
Ce mardi 30 septembre 2025, à 21h10, les murs du Sénat américain vibrent d’un écho assourdissant digne d’un séisme monétaire planétaire : un projet de loi d’une violence inouïe propose de verser 10 milliards de dollars chaque mois à l’Ukraine… directement tirés des avoirs gelés de la Russie ! L’idée, déjà saluée comme une révolution ou dénoncée comme un « vol d’État », vise à saisir près de 300 milliards de dollars russes immobilisés dans les banques occidentales et à les redistribuer par tranches mensuelles massives à Kiev, sans qu’un seul cent du contribuable américain ne soit touché. Derrière les chiffres, c’est une nouvelle ère qui se joue – celle où la force du droit se transforme soudain en droit de la force.
Ce basculement marque l’entrée de la géopolitique mondiale dans son âge du fer économique, où chaque chapitre du conflit est écrit avec des milliards et scellé dans le feu crépitant du contentieux financier. La Russie, qui croyait avoir sanctuarisé les devises de son peuple loin du chaos de la guerre, découvre que plus rien ne garantit la sacralité des coffres occidentaux quand l’histoire s’accélère. Derrière les chiffres insondables et les signatures de sénateurs républicains et démocrates, c’est tout l’équilibre du monde et la confiance globale dans la sécurité financière qui bascule dans l’inconnu. L’horizon de Moscou ? Un chèque mensuel signé par l’ennemi, confirmant sur papier chaque humiliation stratégique subie sur le champ de bataille.
John Kennedy et ses alliés : les architectes du coup de tonnerre
L’initiative est portée par le sénateur républicain John Kennedy, épaulé par des poids lourds du Congrès comme Richard Blumenthal, Lindsey Graham et Sheldon Whitehouse. Cette coalition, plus transpartisane que jamais sur la question ukrainienne, propose un dispositif implacable : s’appuyer sur la législation déjà votée qui gèle les avoirs russes et activer l’arme nucléaire légale — la confiscation, sur décision exécutive, de la totalité des actifs russes sous la juridiction des États‑Unis et du G7.
Ce dispositif s’accompagne d’un appel agressif à la coordination internationale : Washington somme les Européens, Japonais et Canadiens de transférer dans la même logique leurs propres blocs gelés, menaçant toute architecture de confiance bancaire mondiale. Le message est brut : la Russie ne reverra rien et payera chaque missile, chaque drone ukrainien… à coups de dollars ponctionnés à la source de ses réserves nationales.
Près de 300 milliards de dollars en jeu : la Mère Russie expropriée
Au total, c’est un butin hallucinant : près de 300 milliards USD de devises russes seraient ainsi concernés, la majorité étant immobilisée au sein du système bancaire européen (Euroclear en Belgique, comptes américains et japonais). Au rythme voulu par le Sénat, ce trésor pourrait alimenter à raison de 10 milliards mensuels l’effort de guerre, l’achat de drones, de défenses antiaériennes et la reconstruction civile en Ukraine. Chaque nouveau transfert illustrerait la mutation d’un conflit militaire en confrontation monétaire absolue.
La proposition fait surgir un spectre redouté depuis Saint‑Pétersbourg jusqu’à Pékin : si même les réserves souveraines ne sont plus intouchables, qui sera le prochain à voir fondre ses avoirs stratégiques à la moindre embardée géopolitique ?
Le pari assumé : « zéro dollar américain sur la table »
Là où ce projet de loi frappe fort, c’est dans sa rhétorique calculée : « Pas un centime du contribuable américain ne sera dépensé », clame John Kennedy, promettant que chaque missile ou drone payé à l’Ukraine portera la signature indirecte du Kremlin. Cette radicalité soulage la classe moyenne américaine tout en cassant l’offensive pro-russe du Kremlin dans les débats populistes américains. La stratégie est limpide : lier la victoire ukrainienne à la punition russe, sans jamais risquer l’usure budgétaire du Congrès – ni du président Trump… qui, officiellement, ne dépensera plus un dollar pour Kiev sans remboursement.
La mécanique du projet de loi : derrière les chiffres, la révolution technique

Paiement mensuel automatique : l’Ukraine sous perfusion économique
Le texte veut instaurer un système de transferts mensuels garantis, sanctuarisés légalement, pour que jamais l’Ukraine ne soit à sec durant la guerre ou la reconstruction. Finies les batailles politiques pour chaque paquet d’aides américaines : chaque tranche de 10 milliards devra arriver à échéance, libérée par les agences fédérales puis les trésors européens et alliés, jusqu’à épuisement complet du pactole russe. Cette machine à cash invente un filet de sécurité sans équivalent dans l’histoire de l’assistance internationale.
La mécanique prévoit aussi des pressions diplomatiques et juridiques tous azimuts pour forcer la main des alliés réticents, notamment en Europe, où une partie du système bancaire bruisse déjà d’inquiétudes face à la brèche potentiellement ouverte dans le secret bancaire et la sécurité des fonds étatiques.
Planification à 36 mois : jusqu’à « l’épuisement » financier de la Russie
Calculs en main, ce rythme effréné de 10 milliards mensuels pourrait durer plus de deux ans et demi, c’est-à-dire jusqu’à la liquidation complète des avoirs gelés russes. Washington parie sur l’asphyxie progressive du budget de guerre ennemi et l’irréversibilité du soutien à l’Ukraine, en conditionnant la paix à la ruine financière du Kremlin. Plan Marshall inversé, ce schéma veut remplacer chaque dollar russe extorqué par un missile livré ou une école reconstruite à Kiev.
Parier sur la durée, c’est aussi vouloir éviter le piège de la lassitude occidentale et des cycles électoraux qui pourraient stopper l’aide. Là encore, le Sénat verrouille la générosité internationale par la force administrative, rendant la privation russe aussi automatique qu’un prélèvement bancaire.
Sanctions, saisies et pression diplomatique : le bras armé de la nouvelle finance
Afin d’aboutir, le projet de loi prévoit le recours au gel, à la confiscation, à la judiciarisation et à la transformation immédiate des réserves étrangères du Kremlin en arme politique. En écho, le texte prévoit de traquer les actifs dissimulés et de forcer la coopération d’États tiers, multipliant sanctions et représailles contre toute institution bancaire qui tenterait de garder ses portes closes à la saisie.
C’est une révolution du droit international, qui pourrait faire école et redessiner la carte mondiale de la confiance monétaire — ou ouvrir l’ère d’une extrême volatilité si chaque État craint désormais que son matelas de sécurité ne disparaisse au prochain choc géopolitique.
La réaction russe : vociférations, menaces et fatalisme du Kremlin

Vladimir Poutine : la spoliation érigée en « nouveau crime de guerre »
Du côté de Moscou, la colère gronde. Vladimir Poutine dénonce une « spoliation du siècle » et prévient que s’en prendre aux réserves souveraines revient à fissurer l’ordre mondial et précipiter la « guerre économique globale ». Pour le Kremlin, ce projet d’expropriation est considéré comme un casus belli financier, une déclaration de guerre à la Russie sur le terrain de la solvabilité, de la réputation, de l’avenir lui-même.
Quels moyens de rétorsion peut donc espérer le président russe, alors que chaque mois de guerre se solde par de nouveaux milliards envolés ? Le chantage au gaz contre l’Europe reviendra-t-il dans les réponses du Kremlin, ou verra-t-on Moscou durcir la guerre hybride dans le cyber, le renseignement, voire tenter de menacer juridiquement ses créanciers occidentaux ?
Dmitri Peskov, le porte-parole, brandit « le recours juridique international »
Dans la foulée, Dmitri Peskov annonce l’intention de Moscou d’engager « toutes les poursuites possibles devant les tribunaux internationaux » et promet de poursuivre devant toutes les juridictions du monde « chaque banquier, chaque fonctionnaire ou gouvernement qui participera à cette entreprise ».
La rhétorique monte, mais la réalité demeure : même en lançant la juridiction internationale dans la bataille, la Russie se heurte à la force brute des traités occidentaux, des lois nationales, et du nombre. Face à l’emballement législatif américain, la jurisprudence peut sembler dérisoire… mais le précédent créé, lui, pourrait marquer l’histoire du droit international monétaire.
Le Kremlin redoute un séisme mondial de la confiance bancaire
Moscou prévient que « plus personne ne sera à l’abri » et promet à ses partenaires asiatiques, africains, mais aussi européens, que l’exemple russe pourrait un jour les toucher si le principe d’intangibilité des réserves étatiques venait à sauter. Pour le Kremlin, la prise d’otage de ses actifs n’est pas une punition isolée, mais l’annonce d’un « monde nouveau » où tout État s’exposant à l’ire atlantiste verrait ses coffres à la merci des lois américaines.
Là encore, l’Histoire dira si ce geste sonne la cloche d’un nouvel ordre international — ou celle de la fin de la mondialisation telle qu’on l’a connue.
L’Europe sur le fil : prudence, tentation et peur de l’exemple

Londres, Bruxelles, Berlin : entre solidarité agacée et crainte du précédent
Si l’Amérique avance tambour battant, les Européens, eux, traversent la tempête sur la pointe des pieds. Derrière les discours de solidarité, les dirigeants de l’UE s’inquiètent des conséquences : que ferait un État africain, asiatique, voire européen, qui verrait ses avoirs pris à la gorge sur simple vote de Bruxelles ou du Congrès ? Cette peur du précédent empoisonne les débats et ralentit la mécanique du projet de loi, même si la pression américaine monte à chaque conférence de presse.
La tentation est là : transformer les centaines de milliards gelés en arme économique, tout en gardant la face auprès des investisseurs du Sud global. Entre la soif d’affaiblir Moscou et la terreur de tuer la confiance bancaire internationale, l’Europe avance — mais avec la prudence du funambule sur une corde raide aux abords de l’abîme.
L’Allemagne bascule sous pression politique et morale
Longtemps prudente, l’Allemagne a finalement cédé, soutenant la proposition américaine de détourner les intérêts générés par les avoirs gelés, puis — à contrecœur — admettant la possibilité de saisies partielles. L’offensive russe sur l’Ukraine a brisé les tabous, imposant un nouveau réalisme à Berlin qui sait que son avenir diplomatique et moral se joue désormais entre la fidélité aux États-Unis et la hantise du séisme financier à venir.
Ce virage allemand montre la puissance d’attraction du plan Kennedy… mais souligne aussi les failles toujours béantes du front occidental quand il s’agit d’assumer les conséquences à long terme de la solidarité ukrainienne.
Des voix discordantes s’élèvent dans le Sud global
Du Caire à Brasilia, de Pékin à Pretoria, la proposition américaine suscite l’inquiétude. Ces États, pour beaucoup détenteurs de réserves en dollars ou en euros, craignent de devenir un jour les prochaines cibles d’un tel mécanisme. L’idée d’un « vol légalisé » ou d’une « justification néo-coloniale » des sanctions américaines fait des ravages dans la rhétorique anti-occidentale, même chez les alliés les plus discrets de Moscou.
Le choc de confiance dans la finance mondiale est palpable, et nul ne sait jusqu’où la riposte symbolique — ou réelle — des puissances émergentes pourrait aller.
Conséquences à moyen et long terme : la géopolitique des coffres-forts

L’Ukraine : un jackpot qui change la guerre et la reconstruction
Pour Kiev, la perspective d’un prélèvement mensuel automatique sur les caisses du Kremlin change radicalement la donne. Non seulement son économie de guerre pourrait être sécurisée jusqu’à la fin du conflit, mais chaque chantier de reconstruction, chaque territoire libéré, chaque soldat blessé trouverait, dans la manne du « butin russe », une source pérenne. La Russie verrait ainsi, impuissante, ses propres devises devenir le carburant de l’effort anti-Poutine, mois après mois.
Symboliquement, c’est aussi, pour l’Ukraine, l’acte de naissance d’un nouveau statut géopolitique : celui d’un pays capable, par la force et l’ingéniosité diplomatique, de transformer la vengeance en système, le crime subi en ressource structurelle. « La justice en action », dira Kiev, « la prédation occidentale » répliqueront Moscou et ses affidés.
La Russie, expropriée, humiliée, mais pas morte financièrement
Le Kremlin, s’il perd effectivement le contrôle de ses centaines de milliards, verrait sa capacité d’action extérieure gravement amoindrie. Mais la Russie possède toujours des ressources internes (énergie, or, industrie de défense) pour tenir un certain temps, même sans accès aux avoirs internationaux. L’asphyxie financière, aussi brutale soit-elle, ne sonne pas mécaniquement la fin de la capacité de nuisance de Moscou.
À l’inverse, plus la punition sera efficace, plus grand sera le risque d’un durcissement stratégique du Kremlin, que ce soit dans le cyber, les sabotages, la course à la militarisation de l’économie ou dans la brutalisation de la société russe elle-même.
La mondialisation déstabilisée : fin de la « sécurité financière universelle » ?
Enfin, cette affaire pourrait marquer la fin du mythe de la « neutralité » de la finance mondiale. Certains États réfléchiront à deux fois avant d’investir leurs avoirs en Occident, créant une nouvelle géographie monétaire, où la guerre, la paix, et la fortune des peuples s’embrasent dans les mêmes coffres-forts. Au XXIᵉ siècle, les banques ne sont plus des sanctuaires, mais des lignes de front géopolitiques.
Le balancier mondial tangue : sommes-nous témoins d’un acte de justice historique, d’un vol organisé, ou de la fondation explosive d’un nouvel ordre monétaire international ? L’avenir, et les milliards russes siphonnés chaque mois par Kiev, seuls trancheront.
Le point de bascule : justice ou chaos ?

À l’heure où ce projet de loi secoue déjà marchés, chancelleries et opinions du globe, une seule certitude émerge : le conflit ukrainien est devenu le laboratoire d’une économie de guerre juridique, où le pouvoir réside moins dans les canons que dans le contrôle des coffres et des codes bancaires. L’Histoire retiendra peut-être que le soutien américain à l’Ukraine aura été assuré, non par la générosité des peuples, mais par la saignée imposée à l’ennemi, réécrivant les règles du jeu planétaire avec la froideur d’un algorithme et la violence d’un prélèvement à la source.
Car lorsque la sentence tombe, « vous paierez, quoi qu’il en coûte, jusqu’au dernier dollar de vos réserves », c’est alors que la guerre devient, enfin, ce que le monde moderne a de plus universel : un règlement de comptes — et l’acte de naissance d’une nouvelle ère où la bataille pour la survie se rejoue dans les tiroirs-caisses de la mondialisation. Plus qu’une loi, c’est l’arme absolue. Justice ou chaos, ce sera aux coffres vides de la Russie, et aux écoles reconstruites de l’Ukraine, de graver la réponse sur la pierre inflexible du XXIᵉ siècle.