Trump hausse le ton et brandit l’apocalypse : ultimatum de 72h à Gaza – « Acceptez la paix, ou subissez l’enfer »
Auteur: Maxime Marquette
Un compte à rebours pour la paix ou le chaos
Le vendredi 3 octobre 2025, la Maison-Blanche a fait trembler la planète. Donald Trump, visiblement déterminé à inscrire son nom dans l’histoire – ou à précipiter la région dans le chaos –, a lancé un ultimatum brutal à Hamas : accepter son plan de cessez-le-feu à Gaza d’ici dimanche, 22h GMT, ou affronter “l’enfer comme jamais le monde n’en a vu”. Cette déclaration, furieusement relayée sur Truth Social, place la barre très haut : la paix – à condition d’une reddition politique, militaire et morale de Hamas – ou l’abîme, avec le feu vert donné à Israël pour “finir le travail” dans la enclave assiégée. Les capitales arabes retiennent leur souffle, les chancelleries occidentales oscillent entre malaise et approbation. L’odeur du sang et de la poudre flotte sur ce week-end où chaque heure qui s’écoule rapproche Gaza soit d’un espoir de trêve, soit de la catastrophe finale.
Pour Trump, il ne s’agit pas d’une offre de négociation mais d’un coup de poing diplomatique destiné à imposer une issue – et tant pis si celle-ci ressemble à une capitulation en rase campagne pour le Hamas. Le président américain affirme avoir réuni un soutien international “sans précédent” pour son projet de paix en 20 points, salué officiellement par l’Europe, la Russie, les Émirats arabes unis, la Turquie et l’essentiel du monde arabe hors Iran. Mais à Gaza, dans les décombres, le message est tout autre : défiance, méfiance, peur d’un “piège” qui consacrerait la domination israélienne et effacerait définitivement l’identité politique du territoire palestinien. L’heure est grave : le Moyen-Orient n’a jamais été aussi près d’un point de bascule absolu. Accepter – ou brûler.
En scrutant l’écran, voyant ce décompte macabre vers le dimanche soir, je ressens l’angoisse sourde de l’histoire qui vacille. Plus personne ne maîtrise la suite. Pas même ceux qui prétendent imposer la paix à coups de menace – car la paix, dans la douleur et l’humiliation, n’a jamais cueilli que la haine en retour.
un plan de paix ou une reddition ? les 20 points qui fâchent

Le contenu de l’ultimatum
Le plan dévoilé par Trump – fièrement qualifié d’“extrêmement juste” par la Maison-Blanche – se présente comme un canevas détaillé : cessez-le-feu immédiat, échange intégral des otages contre des prisonniers palestiniens en Israël, retrait progressif des forces israéliennes de Gaza, mais surtout démilitarisation complète du Hamas, restitution de toutes les armes lourdes, démantèlement de l’infrastructure militaire souterraine, et transfert du pouvoir à une administration de transition sous supervision internationale (incluant les pays arabes modérés et l’ONU). La reconstruction de Gaza serait encadrée dans une perspective “conditionnelle” d’État palestinien, à terme… si le territoire reste désarmé et loyal envers les garants occidentaux.
Pour beaucoup, ce plan a des airs de déjà-vu : nombre de ses points figuraient dans les précédentes trêves de 2023 et 2025, souvent avortées par la reprise des hostilités israéliennes ou les tirs de roquettes du Hamas. Mais cette fois, Trump place la barre encore plus haut : il exige la fin définitive de l’existence militaire et politique du Hamas à Gaza. Autrement dit, demander à l’organisation islamiste d’organiser sa propre extinction. Côté américain, on brandit la “récompense” : accès à des milliards d’aide internationale, réouverture progressive des frontières, retour sous conditions de certains déplacés, promesse d’un débat, à huis clos, autour de l’hypothétique statut futur de Gaza.
Pressions internationales et soutien israélien total
L’unanimité internationale, brandie par Trump pour donner du poids à son ultimatum, cache en réalité de lourdes ambiguïtés. Certes, des capitales clés – Emmanuel Macron, le chancelier allemand Max Huber, le russe Vladimir Poutine, le président turc Erdogan, les Égyptiens, les Saoudiens, la Jordanie – ont salué l’initiative ou la jugent “constructive”. Mais toutes insistent en coulisses pour éviter un “accord humiliant” qui détruirait la possibilité d’un dialogue à long terme. Côté israélien, la donne est claire : Benjamin Netanyahou, en visite à Washington, a publiquement béni le plan et reçu carte blanche de Trump pour une éventuelle vague d’opérations militaires “totale”, si Hamas refuse d’obtempérer.
“Si l’accord n’est pas signé d’ici dimanche 22h, alors c’est l’enfer. Je donne à Israël le feu vert pour terminer le travail.” La phrase, partout relayée, fait trembler le Proche-Orient, tant elle ressort du lexique diplomatique pour entrer dans celui de la guerre psychologique. Israël, conforté par un soutien américain sans faille, se tient prêt à lancer l’assaut final – ou à transformer Gaza en champ de ruines, si la diplomatie achoppe.
Le piège du désarmement et l’humiliation politique
Au cœur de la défiance palestinienne : l’exigence de désarmement du Hamas, associée à une interdiction définitive de toute structure militaire, et à la promesse de remettre tout pouvoir effectif à une entité “de transition” choisie par la communauté internationale et non élue localement. Pour l’organisation islamiste, c’est une reddition pure et simple, une amputation politique. Même les factions concurrentes (FPLP, Djihad islamique), tout en détestant la domination militaro-politique du Hamas, préviennent : une telle humilitation provoquerait une explosion incontrôlable dans toute la région, à Gaza mais aussi en Cisjordanie, au Liban, et au sein de la diaspora palestinienne.
En décrivant ce plan, je ressens l’étrange vertige d’une “solution” qui n’en est pas une. Éteindre un mouvement par le décret d’une superpuissance ? Croire que céder sa dignité vaut la paix ? On a déjà vu où mènent les humiliations historiques, et ce n’est jamais la paix qui les suit.
l’ultimatum public : une “paix du fort” reléguant la palestine au second plan

Trump dramatise l’échéance : la peur comme outil
La communication trumpienne est sans détour : “Si cet accord de dernière chance n’est pas conclu, alors c’est l’enfer, comme jamais vu avant, qui s’abattra sur Hamas. Il y aura la paix au Moyen-Orient – d’une façon ou d’une autre.” Derrière cette sentence, toute la mécanique trumpienne : menacer de tout raser si l’adversaire refuse la main tendue, transformer une proposition en test existentiel, exiger une réponse binaire, devant le monde entier. L’arme de la peur, de l’orgueil blessé, du “take it or leave it”, tel un mauvais marchandage à l’échelle de civilisations entières.
Ce n’est pas tant un document de règlement pacifique qu’un acte d’intimidation publique. Trump fabrique du rapport de force, pas du compromis. Il s’inscrit dans la logique du gagnant-perdant, loin des logiques d’accords problématiques d’Oslo ou d’Annapolis. Et cette fois, il se sent porté par la “communauté internationale” – même si chacun, en privé, s’inquiète du caractère explosif du chantage imposé.
La ligne rouge : l’accord ou la guerre totale
La date de dimanche à 22h GMT, martelée en boucle par la Maison-Blanche, change la donne psychologique pour les négociateurs. Chacun sait que l’armée israélienne, qui exerce déjà une pression militaire maximale sur la bande de Gaza (bombardements quotidiens, bouclage humanitaire, incursions ciblées), n’attend que le feu vert pour lancer, avec bénédiction américaine, une opération sans précédent contre les dernières poches tenues par le Hamas à Gaza city ou Rafah. L’ultimatum est simple : acceptez d’ici la date limite, ou laissez Israël “finir le travail” sans autre entrave sur le plan international.
L’argumentaire américain va plus loin : “chaque pays a signé”, “tous les voisins veulent la fin du Hamas”, “le monde arabo-musulman soutient ce plan sauf quelques minorités extrémistes”. L’objectif est d’isoler le Hamas, de l’empêcher de tourner le refus du plan en victoire diplomatique, de précipiter un choix existentiel : vivre sans armes et sans pouvoir politique, ou mourir à huis clos sous les bombes, dans l’indifférence molle de la planète.
Le piège d’une “réconciliation” imposée
La solution “par le haut” proposée place les Palestiniens dans une position intenable : accepter un providentiel « plan de réconciliation » qu’ils n’ont ni négocié, ni inspiré, ni même eu le loisir d’amender. Les médiateurs égyptien et qatari, en liaison directe avec Washington, pressent le Hamas d’accepter, sous peine d’être immédiatement tenu pour responsable de toutes les futures morts civiles dans les prochaines semaines.
En sondant ce chantage, ce que je ressens, c’est la violence des solutions “clé en main” imposées de l’extérieur. L’Amérique, une fois de plus, fabrique une paix de vainqueur – et la région s’y brûlera les ailes, tant qu’on préférera la dictée à la tragique patience de la négociation.
l’énigme de la réponse du hamas : résistance ou compromis ?

La tentation du refus
Pour le Hamas, l’ultimatum est un poison. Les dirigeants politiques à Doha, les commandants militaires cachés dans les tunnels de Gaza, doivent choisir : accepter une trêve qui les désarme et les efface, ou refuser au risque de justifier un carnage annoncé. Historiquement, toutes les tentatives d’imposer le désarmement du Hamas (ou du Hezbollah au Liban) ont échoué, tant l’organisation tire sa légitimité d’être – justement – le bras armé face à ce qu’elle présente comme une l’oppression. Pour les bases, pour la rue de Gaza, refuser est un réflexe de dignité – même au prix du sang.
Ce vendredi, plusieurs sources proches du Hamas indiquaient que le “bureau politique” examine officiellement le texte, mais qu’aucune voix interne ne penche pour une acceptation en l’état. Mohamed Nazzal, cadre du Hamas, l’a martelé : “Le temps n’est pas une lame sur notre gorge”. Mais il faut composer : refuser, c’est devenir, face au monde, le fauteur de guerre, le bourreau de Gaza, le responsable de l’enfer. Accepter, c’est s’auto-dissoudre.
L’ombre des amendements, la diplomatie au bord de la rupture
Pour sortir de l’impasse, Hamas prépare (comme souvent) une liste d’amendements. Ceux-ci porteraient sur : les garanties du retour des déplacés dans le nord de Gaza, la possibilité de garder en place un noyau politique, la promesse d’un calendrier explicite de retrait israélien, la levée des blocus en échange du désarmement, et l’implication directe de l’ONU plutôt que le seul pilotage occidental/arabe. Les alliés et sponsors du mouvement (Qatar, Égypte, Turquie) tentent de faire pression pour éviter un non pur et dur. Mais en coulisses, un haut cadre confie : “Ce plan, c’est la disparition programmée du Hamas. Personne de sérieux ne peut signer cela.”
Les voix de Gaza : la dignité ou… rien
Dans la population de Gaza, spectatrice épuisée et victime principale, l’angoisse est palpable. Beaucoup aspirent à la fin immédiate des destructions mais craignent que le prix en soit la perte de toute souveraineté et la mainmise d’un protectorat international qui ne tiendra aucun compte des blessures et humiliations subies. Certains, dans les ruines de leur quartier, murmurent que “mieux vaut mourir debout que de survivre à genoux”. L’histoire, là aussi, hésite entre le désespoir pur et la résignation amère.
Écrire ces lignes, c’est ressentir au plus profond ce piège moral. Aucune solution, que du tragique. Accepter la paix au prix de la disparition, ou choisir la torture d’une guerre perdue d’avance ? Parfois, l’histoire ne laisse que des impasses brisées.
israël, l’amérique et “le feu vert” : le spectre d’un déluge de feu

Une parade diplomatique mortifère
L’alliance entre Trump et Netanyahu s’est affichée triomphante dans tous les médias : poignée de mains, discours commun, “engagement absolu pour la sécurité d’Israël”. Mais le sous-texte, plus sinistre, est limpide : si Hamas refuse, Washington n’entravera plus aucune opération militaire israélienne. Les généraux de Tsahal ont reçu, selon toute vraisemblance, des instructions très claires pour préparer la prochaine étape de l’offensive : pas d’interférence, pas de critique, tout feu vert pour “éradiquer toutes les poches de résistance quel qu’en soit le coût”.
Les images de chars massés aux abords de Gaza city, d’avions prêts sur les tarmacs, de navires positionnés au large, sont le décor d’attente morbide d’un assaut géant dont la date pourrait être lundi matin si Hamas s’entête.
La menace du chaos, la promesse de reconstruction conditionnée
Trump, tout en menaçant du feu et du sang, promet aussi l’aide géante pour la reconstruction de Gaza… si, et seulement si, la région est reprise en main par une “autorité responsable”, désarmée, soumise à un pilotage technique international. La promesse de milliards de dollars, d’investissements, d’un demi-État palestinien “conditionnel”, n’est que le revers, presque moqueur, de la carte de l’apocalypse militaire. Un marché : soumettez-vous et vous aurez des écoles, refusez et vous aurez des ruines pour cent ans.
Le spectre de l’embrasement régional
Mais ce jeu dangereux ne s’arrête pas à Gaza. Le Hezbollah libanais, l’Iran, les réseaux islamistes régionaux (Houthistes yéménites, milices irakiennes) observent de près. Un assaut total sur Gaza, perçu comme une tentative de génocide ou d’humiliation finale, provoquerait selon tous les spécialistes une “déflagration à l’échelle du Moyen-Orient”. Chacun attend, prêt à tirer profit du chaos : l’histoire s’accélère à l’heure du bluff suprême.
En regardant l’armée israélienne prête à fondre sur Gaza, j’ai ce sentiment d’irréalité fataliste. L’humanité avance, une fois de plus, fascinée vers la guerre. L’histoire bégaie, la tragédie recommence, et les bons sentiments n’y font rien.
conclusion

L’ultime minute avant l’enfer ou la capitulation
Dimanche 5 octobre, à 22h GMT, l’histoire basculera : soit un accord arraché sous la menace et la douleur, qui fera du Hamas un souvenir, Gaza un protectorat, et Israël l’arbitre absolu ; soit le chaos, un déluge de feu inédit. Les deux chemins promettent ruines et larmes. Trump aura réussi l’exploit d’inventer la “paix à l’envers”, une paix qu’aucun des perdants ne voudra, une paix imposée par l’épée, qui ne sera qu’un autre nom pour l’ordre du vainqueur.
Où naît la paix véritable ?
Dans le cauchemar qui s’avance, qui osera rappeler qu’aucune paix véritable n’a jamais été signée sous la contrainte, et que la survie au cœur des ruines, sous la menace de l’effacement, n’engendre que des lendemains de haine et de revanche ? Le Moyen-Orient mérite mieux que le jeu de massacre d’un week-end d’ultimatum. Mais l’Histoire suit rarement la raison, surtout quand elle est écrite à coups de menaces. Les heures s’égrènent : le monde retient son souffle, et Gaza attend, prisonnière sous un ciel sans paix.
En posant la plume, je sens le poids tragique de l’histoire qui hésite. À Gaza, ce dimanche, il ne s’agira peut-être pas de choisir la paix, mais d’endurer une nouvelle fois la douleur devant le silence des puissants. Que restera-t-il de la paix, une fois les ultimatums passés ?