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Quand les Tomahawks américains ont pulvérisé les défenses russes en Syrie
Credit: Adobe Stock

La nuit où tout a basculé

Avril 2017. Puis avril 2018. Deux frappes américaines coup sur coup qui ont changé à jamais la perception mondiale des capacités militaires russes. Des dizaines de missiles de croisière Tomahawk lancés depuis des destroyers américains en Méditerranée traversent l’espace aérien syrien, contournent les défenses aériennes que Moscou prétend impénétrables, et frappent leurs cibles avec une précision chirurgicale. Les Russes hurlent qu’ils ont intercepté la plupart des missiles. Les images satellites et les témoignages au sol racontent une histoire radicalement différente : les défenses russes ont été humiliées. Les systèmes S-400 tant vantés, les Pantsir censés protéger le ciel syrien, les radars sophistiqués… tous contournés, neutralisés, rendus inutiles. Et pendant que la propagande russe inventait des chiffres d’interceptions fantaisistes, le Pentagone publiait calmement les preuves vidéo de chaque impact réussi. C’était plus qu’une démonstration de force militaire. C’était une déclaration : vos défenses ne valent rien face à notre technologie. Et cette leçon… elle résonne encore aujourd’hui, huit ans plus tard, alors que l’Ukraine demande ces mêmes missiles pour frapper la Russie elle-même.

Le contexte d’une démonstration de force calculée

Les frappes de 2017 et 2018 n’étaient pas des accidents ou des escalades impulsives. C’était une réponse américaine mesurée mais brutale à l’usage d’armes chimiques par le régime Assad contre sa propre population. En avril 2017, après l’attaque au sarin contre Khan Cheikhoun qui a tué près de cent civils dont des dizaines d’enfants, l’administration Trump a lancé cinquante-neuf Tomahawks contre la base aérienne de Shayrat d’où était parti le bombardier chimique. Un an plus tard, après une nouvelle attaque chimique à Douma, les États-Unis — avec la France et le Royaume-Uni — ont tiré cent-cinq missiles contre trois installations syriennes liées aux armes chimiques. Dans les deux cas, la Russie avait été prévenue à l’avance pour éviter des pertes russes directes qui auraient pu déclencher une confrontation incontrôlable. Mais cette courtoisie diplomatique n’a pas empêché Washington de démontrer quelque chose de fondamental : même avec toute leur technologie déployée en Syrie, même avec leurs S-400 et leurs systèmes intégrés de défense aérienne, les Russes ne pouvaient rien faire pour arrêter une salve de Tomahawks américains. C’était une humiliation calculée, enrobée dans une opération humanitaire contre les armes chimiques. Et Moscou l’a avalée… en inventant des récits d’interceptions massives que personne n’a jamais cru.

Pourquoi cette histoire résonne aujourd’hui

Huit ans plus tard, alors que l’Ukraine supplie Washington de lui fournir des Tomahawks pour frapper les centres de production russes, les événements de Syrie reviennent au centre du débat. Parce qu’ils prouvent quelque chose que le Kremlin essaie désespérément de cacher : ses défenses aériennes tant vantées ne fonctionnent pas contre les systèmes occidentaux sophistiqués. Les S-400 qui devaient être impénétrables ? Contournés. Les Pantsir censés intercepter tout ce qui vole ? Détruits au sol avant même de pouvoir tirer. La guerre électronique russe qui devait brouiller tout système de guidage occidental ? Inefficace. Cette réalité embarrassante explique pourquoi Moscou réagit avec une hystérie disproportionnée chaque fois que la livraison de Tomahawks à l’Ukraine est évoquée. Parce qu’ils savent. Ils savent que ces missiles peuvent atteindre n’importe quelle cible en Russie occidentale. Ils savent que leurs défenses ne pourront pas les arrêter tous. Et ils savent que chaque usine, chaque base aérienne, chaque centre de commandement deviendra soudainement vulnérable. Les leçons de Syrie ne sont pas qu’un souvenir historique — elles sont le cauchemar présent qui hante les généraux russes chaque fois qu’ils entendent le mot Tomahawk.

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