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La Pologne en alerte maximale : l’OTAN décolle pendant que la Russie frappe l’Ukraine
Credit: Adobe Stock

Dimanche 5 octobre 2025, 02h10 GMT. Les sirènes hurlent à travers toute l’Ukraine. Des bombardiers stratégiques Tu-95MS russes décollent de leurs bases, chargés de missiles de croisière. Des corvettes dans la mer Noire lancent des Kalibr. Plus d’une centaine de drones Shahed bourdonnent vers leurs cibles. Et à des centaines de kilomètres de là, en Pologne — membre de l’OTAN, bouclier oriental de l’alliance atlantique — des chasseurs décollent en urgence dans la nuit froide. Les systèmes de défense aérienne au sol passent au plus haut niveau d’alerte. Les radars scrutent frénétiquement le ciel à la recherche de menaces qui pourraient franchir la frontière. Ce n’est pas la première fois. Ce ne sera pas la dernière. Mais chaque fois, le même frisson traverse l’Europe : et si, cette fois, un missile russe dévie de quelques degrés ? Et si un drone traverse la frontière, délibérément ou par accident ? Et si l’Article 5 de l’OTAN — la clause de défense collective qui stipule qu’une attaque contre un membre est une attaque contre tous — devait être invoqué ? Nous sommes au bord du précipice, encore et encore, nuit après nuit, depuis des mois maintenant. La Pologne a brouillé ses avions au moins quatre fois depuis septembre 2025 en réponse aux frappes russes massives contre l’Ukraine. Le 10 septembre, ce n’était pas une simple alerte — c’était une invasion aérienne : 19 à 23 drones russes sont entrés dans l’espace aérien polonais, forçant l’OTAN à en abattre au moins quatre.

Cette nuit du 4 au 5 octobre marque une nouvelle escalade dans cette danse macabre. Le Commandement opérationnel polonais a annoncé que des aéronefs polonais et alliés — probablement des F-35 néerlandais et peut-être des Typhoon britanniques basés en Pologne — opéraient activement dans l’espace aérien. Les systèmes de défense aérienne au sol, y compris le système Patriot allemand déployé près de la frontière, ont été portés à leur état de préparation maximal. L’Ukraine subissait une attaque combinée massive — missiles de croisière, missiles balistiques, essaims de drones — visant des infrastructures énergétiques, des installations militaires, et inévitablement des zones civiles. Les régions de l’ouest de l’Ukraine, celles qui jouxtent directement la frontière polonaise, étaient particulièrement ciblées. Et la Pologne, qui a déjà subi l’intrusion de drones russes sur son territoire en septembre, qui a invoqué l’Article 4 de l’OTAN demandant des consultations de sécurité avec ses alliés, qui voit désormais une guerre d’agression se dérouler littéralement à sa porte, ne peut plus se permettre l’insouciance. Chaque frappe russe contre l’ouest de l’Ukraine est potentiellement une menace pour le territoire polonais. Chaque missile ou drone qui dévie, chaque débris qui tombe, chaque erreur de navigation — tout cela peut transformer une attaque contre l’Ukraine en un casus belli de l’OTAN. Nous vivons dans cette réalité depuis trop longtemps. Et pourtant, chaque nouvelle alerte nous rappelle à quel point cette situation est précaire, explosive, insoutenable. La Pologne ne décolle pas ses chasseurs pour le spectacle. Elle le fait parce que la menace est réelle, immédiate, et qu’un jour — peut-être bientôt — la chance tournera, et quelque chose franchira cette ligne que personne ne veut voir franchir.

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