Chronique : 20 violations en un mois, la Russie défie l’Europe, teste l’OTAN, personne ne riposte vraiment
Auteur: Maxime Marquette
Lituanie: la cible privilégiée, les avions russes qui reviennent encore et encore
Lituanie. Encore et encore. Selon tous les rapports du CCD cités par UNN et UK Defence Journal du 31 octobre: la plupart des violations se sont produites au-dessus de la Lituanie. Pourquoi? Parce que la Lituanie partage une frontière avec l’enclave russe de Kaliningrad et avec le Belarus. C’est géographiquement vulnérable. Et le 23 octobre? Selon le président lituanien Gitanas Nausėda cité par Al Jazeera, CTV News, DW et Euronews du 24 octobre: deux avions militaires russes — un chasseur SU-30 et un avion ravitailleur IL-78 — ont violé l’espace aérien lituanien pendant 18 secondes, pénétrant à 700 mètres. Dix-huit secondes. C’est court. Mais c’est suffisant pour dire: nous pouvons franchir vos frontières quand nous voulons.
Et Nausėda? Il explose sur X selon Al Jazeera et CTV News du 24 octobre: «C’est une violation flagrante du droit international et de l’intégrité territoriale de la Lituanie». Flagrante. Et puis il ajoute: «Cela confirme une fois de plus l’importance de renforcer la préparation de la défense aérienne européenne». Renforcer. Mais comment? Avec quelles ressources? L’Europe n’a pas les munitions. Elle n’a pas les systèmes anti-drones. Elle n’a que des mots.
Belgique, Finlande, Norvège, Allemagne, Pologne: l’offensive généralisée contre l’OTAN
Et ce n’est pas juste la Lituanie. Selon le CCD rapporté par UNN du 31 octobre: Norvège, Belgique, Finlande, Espagne, Allemagne, Pologne et République tchèque ont tous enregistré des violations. Belgique? Des drones au-dessus de Kleine-Brogel — la base nucléaire — dans la nuit du 31 octobre selon tous les rapports du 1-2 novembre. Allemagne? L’aéroport de Berlin Brandenburg fermé pendant deux heures le 31 octobre selon Euronews et DW. Pologne? Vingt et un drones russes abattus le 10 septembre selon Arms Control Association et The Independent d’octobre 2025. La Norvège? Trois violations en 2025 selon les rapports gouvernementaux cités par Euronews du 23 octobre.
C’est une campagne coordonnée. Pas des incidents isolés. Une stratégie russe pour tester les défenses de l’OTAN partout simultanément. Et l’Europe? Elle répond un pays à la fois. Jamais collectivement. Jamais avec une force unifiée.
Septembre: le mois où tout a commencé, 21 drones en Pologne, 3 jets en Estonie
10 septembre: la première rencontre directe entre l’OTAN et la Russie depuis février 2022
Septembre 2025 restera dans les mémoires. Le 10 septembre selon Arms Control Association, The Independent, Al Jazeera et tous les médias du 30 septembre-1er octobre: 21 drones russes pénètrent l’espace aérien polonais. Vingt et un! Selon le Premier ministre polonais Donald Tusk cité par Arms Control Association: les drones venaient principalement du Belarus. Et la réponse? Des avions polonais et néerlandais de l’OTAN abattent au moins trois drones selon Arms Control Association. C’est la première confrontation militaire directe entre l’OTAN et la Russie depuis l’invasion de février 2022 selon tous les rapports.
Et Tusk? Il lance un avertissement terrifiant selon The Independent du 30 octobre: «La Pologne est plus proche d’un conflit armé qu’à tout moment depuis la Seconde Guerre mondiale». Depuis la Seconde Guerre mondiale. Laisse ça résonner. Et le ministre polonais des Affaires étrangères Radosław Sikorski le dit encore plus clairement selon Arms Control Association du 30 septembre: «Le Kremlin voulait tester la préparation des alliés de l’OTAN». Tester. Et ils ont réussi.
19 septembre: trois MiG-31 russes violent l’Estonie pendant 12 minutes, l’OTAN réagit tardivement
Et puis neuf jours après. Le 19 septembre selon Al Jazeera, The Independent, Euronews, DW et tous les médias du 20 septembre: trois chasseurs russes MiG-31 violent l’espace aérien estonien pendant 12 minutes. Douze minutes! Selon le ministre estonien des Affaires étrangères Margus Tsakhna cité par The Independent et Al Jazeera du 20 septembre: c’était une intrusion «d’une audace sans précédent». Sans précédent. Et la réaction? Des jets italiens F-35 stationnés en Estonie décollent pour intercepter — mais les MiG sont déjà partis selon The Independent et Al Jazeera.
Et l’Estonie? Elle invoque l’Article 4 de l’OTAN selon Arms Control Association et The Independent du 30 septembre. L’Article 4 permet aux membres de convoquer le Conseil de l’Atlantique Nord en cas de menace. Et l’OTAN répond avec… des mots. «La Russie ne doit avoir aucun doute: l’OTAN et les Alliés emploieront tous les outils nécessaires pour se défendre» selon la déclaration de l’OTAN citée par Euronews et The Independent du 30 septembre. Tous les outils. Mais aucun n’a été utilisé.
La réponse de l'OTAN: Eastern Sentry lancé, Article 4 invoqué, mais zéro changement réel
Eastern Sentry: le programme qui sonne bien mais qui ne change rien sur le terrain
Après les violations massives de septembre, le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte annonce le 12 septembre selon Arms Control Association, Euronews et The Independent: Eastern Sentry — un nouveau programme de défense aérienne pour le flanc oriental de l’OTAN. Ça sonne impressionnant. Ça sonne comme une riposte. Mais qu’est-ce que c’est réellement? Selon Arms Control Association du 30 septembre: c’est une mission de «dissuasion» et de «solidarité avec la Pologne». Dissuasion. Solidarité. Pas interception. Pas abattage systématique. Juste… surveiller.
Et Rutte le dit clairement selon Euronews du 23 octobre: «Nous voyons des drones violant notre espace aérien. Que ce soit intentionnel ou non, c’est inacceptable». Inacceptable. Mais alors — qu’allez-vous faire? Rien. Eastern Sentry surveille. Eastern Sentry détecte. Mais Eastern Sentry n’abat pas systématiquement.
L’Article 4 invoqué trois fois en deux mois: Pologne, Estonie, mais aucune action militaire réelle
L’Article 4 du Traité de Washington. C’est l’article qui permet aux membres de l’OTAN de convoquer des consultations en cas de menace. Et combien de fois a-t-il été invoqué récemment? Selon IBA Net et Arms Control Association du 13 octobre-30 septembre: trois fois en septembre-octobre 2025. Pologne après les 21 drones du 10 septembre. Estonie après les trois MiG-31 du 19 septembre. Et une troisième fois par huit membres après d’autres incidents selon IBA Net du 13 octobre.
Et le résultat? Des consultations. Des déclarations. Des avertissements. Mais aucune action militaire collective. Aucun changement de doctrine. Aucune autorisation d’abattre systématiquement. L’OTAN parle. La Russie agit. Et l’écart se creuse.
Conclusion
Vingt violations en octobre. Vingt et un drones en septembre. Trois MiG pendant 12 minutes. Des bases nucléaires survolées. Des aéroports fermés. Et la réponse de l’Europe? Des mots. Eastern Sentry. Article 4. Déclarations. Mais aucune action qui change réellement la donne. La Russie teste. L’Europe parle. Et pendant ce temps, Poutine comprend exactement jusqu’où il peut aller.
Je vais te dire ce que cela signifie vraiment — la Russie a découvert que l’OTAN tolère les violations tant qu’elles ne tuent personne directement. Vingt violations? Acceptables. Cent? Probablement aussi. Parce que personne n’a le courage de riposter militairement. Et Poutine le sait. Et il continue.
Encadré de transparence du chroniqueur
Je ne suis pas journaliste, mais chroniqueur, je suis analyste, observateur des violations systématiques du droit international et de la faiblesse institutionnelle face à l’agression. Mon travail consiste à décortiquer les stratégies de provocation, à comprendre comment les violations d’espace aérien deviennent des outils de guerre hybride, à saisir l’impuissance collective face à un adversaire qui teste méthodiquement les limites. Je ne prétends pas à l’objectivité froide, je revendique l’engagement avec la réalité crue de l’inaction européenne.
Ce texte respecte la distinction fondamentale entre faits vérifiés et commentaires interprétatifs. Les informations factuelles présentées dans cet article proviennent de sources officielles et vérifiables, notamment le rapport du Centre de lutte contre la désinformation d’Ukraine des 31 octobre-1er novembre 2025 rapporté par UNN et UK Defence Journal, les incidents du 23 octobre en Lituanie selon le président Gitanas Nausėda cité par Al Jazeera, CTV News, DW et Euronews du 24 octobre, l’incident des 21 drones du 10 septembre en Pologne selon Arms Control Association, The Independent et Al Jazeera du 30 septembre, les trois MiG-31 du 19 septembre en Estonie selon Al Jazeera, The Independent et Euronews du 20 septembre, les déclarations du Premier ministre polonais Donald Tusk selon Arms Control Association et The Independent, l’annonce d’Eastern Sentry par Mark Rutte le 12 septembre selon Arms Control Association et Euronews, les invocations de l’Article 4 selon IBA Net et Arms Control Association d’octobre 2025, et les données sur les violations multiples en Norvège, Belgique, Finlande, Allemagne selon le CCD rapporté par UNN du 31 octobre 2025.
Les analyses et interprétations contextuelles présentées dans les sections analytiques de cet article représentent une synthèse critique basée sur les informations disponibles et les commentaires d’experts cités dans les sources consultées, incluant les analystes de Al Jazeera, The Independent, Arms Control Association et IBA Net sur la stratégie russe de provocation. Mon rôle est d’interpréter ces faits, de les contextualiser dans la campagne globale de guerre hybride russe, de révéler ce que 20 violations en un mois signifient pour la crédibilité de l’OTAN. Toute évolution ultérieure de la situation pourrait modifier les perspectives présentées ici. Cet article sera mis à jour si de nouvelles informations officielles majeures concernant de nouvelles violations, des changements de doctrine de l’OTAN, ou de nouveaux développements dans la réponse européenne sont publiés après le 31 octobre 2025.