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Chronique : Moscou brûle, la fumée noire s’élève au-dessus du Kremlin
Credit: Adobe Stock

Retour en arrière. 21h41, heure de Moscou, le 26 octobre. Sobianine publie son premier message sur Telegram. « Un drone volant vers Moscou a été détruit. » Simple. Rassurant. Mais une heure plus tard, nouveau message. Encore un drone. Puis 22h30. Puis 23h00. Les habitants de Moscou réalisent que ce n’est pas une frappe isolée. C’est une vague coordonnée. Les chaînes Telegram russes — Astra, Mash, Shot — explosent de messages. Des explosions entendues simultanément dans plusieurs districts. Domodedovo. Podolsk. Dubna. Ramenskoye. Kommunarka. Troitsk. Kolomna. Partout à la fois. À minuit, l’Agence fédérale russe du transport aérien annonce la fermeture de Domodedovo et Zhukovsk — les deux aéroports commerciaux majeurs de Moscou. Raison invoquée ? Sécurité. Traduction réelle ? Les drones volent trop près. Les défenses aériennes ne peuvent plus garantir que les avions civils ne seront pas touchés. Cinq vols annulés. Six autres retardés. Et pendant que les aéroports ferment, la fumée monte au-dessus de Kommunarka. Épaisse. Noire. Visible à des kilomètres.

Kommunarka : la fumée que Moscou ne peut pas cacher

Les images sont indéniables. Astra a géolocalisé les photos publiées par des témoins oculaires. La fumée provient d’une zone boisée près de Proektirovanny Proezd, dans le quartier de Kommunarka. Ce n’est pas du « débris tombé après interception » comme Moscou aime le prétendre. C’est un impact direct. Un drone qui a atteint sa cible. Et brûle. Kommunarka fait partie de l’arrondissement administratif de Novomoskovsky — techniquement dans les limites de Moscou. Donc oui, Moscou a été frappée. Directement. Et la fumée visible sur les photos, c’est la preuve que les défenses russes ont échoué. Charter97 rapporte même que des soldats armés ont été déployés près du Kremlin. Des pick-up équipés de mitrailleuses lourdes. Une « unité mobile de défense aérienne » positionnée juste sous les murs du Kremlin. Pourquoi ? Parce que Poutine a peur. Parce que si un drone peut frapper Kommunarka à quelques kilomètres du centre, il peut frapper le Kremlin. Et ça, c’est inacceptable pour le régime. Donc les soldats patrouillent. Les mitrailleuses pointent vers le ciel. Et Poutine — selon des sources non confirmées — aurait été « évacué » cette nuit-là. Évacué de sa propre capitale. Par peur des drones ukrainiens.

Serpoukhov : le dépôt pétrolier que Moscou prétend « vide »

Et puis il y a Serpoukhov. District de l’oblast de Moscou, à environ 100 kilomètres au sud de la capitale. Dans la nuit du 26 au 27 octobre, un incendie massif a éclaté dans un dépôt pétrolier situé sur la rue Novoselki. Les vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des flammes de plusieurs mètres de haut. Une fumée épaisse qui s’élève dans le ciel nocturne. Et l’administration de la ville de Serpoukhov qui affirme qu’un « camion-citerne vide » a pris feu. Vide. Vraiment ? Express UK rapporte que le dépôt pétrolier a été directement frappé par un drone ukrainien. Que l’incendie a consommé une partie significative de l’installation. Que les habitants ont filmé l’attaque et posté les vidéos avant que les autorités ne commencent à les censurer. Serpoukhov alimente Moscou en carburant. Si ce dépôt est sérieusement endommagé, ça signifie des pénuries potentielles dans la capitale. Des files d’attente aux stations-service. Des prix qui montent. Du mécontentement. Et c’est exactement ce que l’Ukraine veut. Créer une pression économique et sociale si forte que le peuple russe lui-même force Poutine à négocier.

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