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L’Ukraine frappe au cœur de la Russie : navire de guerre coulé et raffinerie en flammes
Credit: Adobe Stock

Ils ont frappé à 1000 kilomètres à l’intérieur du territoire russe. En pleine nuit, sans préavis, avec une précision chirurgicale qui glace le sang des stratèges du Kremlin. Le 4 octobre 2025, à 04h31 heure locale, les Forces d’opérations spéciales ukrainiennes ont touché le navire lance-missiles russe Grad — l’un des plus modernes de la flotte — alors qu’il traversait le lac Onega en République de Carélie, au nord-est de Saint-Pétersbourg. Le projectile a percé le compartiment tribord de la salle des machines. Le bâtiment, capable de lancer des missiles de croisière Kalibr qui terrorisent les villes ukrainiennes depuis le début de l’invasion, était en route de la mer Baltique vers la mer Caspienne. Il ne finira peut-être jamais son voyage. Simultanément, des drones ukrainiens ont embrasé la raffinerie de Kirishi, l’une des plus grandes et des plus modernes de Russie, située à plus de 800 kilomètres de la frontière ukrainienne dans l’Oblast de Leningrad. Une explosion massive, un incendie qui a illuminé le ciel nocturne, et cette installation qui représente 6,6% de la capacité totale de raffinage russe — 18,4 millions de tonnes par an — partiellement paralysée. Ce n’est pas une frappe isolée. C’est une campagne systématique qui vise le cœur économique et militaire de l’agresseur, qui porte la guerre chez l’ennemi, qui transforme chaque nuit russe en cauchemar opérationnel.

La même nuit, d’autres cibles ont été touchées. Le complexe radar Garmon et un véhicule de transport-chargement du système de missiles Iskander dans l’Oblast de Koursk. Un poste de commandement de la 8e Armée russe en territoire occupé de l’Oblast de Donetsk. Et la veille, le 3 octobre, les drones ukrainiens avaient déjà frappé la raffinerie Orsknefteorgsintez dans l’Oblast d’Orenbourg — à 1400 kilomètres du territoire contrôlé par l’Ukraine — ainsi qu’une usine chimique Azot dans la région de Perm, l’un des plus grands producteurs d’engrais azotés du pays, qui fournit également des produits chimiques utilisés dans les explosifs. L’intensité s’accélère. La portée s’allonge. La précision s’affine. Depuis août 2025, 16 des 38 raffineries russes ont été ciblées selon le Financial Times. Près de 40% de la capacité de raffinage russe serait actuellement hors service selon des sources ukrainiennes. Les exportations de diesel russe ont chuté à leur plus bas niveau depuis 2020. Une pénurie de carburant s’installe à travers tout le pays. Et pendant ce temps, Moscou continue de bombarder des civils ukrainiens — samedi matin, deux drones russes ont frappé des trains de passagers à la gare de Shostka dans l’Oblast de Soumy, tuant au moins une personne et blessant 30 autres dans ce que Kiev qualifie de « double frappe » — la tactique barbare consistant à frapper d’abord, puis à frapper à nouveau pour tuer les sauveteurs. Mais l’Ukraine ne se contente plus de défendre. Elle attaque. Elle porte le feu chez l’agresseur. Et ce que nous voyons se dérouler en ce début octobre 2025, c’est une transformation stratégique majeure : l’Ukraine démontre qu’aucune installation russe n’est à l’abri, aucun navire n’est en sécurité, aucun arrière ne peut rester tranquille. La guerre revient à ses origines. Et elle brûle.

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