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Généraux en révolte : comment l’armée américaine doit résister aux dérives de Trump
Credit: Adobe Stock

Ce lundi 29 septembre 2025, dans le silence assourdissant des couloirs du Pentagone, se joue l’une des crises les plus graves de l’histoire militaire américaine. Quinze généraux et amiraux de haut rang ont été limogés en huit mois. Des centaines d’officiers supérieurs ont été convoqués à Quantico avec un préavis de quelques heures pour entendre un discours sur « l’éthos guerrier ». Des troupes sont déployées contre des citoyens américains sur le sol national. Le Pentagone a été rebaptisé « Département de la Guerre ». L’armée la plus puissante du monde découvre avec effroi qu’elle sert désormais un président qui piétine tous les codes, toutes les traditions, toutes les garde-fous qui protégeaient la démocratie américaine.

Face à cette dérive autoritaire sans précédent, les leaders militaires américains affrontent un dilemme existentiel qui dépasse largement leur formation et leur expérience. Que faire quand le commandant en chef utilise l’armée comme instrument de pouvoir personnel ? Comment concilier l’obéissance hiérarchique avec le serment à la Constitution ? Cette crise révèle l’ampleur de la mutation trumpiste qui transforme l’appareil militaire de gardien de la démocratie en outil de répression intérieure. L’Amérique découvre que ses généraux, habitués à combattre les ennemis extérieurs, doivent désormais apprendre à résister aux menaces intérieures qui viennent du sommet de l’État.

15 généraux limogés : la purge de l’état-major

Les chiffres révèlent l’ampleur de la saignée orchestrée par Trump dans les rangs militaires. En huit mois seulement, quinze officiers généraux ont été révoqués, dont le président des chefs d’état-major interarmées, le chef des opérations navales, le commandant des garde-côtes, le vice-chef d’état-major de l’armée de l’air, et les principaux juristes militaires.

Cette purge systématique dépasse largement les changements habituels d’administration. Aucun président américain n’avait jamais procédé à un tel nettoyage de l’encadrement militaire supérieur si tôt dans son mandat. Cette stratégie révèle la volonté trumpiste de transformer l’armée américaine d’institution apolitique en garde prétorienne personnelle, privée de tout leadership susceptible de résister aux ordres illégaux ou inconstitutionnels.

Quantico : la convocation de la peur

La convocation surprise de 800 généraux et amiraux à Quantico avec un préavis de quelques heures constitue une intimidation sans précédent dans l’histoire militaire américaine. Cette démonstration de pouvoir vise à rappeler à l’encadrement militaire qu’il n’est plus qu’un instrument aux mains du pouvoir présidentiel.

Cette réunion, présentée comme un discours sur « l’éthos guerrier », masque en réalité une opération de soumission psychologique destinée à briser l’indépendance intellectuelle des cadres militaires. En forçant ces officiers supérieurs à abandonner leurs responsabilités mondiales pour une convocation présidentielle, Trump démontre qu’aucun grade, aucune fonction ne protège de son arbitraire.

Département de la Guerre : le retour de la sémantique militariste

Le changement de dénomination du Pentagone en « Département de la Guerre » révèle la mutation idéologique profonde voulue par Trump. Cette appellation, abandonnée en 1947 pour marquer l’évolution vers une défense moderne, signale le retour à une conception purement militariste de la puissance américaine.

Cette régression sémantique s’accompagne d’une transformation fonctionnelle : l’armée américaine ne doit plus seulement défendre, elle doit faire la guerre, y compris contre les citoyens américains considérés comme « terroristes domestiques ». Cette redéfinition révèle la volonté trumpiste de militariser la société américaine sous couvert de restauration de l’autorité.

 

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