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Infiltration à Briansk : les partisans ukrainiens au cœur d’un arsenal russe secret
Credit: Adobe Stock

Ils marchent dans l’ombre, au cœur même du territoire ennemi. Pas des soldats en uniformes, pas des commandos héliportés — non. Des citoyens ordinaires qui ont fait le choix extraordinaire de risquer leur vie chaque jour pour saboter la machine de guerre russe de l’intérieur. Le mouvement partisan Atesh vient de révéler une opération qui glace le sang des stratèges du Kremlin : ses agents ont infiltré le 120e arsenal du GRAU (Direction principale des missiles et de l’artillerie) à Briansk, en Russie — une installation militaire majeure stockant des munitions, des missiles, des armes destinées au front ukrainien. Ils y sont entrés. Ils ont observé. Ils ont documenté. Les horaires de patrouille, les failles de sécurité, les points vulnérables, l’agencement des installations — tout a été méticuleusement enregistré, photographié, cartographié. Et maintenant, ces informations sont entre les mains des Forces de défense ukrainiennes, prêtes à être exploitées pour une frappe qui pourrait paralyser un nœud critique de l’approvisionnement militaire russe. Ce n’est pas un scénario de film d’espionnage. C’est la réalité d’octobre 2025, où une guerre des ombres se déroule quotidiennement sur le territoire russe, menée par des hommes et des femmes qui vivent parmi l’ennemi, qui parlent sa langue, qui traversent ses check-points sans éveiller les soupçons — et qui travaillent inlassablement à démanteler son effort de guerre depuis l’intérieur.

Atesh — du mot tatar de Crimée signifiant « feu » — n’est pas une organisation récente. Fondé en septembre 2022, quelques mois après le début de l’invasion russe à grande échelle, ce mouvement partisan opère à la fois dans les territoires ukrainiens occupés et en profondeur sur le sol russe lui-même. Ses agents — estimés à des milliers selon certaines sources, dont 4000 soldats russes recrutés qui sabotent leur propre équipement selon le leader du mouvement — mènent une campagne de sabotage, d’espionnage et de résistance qui transforme l’arrière russe en zone hostile. Rails ferroviaires dynamités à Smolensk, perturbant l’approvisionnement d’une usine produisant des missiles Kh-59. Tours de communication détruites dans une usine de défense aérienne à Toula, où sont assemblés les systèmes Pantsir-S. Dépôts de carburant repérés et transmis aux Forces armées ukrainiennes pour frappe. Postes de commandement infiltrés à Saint-Pétersbourg. Et maintenant, l’arsenal de Briansk — une installation si sensible que sa simple mention fait probablement trembler les responsables de la sécurité militaire russe. Briansk n’est pas loin de la frontière ukrainienne — environ 150 kilomètres — mais c’est suffisamment en profondeur pour que Moscou considère la zone comme relativement sûre. Erreur fatale. Parce qu’Atesh démontre jour après jour que nulle part en Russie n’est véritablement sûr, qu’aucune installation n’est hors de portée, qu’aucun secret n’est à l’abri d’yeux déterminés à percer les défenses russes. Cette infiltration de l’arsenal de Briansk n’est qu’un exemple parmi des dizaines d’opérations menées ces derniers mois — mais elle symbolise parfaitement la transformation de cette guerre : ce n’est plus seulement un conflit de lignes de front, de batailles conventionnelles, de missiles tirés à distance. C’est une guerre totale, multidimensionnelle, où l’espionnage et le sabotage derrière les lignes ennemies jouent un rôle aussi crucial que les combats au Donbass. Et les partisans d’Atesh — ces fantômes qui hantent l’arrière russe — sont en train de prouver que même un empire autoritaire avec son appareil de sécurité massif ne peut pas contrôler complètement son propre territoire quand des gens déterminés décident de résister.

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