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3 à 10 ans pour protéger l’Europe : le temps que Moscou n’accorde pas à Bruxelles
Credit: Adobe Stock

Ce mercredi 1er octobre 2025, à 08h58 du matin, une vérité terrifiante s’impose aux dirigeants européens réunis à Copenhague : construire un système de défense anti-aérienne et antimissiles efficace depuis zéro nécessiterait entre trois et dix ans selon les experts, alors que la Russie teste déjà quotidiennement les défenses européennes par des incursions de drones et violations d’espace aérien. Cette asymétrie temporelle révèle l’ampleur du piège stratégique dans lequel l’Europe s’est enfermée en négligeant sa défense pendant des décennies : le Danemark vient d’investir 9 milliards de dollars pour acquérir huit systèmes de défense aérienne dont les premiers ne seront opérationnels qu’en fin 2025 et les derniers pas avant 2030, créant une fenêtre de vulnérabilité de cinq ans que Vladimir Poutine pourrait exploiter à tout moment. L’Ukraine elle-même, qui combat quotidiennement des centaines de drones et missiles russes, a mis trois ans et demi à construire son système de défense multi-couches — et elle bénéficiait de l’urgence absolue d’une guerre existentielle qui force les décisions rapides.

Ce décalage révèle la transformation d’une question technique en dilemme existentiel où l’Europe doit simultanément développer des capacités qui prendront des années tout en survivant à une menace immédiate qui frappe déjà. Le chef de la Défense danoise, le général Michael Hyldgaard, l’a admis sans détour : « La guerre en Ukraine démontre clairement le besoin d’un système de défense aérienne moderne constitué de plusieurs systèmes intégrés fournissant plusieurs couches de protection de l’espace aérien. » Cette reconnaissance révèle que l’Europe n’a même pas encore les infrastructures basiques qu’exige la guerre contemporaine. La multiplication des systèmes choisis par Copenhague — SAMP/T français-italien pour la longue portée, NASAMS norvégien, IRIS-T allemand et VL MICA français pour la moyenne portée — révèle la complexité d’un puzzle défensif où aucun système seul ne suffit et où l’intégration de multiples technologies hétérogènes peut prendre des années supplémentaires. Cette course contre le temps que l’Europe a déjà perdu avant même de la commencer marque peut-être le moment où Bruxelles découvre horrifié que son pacifisme l’a condamné à une décennie de vulnérabilité totale.

L’Ukraine : trois ans et demi pour un système fonctionnel

L’Ukraine a commencé à construire son système de défense anti-aérienne en février 2022 lors de l’invasion russe et ne possède aujourd’hui, trois ans et demi plus tard, qu’une couverture partielle du territoire avec des trous béants que la Russie exploite quotidiennement. Cette durée révèle que même dans l’urgence absolue d’une guerre existentielle où chaque jour compte, construire une défense efficace nécessite des années plutôt que des mois.

Cette chronologie révèle également l’avantage dont bénéficiait Kiev : l’aide militaire occidentale massive qui a fourni Patriot, NASAMS, IRIS-T et SAMP/T déjà produits plutôt que de devoir les développer. Cette accélération artificielle révèle que sans l’urgence de guerre qui force les décisions immédiates, l’Europe pourrait prendre encore plus longtemps pour atteindre le même résultat.

Le Danemark : 2025-2030, cinq ans de vulnérabilité assumée

Le Danemark vient d’annoncer un investissement de 9,1 milliards de dollars pour acquérir huit systèmes de défense aérienne dont les premiers seront opérationnels fin 2025 mais dont le déploiement complet s’étendra jusqu’en 2030. Cette temporalité révèle que même un pays riche et motivé par des menaces immédiates nécessite cinq ans pour se protéger efficacement.

Cette temporalité révèle également la vulnérabilité assumée d’un pays qui doit vivre cinq années sans protection adéquate tout en espérant que la Russie ne profite pas de cette fenêtre. Cette précarité programmée révèle l’absurdité d’avoir attendu que les drones russes survolent Copenhague avant de décider d’investir dans la défense aérienne.

L’European Sky Shield Initiative : lancée en 2022, toujours en discussion

L’initiative allemande European Sky Shield lancée en 2022 réunit désormais quinze pays mais reste trois ans plus tard à un stade de discussions sans déploiement opérationnel significatif. Cette inertie révèle que les projets multinationaux européens peuvent prendre des décennies entre conception et réalisation effective.

Cette inertie révèle également l’obstacle bureaucratique que représente la coordination de quinze pays aux intérêts divergents. Cette paralysie institutionnelle révèle que l’Europe pourrait mourir de ses procédures pendant que ses ennemis agissent.

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