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Chronique : 157 affrontements, le Pokrovsk est l’enfer qui ne veut pas céder
Credit: Adobe Stock

Nykanorivka, Rodynske, Myrnohrad: les villages qui saignent mais tiennent

Pokrovsk concentre l’horreur sur elle-même. Les 48 assauts du 31 octobre au 1er novembre sont dispersés sur une constellation de localités: Nykanorivka, Rodynske, Chervonyi Lyman, Myrnohrad, Novoekonomichne, Kotlyne, Udachne, Molodetske, Dachne, Lysivka, Novopavlivka, Pokrovsk même, Zvirove, Novoukrainka, et en direction de Hryshyne selon Ukrinform et RBC Ukraine. Chacun de ces noms représente un champ de bataille. Chacun représente des hommes tués, des maisons aplaties, des civils qu’on évacue en traîneau sous les balles. Les Russes lancent leurs assauts en pinceau concentré — tentant de percer, de contourner, de créer des poches, de scinder les lignes de défense. Mais chaque fois, selon les rapports officiels de l’État-major, les défenseurs «repoussent» l’attaque. Ce mot — repoussent — suggère une réaction, une contre-offensive, pas simplement une résistance passive.

Mykola Hrytsenko, chef d’état-major adjoint de la Freedom Force, unité basée près de Dobropillia à 15 miles de Pokrovsk, a déclaré à Sky News le 1er novembre que les drones sont la clé de la survie. «Avant, la guerre ressemblait à de grandes tranchées, avec l’artillerie derrière et l’infanterie devant. Mais ça a changé,» dit-il selon Sky News. «Les drones nous sont essentiels parce que notre effectif est limité. Les Russes n’ont pas ce problème — ils peuvent organiser des centaines de groupes d’assaut. Nous, on ne peut pas nous permettre de perdre même un homme.» C’est l’équation brutale — quantité russe contre qualité et innovation ukrainienne. Et jusqu’à présent, l’Ukraine tient.

La tentation russe d’enveloppement double, le refus ukrainien

Selon Al Jazeera et les analystes militaires rapportés par le 30 octobre, Sergey Gerasimov, chef d’état-major général des forces russes, aurait affirmé lors d’une réunion avec Poutine que deux armées russes se déplaçaient selon des «trajectoires convergentes» et avaient «encerclé l’ennemi» à Pokrovsk et Myrnohrad. Selon Gerasimov, environ 5 500 soldats ukrainiens seraient «encerclés», incluant des élites des forces aéroportées et marines selon Al Jazeera. Poutine aurait même proposé à la presse étrangère de venir «vérifier» l’encerclement — une bravade classique. Mais à nouveau, la réalité était différente. Les reporters militaires russes eux-mêmes contredisaient Gerasimov. Un reporter connu sous le pseudonyme «Military Informant», avec 621 000 followers Telegram selon Al Jazeera, a écrit : «Il n’y a simplement pas d’encerclement. Les deux pinces de Gerasimov sont encore distantes de plusieurs kilomètres.»

Syrskyy, commandant-en-chef ukrainien, a officiellement rejeté les affirmations russes selon Ukrinform du 31 octobre. «Les affirmations de la propagande russe concernant le prétendu ‘blocage’ des forces de défense à Pokrovsk et Kupiansk ne reflètent pas la réalité.» Les Russes avaient bien infiltré 200 à 300 combattants dans Pokrovsk — admis par l’Ukraine — mais cela n’était pas un encerclement. C’était une infiltration que l’Ukraine était déjà en train de contrer avec des opérations sabotage et des raids de forces spéciales selon Ukrinform.

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