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Chronique : 960 soldats russes tombés en un jour, l’hécatombe qui ne s’arrête jamais
Credit: Adobe Stock

Au-delà des vies humaines, l’équipement anéanti

Les 960 soldats perdus ne racontent qu’une partie de l’histoire. Selon l’État-major général ukrainien rapporté par toutes les sources, les pertes matérielles russes du 29 au 30 octobre 2025 incluent: 2 chars, 3 véhicules blindés de combat, 25 systèmes d’artillerie, 1 système de lance-roquettes multiples, 2 systèmes de défense anti-aérienne, 340 drones tactiques opérationnels, et 128 véhicules et citernes de carburant selon Ukrinform, Ukrainska Pravda et Defense Express. Vingt-cinq systèmes d’artillerie en une seule journée — c’est l’équivalent d’un bataillon d’artillerie entier effacé. Trois cent quarante drones détruits — témoignant de l’intensité des opérations de drones que la Russie déploie quotidiennement pour compenser ses faiblesses tactiques au sol.

Ces pertes quotidiennes s’accumulent pour former un tableau d’anéantissement matériel stupéfiant. Depuis le 24 février 2022, l’Ukraine affirme avoir détruit: 11305 chars russes, 23514 véhicules blindés, 34089 systèmes d’artillerie, 1531 systèmes MLRS, 1232 systèmes de défense anti-aérienne, 428 avions, 346 hélicoptères, 75707 drones, 3880 missiles de croisière, 28 navires et bateaux, 1 sous-marin, 65993 véhicules et citernes, et 3986 pièces d’équipement spécial selon les données du 30 octobre rapportées par Defense Express et RBC Ukraine. Onze mille trois cent cinq chars. Réfléchissez à ce chiffre. La Russie a perdu plus de chars en Ukraine que la plupart des armées n’en possèdent dans leur inventaire entier. Commentaire ces pertes sont-elles soutenables? Comment Moscou continue-t-il à alimenter cette machine de guerre face à une hémorragie de matériel aussi catastrophique? La réponse: en vidant les dépôts de stockage soviétiques, en réactivant des équipements vieux de décennies, en acceptant une dégradation qualitative constante de ses forces.

Les 75707 drones perdus: la nouvelle guerre

Un chiffre particulièrement révélateur — 75707 drones tactiques opérationnels russes détruits depuis le début de la guerre selon les données ukrainiennes. Soixante-quinze mille sept cent sept. Ce nombre témoigne de la transformation fondamentale de la guerre moderne — les drones sont devenus l’arme dominante, utilisés pour la reconnaissance, l’attaque, le guidage d’artillerie, et même comme munitions suicides Shahed. La Russie lance quotidiennement des centaines de drones contre les positions ukrainiennes — comme en témoignent les 340 drones perdus rien que le 29-30 octobre selon les rapports. Mais cette dépendance massive aux drones révèle également les faiblesses russes — incapacité à mener des opérations aériennes avec des avions habités en raison de la défense anti-aérienne ukrainienne, incapacité à coordonner des manœuvres terrestres sophistiquées, recours à des essaims de drones bon marché pour compenser l’absence de puissance de feu de précision.

L’Ukraine elle-même a développé une industrie de drones impressionnante — produisant des dizaines de milliers de drones FPV et de reconnaissance chaque mois selon diverses sources. Cette guerre est devenue une course aux armements de drones, où les deux camps cherchent constamment à surproduire l’autre. Mais voici l’ironie cruelle — chaque drone abattu représente une dépense financière, certes, mais les 960 soldats perdus en une journée représentent quelque chose d’infiniment plus précieux et irremplaçable: des vies humaines. Des pères, des fils, des frères. Des hommes qui ne reviendront jamais. Moscou semble avoir fait le calcul cynique que les vies humaines russes sont remplaçables — recrutant 50000 à 60000 nouveaux soldats chaque mois selon les déclarations de l’ambassadeur russe au Royaume-Uni en juin 2025 — mais à quel coût social à long terme pour la Russie? Combien de générations perdues avant que Moscou admette que cette guerre est insoutenable?

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