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Ce que les dirigeants israéliens ne vous diront jamais sur la reconnaissance de la Palestine
Credit: Adobe Stock

Il y a des vérités que personne n’ose prononcer au centre de Tel-Aviv comme dans l’ombre d’une salle du cabinet, des vérités qui brûlent la langue de ceux censés protéger la nation. Ce 25 septembre 2025 n’est pas un jour comme les autres : une vague historique balaie l’Occident, fracassant les tabous diplomatiques et isolant soudain Israël sur l’échiquier mondial. Face à la reconnaissance en cascade de la Palestine — dernière étincelle dans un baril déjà prêt à exploser — les dirigeants israéliens, arc-boutés derrière Netanyahu, préfèrent hurler à la trahison plutôt que d’affronter une réalité qu’ils redoutent plus que tout : la perte du monopole de la légitimité, la peur de la marginalisation, la fin peut-être d’une certaine impunité stratégique. Mais que pourraient-ils vraiment dire, s’ils avaient le courage d’affronter l’effroi qui couve dans le cœur de tout un peuple ?

La brutalité de ces reconnaissances, initiées par la France, le Royaume-Uni, le Canada et bientôt l’Allemagne, résonne comme un séisme moral. Les alliés de toujours se muent en juges, la balance diplomatique bascule. Ce n’est pas un geste “symbolique”, ni même une simple question de droit international. C’est un appel au réveil. Un électrochoc mondial face au déni, au sang versé qui ne sèche plus, à la spirale de la mort qui avale Gaza, le Sud d’Israël et jusqu’aux rêves enfouis des deux rives du Jourdain. En refusant de le regarder en face, les leaders israéliens risquent non seulement la perte de soutien mais aussi l’enfermement — dans la solitude, dans la peur, dans ce mensonge collectif qui étouffe l’âme d’une nation tout entière.

Le naufrage des mythes nationaux

L’heure est venue d’arracher les masques cousus par des décennies de trauma et d’orgueil. Non, la reconnaissance de la Palestine par la vieille Europe n’est pas un “cadeau au terrorisme”. Loin des vociférations, les experts savent que ce séisme diplomatique est le fruit amer de nos choix récents, l’addition tragique d’années d’intransigeance, de bombes sur Gaza, de colonies posées comme des menaces sur une carte déjà en lambeaux.

Ce n’est pas le monde qui trahit Israël. C’est Israël qui s’est coupé — volontairement, méthodiquement — de la compassion occidentale, paradoxalement alors même qu’il n’a jamais eu autant besoin de cette étreinte. Les mythes fondateurs — la forteresse assiégée, la victime perpétuelle, le droit exclusif à la peur — se fissurent sous la lumière aveuglante des bombardements en plein live, des morts civils par centaines, des voix juives du monde entier qui hurlent “Ce n’est pas en notre nom”. Plus personne ne croit à la vieille chanson du “deux poids, deux mesures” lorsque la balance penche, chaque soir, côté sang.

Entre déni collectif et solitude diplomatique

Un peuple peut-il vivre indéfiniment dans le refus du réel ? Telle est la question que les Israéliens doivent se poser en contemplant la marée montante de la reconnaissance palestinienne. Dans les rues de Jérusalem comme de Haïfa, on sent la colère, la stupeur — parfois un soulagement muet, celui de voir le mensonge s’effriter. Mais le discours officiel, lui, s’enlise dans un déni surjoué. Plutôt que d’écouter la fatigue du monde, on agite la menace d’annexion, le spectre glacial d’une riposte “ultime” qui trahirait tout ce qu’Israël croyait défendre : la légitimité, l’intelligence, la grandeur d’une démocratie unique au Proche-Orient.

La vérité, c’est que la communauté internationale a choisi le timing précisément parce que la société israélienne paraît incapable d’engager le moindre geste vers la paix. Ce n’est pas la reconnaissance qui isole Israël : ce sont nos propres choix, nos propres murs — physiques et mentaux — qui dressent un fossé de plus en plus infranchissable même avec nos alliés les plus anciens.

Quand la peur tient lieu de cap

Face à la cascade de reconnaissances, la réponse politique a été pavlovienne : crier au “terrorisme récompensé”. Mais la vérité, c’est que derrière cette façade hurlante, se cache une peur panique — la peur de perdre la capacité d’agir, d’imposer la réalité par la force seule. Les dirigeants israéliens redoutent ce que cela signifie pour l’avenir : la fin de la protection automatique de Washington, l’effritement progressif du front occidental qui couvrait jusqu’ici toutes les dérives, l’ouverture peut-être d’un horizon judiciaire où l’impunité n’existera plus pour personne.

Le réflexe de panique collective pousse certains au pire : annexer délibérément la Cisjordanie. Les voix radicales menacent, tempêtent, rêvent d’effacer la ligne verte. Mais ce rêve est un mirage suicidaire : le moindre mouvement vers l’annexion ne ferait que précipiter la catastrophe diplomatique, poussant les quelques partenaires arabes restants à rompre, donnant raison aux accusateurs de “colonisation”, provoquant peut-être même une explosion de violence impossible à contenir.


Me voici face à ma propre angoisse : comment affronter la réalité que l’on a fui pendant trop d’années ? Je me surprends à espérer une parole de vérité, une confession publique du déni, comme si la guérison nationale ne pouvait passer que par là. Reconnaître la fin d’un cycle, ce n’est ni trahir, ni capituler, c’est enfin choisir la vie.

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