
Kyiv frappe encore loin derrière les lignes russes
Alors que la Russie a mené une attaque massive contre les infrastructures gazières ukrainiennes cette nuit, l’Ukraine continue, en parallèle, de cibler des sites industriels majeurs en territoire russe. Les 3 et 2 octobre 2025, plusieurs attaques de drones ont eu lieu, frappant jusqu’à 1500 km à l’intérieur de la Russie. Si le bilan de feu russe reste infiniment plus lourd pour l’Ukraine, Kyiv multiplie toutefois ses opérations de déstabilisation loin du front pour rappeler à Moscou que la profondeur stratégique ne protège plus personne.
Rassembler ces frappes, c’est dresser le tableau d’une guerre où la technologie fait mentir la géographie : aucun site n’est plus hors d’atteinte et l’effet psychologique n’est pas moins violent que l’effet matériel.
ciblage massif de raffineries pétrolières et sites industriels stratégiques

Orsk (Oural, région d’Orenbourg) : attaque majeure de drones sur une raffinerie
Dans la nuit du 2 au 3 octobre, l’Ukraine a frappé par drones la raffinerie Orsknefteorgsintez, dans l’Oural, à près de 1400–1500 km de la frontière ukrainienne (près du Kazakhstan). Le gouverneur local a confirmé les impacts, montrant d’énormes colonnes de fumée et des perturbations sur place. Les SBU ukrainiens ont revendiqué l’opération. Aucun blessé signalé, mais l’effet psychologique et le symbole restent colossaux : c’est la seconde incursion contre ce type de cible loin à l’intérieur du “cœur énergétique” russe en 48 heures.
Berezniki (Perm) : attaque de drones contre une usine chimique
Dans la nuit également, une attaque de drone a ciblé le site d’une grande usine de production d’engrais à Berezniki, oblast de Perm. L’explosion a endommagé des bâtiments industriels et résidentiels proches. Le gouvernorat local confirme la frappe, qui a affecté la production mais sans provoquer de pertes humaines majeures.
Multiples tentatives et frappes sur l’infrastructure énergétique russe
Selon les données croisées de plusieurs sources russes indépendantes, entre 7 et 12 drones supplémentaires auraient été repérés ou interceptés sur la direction Briansk, Orel et Voronej dans la même fenêtre de 24 h, sans que tous aient causé des dégâts notables (cibles industrielles, logistiques, ou ferroviaires potentielles mentionnées par les chaînes télégram locales). Dans certains cas, des “explosions” et des départs de feu ont été signalés, sans confirmation officielle russe.
Ce tableau, fait d’informations officielles et d’omissions volontaires du côté russe, confirme la nouvelle “normalité” : la profondeur stratégique russe n’est plus une assurance-vie. L’Ukraine peut frapper très loin, et Moscou doit disperser, détourner, cacher la réalité des dégâts subis pour garder la face.
les tactiques ukrainiennes et la nouvelle doctrine de harcèlement profond

Essaims de drones longue portée : saturation et déstabilisation
L’Ukraine opère avec des drones kamikazes indigènes (modèles Beaver/Liutyi ou similaires), capables de parcourir jusqu’à 1500 km, qu’elle lance souvent par salves pour saturer les défenses et multiplier les chances d’impact sur des cibles coûteuses ou sensibles — chaque réussite créé la même onde de choc politique que 10 missiles sur le front. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, les opérateurs ukrainiens ont coordonné les trajectoires pour frapper au moins trois oblasts différents, forçant la défense russe à se disperser.
L’effet cumulatif et médiatique des frappes sur la Russie intérieure
Les vidéos circulant sur Telegram russe montrent l’impact majeur sur le moral de la population (nuages de fumée, explosions, rumeurs d’évacuations temporaires). Les médias d’État nient les dégâts mais reconnaissent la multiplication des attaques et la nécessité d’intensifier la protection des raffineries, dépôts, gares logistiques, usines chimiques et gazières dans toute la Russie profonde.
Aucune frappe terrestre ou de missiles signalée sur les grandes villes du centre ou de Moscou
Aucune frappe contestant la sécurité de Moscou, de Saint-Pétersbourg ou du cœur politique du régime n’a été signalée ces dernières 24h, mais la propagation des drones et l’élargissement du spectre de la guerre dans la profondeur russe forcent Moscou à sanctuariser des milliers de kilomètres de territoires, ce qui épuise sa logistique et sa capacité de riposte rapide.
Le récit de ces frappes, si souvent minimisé par le Kremlin, montre que la peur a désormais changé de camp. Les Russes découvrent, à leur tour, ce qu’est vivre sous la menace d’un chaos soudain, distant, impossible à prévenir partout à la fois.
conclusion

Une nouvelle phase de la guerre : Kyiv sème la peur au cœur de la Russie
Sur les 24 dernières heures, au moins deux frappes majeures (Orsk, Berezniki/Perm) et plusieurs tentatives ou frappes secondaires (régions Briansk, Orel, Voronej…) menées par les drones ukrainiens ont été rapportées dans la Russie profonde, marquant la persistance et la capacité d’innovation tactique de Kyiv. La guerre du XXIe siècle n’a plus de frontière définie — chaque infrastructure énergétique, chaque site logistique ou industriel russe à 1000 km du front peut désormais se transformer en cible potentielle. Si la Russie conserve la supériorité pour frapper massivement l’Ukraine, Kyiv imprime peu à peu dans l’imaginaire russe qu’aucune zone n’est épargnée. La stratégie de l’usure et du harcèlement profond, via drones et sabotage, s’affirme comme la nouvelle norme… et promet un cycle d’escalade/déstabilisation inédit dans la région.
En résumé, le front se déporte désormais jusque dans les entrailles industrielles de la Russie, n’épargnant plus ni raffinerie ni usine. La vraie victoire de Kyiv, c’est d’imposer à Moscou la peur d’être touché, partout et à chaque instant – une guerre psychologique et matérielle dont l’onde de choc se répercute sur toute la chaîne stratégique du Kremlin.