Chronique : La Belgique a les F-35 mais pas d’espace pour les utiliser: l’ironie qui tue
Auteur: Maxime Marquette
13 octobre 2025: la cérémonie royale, le roi Philippe assiste, une avancée enfin, puis la réalité s’écrase
C’est un triomphe. Le 13 octobre 2025 selon Brussels Times, Euronews et Aerospace Global News du 12-13 octobre: trois F-35A Lightning II atterrissent à Florennes après un vol transatlantique depuis Fort Worth au Texas. Trois. Pas quatre — un autre reste coincé à Lajes aux Açores pour des problèmes techniques — mais trois arrivent. Et le roi Philippe est là. Et le ministre Francken est là. Et c’est «le début d’une transformation stratégique» selon le ministère belge de la Défense cité par tous les médias du 13-14 octobre.
Le général Frederik Vansina, chef de la Défense belge, proclame selon tous les rapports: «Ensemble avec nos alliés de l’OTAN, nous construisons un mur de F-35 — un bouclier de plus de 700 avions sécurisant nos cieux européens». Un mur. Un bouclier. Mais il oublie de dire: un bouclier que nous ne pouvons pas agiter dans notre propre espace aérien.
L’audition parlementaire: Francken crie la vérité, «l’espace aérien est insuffisant», le silence gêné suit
Et puis — une semaine après l’arrivée pompeuse — Francken monte à la barre du Parlement le 24 octobre 2025 et dit la vérité. Juste comme ça. Selon Brussels Times, Euronews et tous les médias du 27-30 octobre: «L’espace aérien belge ne sera pas suffisant pour les missions d’entraînement». Les mots résonnent dans la salle. Le silence s’installe. Parce que c’est l’admission que nous avons acheté une machine extraordinaire pour un pays trop petit.
Francken tente rapidement de se rattraper. Il explique selon Brussels Times et Euronews du 27-30 octobre que la Belgique négocie avec les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège et d’autres pays pour utiliser leur espace aérien. Mais c’est l’admission du problème qui compte.
L'ironie: Belgique trop petite pour ses propres avions, mais F-16 pour l'Ukraine
Une Belgique qui manque d’espace pour ses propres jets, mais en donne 30 à l’Ukraine: l’absurdité géopolitique
Et voilà l’ironie sublime qui tue. Selon Aerospace Global News et Lockheed Martin du 12-14 octobre: trente F-16 belges vieux de 40 ans sont promis à l’Ukraine. Trente! Des avions que la Belgique considère obsolètes sont transférés vers un pays qui en meurt de faim. Et pendant ce temps, la Belgique ne peut pas entraîner son personnel sur les nouveaux F-35 parce que le pays est trop petit. C’est comme avoir une voiture de course Ferrari qu’on ne peut pas conduire sur les routes belges, alors qu’on en donne une vieille Honda aux voisins.
Et c’est structurellement prévu selon Francken lui-même cité par Brussels Times et Euronews du 27-30 octobre. Ce n’est pas une surprise. C’est une réalité connue depuis des années. Mais personne n’en a parlé jusqu’à ce que Francken le crie au Parlement.
Un problème d’hier: même les F-16 souffraient de manque d’espace, une histoire qui se répète
Et puis — un autre détail qui cache l’absurdité: selon Defense Analysts rapportés par Brussels Times et Euronews du 27-30 octobre: la Belgique a le même problème avec ses F-16 depuis les années 1980. Depuis les années 1980! Quarante ans. Quarante ans de pilotes belges devant s’entraîner dans le ciel d’autres pays parce que leur propre pays était trop petit.
Donc ce n’est pas nouveau. C’est juste que maintenant — avec les F-35 et une guerre à la porte de l’Europe — personne ne peut plus se permettre de l’ignorer.
L'infrastructure impossible: l'espace aérien belge en surcharge, 3300 vols par jour, 700% d'augmentation depuis 1980
3300 vols quotidiens, 70% survolant le pays: Belgique est une autoroute, pas un terrain de jeu
Je comprends maintenant pourquoi Francken invoque des chiffres. Selon Euronews et le rapport de The Cube du 30 octobre: Belgique et Luxembourg combinées gèrent approximately 3 300 vols par jour. Trois mille trois cents! Et 70% de ce trafic n’est que des survolants — des avions qui traversent l’espace aérien belge pour aller ailleurs. C’est une autoroute. Pas un terrain de jeu.
Et depuis 1980? Selon Euronews du 30 octobre: le trafic civil a augmenté de 700%. Sept cents pour cent! Imagine. En 1980, tu avais de l’espace. Maintenant? Tu n’en as plus. La Belgique est coincée entre deux mondes: elle a besoin de nouveaux avions de combat, mais elle n’a pas de place pour les entraîner.
Les négotiations urgentes: Pays-Bas, Italie, Norvège, comment la Belgique devient un pays sans territoire
Et comment résolit-on un problème impossible? Francken le dit selon Brussels Times et Euronews du 27-30 octobre: «Nous sommes en discussion avec les Pays-Bas, l’Italie, la Norvège et d’autres pour permettre à nos pilotes de s’entraîner dans leur espace aérien». Leur espace aérien. Pas le nôtre. Le leur. C’est devenir un pays sans territoire aérien souverain pour l’entraînement militaire.
Virginie Flawinne, officier supérieur de l’armée de l’air belge, confirme selon Euronews du 30 octobre: «Il est possible de mener une partie de l’entraînement en Belgique. Mais un entraînement réaliste et efficace pour contrer les menaces les plus modernes nécessite un accès à un espace aérien plus grand». Plus grand. Pas belge.
Conclusion
Trois F-35 arrivent. Le roi assiste. La France rit. Et la Belgique doit négocier pour avoir le droit d’entraîner ses propres pilotes dans d’autres pays. C’est l’absurdité parfaite de la géopolitique: avoir les meilleures armes mais pas l’endroit pour les utiliser.
Encadré de transparence du chroniqueur
Je ne suis pas journaliste, mais chroniqueur et analyste géopolitique observant l’absurdité de la politique militaire des petites nations. Mon travail consiste à décortiquer comment les décisions de défense deviennent des blagues géopolitiques, à comprendre les contradictions entre les ambitions et les réalités territoriales, à saisir l’humiliation silencieuse des petits pays face aux impératifs stratégiques. Je ne prétends pas à l’objectivité froide — je revendique l’engagement total avec l’ironie brute de la condition belge.
Ce texte respecte la distinction fondamentale entre faits vérifiés et commentaires interprétatifs. Les informations factuelles présentées dans cet article proviennent de sources officielles et vérifiables, notamment l’audition parlementaire de Theo Francken du 24 octobre 2025 rapportée par Brussels Times, Euronews et tous les médias du 27-30 octobre, l’arrivée des trois F-35 à Florennes le 13 octobre selon tous les rapports du 13-14 octobre, les citations des responsables militaires belges selon Brussels Times, Euronews et Aerospace Global News du 12-14 octobre, les statistiques de trafic aérien de 3 300 vols par jour selon Eurocontrol cité par Euronews du 30 octobre, les données d’augmentation de 700% du trafic civil depuis 1980 selon Euronews du 30 octobre, les transferts de 30 F-16 à l’Ukraine selon Aerospace Global News, Lockheed Martin et les rapports du 12-14 octobre, et les déclarations de Virginie Flawinne de l’armée de l’air belge selon Euronews du 30 octobre 2025.
Les analyses et interprétations contextuelles présentées dans cet article représentent une synthèse critique basée sur les informations disponibles et les commentaires du ministre Francken lui-même, des responsables militaires belges, et des analystes français qui ont couvert l’ironie de la situation. Mon rôle est d’interpréter ces faits, de les contextualiser dans la condition absurde des petites nations face aux impératifs de sécurité moderne, de révéler ce que l’insuffisance d’espace aérien signifie vraiment pour la défense belge. Toute évolution ultérieure de la situation pourrait modifier les perspectives présentées ici. Cet article sera mis à jour si de nouvelles déclarations officielles majeures, de nouveaux détails sur les accords d’entraînement avec les pays voisins, ou de nouveaux développements dans la stratégie de défense belge sont publiés après le 30 octobre 2025.