Rostov en feu : 10 drones pulvérisent la station de pompage qui alimente l’armée de Poutine
Auteur: Maxime Marquette
Ce mercredi 1er octobre 2025, à 14h25, la station de pompage pétrolière de Sukholdolnaya dans la région de Rostov — située dans le district de Verkhnedonskoy à quelques centaines de kilomètres de la frontière ukrainienne — a été paralysée après qu’au moins dix drones ukrainiens se soient écrasés sur son territoire durant la nuit, déclenchant un incendie sur le toit du bâtiment abritant les unités de pompage et détruisant un transformateur électrique critique. Cette frappe révèle l’ampleur de la campagne systématique ukrainienne contre l’infrastructure pétrolière russe qui a désormais paralysé 38% des capacités totales de raffinage du pays — soit 338 000 tonnes de brut par jour — créant la pire crise énergétique que la Russie ait connue depuis l’effondrement soviétique. Les satellites NASA ont détecté les signatures thermiques de l’incendie tandis que le gouverneur de Rostov Yuri Slyusar confirmait qu’un « feu s’est déclaré dans une installation industrielle suite à l’écrasement d’un drone », révélant l’impuissance d’un régime qui ne peut plus dissimuler la destruction méthodique de son infrastructure énergétique. Les employés de la station ont été évacués sans blessés rapportés, mais la station est désormais à l’arrêt complet — une victoire opérationnelle qui s’ajoute aux dizaines de raffineries, stations de pompage et dépôts pétroliers que Kiev a systématiquement détruits depuis août 2025.
Ce basculement révèle la transformation d’une guerre terrestre en Ukraine en campagne de destruction stratégique profonde en territoire russe où aucune infrastructure énergétique ne peut plus se considérer en sécurité quelle que soit sa distance de la frontière. Sukholdolnaya fait partie de l’oléoduc Kuybyshev–Lysychansk qui achemine le pétrole des champs du Kazakhstan et de la Volga vers les raffineries du sud de la Russie — une artère vitale dont la paralysie force Moscou à réacheminer des millions de barils quotidiens par d’autres routes surchargées. Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu huit drones au-dessus de la région de Rostov, mais cette prétention révèle surtout que même avec cette « interception », au moins dix drones ont atteint leur cible et paralysé complètement la station. Cette frappe s’inscrit dans une série dévastatrice : la station de pompage Vtorovo dans la région de Vladimir récemment frappée, la station Nikolskoye paralysée, la station Tynhgovatovo en Tchouvachie attaquée le 27 septembre, et seize des trente-huit raffineries russes mises hors service depuis août — révélant une stratégie ukrainienne cohérente visant à étrangler économiquement la Russie en détruisant systématiquement son infrastructure pétrolière une installation à la fois.
Nuit du 1er octobre : au moins 10 drones s’écrasent sur la station
Durant la nuit du 30 septembre au 1er octobre, au moins dix drones ukrainiens se sont écrasés sur le territoire de la station de pompage de Sukholdolnaya selon les canaux Telegram russes, révélant l’ampleur d’une attaque coordonnée plutôt qu’une frappe opportuniste isolée. Ce nombre révèle la stratégie ukrainienne de saturation qui consiste à lancer suffisamment de drones pour garantir que même si les défenses russes en abattent plusieurs, assez passeront pour causer des dégâts critiques.
Ce nombre révèle également l’évolution de la guerre des drones vers des essaims massifs plutôt que des frappes unitaires. Cette massification révèle que l’Ukraine a compris qu’une seule frappe peut être neutralisée mais que dix simultanées submergent n’importe quelle défense.
Incendie sur le toit des unités de pompage et transformateur détruit
L’attaque a déclenché un incendie sur le toit du bâtiment abritant les unités de pompage principales ainsi que la destruction d’un transformateur électrique, paralysant complètement les opérations de la station. Ces dégâts révèlent que les drones ont frappé précisément les installations critiques plutôt que de simplement tomber au hasard sur le site.
Ces dégâts révèlent également l’évolution des capacités de ciblage ukrainiennes qui peuvent désormais frapper avec une précision suffisante pour viser des structures spécifiques. Cette sophistication révèle que Kiev ne se contente plus de frapper aveuglément mais peut chirurgicalement détruire les composants les plus critiques d’une installation.
Employés évacués, aucun blessé : priorité à la vie humaine
Tous les employés de la station ont été évacués immédiatement après l’attaque et aucun blessé n’a été rapporté, révélant que même durant une guerre totale, l’Ukraine cible l’infrastructure plutôt que les travailleurs civils. Cette retenue révèle une distinction éthique que l’armée russe ne respecte jamais quand elle bombarde quotidiennement les villes ukrainiennes.
Cette évacuation révèle également l’efficacité des procédures d’urgence russes qui peuvent sauver les vies même si elles ne peuvent empêcher la destruction des installations. Cette préservation des vies révèle que les attaques ukrainiennes visent la capacité économique russe plutôt que le massacre de civils — une distinction morale fondamentale.
Sukholdolnaya : maillon critique de l'oléoduc Kuybyshev–Lysychansk

7000 mètres cubes par heure : la capacité détruite
La station de Sukholdolnaya possédait depuis 2023 une unité de pompage moderne d’une capacité de 7000 mètres cubes par heure selon Transneft, l’opérateur de l’oléoduc, révélant qu’elle pouvait acheminer des quantités massives de pétrole avant sa paralysie. Cette capacité révèle l’ampleur de la perte opérationnelle pour la Russie qui doit maintenant réacheminer ces millions de barils quotidiens par d’autres routes.
Cette capacité révèle également l’importance stratégique de cette station qui n’était pas une installation secondaire mais un maillon critique du réseau pétrolier russe. Cette criticité révèle que l’Ukraine cible désormais méthodiquement les nœuds les plus importants plutôt que de frapper au hasard.
Oléoduc Kuybyshev–Lysychansk : artère vers le sud russe
Sukholdolnaya fait partie de l’oléoduc Kuybyshev–Lysychansk qui achemine le pétrole des champs de production vers les raffineries du sud de la Russie et de l’Ukraine occupée, révélant qu’elle constituait une artère vitale pour l’approvisionnement énergétique du sud. Cette position révèle que sa paralysie force un réacheminement massif qui surchargera d’autres oléoducs déjà près de leur capacité maximale.
Cette artère révèle également l’interconnexion du réseau pétrolier russe où détruire un maillon force des réajustements en cascade. Cette vulnérabilité systémique révèle que l’Ukraine peut infliger des dégâts disproportionnés en ciblant les points de passage obligés.
Modernisé en 2023 : détruire l’investissement récent
L’unité de pompage principale avait été remplacée en 2023 par un système moderne représentant un investissement de plusieurs millions de dollars, révélant l’ironie cruelle que la Russie venait de moderniser une installation qu’elle ne pourrait protéger. Cet investissement révèle que même les équipements les plus récents ne survivent pas face à une menace asymétrique qu’aucun blindage ne peut arrêter.
Cette modernisation révèle également le gaspillage économique d’un pays qui investit dans des infrastructures qu’il ne peut défendre. Cette futilité révèle que moderniser devient inutile quand l’ennemi peut détruire avec des drones valant mille fois moins cher que les installations ciblées.
38% des raffineries russes paralysées : la crise sans précédent

338 000 tonnes par jour hors service : record historique
Au 28 septembre 2025, 38% de la capacité totale de raffinage russe — soit 338 000 tonnes de brut par jour — était paralysée selon l’agence analytique Siala, dépassant tous les records historiques y compris le pic d’août 2025 (23%, 206 000 tonnes/jour). Cette paralysie révèle l’ampleur d’une campagne ukrainienne qui a réussi en quelques mois ce que les sanctions occidentales n’avaient pu accomplir en trois ans.
Ce record révèle également l’accélération de la destruction où chaque mois qui passe voit davantage de raffineries mises hors service. Cette progression révèle que l’Ukraine intensifie ses frappes plutôt que de les espacer, créant une pression cumulative insoutenable.
70% des fermetures dues aux drones : l’arme qui étrangle la Russie
Environ 70% des fermetures de raffineries résultent directement des frappes de drones ukrainiens qui ont paralysé environ 236 000 tonnes par jour de capacité, révélant que les drones sont devenus l’arme décisive de cette guerre économique. Cette proportion révèle que sans les drones, la Russie ne connaîtrait qu’une crise mineure plutôt qu’un effondrement systémique.
Cette proportion révèle également l’évolution de la guerre moderne où des armes low-cost peuvent infliger des dégâts stratégiques autrefois réservés aux bombardiers stratégiques. Cette démocratisation de la frappe profonde révèle que même les petites nations peuvent désormais mener des campagnes de destruction économique contre des grandes puissances.
16 raffineries frappées en septembre : l’hécatombe continue
Seize des trente-huit raffineries russes ont été frappées et paralysées depuis août 2025, dont quatre mises hors service uniquement en septembre — Kirishi (deuxième plus grande de Russie), Ryazan (top 5), Novokuibyshevsk et Astrakhan de Gazprom. Cette liste révèle que l’Ukraine cible désormais les installations les plus massives plutôt que les plus accessibles.
Cette concentration révèle également la stratégie de maximisation des dégâts où frapper une grande raffinerie produit plus d’impact que détruire plusieurs petites. Cette priorisation révèle que Kiev a appris à calculer le retour sur investissement de chaque frappe pour maximiser l’impact économique par drone dépensé.
La série des stations de pompage attaquées : cartographie d'une campagne

27 septembre : Tynhgovatovo en Tchouvachie paralysée
Le 27 septembre, des drones ont frappé la station de pompage de Tynhgovatovo près du village de Konar en République de Tchouvachie à environ 950-1000 kilomètres de la frontière ukrainienne, forçant l’arrêt temporaire des opérations. Cette distance révèle que même les installations situées au cœur de la Russie ne peuvent plus se considérer hors d’atteinte.
Cette frappe révèle également la portée croissante des drones ukrainiens qui peuvent désormais atteindre des cibles à mille kilomètres. Cette extension géographique révèle que l’Ukraine transforme progressivement toute la Russie en zone de combat potentielle.
Septembre : Vtorovo dans la région de Vladimir frappée
La station de pompage de Vtorovo dans la région de Vladimir a également été frappée récemment par les forces ukrainiennes, ajoutant une autre station paralysée à la liste croissante. Cette frappe révèle la systématisation d’une campagne qui cible méthodiquement chaque maillon du réseau pétrolier russe.
Cette frappe révèle également la vulnérabilité universelle des stations de pompage qui ne peuvent être protégées efficacement. Cette indéfendabilité révèle que posséder un réseau pétrolier étendu devient handicap plutôt qu’avantage quand chaque station devient cible potentielle.
Septembre : Nikolskoye paralysée, transit pétrolier interrompu
La station Nikolskoye a été frappée et paralysée en septembre, interrompant le transit pétrolier sur un autre axe critique, révélant la multiplication des points de défaillance créés par la campagne ukrainienne. Cette interruption révèle que l’Ukraine ne cherche pas à détruire tout le réseau mais à créer assez de goulets d’étranglement pour paralyser l’ensemble du système.
Cette interruption révèle également l’effet cumulatif où chaque station paralysée force le réseau restant à fonctionner au-dessus de sa capacité nominale. Cette surcharge forcée révèle que même les stations non attaquées finiront par tomber en panne sous le stress opérationnel excessif.
Les conséquences : pénurie, rationnement, importations honteuses

300 stations-service fermées, rationnement 10-20 litres
Plus de 300 stations-service ont fermé à travers la Russie tandis que les stations restantes rationnent à 10-20 litres par client maximum, révélant l’ampleur de la crise qui touche désormais la vie quotidienne de millions de Russes. Cette fermeture révèle que même un géant pétrolier peut manquer d’essence quand il ne peut plus raffiner son propre pétrole.
Ce rationnement révèle également l’évolution de la Russie vers une économie de pénurie comparable à l’URSS tardive. Cette régression révèle que Poutine ramène son pays soixante-dix ans en arrière pour continuer une guerre qu’il ne peut gagner.
Prix de gros +40-50% depuis janvier : l’inflation galopante
Les prix de gros de l’essence ont bondi de 40-50% depuis le début de l’année selon Kommersant, créant une inflation énergétique qui se répercute sur tous les prix. Cette hausse révèle que même si certains Russes trouvent de l’essence, ils ne peuvent plus se la payer aux nouveaux tarifs.
Cette inflation révèle également l’impact économique en cascade d’une pénurie énergétique qui augmente le coût de tous les transports. Cette contagion inflationniste révèle que détruire le secteur pétrolier russe ruine l’ensemble de l’économie par effet domino.
Importations depuis Chine, Corée, Singapour : le géant mendiant
La Russie négocie l’importation d’essence depuis la Chine, Corée du Sud et Singapour — une humiliation historique pour le deuxième exportateur mondial de pétrole qui doit mendier du carburant. Cette dépendance révèle que posséder le pétrole ne sert à rien si on ne peut le raffiner face aux drones ennemis.
Ces importations révèlent également la vassalisation économique de la Russie envers la Chine qui devient son unique fournisseur fiable. Cette soumission révèle que Poutine paie sa guerre ukrainienne en abandonnant l’indépendance énergétique russe.
La défense russe impuissante : prétendre abattre mais laisser passer

8 drones abattus selon Moscou… mais 10 ont frappé la cible
Le ministère russe de la Défense a affirmé avoir abattu huit drones au-dessus de la région de Rostov, mais cette prétention devient ridicule quand au moins dix drones se sont effectivement écrasés sur la station et l’ont paralysée. Cette contradiction révèle que même les chiffres officiels russes admettent implicitement l’échec de leurs défenses.
Cette contradiction révèle également l’évolution de la propagande russe qui ne peut plus dissimuler les destructions massives. Cette transparence forcée révèle que même le régime le plus autoritaire ne peut masquer éternellement la réalité quand les installations brûlent sous les yeux des satellites.
Satellites NASA détectent les signatures thermiques : la preuve irréfutable
Les satellites NASA ont détecté les signatures thermiques de l’incendie à Sukholdolnaya, fournissant une confirmation indépendante que même Moscou ne peut nier. Cette détection révèle que l’ère de la guerre secrète est révolue quand des satellites commerciaux peuvent documenter chaque explosion en temps réel.
Cette détection révèle également l’évolution de la transparence du champ de bataille moderne où aucune frappe ne peut rester cachée. Cette visibilité universelle révèle que même les régimes autoritaires ne peuvent plus contrôler le récit quand les preuves satellites contredisent leur propagande.
L’impuissance structurelle : impossible de tout protéger simultanément
La Russie fait face à une impuissance structurelle où elle ne peut protéger simultanément des centaines de raffineries, stations de pompage et dépôts pétroliers disséminés sur 17 millions de km². Cette impossibilité révèle que même la meilleure défense anti-aérienne ne peut couvrir un territoire continental face à des essaims de drones.
Cette impuissance révèle également l’avantage de l’attaquant qui peut choisir quand et où frapper tandis que le défenseur doit protéger partout simultanément. Cette asymétrie fondamentale révèle que l’Ukraine a trouvé comment exploiter la géographie russe contre elle-même en transformant son immensité d’atout en handicap.
L'exportation compromise : 25% d'augmentation vers les ports occidentaux

Moins de raffinage = plus d’export de brut : le paradoxe russe
Les exportations russes de pétrole brut via les ports occidentaux ont augmenté de 25% en septembre par rapport à août selon trois sources commerciales, révélant le paradoxe que moins de raffinage force la Russie à exporter davantage de brut non transformé. Cette augmentation révèle que la Russie perd la valeur ajoutée du raffinage tout en vendant la matière première à rabais.
Cette augmentation révèle également l’évolution de la Russie d’économie industrielle vers économie extractive primitive. Cette primitivisation révèle que détruire les raffineries russe ramène le pays au stade de simple exportateur de matières premières sans capacité de transformation.
Revenus réduits : vendre brut plutôt que produits raffinés
Vendre du pétrole brut rapporte infiniment moins que vendre des produits raffinés comme l’essence ou le diesel, créant une perte de revenus massive pour le budget russe. Cette réduction révèle que même si la Russie peut encore exporter du brut, elle perd la marge bénéficiaire du raffinage qui finançait la guerre.
Cette réduction révèle également l’impact financier direct de la campagne ukrainienne qui transforme une économie à valeur ajoutée en simple extraction minière. Cette dégradation économique révèle que l’Ukraine détruit non seulement les installations mais également le modèle économique russe.
Dépendance accrue aux acheteurs asiatiques à prix réduit
Forcée d’exporter davantage de brut, la Russie devient encore plus dépendante des marchés asiatiques, notamment la Chine et l’Inde, qui imposent des rabais agressifs sur le brut russe profitant de sa vulnérabilité croissante. Cette dépendance révèle que chaque station pétrolière paralysée accentue l’asservissement russe à des partenaires qui dictent désormais leurs conditions, alors même que Moscou rêvait hier encore d’en imposer à l’Europe. En perdant la capacité de raffiner, la Russie cède toute la chaîne de valeur et se condamne à vendre ce qui reste de ses hydrocarbures “au prix du désespoir”.
Cette trajectoire révèle également la chute irréversible d’une puissance énergétique jadis arrogante, désormais à la merci du réseau international, contrainte de brader ses ressources pour financer une guerre qui la saigne et l’isole. Cette soumission géoéconomique retourne contre Moscou la logique même de sa guerre : au lieu d’étouffer l’Ukraine, c’est le Kremlin qui se retrouve étranglé par la dépendance, le rationnement, l’inflation, et la ruée des drones sur l’épine dorsale de son économie.
Leçon finale : la guerre des drones a déjà redessiné la carte énergétique du monde

La destruction du raffinage russe est irréversible à court terme
Chaque jour, chaque station de pompage touchée, chaque raffinerie frappée, éloignent un peu plus la Russie de toute perspective de retour en arrière rapide. Reconstruire des installations complexes prendra des années sous embargo technologique occidental ; remplacer les équipements occidentaux détruits par des alternatives russes ou chinoises exige des investissements colossaux et des délais incompatibles avec le rythme de la guerre. Le Kremlin découvre la réalité glaciale de la destruction cumulative, où la perte d’un nœud engendre une crise en chaîne que rien ne peut compenser à court terme.
Cette destruction annonce une transformation durable des routes énergétiques mondiales, car la part de marché perdue par la Russie profite mécaniquement à ses concurrents du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Amérique. Cette disruption du marché international accélérée par la guerre des drones illustre que dans la guerre contemporaine, frapper dans l’économie produit souvent des effets bien plus décisifs que mille victoires tactiques sur le front.
L’Ukraine tenue de maximiser ses frappes avant la contre-offensive russe
Pour Kiev, le timing de cette campagne de drones n’est pas anodin : l’Ukraine doit maximiser la désorganisation du secteur pétrolier russe avant le redressement logistique de Moscou ou l’arrivée d’une aide technologique massive potentielle de la Chine. L’objectif non avoué, mais chaque jour plus évident, est d’affaiblir suffisamment la capacité logistique et énergétique de l’ennemi pour ralentir la machine de guerre russe, réduire le rythme des offensives cet hiver, et créer une fenêtre opérationnelle propice à une contre-offensive stratégiquement décisive au printemps prochain.
Ce pari est risqué mais rationnel : en tenant la tête sous l’eau à l’économie russe par la guerre du pétrole, l’Ukraine s’offre l’espoir – improbable mais possible – de voir la Russie contrainte de négocier sous pression sociale et économique interne, ou du moins de geler les lignes tant que Moscou comptera ses pertes autant à la bourse de Moscou qu’à la ligne de contact de Donetsk.
La puissance asymétrique, c’est maintenant
La guerre asymétrique menée par l’Ukraine, où des drones à quelques milliers d’euros infligent des centaines de millions de pertes par semaine, a redéfini les rapports de force mondiaux : la vulnérabilité logistique de la Russie est désormais plus stratégique que la profondeur de ses tranchées. En frappant le nerf vital économique dans le Rostov, comme à Souma, Tchouvachie, Vladimir ou Astrakhan, Kiev prouve chaque semaine que ce conflit ne se décide plus seulement à la pointe du fusil, mais surtout du côté où les chaînes d’approvisionnement tiennent encore debout.
Ce nouvel équilibre oblige toutes les puissances – de Washington à Pékin – à repenser leur propre vulnérabilité énergétique et la sécurité réelle de leurs infrastructures stratégiques. La guerre d’Ukraine leur a montré, par la fumée de Rostov, que l’ère du super-tanker invulnérable et de la raffinerie imprenable appartient bien au passé.
Conclusion : quand la Russie s’asphyxie elle-même, drone après drone

La nuit où dix drones sont venus paralyser la station de pompage de Sukholdolnaya dans la région de Rostov n’est pas un incident de plus. C’est le symptôme ultime d’une transformation profonde, d’un bouleversement stratégique que Moscou n’a pas anticipé : la Russie, géant pétrolier, est redevenue vulnérable, prise à la gorge par l’arme invisible et ciblée du drone bon marché ; sa puissance de feu, son prestige géopolitique, son modèle économique, sont tous, désormais, à la merci des kilomètres de câbles, de cuves, de transformateurs, qu’elle croyait intouchables. Plus rien, en 2025, n’est hors de portée d’une nation qui a compris où il fallait frapper. Plus rien n’est certain pour Poutine, ni la souveraineté de ses pipelines, ni l’autosuffisance de son armée, ni même la survie à long terme de son économie de guerre.
L’Ukraine ne gagnera peut-être pas demain, ni même ce mois-ci, par une offensive foudroyante. Mais Moscou peut déjà perdre tout – argent, avenir, stabilité intérieure – un drone, un oléoduc, une station de pompage à la fois… Et il se pourrait bien que, dans quelques années, on se souvienne davantage des explosions silencieuses dans la nuit de Rostov que des grandes batailles du Donbass. Parce qu’au bout du pipeline, désormais, c’est l’asphyxie qui attend la Russie, et la sanction de chaque hésitation à défendre l’invulnérable qui n’existe plus.