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Munich paralysé par des drones fantômes : l’Allemagne exige le droit d’abattre, Poutine ricane pendant que l’Europe vacille
Credit: Adobe Stock

La nuit où Munich s’est figée

Ce jeudi 2 octobre 2025 aux alentours de 22h18, l’aéroport de Munich — deuxième hub aérien d’Allemagne, porte d’entrée de la Bavière, plaque tournante européenne — s’est brutalement figé. Des drones non identifiés surgissaient de l’obscurité, survolaient les pistes, narguaient les autorités impuissantes. Le contrôle aérien a d’abord restreint les opérations, puis a ordonné l’arrêt complet du trafic pendant près de sept heures. Résultat : 17 vols annulés, 15 avions détournés vers Stuttgart, Nuremberg, Vienne et Francfort, près de 3 000 passagers bloqués dans les terminaux, couchant sur des lits de camp improvisés, enveloppés dans des couvertures de fortune, sirotant du café tiède distribué par un personnel débordé. Une scène surréaliste dans l’une des nations les plus organisées d’Europe : Munich, ville prospère, capitale bavaroise, paralysée par des engins volants invisibles dont personne ne connaît ni l’origine, ni les intentions, ni les opérateurs.

Mais l’incident de Munich n’est pas isolé — c’est le dernier d’une série d’incursions mystérieuses qui secouent l’Europe depuis des semaines. Le Danemark, la Norvège, la Pologne, l’Estonie, la Roumanie : partout, des drones non autorisés violent les espaces aériens, survolent des aéroports, des bases militaires, des infrastructures critiques. Certains dirigeants, comme la Première ministre danoise Mette Frederiksen, pointent ouvertement du doigt la Russie, accusée de mener une campagne de guerre hybride destinée à déstabiliser l’Europe, tester ses défenses, semer la peur. Mercredi encore, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen déclarait : « La Russie essaie de nous tester, mais elle essaie aussi de semer division et anxiété dans nos sociétés. » Et pendant ce temps, Vladimir Poutine, interrogé jeudi sur ces accusations, s’est fendu d’une plaisanterie glaciale, un sourire narquois aux lèvres : « Je ne le ferai plus — en France, au Danemark, à Copenhague, à Lisbonne — partout où ils pourraient atteindre. » Puis, reprenant un ton faussement sérieux : « Mais sérieusement, nous n’avons même pas de drones capables d’atteindre Lisbonne. » Le message sous-jacent est limpide : Moscou nie — mais l’ironie poutinienne laisse planer le doute, instille le soupçon, alimente la paranoïa européenne. Et pendant que l’Europe hésite, débat, légifère, Markus Söder, Premier ministre de Bavière, frappe du poing sur la table avec une déclaration sans équivoque : « Notre police doit obtenir le pouvoir d’abattre les drones. Nous avons besoin de souveraineté sur notre espace aérien. » L’Allemagne, longtemps prudente, longtemps réticente à militariser sa réponse aux menaces hybrides, franchit un cap. La guerre des drones vient de s’inviter au cœur de l’Europe — et personne ne sait comment l’arrêter.

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