempête politique d’une violence inouïe : « La bande MAGA travaille désespérément pour présenter le gamin qui a tué Charlie Kirk comme autre chose que l’un des leurs, et ils font tout pour marquer des points politiques avec ça. » Cette phrase, somme toute banale dans le contexte satirique américain, a signé l’arrêt de mort médiatique de l’animateur.

La réaction en chaîne qui s’en est suivie illustre parfaitement la mécanique de la terreur instaurée par l’administration Trump. En moins de 48 heures, Nexstar Communications Group, propriétaire de 23 stations affiliées à ABC, a annoncé le retrait de l’émission. Sinclair Broadcasting et d’autres groupes ont emboîté le pas, créant un effet domino qui a contraint ABC à capituler face à la pression politique. Cette synchronisation parfaite trahit une orchestration minutieuse de la censure.

Trump savoure sa victoire : une célébration macabre

La réaction de Donald Trump n’a pas tardé. Sur Truth Social, l’ancien président a savouré sa victoire avec une jubilation malsaine : « Fantastique nouvelle pour l’Amérique : le Jimmy Kimmel Show aux audiences en difficulté est ANNULÉ. Félicitations à ABC pour avoir enfin eu le courage de faire ce qui devait être fait. » Cette déclaration triomphante révèle la satisfaction profonde d’un homme qui voit ses ennemis médiatiques tomber un à un sous ses coups de boutoir.

Mais Trump ne s’est pas contenté de célébrer la chute de Kimmel. Il a immédiatement étendu ses menaces à d’autres animateurs, réclamant l’éviction de Jimmy Fallon et Seth Meyers, qu’il a qualifiés de « deux perdants totaux » sur « NBC des Fake News ». Cette escalade verbale démontre une stratégie claire : éliminer systématiquement toute voix critique dans le paysage médiatique américain. L’objectif est limpide : transformer les médias en organes de propagande dociles.

La Commission fédérale des communications, bras armé de la censure

L’intervention de Brendan Carr, président de la FCC, constitue le moment le plus choquant de cette affaire. En menaçant directement les chaînes de télévision de sanctions réglementaires pour leurs contenus éditoriaux, Carr a franchi une ligne rouge que même les administrations les plus autoritaires n’avaient jamais osé traverser. Ses déclarations publiques incitant les stations affiliées à « pousser vers le haut » contre ABC transforment une agence fédérale en instrument de persécution politique.

Cette instrumentalisation de la FCC marque une rupture historique dans les relations entre l’État et les médias américains. Jamais auparavant une instance de régulation n’avait été utilisée de manière aussi flagrante pour faire taire des voix critiques. L’Amérique découvre avec stupeur que ses institutions, censées protéger la liberté d’expression, peuvent être détournées pour la détruire. Cette perversion institutionnelle ouvre la voie à tous les abus futurs.

 

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