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Le déserteur devenu traître : complot terroriste déjoué à Zaporizhzhia en Ukraine
Credit: Adobe Stock

Quand l’ennemi vient de l’intérieur

Le 12 octobre 2025, le Service de sécurité ukrainien SBU annonce avoir déjoué un attentat terroriste majeur à Zaporizhzhia — une des villes stratégiques du sud de l’Ukraine, partiellement occupée par les forces russes. Mais ce qui rend cette affaire particulièrement choquante, c’est l’identité du suspect arrêté : un ancien soldat ukrainien. Un déserteur qui a abandonné son unité, traversé les lignes, et offert ses services au renseignement russe. Un traître qui planifiait de faire exploser des infrastructures civiles dans sa propre ville, tuant potentiellement des dizaines de ses compatriotes. Les détails révélés par le SBU sont glaçants. L’homme avait reçu des explosifs, des instructions détaillées, même des avances financières de ses maîtres russes. Il avait repéré ses cibles — un pont crucial, une station électrique, peut-être même des bâtiments résidentiels. Et il était à quelques jours seulement de passer à l’action quand les services de sécurité l’ont arrêté. Cette histoire résume à elle seule une des dimensions les plus sombres de cette guerre : la trahison venue de l’intérieur, les Ukrainiens retournés contre leur propre peuple, la désintégration des loyautés sous la pression de la peur, de la cupidité, ou du désespoir.

Zaporizhzhia, une ville en première ligne

Zaporizhzhia occupe une position unique et précaire dans cette guerre. La ville elle-même reste sous contrôle ukrainien, mais la majeure partie de l’oblast — la région administrative — est occupée par les forces russes. Cela crée une situation schizophrénique où la ville sert de refuge pour des centaines de milliers de personnes ayant fui les territoires occupés, tout en étant constamment menacée par l’artillerie russe positionnée à quelques dizaines de kilomètres. La centrale nucléaire de Zaporizhzhia — la plus grande d’Europe — se trouve en territoire occupé, source permanente d’anxiété internationale. Et au milieu de tout ça, des dizaines de milliers de personnes essaient de vivre une vie normale, travaillent, envoient leurs enfants à l’école, espèrent que l’obus suivant tombera ailleurs. Dans ce contexte tendu, un attentat terroriste aurait eu des conséquences dévastatrices. Pas seulement les morts et blessés directs, mais la panique, la destruction du moral civil, le message envoyé que nulle part n’est sûr, que l’ennemi peut frapper de l’intérieur. C’est précisément ce que Moscou recherche — terroriser la population ukrainienne au point qu’elle exige de son gouvernement de négocier, de capituler, de mettre fin à la résistance.

Le profil du traître et ses motivations obscures

Qui est cet homme ? Le SBU n’a pas publié son identité complète — procédure standard pendant une enquête en cours — mais les détails fournis dressent un portrait troublant. Un ancien soldat qui a servi dans les forces armées ukrainiennes au début de la guerre. Pas un conscrit forcé, mais apparemment un engagé volontaire. À un moment donné en 2024, il a déserté. Les raisons ? Elles restent floues. Peut-être la fatigue, la peur, le traumatisme psychologique que génère le combat prolongé. Peut-être des griefs personnels contre ses supérieurs. Peut-être simplement la lâcheté pure. Quoi qu’il en soit, il a fui. Et au lieu de disparaître simplement, de se cacher, de tenter de refaire sa vie ailleurs… il a contacté les services de renseignement russes. Activement. Volontairement. Il s’est offert comme agent, comme saboteur, comme terroriste. Les Russes ont accepté — bien sûr qu’ils ont accepté. Un Ukrainien retourné, connaissant le terrain, parlant la langue sans accent, capable de se fondre dans la population… c’est le rêve de tout service de renseignement ennemi. Ils l’ont formé, équipé, financé. Et ils l’ont renvoyé à Zaporizhzhia avec une mission simple : détruire. Tuer. Terroriser. Peu importe qui meurt, tant que ça sème le chaos.

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