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Chronique : La Crimée brûle : les drones ukrainiens ciblent la jugulaire pétrolière de l’occupation russe
Crédit: Adobe Stock

La nuit du 9 au 10 novembre : Hvardiiske frappé pour la troisième fois

Selon le communiqué officiel publié par les Forces d’opérations spéciales ukrainiennes sur Telegram le 10 novembre 2025, les unités SOF ont mené une frappe réussie contre le dépôt pétrolier de Hvardiiske situé dans le village de Karierne, district de Saky, en territoire temporairement occupé de Crimée. Les drones des Forces spéciales ont ciblé avec précision une station de pompage sur le territoire du dépôt pétrolier, selon le rapport de United24media publié le 9 novembre. Cette installation n’est pas un simple bâtiment technique. C’est le cœur qui pompe le carburant à travers l’infrastructure logistique russe en Crimée. Sans ces stations de pompage, le carburant reste piégé dans les réservoirs, incapable d’atteindre les camions-citernes, les wagons ferroviaires, les bases militaires qui en dépendent. La destruction de cette station représente donc un coup bien plus significatif que la simple perte de quelques litres de pétrole. Elle paralyse temporairement l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement qui dépend de cette installation.

Le communiqué des SOF précise qu’il s’agit de la troisième frappe réussie sur cette cible en moins d’un mois. Cette répétition délibérée n’est pas accidentelle. C’est une stratégie calculée. Selon le rapport de RBC-Ukraine publié le 9 novembre, le dépôt pétrolier FGKU Hvardiyskiy joue un rôle clé dans l’approvisionnement en carburant des forces russes en Crimée. Il soutient les installations militaires russes et fournit du carburant de transport pour l’armée russe. En frappant la même cible à intervalles rapprochés, l’Ukraine empêche toute réparation durable. Chaque fois que les ingénieurs russes pensent avoir restauré les capacités opérationnelles, une nouvelle frappe détruit leur travail. Cette tactique transforme ce qui aurait dû être une perturbation temporaire en une dégradation permanente des capacités logistiques. Le média Ukraine Today, dans son rapport du 9 novembre, a souligné que les Forces d’opérations spéciales continuent les actions asymétriques avec pour objectif d’épuiser complètement la capacité de l’ennemi à poursuivre les opérations offensives. Cette formulation révèle la philosophie stratégique derrière ces frappes répétées : il ne s’agit pas de remporter une victoire spectaculaire unique, mais d’user progressivement et inexorablement les capacités adverses.

La réaction russe a été prévisiblement minimaliste. Selon le rapport du Kyiv Independent publié le 8 novembre, le ministère de la Défense russe a affirmé que les défenses aériennes avaient abattu dix drones ukrainiens au-dessus de la péninsule. Mais les preuves visuelles racontent une histoire différente. Une photographie publiée sur les réseaux sociaux montrait un ciel nocturne illuminé par les flammes au-dessus de Hvardiiske, témoignage visuel d’une frappe réussie malgré les affirmations russes. Cette dissonance entre ce que Moscou prétend et ce que les images montrent est devenue caractéristique de cette guerre. Les autorités russes d’occupation ne peuvent pas reconnaître publiquement l’efficacité des frappes ukrainiennes sans admettre leur incapacité à protéger une infrastructure qu’elles considèrent comme faisant désormais partie intégrante de la Fédération de Russie. Alors elles minimisent, elles démentent, elles attribuent les incendies à des accidents industriels ou à des actes de sabotage isolés. Mais les flammes ne mentent pas. Et elles brûlent nuit après nuit.

Les frappes du 5-6 novembre : une opération coordonnée d’envergure

Quelques jours auparavant, dans la nuit du 5 au 6 novembre 2025, une opération encore plus ambitieuse s’était déroulée. Selon le rapport de NBC News publié le 6 novembre, les drones ukrainiens ont frappé une raffinerie de pétrole majeure dans la région russe de Volgograd pour la deuxième fois en presque trois mois. Bien que les autorités russes n’aient pas confirmé l’attaque, le gouverneur régional a reconnu que des drones avaient déclenché un incendie dans une installation industrielle non spécifiée de la région. Cette raffinerie est reconnue comme le plus grand producteur de carburants et lubrifiants dans le District fédéral sud de la Russie, traitant plus de quinze millions de tonnes de pétrole brut par an, soit environ cinq virgule six pour cent de la capacité totale de raffinage du pays, selon les autorités ukrainiennes citées par NBC News. L’importance stratégique de cette installation ne peut être surestimée. Elle fournit du carburant aux forces armées russes déployées dans le sud, notamment en Crimée et dans les territoires occupés d’Ukraine. Sa paralysation, même temporaire, crée des perturbations en cascade dans toute la chaîne logistique militaire russe.

Mais ce n’est pas tout. Simultanément, l’état-major général ukrainien a confirmé avoir frappé trois installations de carburants et lubrifiants en Crimée occupée, selon le rapport de Ukraine Today publié le 5 novembre. Au dépôt de Hvardiiske, les drones ont détruit un réservoir RVS-400 qui était plein au moment de la frappe, selon les Forces d’opérations spéciales rapportées par RBC-Ukraine le 6 novembre. Ces réservoirs, conçus pour stocker du pétrole, des produits pétroliers et d’autres liquides, peuvent contenir jusqu’à quatre cents mètres cubes de carburant. La destruction d’un tel réservoir représente une perte substantielle de ressources énergétiques pour l’occupant russe. Mais ce n’est pas tout : près du même village, deux trains de wagons-citernes stationnés sur une rampe de chargement et de déchargement ont également été touchés. Au moment de l’impact, ces wagons étaient chargés de produits pétroliers destinés aux forces russes, selon le communiqué des SOF rapporté par le média Glavnoe publié le 9 novembre. L’attaque coordonnée sur ces deux cibles—réservoirs fixes et wagons mobiles—démontre une planification minutieuse et une compréhension approfondie de la chaîne logistique pétrolière russe en Crimée.

D’autres sites ont été touchés lors de cette même opération nocturne. Plusieurs dépôts de carburant et installations de stockage de lubrifiants ont été frappés à Simferopol et dans le village voisin de Bitumnoye, selon le rapport de United24media. Les installations de parcs de réservoirs ont été détruites, et de nombreux incendies ont été signalés dans la région. L’état-major général ukrainien a souligné, selon le rapport de RBC-Ukraine du 6 novembre, que les forces de défense poursuivaient une campagne systématique pour priver l’ennemi de ses capacités offensives. Cette formulation prudente mais déterminée reflète la stratégie ukrainienne : il ne s’agit pas simplement de frapper pour frapper, mais de dégrader méthodiquement les capacités russes à soutenir leurs opérations militaires sur le long terme. Chaque dépôt détruit force les Russes à allonger leurs lignes d’approvisionnement, à transporter le carburant depuis des sources plus éloignées, à consommer plus de temps et de ressources pour maintenir le même niveau opérationnel. C’est une guerre d’usure logistique, et l’Ukraine la mène avec une efficacité croissante.

Le 17 octobre : le début d’une campagne intensive

Cette campagne de frappes répétées contre Hvardiiske a commencé le 17 octobre 2025. Cette nuit-là, selon le rapport du Kyiv Independent publié le 8 novembre, les Forces spéciales ukrainiennes avaient confirmé que leurs drones avaient infligé des dommages importants au dépôt pétrolier et à une usine adjacente, publiant même une vidéo montrant l’attaque filmée depuis la perspective d’un drone. Cette transparence délibérée est elle-même un élément de la stratégie ukrainienne. En publiant les images de leurs frappes réussies, les forces ukrainiennes accomplissent plusieurs objectifs simultanément. Elles prouvent à leur propre population et à leurs soutiens internationaux que les armes et le soutien fournis produisent des résultats concrets. Elles démontrent aux forces russes que nulle part en Crimée n’est véritablement sécurisé. Et elles forcent les autorités russes dans une position défensive où elles doivent soit reconnaître les dommages, soit nier l’évidence—dans les deux cas, elles perdent en crédibilité.

Les images satellite de la NASA Firms, relayées par le canal Crimean Wind selon le rapport du Kyiv Independent, avaient également détecté deux foyers d’incendie distincts au dépôt après cette attaque d’octobre. Selon les images satellites, le dépôt compte huit réservoirs de grande capacité et six réservoirs plus petits, offrant une capacité de stockage substantielle pour les opérations militaires russes dans la région. La destruction progressive de ces installations force la Russie à chercher des solutions alternatives de stockage et de distribution, ce qui complique davantage la logistique déjà tendue de l’occupation. Un ancien officier ukrainien, s’exprimant sous couvert d’anonymat auprès du média Krym Reali selon le rapport de Youtube Kanal13 publié le 1er novembre, a expliqué que le dépôt de Hvardiiske est peut-être le plus septentrional de Crimée, utilisé pour approvisionner les forces russes dans les territoires occupés d’Ukraine. En ciblant délibérément cette installation, les forces armées ukrainiennes allongent considérablement les routes d’approvisionnement en carburant, ce qui prolonge les délais de livraison aux troupes russes et réduit leur maniabilité opérationnelle.

Feodosia : le plus grand terminal pétrolier de Crimée en flammes

La campagne ukrainienne contre l’infrastructure énergétique de la Crimée ne se limite pas aux petits dépôts comme Hvardiiske. Le 12 octobre 2025, selon le rapport de Novaya Gazeta Europe publié le 12 octobre, une frappe de drone ukrainien sur le plus grand terminal pétrolier de la Crimée annexée dans les premières heures du lundi matin a conduit à un incendie massif au complexe. La frappe sur un terminal pétrolier maritime dans la ville de Feodosia, qui a été menée par les Forces d’opérations spéciales d’Ukraine et le Service de sécurité d’Ukraine, a touché au moins cinq réservoirs de stockage de pétrole, déclenchant un immense brasier, selon une source au sein du SBU qui s’est exprimée auprès du Kyiv Independent. Le SBU continue de réduire systématiquement les capacités militaires, logistiques et économiques de l’ennemi pour mener la guerre contre l’Ukraine, a déclaré la source au Kyiv Independent. En plus du terminal pétrolier, le SBU avait frappé des sous-stations électriques à la fois à Feodosia et à Simferopol, le centre administratif de la Crimée.

Une source a déclaré au canal Telegram russe ASTRA, selon le rapport de Novaya Gazeta, qu’au moins dix réservoirs de carburant avaient été endommagés lors de la frappe, et plus de huit cents personnes avaient été évacuées du terminal pétrolier pendant la nuit. Le gouverneur russe installé en Crimée, Sergey Aksyonov, a confirmé l’attaque sur Feodosia et qu’un incendie s’était déclaré à l’installation, mais a déclaré qu’aucune victime n’avait été signalée et que les systèmes de défense aérienne russes avaient abattu vingt drones ukrainiens. Cette réaction typique—minimiser les dommages tout en gonflant le nombre de drones prétendument abattus—ne peut masquer la réalité que les images satellites et les témoignages locaux ont révélée. Feodosia abrite la plus grande installation de traitement du pétrole de Crimée, qui avait déjà fait l’objet d’une attaque ukrainienne le 6 octobre, selon le rapport de Novaya Gazeta. L’installation a été ciblée de nombreuses fois au cours des deux dernières années, y compris en octobre 2024 lorsque plus de mille personnes avaient été évacuées du terminal pétrolier après une frappe majeure. Ces attaques répétées ont réussi à neutraliser environ un sixième de la capacité de raffinage du pétrole de la Russie, parvenant à provoquer des pénuries de carburant généralisées en Russie, selon le rapport de Novaya Gazeta.

La campagne d’octobre : une intensification spectaculaire

Le mois d’octobre 2025 a marqué une intensification spectaculaire des opérations ukrainiennes contre l’infrastructure énergétique en Crimée. Selon le chef du Service de sécurité d’Ukraine, Vasyl Maliuk, lors d’une conférence de presse à Kiev le 31 octobre telle que rapportée par le Kyiv Independent, l’Ukraine a mené près de cent soixante frappes réussies contre des installations d’extraction et de raffinage du pétrole à travers la Russie en 2025. Maliuk a déclaré qu’au moins vingt de ces frappes ont été menées en septembre et octobre seulement, ciblant six raffineries de pétrole, deux terminaux pétroliers, trois dépôts de carburant et neuf stations de pompage. Ce sont des cibles militaires légitimes. L’extraction et le raffinage du pétrole représentent environ quatre-vingt-dix pour cent du budget de défense de la Russie. Ce sont les pétro-roubles sales qui financent la guerre contre nous, a-t-il déclaré. Maliuk a affirmé que les pénuries de carburant domestiques russes ont atteint jusqu’à vingt pour cent, avec trente-sept pour cent de sa capacité de raffinage forcée de fermer. Des déficits de carburant ont été signalés dans cinquante-sept régions russes, incitant Moscou à interdire les exportations d’essence jusqu’à la fin de l’année.

Cette campagne systématique a des effets cumulatifs dévastateurs. Selon le rapport de The Insider publié le 2 novembre 2025, en 2024, l’Ukraine avait commencé une campagne de frappes limitée contre les infrastructures pétrolières et gazières à l’intérieur de la Russie. Cette année-là, vingt-quatre attaques ont été documentées ciblant quinze entreprises—près de la moitié d’entre elles situées à moins de cinq cents kilomètres des frontières de l’Ukraine. Mais 2025 a vu une augmentation dramatique. Dans les trois mois de janvier à mars, il y a eu au moins dix-huit attaques réussies contre onze entreprises de traitement du pétrole, du gaz et pétrochimiques en Russie. Puis, après une pause dans la campagne ukrainienne d’avril à juin pour se conformer à un moratoire négocié par les États-Unis sur les frappes ciblant les raffineries, les dépôts de pétrole et de gaz, les pipelines, les réseaux électriques, les centrales électriques, les installations nucléaires et les barrages hydroélectriques, l’effort renouvelé a vu vingt-sept de ces installations frappées entre juillet et octobre, selon The Insider. La plupart des cibles de 2025 étaient situées à plus de cinq cents kilomètres de la frontière ukrainienne, démontrant la portée croissante des capacités ukrainiennes de frappe à longue distance.

Les méthodes et capacités : drones FP-1 et soutien américain

Les preuves visuelles suggèrent que l’Ukraine déploie largement des drones Firepoint FP-1, qui transportent des ogives allant jusqu’à cent vingt kilogrammes et peuvent atteindre des cibles à mille cinq cents kilomètres, selon le rapport de The Insider. Les analystes estiment que ces drones représentent environ soixante pour cent des frappes à longue distance à l’intérieur de la Russie. Leur principal avantage par rapport aux modèles Lyutyi et autres est leur coût relativement faible (environ cinquante-cinq mille dollars par unité) et leur production évolutive. La précision du ciblage s’est également considérablement améliorée, la plupart des frappes réussies atterrissant sur des unités de distillation atmosphérique-sous vide et des rampes de chargement. Cette amélioration technologique n’est pas fortuite. Selon les rapports médiatiques cités par The Insider et Time Magazine publié le 10 novembre, depuis la mi-2025, la campagne ukrainienne de frappes contre les raffineries a bénéficié du partage de renseignements américains et de la planification d’itinéraires pour les attaques à longue portée, un développement qui a considérablement amélioré à la fois sa précision et sa profondeur. L’Ukraine utilise les renseignements américains pour cibler les installations énergétiques hautement prioritaires en Russie, selon un rapport du Financial Times, ce qui suggère que le président Donald Trump est sérieux dans sa volonté de forcer Poutine à un règlement de paix.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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