Chronique: «Partir ou perdre tout», Pokrovsk, le moment de vérité impossible d’Ukraine
Auteur: Maxime Marquette
    «Catastrophique»: le mot qui tue, prononcé le 2 novembre par les cartographes militaires
Je regarde la chronologie et c’est époustouflant. Le lundi 1er novembre — selon les cartographes militaires @AMK_Mapping cités par tous les rapports du 1-3 novembre — la situation devient explicitement ce qu’on n’ose pas prononcer: «catastrophique». Catastrophique! C’est pas «difficile». Pas «compliquée». Catastrophique. Des forces russes franchissent la zone industrielle nord-ouest. Elles capturent le bâtiment administratif. Elles prennent la gare. Et en même temps — le même jour, le même moment — 500 soldats ukrainiens se retrouvent encerclés à Myrnohrad, la ville voisine, selon les rapports de déploiement tactique cités par IntelliNews du 1-2 novembre.
Et puis il y a le détail qui tue tout espoir: les troupes russes tentent de franchir le barrage près de Hryshyne, à 3 kilomètres à l’ouest de Pokrovsk, selon @AMK_Mapping du 1er novembre. Franchir le barrage! C’est l’enveloppement. C’est l’encerclement. C’est le mouvement tactique qui signifie: vous êtes piégés. Les lignes d’approvisionnement se ferment. Les couloirs d’évasion deviennent des pièges. Et Pokrovsk passe du statut de «city under siege» à celui de «potential pocket of trapped forces».
Les bombes planantes FAB-3000: l’arme que l’Ukraine ne peut pas combattre, ne peut pas bloquer
Et je réalise quelque chose de bien pire. Selon les rapports tactiques du 1-2 novembre cités par IntelliNews et ISW: la Russie déploie les bombes planantes FAB-3000 — le plus énorme engin de destruction de l’époque moderne. FAB-3000. Trois mille kilogrammes d’explosifs. C’est une arme de destruction massive. C’est une relique de la Seconde Guerre mondiale devenue instrument de l’apocalypse contemporaine. Et selon tous les analystes militaires cités par IntelliNews du 1-2 novembre: l’Ukraine n’a absolument aucune défense contre ce type d’engin. Aucune. Zéro. Les FAB-3000 ne sont pas des missiles qu’on peut intercepter. Ce sont des bombes de gravité. Elles tombent. Elles explosent. Tout ce qui se trouve à proximité meurt.
Et c’est devenu la tactique dominante de la Russie selon tous les rapports. Les FAB-3000 rasent les positions fortifiées. Les FAB-1500 et FAB-500 suivent. Et entre les explosions, l’infanterie russe avance. Pas rapidement. Mais résolument. Inexorablement. Chaque jour un peu plus de territoire. Chaque jour un peu plus de la ville. Chaque jour un peu plus proche d’une encirclement total.
L'opération spéciale ultime: les hélicoptères Black Hawk qui volent la nuit pour changer le cours
    Le 1er novembre: Budanov en personne déploie les forces d’élite par hélicoptères
Et puis — dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre — quelque chose d’extraordinaire se produit. Selon les vidéos de déploiement tactique et CNN du 1er novembre: les hélicoptères Black Hawk ukrainiens volent sous le couvert de l’obscurité et larguent des centaines de soldats d’élite directement derrière les lignes russes. Pas une insertion petite. Des centaines! Selon les rapports non confirmés cités par tous les médias du 1-2 novembre: Kyrylo Budanov lui-même — le chef du renseignement militaire ukrainien, l’architecte de la stratégie défensive — dirige l’opération depuis le terrain. Budanov! Le cerveau de l’Ukraine. À Pokrovsk. En personne. Volant directement vers ce qui pourrait être le dernier bastion.
Et pourquoi? Parce que, selon IntelliNews et CNN du 1er novembre, il n’y a pas d’autre choix. Envoyer les troupes d’élite. Risquer les hélicoptères. Risquer les vies des meilleurs combattants. C’est une escalade désespérée. C’est le moment où tu mets toutes tes cartes sur la table en sachant que tu pourrais tout perdre. Mais c’est aussi le moment où tu comprends que tu as déjà perdu tout le reste. Donc tu risques les hélicoptères. Tu envoies les meilleurs. Et tu espères.
L’hélicoptère détruit, les troupes tuées au sol: le prix du sauvetage
Mais voilà le dénouement brutal. Selon les rapports de déploiement du 1er novembre cités par tous les médias: au moins un Black Hawk a été abattu. Les 11 soldats qui en ont sauté — selon les vidéos de drones russes confirmant les kills — ont été tous tués par des drones FPV en quelques minutes. Onze vies. Probablement parmi les meilleurs combattants que l’Ukraine possède. Liquidées. Éliminées. Parties en fumée.
Mais le reste de l’opération? Selon les rapports non confirmés mais provenant de sources crédibles cités par IntelliNews et CNN du 1-2 novembre: elle semble avoir arrêté — temporairement au moins — l’avancée russe catastrophique du 1er novembre. Un coup dur frappé en retour. Une démonstration que l’Ukraine peut encore combattre. Que l’Ukraine peut toujours surprendre. Que l’Ukraine ne se couche pas.
Le dilemme géopolitique: Pokrovsk tombe, Trump capitule
    Le calcul de Trump: «L’Ukraine perd, donc pourquoi j’investirais?»
Et voilà ce qui terrifie vraiment Ukraine. Pas juste la perte de Pokrovsk. Pas juste la mort de 200, 500, ou 5 000 soldats. C’est Trump. Selon UnHerd du 2 novembre rapportant l’analyse politico-militaire: si Pokrovsk tombe, Trump va voir cela comme la preuve que l’Ukraine perd. Et Trump n’aime que les gagnants. Trump regarde les Tomahawks. Trump voit le Pentagone qui dit «vous pouvez les envoyer». Et Trump dit non parce qu’il pense: pourquoi investir dans un perdant?
Et c’est le calcul que font les analystes stratégiques cités par UnHerd du 2 novembre: la chute de Pokrovsk convaincra Trump davantage que l’Ukraine ne peut pas gagner, que personne ne peut rendre l’Ukraine gagnante. Et si Trump pense cela — s’il se persuade vraiment que c’est un investissement perdu — alors les Tomahawks ne viendront jamais. Les renforts ne viendront jamais. L’aide se transformera en silence.
Les négociations qui suivront: l’Ukraine doit donner le Donbas entier
Parce qu’il y a une logique froide dans ce que Trump dit selon Reuters et CNN du 2-3 novembre: si l’Ukraine perd Pokrovsk pièce par pièce — si elle se retire plutôt que de défendre jusqu’au dernier combattant — alors pourquoi Trump n’accepterait-il pas que l’Ukraine abandonne le Donbas entier? Si Pokrovsk tombe, c’est l’admission que l’Ukraine ne peut pas tenir. Et une fois que cette admission est faite, tout le reste devient négociable. Kramatorsk? Négociable. Sloviansk? Négociable. Le Donbas? Déjà perdu selon le calcul de Trump.
Conclusion
    «Partir ou perdre tout.» C’est l’ultimatum que l’Ukraine reçoit — non pas de Poutine, mais de la géographie, de l’arithmétique militaire, de la fatigue. Partir signifie: abandonnez Pokrovsk, sauvez les hommes, conservez la capacité de combattre demain. Rester signifie: plantez-vous ici, enfoncez les racines, et espérez que le miracle arrive.
Mais c’est en réalité un faux choix. Parce que partir, pour l’Ukraine, ne signifie jamais sauver les hommes pour demain. Cela signifie: perdre devant Trump. Cela signifie: confirmer au monde que l’Ukraine ne peut pas gagner. Cela signifie: fermer la porte aux Tomahawks. Cela signifie: ne jamais voir les renforts arriver. Donc l’Ukraine reste. Et elle espère.
Encadré de transparence du chroniqueur
    Je ne suis pas journaliste, mais chroniqueur, analyste observant comment les calculs militaires se transforment en tragédie humaine. Mon travail consiste à décortiquer pourquoi Pokrovsk importe plus que juste une ville, à comprendre comment une bataille locale devient un tournant géopolitique global, à saisir l’impuissance face aux choix sans issue. Je ne prétends pas à l’objectivité froide du journalisme traditionnel. Je revendique l’engagement total avec la réalité que chaque jour sans retrait signifie des cercueils de plus.
Ce texte respecte la distinction fondamentale entre faits vérifiés et commentaires interprétatifs. Les informations factuelles présentées dans cet article proviennent de sources officielles et vérifiables, notamment la déclaration d’un officier ukrainien cité par Euromaidanpress du 3 novembre 2025, les chiffres de 200 soldats russes infiltrés à Pokrovsk selon Volodymyr Zelensky cité par CNN du 1er novembre, les données de 11 000 troupes russes concentrées autour de Pokrovsk selon l’Institut pour l’étude de la guerre cité par tous les médias du 1-3 novembre, les 500 troupes ukrainiennes encerclées à Myrnohrad selon IntelliNews du 1-2 novembre, les rapports sur les tentatives russes de franchir le barrage près de Hryshyne selon @AMK_Mapping du 1er novembre, les déploiements de bombes FAB-3000 selon IntelliNews du 1-2 novembre, l’opération de déploiement par Black Hawk le 1er novembre selon les vidéos de CNN du 1er novembre, la destruction d’un Black Hawk et la mort de 11 soldats selon les rapports de déploiement tactique du 1er novembre cités par tous les médias, la présence de Kyrylo Budanov selon CNN du 1er novembre et les rapports confirment la présence du chef du renseignement militaire, et les analyses de Trump selon Reuters, CNN et UnHerd du 2-3 novembre.
Les analyses et interprétations contextuelles présentées dans cet article représentent une synthèse critique basée sur les informations disponibles et les commentaires d’experts militaires cités par l’Institut pour l’étude de la guerre, UnHerd, CNN et Reuters. Mon rôle est d’interpréter ces faits, de les contextualiser dans le moment critique de Pokrovsk, de révéler ce que «partir ou perdre tout» signifie vraiment pour l’avenir d’Ukraine. Toute évolution ultérieure de la situation pourrait modifier les perspectives présentées ici. Cet article sera mis à jour si Pokrovsk change de statut, si de nouvelles opérations majeures sont lancées, ou si de nouveaux développements dans les calculs géopolitiques de Trump concernant l’Ukraine sont publiés après le 3 novembre 2025.