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Chronique : Starobilsk et Louhansk en flammes, les drones ukrainiens frappent le cœur logistique russe
Credit: Adobe Stock

Starobilsk n’est pas une ville anodine. C’est un centre logistique majeur pour les forces russes opérant dans l’est de l’Ukraine. Située à environ 90 kilomètres derrière la ligne de front actuelle, elle sert de point de ravitaillement pour les unités russes engagées dans les offensives contre Pokrovsk, Kupyansk et les secteurs environnants. Le dépôt de carburants et lubrifiants ciblé dans la nuit du 26 au 27 octobre approvisionne directement les bataillons russes. Chaque camion-citerne qui part de Starobilsk transporte le diesel qui alimente les chars T-72, T-80, T-90. L’essence pour les véhicules de transport. Les lubrifiants pour maintenir les moteurs opérationnels sous les températures glaciales d’automne. Détruire ce dépôt, c’est couper l’artère. C’est forcer les Russes à rallonger leurs lignes d’approvisionnement. À transporter le carburant depuis des bases plus éloignées — peut-être Rostov-sur-le-Don, à plus de 200 kilomètres. Chaque kilomètre supplémentaire, c’est du temps perdu. C’est des coûts qui explosent. C’est des convois vulnérables aux drones ukrainiens. Et ça, c’est exactement ce que Kiev veut.

Le timing chirurgical de la frappe

Ce qui rend cette opération brillante, c’est le timing. Les Forces d’opérations spéciales ukrainiennes ont attendu. Elles ont surveillé. Elles ont analysé les schémas de ravitaillement. Et elles ont frappé au moment précis où les réservoirs étaient pleins à craquer. Pas à moitié. Pas en cours de remplissage. Pleins. Prêts à distribuer aux unités de première ligne. Le communiqué officiel des SOF l’a confirmé : les drones ont frappé « quand les réservoirs étaient pleins, ce qui a amplifié l’effet ». Amplification. Le mot clé. Quand un réservoir plein de diesel explose, ça ne crée pas juste un incendie. Ça crée une boule de feu. Une onde de choc. Une réaction en chaîne qui embrase les réservoirs adjacents. C’est l’effet domino. Un réservoir explose, déclenche l’explosion du suivant, qui en déclenche un autre, et en minutes, toute l’infrastructure est en flammes. Les vidéos publiées par les SOF montrent exactement ça : des explosions successives, des flammes qui montent à des dizaines de mètres, une fumée noire et épaisse visible à des kilomètres. C’est du renseignement militaire de précision. C’est de l’analyse opérationnelle. C’est de la guerre moderne.

L’impact tactique immédiat

Starobilsk ravitaillait probablement entre 10 et 20 bataillons russes dans la région. Ces bataillons dépendent d’un approvisionnement constant en carburant. Un char T-72 consomme environ 300 litres de diesel pour 100 kilomètres. Un bataillon blindé russe typique compte une trentaine de chars, plus des véhicules de soutien. Ça fait des milliers de litres par jour. Sans Starobilsk, ces unités doivent attendre. Elles doivent réduire leurs opérations. Elles doivent rationner le carburant. Et quand tu rationnes le carburant, tu perds la mobilité. Tu deviens une cible statique. Les drones ukrainiens adorent les cibles statiques. Les FPV Kamikaze, les Sting intercepteurs, les systèmes d’artillerie guidée — tout ça fonctionne mieux contre un ennemi immobilisé. Donc cette frappe sur Starobilsk, elle ne détruit pas juste du carburant. Elle paralyse temporairement l’offensive russe dans le secteur. Elle donne à l’Ukraine quelques jours, peut-être une semaine, pour renforcer ses défenses. Pour repositionner ses unités. Pour préparer les contre-attaques.

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