Aller au contenu
Chronique : Ukraine frappe Volgograd: 75 drones, un mort, et le pétrole russe qui brûle encore
Credit: Adobe Stock

6 novembre 2025: 75 drones ukrainiens frappent la Russie, 49 au-dessus de Volgograd

Selon le Ministère de la Défense russe cité par Reuters, Straits Times, US News et The Moscow Times du 6 novembre 2025: 75 drones ukrainiens ont été interceptés durant la nuit du 5 au 6 novembre, dont 49 abattus au-dessus de la région de Volgograd. Mais voilà le détail qui tue: malgré ces interceptions, plusieurs drones ont atteint leurs cibles — déclenchant un incendie dans la zone industrielle du district de Krasnoarmeysk, là où se trouve la raffinerie majeure de Lukoil-Volgogradneftepererabotka selon le Gouverneur de Volgograd Andrei Bocharov cité par Reuters et Kyiv Independent.

«Un civil, un homme de 48 ans, est décédé des suites de blessures causées par des éclats d’obus», a déclaré Bocharov sur Telegram selon Kyiv Independent et Reuters. Des bâtiments résidentiels et plusieurs maisons ont été endommagés dans l’attaque selon le gouverneur. Et voilà l’aveu implicite: si des civils meurent, c’est que des drones ont percé les défenses russes et frappé des zones urbaines proches des infrastructures stratégiques.

Et l’ampleur de la perturbation? Treize aéroports à travers la Russie ont suspendu leurs opérations pendant l’attaque selon Reuters et Straits Times. Treize! De Volgograd à Vladikavkaz, de Grozny à Saratov, le ciel russe s’est fermé pendant des heures. C’est la preuve que l’Ukraine peut paralyser l’espace aérien russe avec des essaims de drones — une capacité stratégique terrifiante pour Moscou.

La cible principale: la raffinerie Lukoil de Volgograd, pilier de l’économie de guerre russe

La raffinerie de Volgograd n’est pas une cible aléatoire. En 2024, cette installation a traité 13,7 millions de tonnes métriques de pétrole brut — soit 5,1% de la capacité totale de raffinage russe selon Reuters et Straits Times. C’est l’une des plus grandes raffineries de Russie, approvisionnant directement l’armée russe en carburant pour ses tanks, ses avions, ses camions.

Et ce n’est pas la première fois que l’Ukraine la frappe. Selon Kyiv Independent et plusieurs sources russes: la raffinerie de Volgograd a été ciblée à répétition en 2024 et 2025 — en février 2025, en août 2025, en octobre 2025, et maintenant novembre 2025. Chaque frappe endommage la production. Chaque réparation coûte des millions. Chaque interruption affaiblit la machine de guerre russe.

Située à environ 450 kilomètres de la ligne de front selon Kyiv Independent, la raffinerie joue un rôle clé dans l’approvisionnement en carburant des forces russes opérant dans le Donbass. La frapper, c’est couper l’artère qui alimente l’offensive russe. C’est transformer chaque litre de pétrole en victoire tactique pour l’Ukraine.

Les dégâts collatéraux: centrales électriques, sous-stations, infrastructures énergétiques touchées

Mais Volgograd n’était pas la seule cible. Dans la région de Kostroma — située à environ 744 kilomètres de la frontière ukrainienne et 275 kilomètres au nord-est de Moscou — une centrale thermique a été frappée selon Kyiv Independent et UNN du 6 novembre. Des résidents locaux ont filmé une lueur ardente au-dessus de la centrale électrique d’État de Kostroma, la troisième plus grande centrale thermique de Russie en termes de capacité installée selon UNN et Astra.

Et en Crimée occupée, un dépôt pétrolier russe a été frappé à Bitumne près de Simferopol selon le canal Telegram Crimean Wind cité par Kyiv Independent. Crimée — territoire annexé illégalement par la Russie en 2014 — continue d’être une cible prioritaire pour les frappes ukrainiennes.

Le pattern est clair: l’Ukraine lance des attaques coordonnées multi-cibles, frappant simultanément des raffineries, des centrales électriques, des sous-stations et des dépôts pétroliers à travers la Russie. C’est une campagne stratégique pour paralyser l’infrastructure énergétique russe — la colonne vertébrale de l’économie de guerre du Kremlin.

La confirmation ukrainienne: opération conjointe impliquant plus de 50 drones domestiques

Selon une source du renseignement militaire ukrainien (HUR) citée par Kyiv Independent du 4 novembre: plus de 50 drones de fabrication ukrainienne — incluant des modèles Bober et FPV-1 — ont été utilisés dans l’opération conjointe menée par HUR, les Forces armées et les Forces d’opérations spéciales. Ce détail révèle que l’Ukraine produit désormais massivement ses propres drones long-rayon d’action — elle n’a plus besoin de dépendre entièrement des livraisons occidentales.

Et l’État-major général des Forces armées d’Ukraine a confirmé les frappes sur les installations énergétiques russes selon Kyiv Independent. Confirmation officielle. Pas d’ambiguïté. L’Ukraine assume publiquement ses frappes en profondeur sur le territoire russe.

La réaction russe: minimisation, accusations, fermeture d’aéroports

Côté russe, la réaction suit le script habituel: minimisation des dégâts, accusations contre l’Ukraine, affirmations d’interceptions massives. Le Ministère de la Défense russe prétend avoir abattu 75 drones — mais admet implicitement que plusieurs ont atteint leurs cibles en confirmant les incendies et les dégâts.

Et les autorités locales ont établi des centres d’hébergement temporaire pour les résidents dont les appartements ont été endommagés — mais selon RIA Novosti cité par Kavkaz-Uzel: personne ne les a utilisés, préférant rester chez des proches. Détail révélateur: les Russes ne font plus confiance aux autorités pour les protéger. Ils se débrouillent seuls.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!

Articles reliés

More Content