Aller au contenu
Brasier industriel : l’Ukraine décapite en 5 attaques la machine énergétique russe
Credit: Adobe Stock

L’assaut silencieux sur l’empire énergétique

Dans les ténèbres du mois d’octobre 2025, un ballet mortel s’orchestre au-dessus de la Russie. Des drones ukrainiens — oiseaux de métal aux ailes silencieuses — tracent leurs routes dans l’immensité sibérienne, porteurs d’une sentence sans appel. Leur cible : le cœur battant de l’économie russe, ces cathédrales industrielles qui transforment le pétrole brut en or noir. Antipinsky, Slavneft-YANOS, Tuapsé, Orsknefteorgsintez, Kinef… Autant de noms qui résonnent désormais comme un glas dans les couloirs du Kremlin. Ces installations, jadis intouchables, vacillent sous les coups répétés d’une stratégie ukrainienne aussi audacieuse qu’efficace. Chaque explosion illumine non seulement les ténèbres russes, mais révèle l’ampleur d’une vulnérabilité que Moscou tentait désespérément de dissimuler.

L’ampleur de cette campagne dépasse tout ce qui avait été entrepris auparavant. Seize raffineries sur les trente-huit que compte la Russie ont été frappées depuis août, représentant théoriquement 38% de la capacité totale de raffinage du pays. Mais au-delà des chiffres bruts, c’est la psyché russe qui tremble. Car ces frappes ne visent pas seulement l’infrastructure ; elles atteignent l’âme même d’un peuple qui croyait son territoire à l’abri de la guerre qu’il avait lui-même déclenchée. Chaque colonne de fumée qui s’élève au-dessus d’une raffinerie sibérienne raconte l’histoire d’un empire énergétique en déroute, d’une machine de guerre privée de son carburant vital.

La nouvelle donne stratégique

Cette vague de destruction méthodique marque un tournant décisif dans le conflit ukraino-russe. Loin des tranchées boueuses du Donbass, loin des bombardements aveugles sur les villes ukrainiennes, Kiev a choisi de porter la guerre au cœur même de ce qui fait la force de la Russie : son économie pétrolière. Une stratégie qui porte ses fruits avec une efficacité redoutable. Les prix de l’essence ont bondi de 2,58% en septembre, la plus forte hausse mensuelle depuis 2018. Les files d’attente se multiplient aux stations-service de Sibérie à la Crimée occupée. Les gouverneurs régionaux, habituellement zélés dans leur loyauté au Kremlin, peinent désormais à masquer l’inquiétude qui gagne leurs administrations.

Mais cette campagne révèle également une vérité plus profonde sur la nature même de la guerre moderne. L’ère des batailles rangées cède la place à celle des frappes chirurgicales, où un drone de quelques kilos peut paralyser une installation valant des milliards de roubles. La centralisation extrême du système énergétique russe, longtemps perçue comme un atout stratégique, se révèle être son talon d’Achille. Chaque raffinerie touchée, c’est un maillon de moins dans la chaîne qui alimente la machine de guerre de Poutine. Chaque incendie, c’est un pas de plus vers l’étranglement économique d’un régime qui misait tout sur sa rente pétrolière.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
More Content