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Chronique : En réponse à Poutine, Trump relance les essais nucléaires après 33 ans d’arrêt
Credit: Adobe Stock

Les super-armes de Poutine qui ont déclenché la riposte

Pour comprendre pourquoi Trump a pris cette décision explosive, il faut remonter quelques jours en arrière — au 26 octobre 2025 précisément, lorsque le chef d’état-major russe Valery Gerasimov a annoncé que la Russie avait testé avec succès le missile de croisière Burevestnik à propulsion nucléaire selon NBC News et Kyiv Independent. Ce missile, que l’OTAN appelle SSC-X-9 Skyfall, représente l’une des «super-armes» dévoilées par Poutine en mars 2018 — un engin théoriquement capable de voler pendant des heures grâce à son réacteur nucléaire embarqué, parcourant des distances quasi-illimitées en contournant les défenses antimissiles. Gerasimov a affirmé que lors du test du 22 octobre, le Burevestnik avait volé pendant 15 heures et parcouru 8700 miles — un record, mais pas encore la portée maximale théorique du missile selon ses déclarations rapportées par NBC News et d’autres médias. Puis le 28 octobre, Poutine a annoncé le test réussi du Poseidon, ce drone sous-marin nucléaire dont nous avons déjà parlé — capable théoriquement de traverser des océans entiers et de créer des tsunamis radioactifs sur les côtes ennemies.

Trump a immédiatement réagi avec irritation à ces annonces russes. Le 27 octobre, il a qualifié les tests de Poutine d’«inappropriés» selon NBC News et National Post, déclarant que le président russe «devrait mettre fin à la guerre» en Ukraine au lieu de tester des armes nucléaires. «Nous avons un sous-marin nucléaire, le meilleur au monde, directement au large de leurs côtes», a lancé Trump aux journalistes à bord d’Air Force One selon NBC News. «Nous testons des missiles tout le temps». Cette réponse révèle la dynamique psychologique en jeu — Trump, qui déteste être éclipsé ou perçu comme faible, ne pouvait tolérer que Poutine parade avec ses nouvelles armes sans riposter d’une manière ou d’une autre. Mais au lieu de minimiser les tests russes ou de souligner la supériorité technologique existante des États-Unis, Trump a choisi l’escalade — ordonnant la reprise des essais nucléaires américains pour démontrer que Washington peut faire tout ce que Moscou fait, et mieux. Cette logique d’escalade compétitive rappelle dangereusement les pires heures de la Guerre froide, lorsque chaque test soviétique déclenchait un test américain en réponse, alimentant une course aux armements qui a failli détruire le monde.

Un timing calculé avant le sommet avec Xi Jinping

L’annonce de Trump n’était pas seulement une réponse à Poutine — elle était aussi un message à Xi Jinping. Trump a publié son message sur Truth Social exactement une heure avant sa rencontre avec le président chinois à Busan en Corée du Sud selon Time Magazine et CNN. Ce timing n’a rien d’accidentel. Dans son message, Trump a explicitement mentionné la Chine: «La Russie est deuxième, et la Chine est une troisième distante, mais sera à égalité d’ici 5 ans». Cette affirmation reflète les évaluations du Pentagone et du Stockholm International Peace Research Institute rapportées par Al Jazeera et Reuters, qui estiment que la Chine a augmenté son arsenal nucléaire à environ 600 ogives en 2025, ajoutant environ 100 ogives par an depuis 2023, et pourrait dépasser 1000 ogives opérationnelles d’ici 2030. Pour Trump, cette expansion nucléaire chinoise représente une menace stratégique directe qui nécessite une démonstration de force américaine.

En annonçant la reprise des essais nucléaires juste avant de s’asseoir en face de Xi, Trump cherchait clairement à négocier depuis une position de force perçue — montrant au dirigeant chinois que les États-Unis ne toléreront pas d’être dépassés nucléairement et sont prêts à reprendre la course aux armements si nécessaire. Cette tactique de négociation par l’intimidation nucléaire est extraordinairement risquée selon les experts cités par The Atlantic et Arms Control Association. Au lieu d’amener la Chine à la table des négociations sur le contrôle des armements — un objectif que Trump a affirmé vouloir atteindre au début de 2025 selon ABC News — cette menace de tests pourrait au contraire pousser Pékin à accélérer encore davantage son propre programme nucléaire, craignant de rester en position d’infériorité face aux États-Unis. La Chine pourrait également répondre en reprenant ses propres tests nucléaires — elle n’en a pas effectué depuis 1996 selon Reuters et Al Jazeera — déclenchant ainsi exactement la spirale d’escalade que le moratoire était censé prévenir.

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