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De plus en plus de républicains lâchent Trump sur la censure médiatique
Credit: Adobe Stock

Une fracture béante au sein du parti républicain

Jamais depuis sa prise de pouvoir, Donald Trump n’avait subi un désaveu aussi public de la part de membres de son propre camp. L’affaire Jimmy Kimmel vient de créer une rupture sans précédent au sein du parti républicain, avec des figures de premier plan comme Ted Cruz, Rand Paul et Don Bacon qui dénoncent ouvertement la répression médiatique orchestrée par l’administration. Cette rébellion interne révèle une faille profonde dans l’édifice trumpien : même ses alliés les plus loyaux ne peuvent plus cautionner la dérive autoritaire qui s’accélère depuis l’assassinat de Charlie Kirk.

La suspension de l’émission de Jimmy Kimmel par ABC, obtenue sous la pression directe du président de la FCC Brendan Carr, a provoqué une onde de choc qui dépasse largement les cercles médiatiques. Ted Cruz, pourtant habitué aux courbettes devant Trump, n’hésite plus à qualifier les menaces de Carr de « dangereuses comme l’enfer ». Cette formule choc résonne comme un ultimatum adressé à une administration qui franchit toutes les lignes rouges de la démocratie américaine. Quand l’un des sénateurs les plus conservateurs du pays tire la sonnette d’alarme, c’est que le navire prend l’eau de toutes parts.

L’instrumentalisation tragique de l’assassinat de Charlie Kirk

Le 10 septembre 2025, Charlie Kirk, activiste conservateur et proche de Trump, tombait sous les balles d’un tireur embusqué lors d’un meeting à l’université de l’Utah. Cette tragédie, qui aurait dû rassembler la nation dans le deuil, s’est rapidement transformée en prétexte pour une offensive sans précédent contre la liberté d’expression. Trump et son administration ont immédiatement exploité ce drame pour justifier une répression médiatique d’une brutalité inouïe, accusant la « gauche radicale » et les « médias » d’avoir créé le climat ayant conduit à l’assassinat.

Cette instrumentalisation cynique révèle la vraie nature du personnage : là où un leader rassembleur aurait appelé à l’unité nationale, Trump choisit la division et la vengeance. Sa stratégie d’intimidation s’étend désormais aux médias, à la culture et aux établissements d’enseignement, dans un environnement déjà fragilisé par la concentration économique. En s’attaquant frontalement à la liberté d’expression, concept fondamental de l’identité américaine, le pouvoir franchit une ligne dangereuse que même certains républicains ne peuvent plus ignorer.

La mécanique de la peur en marche

La méthode est rodée et implacable. L’État n’interdit pas directement ; il pousse des entités privées — par la menace publique et des pressions réglementaires — à étouffer les voix des opposants et des critiques. La suspension de Jimmy Kimmel Live ! n’est pas un événement isolé, mais plutôt le reflet d’une méthode systématique qui vise à terroriser l’écosystème médiatique américain. CBS avait déjà annoncé en juillet la suppression de l’émission concurrente The Late Show de Stephen Colbert, qui venait de critiquer sévèrement son employeur pour avoir cédé à Trump.

Cette stratégie de la terreur fonctionne à merveille. Les géants des médias, soumis à une pression croissante du gouvernement Trump, multiplient les concessions pour préserver leurs intérêts économiques, reléguant la liberté d’expression au second plan. Paramount Global a versé 16 millions de dollars à Trump pour solder une procédure, ABC a déboursé 15 millions pour un autre contentieux. Ces « pots-de-vin » déguisés créent un climat de soumission qui gangrène progressivement l’ensemble du paysage médiatique américain.

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