Chronique : L’Ukraine repousse l’assaut russe pendant que les partisans sabotent les lignes d’approvisionnement
Auteur: Maxime Marquette
Les 265 combats du 9 novembre sur la ligne de front
Le 9 novembre 2025, les Forces de défense ukrainiennes ont repoussé 265 actions d’assaut russes le long de la ligne de front, marquant une journée d’intensité exceptionnelle dans ce qui est devenu une guerre d’attrition sanglante, selon le rapport opérationnel de l’État-major général des Forces armées d’Ukraine publié le 10 novembre à 8h00 et rapporté par Ukrinform. L’ennemi a effectué une frappe de missile et 35 frappes aériennes utilisant cinq missiles et 104 bombes planantes. De plus, les Russes ont conduit 3 469 bombardements d’artillerie, incluant 91 tirs depuis des systèmes de lancement de roquettes multiples, et ont déployé 2 452 drones kamikazes à travers le front. L’aviation russe a frappé les colonies de Pokrovske et Radisne dans la région de Dnipropetrovsk, ainsi que Rivnopillia, Nove Zaporizhzhia, Dobropillia, Lukianivske et Stepnohirsk dans la région de Zaporizhia, démontrant la portée et l’intensité continues des opérations offensives russes.
Le secteur de Pokrovsk est resté l’épicentre des combats les plus intenses, avec les défenseurs ukrainiens repoussant 97 attaques russes près de Shakhove, Nikanorivka, Bilytske, Zatyshok, Chervonyi Lyman, Rodynske, Novoekonomichne, Myrnohrad, Zelene, Dachenske, Lysivka, Novomykolaivka, Pokrovsk, Kotlyne, Udachne, Molodetske, Filia, Dachne, ainsi que vers Nove Shakhove, Sofiivka, Rivne et Novopavlivka, selon le rapport de l’État-major. Cette concentration d’attaques révèle l’obsession stratégique russe pour capturer Pokrovsk, une ville qui servait autrefois de hub logistique et de transit majeur pour la région orientale du Donbass. De nombreuses unités de défense ukrainiennes sont actuellement stationnées à Pokrovsk elle-même: la Garde nationale, les Forces armées, les Forces d’opérations spéciales, le Renseignement de défense d’Ukraine et d’autres, créant une concentration défensive mais aussi des défis de coordination entre toutes ces forces.
Dans les autres secteurs, la pression russe s’est maintenue avec une intensité variable mais constante. Dans le secteur de Slobozhanshchyna méridionale, 26 engagements de combat se sont produits dans les zones de Vovchansk, Synelnykove, Tykhe, Kamianka et Bolohivka, ainsi que vers Dvorichanske. Dans le secteur d’Oleksandrohrad, les Forces de défense d’Ukraine ont repoussé 27 assauts ennemis près de Yalta, Ivanivka, Zelenyi Hai, Oleksandrohrad, Novoselivka, Sichneve, Orestopil, Stepove, Rybne, Zlahoda, Verbove et vers Andriivka-Klevtsove. Dans le secteur de Huliaipole, 13 engagements de combat se sont produits près de Zelenyi Hai, Vesele, Solodke, Zlahoda et vers Yablukove et Rivnopillia. Les forces de missiles et l’artillerie ukrainiennes ont frappé un regroupement de personnel ennemi et trois autres cibles russes importantes, selon le rapport officiel. Cette intensité maintenue à travers tous les secteurs illustre l’approche russe de pression constante sur l’ensemble du front, cherchant à identifier et exploiter toute faiblesse dans les défenses ukrainiennes.
La bataille pour Pokrovsk atteint son point culminant
La situation autour de Pokrovsk a atteint un niveau critique alors que les forces russes resserrent progressivement leur étau sur cette ville stratégique du Donbass, créant une poche ukrainienne de plus en plus étroite. Le major Andrii Kovalev, porte-parole de l’État-major général ukrainien, a déclaré au média Ukrainska Pravda le 10 novembre que la logistique vers Pokrovsk existe toujours et que les troupes, y compris les soldats blessés, continuent d’être relevées par rotation. Cependant, il a admis que maintenir ces lignes d’approvisionnement devient de plus en plus difficile alors que les forces russes avancent sur trois côtés de la ville, selon le rapport du Kyiv Independent publié le 10 novembre. Le site web ukrainien de surveillance du champ de bataille DeepState indique que les troupes ukrainiennes disposent de moins de 10 kilomètres pour maintenir le flux logistique vers la poche, créant une situation précaire où chaque route d’approvisionnement devient une ligne de vie vitale.
Kovalev a démenti les affirmations selon lesquelles les dernières routes d’approvisionnement restantes seraient toutes sous le contrôle de l’artillerie et des drones russes, ce qui signifierait qu’ils peuvent frapper toute cible en mouvement, selon Ukrainska Pravda. Cependant, cette dénégation révèle implicitement la réalité: ces routes sont effectivement exposées au feu ennemi, rendant chaque convoi d’approvisionnement une mission dangereuse nécessitant une coordination précise et souvent une couverture de drones pour éviter les embuscades et les frappes d’artillerie. La ville elle-même est devenue ce qu’un combattant ukrainien nommé Sazonov a décrit sur Telegram comme « un gâteau à étages de passages, zones sous le feu, nos positions et celles de l’ennemi, » selon Al Jazeera. Il a élaboré en disant que « quelqu’un est stationné au troisième étage, un autre dans une maison voisine et certains au sous-sol, » soulignant l’absence d’une ligne de front claire ou d’une division logique du contrôle entre les forces russes et ukrainiennes dans ce qu
oi est devenu un combat maison par maison.
Les forces russes emploient des drones de reconnaissance et l’imagerie satellitaire pour identifier les faiblesses dans les défenses ukrainiennes, déployant de petites unités de soldats qui font souvent face à de lourdes pertes des frappes de drones ukrainiens. Néanmoins, les troupes survivantes persistent, visant les opérateurs de drones et s’engageant dans des combats rapprochés, pavant la voie pour des contingents plus importants de soldats qui reçoivent ensuite le soutien de l’artillerie russe, des drones et des bombes planantes capables de démolir même les bunkers les plus fortifiés, selon le rapport d’Al Jazeera publié le 10 novembre. Sazonov a exprimé sa confiance que les troupes ukrainiennes n’abandonneront pas Pokrovsk, car Kiev est déterminé à le défendre par tous les moyens disponibles. Il a décrit les champs ouverts au-delà de la ville comme « moins confortables que les sous-sols, » suggérant que malgré les horreurs du combat urbain, les positions fortifiées dans la ville offrent encore plus d’avantages défensifs que le retrait vers un terrain ouvert où les forces ukrainiennes seraient exposées à l’artillerie et aux bombes planantes russes sans protection. La Russie affirme avoir capturé plus de 60 bâtiments à Pokrovsk et Myrnohrad au cours du mois dernier, selon Radio Free Europe/Radio Liberty, bien que ces chiffres soient impossibles à vérifier indépendamment.
La vague de sabotage ferroviaire de la Légion Liberté de Russie
Dans la première semaine de novembre 2025, le mouvement de résistance russe Légion Liberté de Russie a mené une série d’opérations de sabotage spectaculaires à travers le territoire russe, détruisant les systèmes de contrôle et d’alimentation électrique de dizaines de locomotives utilisées pour transporter du matériel militaire vers le front ukrainien, selon la confirmation officielle de la Direction principale du renseignement militaire ukrainien publiée le 5 novembre et rapportée par UNN, Interfax-Ukraine et Pravda.com.ua. Les cibles principales des attaques étaient des locomotives que Moscou utilise pour fournir armes, munitions et équipement durant les hostilités contre l’Ukraine. Les cocktails Molotov des partisans ont carbonisé les systèmes de contrôle et d’alimentation de dizaines de véhicules qui assuraient le transport de cargaison militaire, selon la déclaration officielle de la Direction du renseignement.
Cette déclaration publique de la Direction du renseignement militaire ukrainien confirmant l’opération implique une coordination étroite entre les services de renseignement ukrainiens et le mouvement de résistance russe, suggérant que Kiev pourrait fournir guidage, renseignement de ciblage et peut-être même soutien logistique à ces groupes opérant profondément en territoire ennemi. La Direction du renseignement a souligné que les frappes ont significativement ralenti le mouvement des ressources ennemies et affecté la stabilité de l’approvisionnement des unités de l’armée russe au front. Les membres du mouvement ont été actifs depuis le début de l’invasion à grande échelle le 24 février 2022 et constituent actuellement l’un des plus grands et plus efficaces mouvements de résistance opérant sur le territoire de la Fédération de Russie, selon la même déclaration.
La Légion Liberté de Russie elle-même a publié une déclaration fière sur Telegram confirmant l’opération de sabotage et transmettant un message clair à Poutine: de nombreux Russes s’opposent à sa guerre illégale et sont prêts à agir contre elle au risque de leur propre vie, selon le Kyiv Post du 6 novembre. L’utilisation de cocktails Molotov—des armes improvisées simples mais efficaces—pour ces attaques révèle deux réalités importantes. Premièrement, les membres du mouvement ont réussi à s’approcher suffisamment près des trains pour les enflammer, ce qui signifie soit que des membres du groupe travaillent sur les chemins de fer russes, soit que les trains sur lesquels le Kremlin dépend pour maintenir sa machine de guerre sont laissés si exposés que des personnes non autorisées peuvent s’y infiltrer. Deuxièmement, ces sabotages ne nécessitent pas d’armement sophistiqué ou de formation militaire avancée, rendant cette tactique facilement reproductible par d’autres cellules de résistance à travers la Russie, multipliant potentiellement l’impact de ces opérations.
Les opérations de sabotage du mouvement Atesh en Crimée
Le 9 novembre 2025, le mouvement partisan Atesh a confirmé avoir mené une opération de sabotage sur les voies ferrées près de Simferopol occupée, arrêtant temporairement le trafic ferroviaire et perturbant l’approvisionnement en munitions, carburant et équipement vers les forces d’occupation russes dans les directions de Kherson et Zaporizhia, selon le canal Telegram du groupe rapporté par RBC-Ukraine, United24 Media et Euromaidan Press le 9 novembre. Les agents d’Atesh ont déclaré avoir « mené une opération de sabotage réussie sur les voies ferrées dans la zone de Simferopol, frappant une artère logistique clé des forces d’occupation russes. » Le mouvement a souligné que « suite à l’opération, le trafic ferroviaire a été suspendu, perturbant directement l’approvisionnement en munitions, carburant et équipement » vers les troupes russes combattant dans le sud de l’Ukraine.
Cette opération ciblait spécifiquement une section ferroviaire stratégique que la Russie utilise pour transporter équipement, carburant et personnel depuis la Crimée vers les lignes de front actives à Kherson et Zaporizhia, créant un goulot d’étranglement logistique majeur. Atesh a déclaré dans sa déclaration Telegram que « le mouvement Atesh continue de détruire systématiquement l’infrastructure de transport ennemie. Même profondément à l’arrière en Crimée, l’armée russe ne peut pas se sentir en sécurité. » Cette affirmation souligne la capacité du mouvement à opérer même dans des zones que la Russie contrôle depuis 2014, démontrant que onze années d’occupation n’ont pas réussi à éliminer la résistance ukrainienne et tatare dans la péninsule. Le Kyiv Independent n’a pas pu vérifier indépendamment ces affirmations, mais le schéma répété d’opérations similaires revendiquées par Atesh au cours des derniers mois prête crédibilité à cette dernière déclaration.
Cette opération du 9 novembre s’inscrit dans une campagne systématique de sabotage ferroviaire menée par Atesh à travers la Crimée et les régions russes frontalières. Le 26 octobre, Atesh avait affirmé avoir désactivé de l’équipement de relais près d’Armiansk en Crimée, perturbant le mouvement des trains utilisés pour approvisionner l’armée d’occupation russe, selon Intent.press. Le 12 octobre, le groupe avait rapporté un sabotage contre l’infrastructure ferroviaire dans la région russe de Rostov, selon le Kyiv Independent. Ces incidents, rapportés par des médias reconnus avec attribution au groupe, suivent un schéma cohérent démontrant la capacité et la volonté d’Atesh de frapper de manière répétée l’infrastructure logistique russe malgré les mesures de sécurité renforcées. Les autorités ukrainiennes ont précédemment déclaré que la Russie dépend du rail comme « élément principal de la logistique » pour approvisionner ses forces, faisant de ces sabotages ferroviaires une stratégie de haute valeur pour perturber la capacité militaire russe.
Les pertes russes continuent de s’accumuler
Les pertes de combat russes depuis le 24 février 2022 jusqu’au matin du 10 novembre 2025 sont estimées à approximativement 1 152 160 militaires, soit une augmentation de 1 090 soldats en seulement 24 heures, selon l’État-major général des Forces armées d’Ukraine rapporté par RBC-Ukraine. Cette hémorragie constante de personnel—plus de mille soldats perdus quotidiennement en novembre 2025—illustre l’intensité brutale du conflit et le coût humain staggerant que la Russie paie pour ses gains territoriaux limités. Les pertes matérielles russes totales incluent désormais 11 342 chars (plus 7 en 24 heures), 23 552 véhicules de combat blindés porteurs de troupes (plus 7), 34 349 systèmes d’artillerie (plus 9), 1 538 systèmes de lance-roquettes multiples, 1 239 systèmes antiaériens, 428 avions, 347 hélicoptères, 79 425 drones de niveau opérationnel-tactique (plus 57), 3 926 missiles de croisière, 28 navires de guerre et bateaux, 1 sous-marin, 66 957 véhicules et camions-citernes (plus 77) et 3 993 équipements spéciaux.
Le soir du 9 novembre, 248 affrontements de combat avaient été enregistrés sur le front durant la journée, avec le plus grand nombre de batailles à nouveau dans la direction de Pokrovsk, selon RBC-Ukraine. Cette concentration d’efforts russes sur Pokrovsk reflète la détermination de Moscou à capturer cette ville stratégique avant que les pires conditions météorologiques hivernales ne s’installent, potentiellement gelant les lignes de front dans leurs positions actuelles pendant des mois. Danylo Borysenko, chef du renseignement pour la division de missiles antiaériens et d’artillerie de la brigade Rubizh, a parlé de la situation difficile à Pokrovsk, confirmant que bien que la défense ukrainienne soit renforcée par de multiples unités, la coordination entre toutes ces forces crée ses propres défis opérationnels.
L’Institut pour l’étude de la guerre a noté dans son rapport du 5 novembre que les troupes russes près de Sumy subissent des pertes dues à la désertion et au manque de formation, selon RBC-Ukraine. Les forces russes ont continué leurs opérations offensives dans le nord de la région de Sumy mais n’ont pas avancé, suggérant que même avec une supériorité numérique et matérielle, les forces russes font face à des problèmes de moral, de discipline et de capacité opérationnelle qui limitent leur efficacité sur le champ de bataille. Ces défis internes à l’armée russe, combinés aux pertes constantes de personnel et d’équipement et aux perturbations logistiques causées par les opérations partisanes, créent une situation où la Russie doit combattre non seulement l’armée ukrainienne mais aussi sa propre dégradation organisationnelle interne.
La bataille pour Kursk continue dans l’impasse
Dans les secteurs de Slobozhanshchyna septentrionale et de Kursk, les défenseurs ukrainiens ont repoussé quatre attaques le 9 novembre, selon le rapport opérationnel de l’État-major général. Les Russes ont effectué cinq frappes aériennes, larguant 13 bombes planantes et ont conduit 159 bombardements d’artillerie, incluant six depuis des systèmes de lance-roquettes multiples. Cette activité militaire maintenue dans la région de Kursk démontre que malgré les affirmations répétées de la Russie selon lesquelles elle avait complètement repris la région, les forces ukrainiennes maintiennent toujours une présence sur le territoire russe près de dix-sept mois après le début de leur incursion audacieuse en août 2024, selon l’analyse du Kyiv Independent et les déclarations antérieures du commandant en chef ukrainien Oleksandr Syrsky.
Fin octobre 2025, le porte-parole ukrainien du groupement de troupes de Kursk, Oleksandr Nevidomyi, a affirmé que l’Ukraine maintenait toujours le contrôle sur certaines positions à l’intérieur du territoire ruse, selon le rapport d’Euromaidan Press du 9 novembre. L’Institut pour l’étude de la guerre a rapporté que les forces russes avaient attaqué dans des zones non spécifiées de l’oblast les 2 et 3 novembre, démontrant que la situation reste fluide et contestée. Le 22 juin 2025, Syrsky avait déclaré que malgré l’insistance répétée de la Russie selon laquelle toute la région avait été reconquise, les forces ukrainiennes défendaient encore une petite zone d’environ 90 kilomètres carrés à Kursk avec environ 10 000 soldats russes tentant de les repousser, selon l’article Wikipedia sur la campagne de Kursk mis à jour régulièrement. Cette présence ukrainienne persistante sur le sol russe sert de base arrière pour les opérations spéciales et crée une pression psychologique constante sur le régime de Poutine, forçant Moscou à maintenir des forces significatives pour défendre son propre territoire plutôt que de les concentrer entièrement sur l’offensive en Ukraine.
Contexte historique et antécédents
L’évolution de la guerre de résistance partisane depuis 2022
Les mouvements partisans en territoire occupé et en Russie elle-même ont évolué considérablement depuis le début de l’invasion à grande échelle en février 2022, passant d’actions spontanées et isolées à des campagnes coordonnées de sabotage stratégique. Selon l’article Wikipedia sur la résistance ukrainienne dans les territoires occupés mis à jour en juin 2022, un mouvement partisan souterrain russe contre le régime de Vladimir Poutine a commencé à apparaître depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Ces mouvements de résistance pro-démocratiques et pro-ukrainiens agissent contre le gouvernement autoritaire de Vladimir Poutine en Russie ainsi que contre les partisans civils de ces autorités et les forces armées, dans le but d’arrêter la guerre. Les premières attaques étaient souvent désordonnées et manquaient de coordination centralisée, mais au fil du temps, des groupes organisés comme Atesh et la Légion Liberté de Russie ont émergé avec des structures de commandement, des objectifs stratégiques clairs et un soutien apparent des services de renseignement ukrainiens.
Le mouvement Atesh a été créé par des Ukrainiens et des Tatars de Crimée en septembre 2022 en réponse à l’invasion militaire russe de l’Ukraine, selon l’article Wikipedia sur Atesh mis à jour en novembre 2022. Le nom « Atesh » signifie « Feu » en tatar de Crimée, symbolisant l’intention du mouvement d’embraser la résistance contre l’occupation russe. Depuis sa création, Atesh a revendiqué la responsabilité de dizaines d’opérations de sabotage, d’attentats contre des collaborateurs russes et de collecte de renseignements sur les installations militaires russes. Le 17 juillet 2023, The Guardian a interviewé Mustafa Dzhemilev à Kiev à propos d’Atesh. Il a rapporté qu’Atesh maintient une classe en ligne pour les conscrits russes pour mener des actes de sabotage, affirmant que 4 000 soldats russes se sont inscrits. Il a également affirmé que plus de 1 000 Tatars seraient prêts à prendre les armes contre les forces russes en Crimée s’ils recevaient simplement les armes nécessaires, révélant l’étendue potentielle du mécontentement et de l’opposition à l’occupation russe parmi les populations autochtones de la péninsule.
La Légion Liberté de Russie, formée en mars 2022 par des citoyens russes opposés à la guerre de Poutine en Ukraine, représente un phénomène encore plus remarquable: des Russes ethniques prenant les armes non seulement contre leur propre gouvernement mais activement collaborant avec un État étranger (l’Ukraine) pour saboter l’effort de guerre de leur pays natal. Cette transgression de la loyauté nationale traditionnelle reflète une opposition idéologique profonde à la nature autocratique du régime de Poutine et à l’injustice fondamentale de sa guerre d’agression. Depuis sa création, le mouvement a engagé de nombreuses opérations sur des installations stratégiques russes, ciblant principalement l’infrastructure logistique et de transport qui permet à Moscou de projeter sa puissance militaire vers l’Ukraine. L’attaque de novembre 2025 sur les locomotives représente l’une des opérations les plus importantes et les plus réussies du groupe à ce jour, démontr ant une escalade dans l’échelle et l’ambition de leurs activités.
Les précédents de sabotage ferroviaire par les partisans
Les chemins de fer sont devenus une cible privilégiée pour les mouvements partisans ukrainiens et russes anti-guerre en raison de leur importance critique pour la logistique militaire russe. Le 5 juillet 2024, des agents d’Atesh avaient réussi à mener une opération sur le chemin de fer transsibérien près de Yekaterinburg, résultant en la destruction de la voie ferrée le long de laquelle des munitions nord-coréennes étaient transportées, selon l’article Wikipedia sur Atesh. Le 30 juillet 2024, le groupe partisan Atesh avait saboté une connexion ferroviaire clé entre Rostov-sur-le-Don en Russie et la ville ukrainienne occupée de Mariupol utilisée par l’armée russe, selon le Kyiv Independent. Un opératif d’Atesh avait brûlé une armoire de relais près de la ville russe de Shakhty, publiant des images présumées du sabotage. Cette ligne ferroviaire avait été identifiée comme l’une des principales voies de la région, connectant la Russie à l’oblast ukrainien de Donetsk et activement utilisée pour transporter équipement militaire et personnel vers le front.
Le 18 novembre 2024, les partisans ukrainiens avaient sabotagé une autre ligne ferroviaire près de Kalchyk, une colonie au nord de Mariupol dans la partie occupée par la Russie de l’oblast de Donetsk. L’attaque avait mené à la collision de deux locomotives et endommagé une section des lignes aériennes, selon l’article Wikipedia sur la résistance ukrainienne. Le 26 novembre 2024, des partisans appartenant au mouvement Atesh avaient sabotagé une autre ligne ferroviaire en détruisant une armoire de relais près de Novooleksiivka, une ville sur la frontière administrative entre l’oblast de Kherson et la République autonome de Crimée. Ces opérations répétées suivent un schéma cohérent: identifier les sections critiques de l’infrastructure ferroviaire, frapper les armoires de relais ou autres équipements de contrôle qui sont relativement vulnérables mais dont la destruction paralyse des sections entières de voie, puis se retirer avant que les forces de sécurité russes ne puissent réagir.
Le 21 septembre 2025, Atesh avait mené une opération de sabotage dans la ville russe de Smolensk, ciblant une ligne ferroviaire menant à une grande usine aéronautique impliquée dans la production de missiles et de drones, selon l’article Wikipedia. Le 12 octobre 2025, Atesh avait affirmé avoir détruit une armoire de contrôle du trafic sur un chemin de fer près de la ville de Novotcherkassk dans l’oblast de Rostov, perturbant les lignes d’approvisionnement russes et créant « une réaction en chaîne de retards » dans le transport vers les lignes de front méridionales, selon le Kyiv Independent. Cette escalade progressive—des sabotages isolés en 2022-2023 aux campagnes coordonnées de 2024-2025—démontre l’apprentissage organisationnel des mouvements partisans, leur capacité croissante à identifier et frapper des cibles de haute valeur et probablement un soutien accru de la part des services de renseignement ukrainiens qui fournissent guidage stratégique et renseignement de ciblage à ces opérations clandestines.
Les batailles prolongées pour Pokrovsk et autres villes clés
Pokrovsk a fait face à un siège implacable pendant près de deux ans, transformant progressivement cette ville autrefois prospère de 60 000 habitants en un paysage lunaire de ruines et de décombres, selon le rapport d’Al Jazeera du 10 novembre. Dans les dernières semaines, cependant, un afflux significatif de troupes russes a assailli la zone continuellement, prenant des rues largement laissées dans un état de dévastation avec de nombreuses structures réduites en gravats. Les forces russes emploient des drones de reconnaissance et l’imagerie satellitaire pour identifier les faiblesses dans les défenses ukrainiennes, déployant de petites unités de soldats qui font souvent face à de lourdes pertes des frappes de drones ukrainiens mais dont les survivants persistent, visant les opérateurs de drones et s’engageant dans des combats rapprochés, pavant la voie pour des contingents plus importants de soldats soutenus par l’artillerie, les drones et les bombes planantes capables de démolir même les bunkers les plus fortifiés.
La détermination russe à capturer Pokrovsk reflète son importance stratégique comme hub logistique pour les opérations militaires ukrainiennes dans le Donbass. La perte de Pokrovsk compliquerait significativement la capacité ukrainienne à approvisionner et soutenir les forces le long du front oriental, forçant potentiellement un retrait vers des positions défensives plus à l’ouest. Cependant, des analystes militaires ukrainiens doutent que la Russie serait capable d’avancer rapidement vers les villes voisines de Slovyansk ou Kramatorsk même si Pokrovsk tombait. Un analyste cité dans le reportage de Radio Free Europe/Radio Liberty a déclaré: « Aucune ‘porte’ ou ‘route’ vers Slovyansk ou Kramatorsk n’est ouverte. C’est du non-sens propagé par la propagande russe. » Cette évaluation suggère que même une victoire russe à Pokrovsk, bien que significative, ne mènerait pas automatiquement à un effondrement de la défense ukrainienne dans la région mais plutôt à un repositionnement vers de nouvelles lignes défensives préparées.
Quels que soient les mouvements sur le terrain, la Russie pourrait tenter de s’emparer de Pokrovsk maintenant pour retrancher ses unités avant que les pires conditions météorologiques hivernales ne s’installent, selon Radio Free Europe/Radio Liberty. Cette course contre la météo crée une urgence opérationnelle pour les deux camps: la Russie veut capturer des gains territoriaux avant que la boue et la neige ne rendent les opérations offensives extrêmement difficiles, tandis que l’Ukraine veut tenir suffisamment longtemps pour que l’hiver gèle les lignes actuelles, donnant aux défenseurs le temps de se regrouper, se réapprovisionner et préparer les contre-offensives du printemps. Cette dynamique temporelle transforme la bataille pour Pokrovsk en une course d’attrition où chaque jour gagné ou perdu pourrait déterminer les positions stratégiques pour les mois à venir.
Informations non confirmées et hypothèses d'enquête
L’ampleur réelle du réseau de résistance en Russie
Selon des sources anonymes au sein de la communauté d’analyse du renseignement citées de manière informelle sur des forums spécialisés, le nombre réel de partisans actifs opérant en Russie et dans les territoires occupés pourrait être significativement plus élevé que ce que les mouvements reconnaissent publiquement. Les enquêteurs explorent la possibilité que pour chaque partisan activement engagé dans des opérations de sabotage, il pourrait y avoir des dizaines de sympathisants fournissant du renseignement, un abri sûr, des fournitures ou d’autres formes de soutien, créant un réseau de résistance beaucoup plus vaste et diffus que ce qui est visible à travers les opérations publiquement revendiquées. Cette structure en réseau—avec un petit noyau d’opératifs actifs soutenus par un cercle beaucoup plus large de sympathisants—est caractéristique des mouvements de résistance réussis à travers l’histoire, des maquis français pendant la Seconde Guerre mondiale aux moudjahidines afghans durant l’occupation soviétique.
Des analystes spéculent sans confirmation officielle que plusieurs autres mouvements de résistance pourraient opérer en secret sans jamais revendiquer publiquement leurs actions, préférant rester complètement dans l’ombre pour maximiser leur sécurité opérationnelle. Contrairement à Atesh et la Légion Liberté de Russie qui publient des vidéos et des communiqués sur Telegram pour des raisons de guerre psychologique et de recrutement, ces groupes hypothétiques choisiraient une approche de discrétion totale, menant des sabotages qui apparaissent comme des accidents ou des défaillances techniques plutôt que des attaques délibérées. Cette stratégie de « sabotage invisible » rendrait extrêmement difficile pour les services de sécurité russes de distinguer les incidents légitimes des attaques partisanes, créant une paranoïa généralisée et forçant une sur-réaction sécuritaire qui elle-même pourrait aliéner davantage la population.
Les enquêteurs explorent également l’hypothèse que le soutien occidental aux mouvements de résistance pourrait être beaucoup plus substantiel et sophistiqué que ce qui est publiquement reconnu, incluant potentiellement des formations sur les techniques de sabotage, des équipements de communication sécurisés, des fonds pour soutenir les opérations et même des informations de renseignement sur les cibles de haute valeur dérivées d’imagerie satellitaire et d’interceptions de signaux. Cependant, aucun gouvernement occidental n’a confirmé publiquement fournir de tel soutien, et la nature même de telles opérations—si elles existent—nécessiterait le plus haut niveau de classification pour éviter de fournir à la Russie des preuves d’intervention occidentale directe qui pourraient être utilisées pour justifier l’escalade. Ce qui est certain, c’est que la sophistication croissante des opérations partisanes—ciblant précisément des points de vulnérabilité logistique critiques—suggère un niveau de planification stratégique et de renseignement qui dépasse ce que des groupes purement spontanés et autofinancés pourraient probablement accomplir de manière cohérente.
L’impact réel sur la logistique militaire russe
Selon des sources anonymes au sein de la communauté d’analyse militaire citées de manière informelle, l’impact cumulatif des sabotages ferroviaires sur la capacité logistique russe pourrait être beaucoup plus significatif que ce que Moscou admet publiquement. Les enquêteurs explorent la possibilité que chaque locomotive détruite, chaque section de voie endommagée et chaque retard causé par des mesures de sécurité accrues crée des effets en cascade à travers l’ensemble du système logistique russe. Si un train transportant des munitions est retardé de plusieurs jours en raison d’un sabotage, les unités d’artillerie qu’il devait approvisionner pourraient être forcées de rationner leurs tirs, réduisant l’intensité de leurs bombardements et donnant aux forces ukrainiennes un répit critique pour se repositionner ou renforcer leurs défenses.
Des analystes logistiques spéculent sans confirmation que la Russie pourrait être contrainte de réallouer des ressources militaires significatives—troupes, véhicules blindés, hélicoptères de patrouille—pour protéger son infrastructure ferroviaire critique, détournant ces ressources des opérations offensives au front. Si la Russie doit stationner des gardes à chaque pont ferroviaire important, à chaque junction critique et à chaque armoire de relais vulnérable sur des milliers de kilomètres de voies à travers son territoire occidental, le nombre de personnel nécessaire pourrait atteindre des dizaines de milliers de soldats qui ne combattent pas en Ukraine. Cette dilution de la force de combat disponible pour l’offensive pourrait progressivement éroder la capacité russe à maintenir la pression sur plusieurs fronts simultanément, créant une attrition stratégique qui ne se manifeste pas dans les statistiques de pertes de combat quotidiennes mais dans la dégradation lente de la capacité opérationnelle globale.
Les observateurs explorent également l’hypothèse que les sabotages ferroviaires pourraient forcer la Russie à dépendre davantage du transport routier, qui est beaucoup moins efficace, plus coûteux et plus vulnérable aux attaques de drones et embuscades que le transport ferroviaire. Un train peut transporter l’équivalent de dizaines de camions en une seule fois, et si la Russie perd cette capacité sur certaines routes critiques, elle devra compenser avec des centaines de camions supplémentaires, consommant plus de carburant, nécessitant plus de conducteurs et créant plus de cibles vulnérables pour les frappes ukrainiennes. Toutefois, ces calculs restent largement spéculatifs en l’absence de données concrètes sur les flux logistiques russes réels et l’impact mesurable des sabotages sur la livraison de matériel au front.
La réaction sécuritaire russe et ses implications
Selon des sources anonymes proches des milieux de sécurité citées de manière informelle, le FSB et d’autres services de sécurité russes auraient considérablement intensifié leurs opérations de contre-insurrection suite à la vague de sabotages de novembre 2025. Les enquêteurs explorent la possibilité que des arrestations massives et des interrogatoires de suspects présumés aient lieu à travers les régions où les sabotages se sont produits, créant un climat de peur et de méfiance mais potentiellement aussi de ressentiment contre les autorités. Ces mesures pourraient inclure une surveillance accrue des employés ferroviaires, des points de contrôle sur les routes menant aux installations ferroviaires critiques et des patrouilles de sécurité renforcées le long des voies principales, bien qu’aucune confirmation officielle de telles mesures n’ait été publiée par les autorités russes qui préfèrent généralement minimiser publiquement l’ampleur des menaces de sécurité intérieures.
Des analystes spéculent sans confirmation que le régime de Poutine pourrait faire face à un dilemme de sécurité croissant: une répression plus dure pourrait temporairement réduire les sabotages mais au coût d’aliéner davantage de citoyens ordinaires et de créer de nouveaux recrues pour les mouvements de résistance. Chaque arrestation arbitraire, chaque interrogatoire brutal et chaque famille traumatisée par les tactiques de sécurité lourdes crée des griefs personnels qui peuvent se transformer en opposition active. Paradoxalement, le succès même de la répression pourrait donc semer les graines d’une résistance future encore plus déterminée et radicalisée. Cette dynamique—où la sécurité excessive crée l’insécurité qu’elle prétend prévenir—est un piège classique pour les régimes autoritaires confrontés à une insurrection interne.
Les observateurs explorent également l’hypothèse que les services de sécurité russes pourraient être confrontés à des problèmes d’infiltration au sein de leurs propres rangs, avec des membres sympathiques aux mouvements de résistance fournissant des avertissements sur les raids planifiés ou même du renseignement sur les installations militaires vulnérables. Si des éléments de la police, du FSB ou même de l’armée russe sympathisent secrètement avec l’opposition à la guerre, la capacité du régime à maintenir un contrôle efficace devient profondément compromise. Cependant, ces scénarios restent hautement spéculatifs en l’absence de preuves concrètes, et les services de sécurité russes ont démontré une capacité historique impressionnante à maintenir la discipline interne et à écraser la dissidence à travers une combinaison de surveillance, d’infiltration et de répression brutale.
Analyse contextuelle
La guerre à deux fronts qui épuise la Russie
La combinaison d’une guerre conventionnelle intensive sur le front ukrainien et d’une campagne de sabotage croissante derrière ses propres lignes crée pour la Russie une situation stratégique de plus en plus insoutenable qui érode progressivement sa capacité à maintenir des opérations offensives prolongées. Sur le front, la Russie doit maintenir une pression constante à travers de multiples secteurs—Pokrovsk, Kursk, Kherson, Zaporizhia—nécessitant des centaines de milliers de soldats, des milliers de véhicules blindés et des quantités massives de munitions d’artillerie. Selon les chiffres ukrainiens, la Russie perd plus de mille soldats par jour et des dizaines de véhicules blindés, créant un besoin constant de remplacements qui doit être satisfait par la mobilisation, l’entraînement et le déploiement de nouvelles unités. Cette hémorragie constante de personnel et d’équipement crée une pression énorme sur le système logistique russe qui doit non seulement approvisionner les unités de combat mais aussi remplacer les pertes à un rythme soutenu.
Simultanément, les sabotages partisans sur le territoire russe forcent une réallocation de ressources vers la défense intérieure et la sécurité des lignes de communication. Chaque locomotive détruite doit être remplacée. Chaque section de voie endommagée doit être réparée. Chaque installation critique doit être gardée. Ces exigences de sécurité intérieure détournent des ressources—personnel militaire, équipement de surveillance, véhicules de patrouille—qui pourraient autrement être déployées sur le front ukrainien. Cette dilution de la force de combat disponible crée une spirale descendante: moins de ressources au front signifient des gains plus lents et plus coûteux, ce qui prolonge la guerre, ce qui donne plus de temps aux partisans pour développer leurs capacités et étendre leurs opérations, ce qui nécessite encore plus de ressources pour la sécurité intérieure, détournant encore plus de moyens du front dans un cycle qui s’auto-renforce progressivement.
L’aspect le plus insidieux de cette guerre à deux fronts est peut-être son impact psychologique sur la population russe et même sur les forces armées. Les soldats russes combattant en Ukraine savent maintenant que leurs lignes d’approvisionnement sont vulnérables, que les munitions qu’ils attendent pourraient ne jamais arriver parce qu’un train a été sabotagé quelque part en Russie. Les citoyens russes dans les régions frontalières découvrent que leur propre territoire n’est pas sûr, que des Russes s’opposent à la guerre au point de commettre des actes de sabotage contre leur propre pays. Cette érosion de l’illusion de sécurité et d’unité nationale crée des fissures dans la narrative du Kremlin selon laquelle la Russie mène une guerre défensive nécessaire contre l’agression occidentale. Quand vos propres citoyens brûlent vos trains, cette narrative devient beaucoup plus difficile à maintenir de manière crédible.
Les nouvelles doctrines de la guerre hybride moderne
Le conflit ukraino-russe de 2022-2025 redéfinit fondamentalement la doctrine de guerre moderne en démontrant comment la combinaison d’opérations conventionnelles, de guerre asymétrique et de résistance partisane peut créer des synergies stratégiques qui multiplient l’efficacité de chaque composante. Traditionnellement, les guerres étaient conçues comme ayant des lignes de front claires: les armées s’affrontaient sur des champs de bataille définis tandis que l’arrière de chaque belligérant restait relativement sûr et sécurisé. Cette distinction entre front et arrière permettait aux nations de concentrer leurs ressources militaires sur la zone de combat tout en maintenant la production industrielle, l’agriculture et la société civile fonctionnant normalement dans les zones protégées. Le conflit actuel démolit complètement cette dichotomie: l’arrière russe est devenu lui-même un champ de bataille où des partisans mènent une guerre de l’ombre contre l’infrastructure logistique qui alimente la machine de guerre.
Cette hybridation des formes de guerre crée des défis opérationnels et stratégiques sans précédent pour la Russie. Une armée conventionnelle est conçue et entraînée pour combattre d’autres armées conventionnelles sur des champs de bataille identifiables. Elle n’est pas conçue pour sécuriser simultanément des milliers de kilomètres de chemins de fer contre des saboteurs invisibles opérant parmi la population civile. Les compétences, l’équipement et l’organisation nécessaires pour ces deux types de missions sont fondamentalement différents. Les soldats entraînés pour les combats d’infanterie mécanisée ne sont pas nécessairement efficaces pour les opérations de contre-insurrection nécessitant renseignement humain, surveillance subtile et travail policier patient. Cette inadéquation entre les capacités disponibles et les missions requises crée des inefficacités systémiques qui réduisent l’efficacité globale de l’effort de guerre russe.
Pour l’Ukraine et ses alliés occidentaux, cette évolution doctrinale offre des leçons critiques pour les conflits futurs contre des adversaires conventionnellement supérieurs. La stratégie ukrainienne démontre qu’une nation plus petite et plus faible peut néanmoins créer des conditions stratégiques défavorables pour un envahisseur plus fort en refusant de s’engager uniquement sur les termes de l’adversaire. Plutôt que de chercher à égaler la Russie char pour char et soldat pour soldat—une bataille que l’Ukraine perdrait inévitablement par simple attrition mathématique—Kiev combine défense conventionnelle compétente avec guerre asymétrique, frappes de précision sur l’infrastructure, guerre de l’information et soutien aux mouvements de résistance en territoire ennemi. Cette approche multi-domaines transforme les forces russes en cibles vulnérables non seulement au front mais à travers l’ensemble de la profondeur stratégique, créant une situation où la Russie doit défendre partout simultanément, ce qui signifie qu’elle ne peut se concentrer nulle part avec une force décisive.
La dimension éthique de la résistance armée
Les opérations de sabotage menées par les mouvements de résistance russes comme la Légion Liberté de Russie soulèvent des questions éthiques et morales complexes sur la nature de la loyauté nationale, la responsabilité collective et les limites morales de la résistance armée. Dans la conception traditionnelle de la loyauté nationale, les citoyens sont censés soutenir leur pays en temps de guerre indépendamment de leurs désaccords politiques internes avec le gouvernement. Cette attente de solidarité nationale face à une menace extérieure est profondément ancrée dans la plupart des cultures et constitue le fondement de la cohésion sociale en temps de crise. Les membres de la Légion Liberté de Russie rejettent explicitement cette attente, choisissant plutôt de saboter activement l’effort de guerre de leur propre pays parce qu’ils considèrent cette guerre comme fondamentalement injuste et criminelle.
Cette position morale—que l’opposition à une guerre injuste justifie le sabotage actif de son propre pays même en collaboration avec l’ennemi—trouve des précédents historiques dans les mouvements de résistance contre les régimes fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Les résistants allemands qui ont tenté d’assassiner Hitler, les Italiens qui ont combattu aux côtés des Alliés contre Mussolini, les Français qui ont sabotagé les installations militaires de Vichy—tous ont trahi leur pays au sens technique du terme, mais l’histoire les a largement vindiqués parce qu’ils s’opposaient à des régimes manifestement mauvais. La question devient donc: le régime de Poutine et sa guerre en Ukraine sont-ils suffisamment analogues aux fascismes du 20e siècle pour justifier moralement la trahison technique de citoyens russes opposés? Les membres de la Légion Liberté de Russie répondent clairement oui, arguant qu’ils ne trahissent pas la Russie mais tentent de la sauver d’un tyran qui la déshonore.
Cependant, cette justification morale ne résout pas tous les dilemmes éthiques. Les sabotages ferroviaires, bien que ciblant l’infrastructure militaire, créent inévitablement des perturbations qui affectent également les civils russes dépendant du transport ferroviaire pour le commerce, les voyages et l’approvisionnement en biens essentiels. De plus, les opérations de sabotage, si elles incluent des incendies criminels de locomotives, créent des risques pour les travailleurs ferroviaires civils qui pourraient être blessés ou même perdre la vie dans ces attaques. Ces conséquences collatérales sur des civils innocents—qui n’ont souvent aucun contrôle sur les politiques de leur gouvernement autoritaire—créent une zone grise morale où la distinction entre cibles légitimes et victimes innocentes devient floue. La guerre de résistance, même contre un régime injuste, impose toujours un coût moral à ceux qui la mènent, forçant des choix difficiles entre l’efficacité stratégique et la minimisation des souffrances civiles.
Éditorial: La résistance comme dernière arme des désespérés
Le courage invisible des saboteurs anonymes
Parlons franchement de ces hommes et femmes russes dont nous ne connaîtrons probablement jamais les noms, dont les visages resteront à jamais cachés derrière des pseudonymes sur Telegram, mais dont les actions pourraient finalement changer le cours de cette guerre. Chaque nuit, quelque part en Russie, un membre de la Légion Liberté de Russie ou d’Atesh se glisse vers une locomotive garée ou une armoire de relais ferroviaire, portant un cocktail Molotov improvisé dans un sac à dos ordinaire. Son cœur bat probablement à tout rompre. Ses mains tremblent peut-être légèrement alors qu’il allume la mèche. Il sait que s’il est capturé, il ne bénéficiera d’aucun procès équitable, d’aucune clémence. Le FSB le torturera pour révéler ses contacts, puis il disparaîtra dans une prison russe où il pourrira pendant des décennies ou mourra anonymement. Sa famille pourrait ne jamais savoir ce qui lui est arrivé. Pourtant, il agit quand même. Il lance le cocktail Molotov. Il regarde les flammes consumer les systèmes de contrôle. Puis il se fond dans l’obscurité, un fantôme invisible qui vient de frapper un coup minuscule mais réel contre une machine de guerre massive.
Multipliez cette scène par des dizaines—peut-être des centaines—d’opérations similaires à travers la Russie et les territoires occupés au cours des derniers mois et vous commencez à comprendre la remarquable réalité de ce qui se déroule. Des citoyens ordinaires, travaillant probablement des emplois ordinaires pendant la journée, vivant des vies ordinaires en apparence, se transforment la nuit en saboteurs déterminés risquant absolument tout pour ralentir une guerre qu’ils considèrent comme criminelle. Ils ne reçoivent pas de salaires. Ils ne recevront probablement jamais de médailles ou de reconnaissance publique. S’ils réussissent à survivre à cette guerre sans être capturés, ils retourneront simplement à leurs vies ordinaires portant le secret de leurs actions pour toujours. Et si l’Ukraine gagne finalement, ce sera en partie grâce à ces héros invisibles qui ont brûlé des trains dans l’obscurité russe—des héros dont la contribution ne sera peut-être jamais pleinement reconnue parce que reconnaître publiquement leurs actions les exposerait à des représailles même après la fin de la guerre.
Imaginez porter ce fardeau. Imaginez vivre chaque jour avec la connaissance que vous avez trahi votre pays au sens technique—même si vous l’avez fait pour des raisons morales que vous considérez comme impératives. Imaginez croiser des voisins, des collègues, peut-être même des membres de votre famille qui soutiennent la guerre, qui croient à la propagande du Kremlin, et vous devez sourire poliment et hocher la tête pendant qu’ils parlent de « l’opération militaire spéciale » nécessaire pour protéger la Russie des nazis ukrainiens. Vous ne pouvez partager votre véritable conviction avec personne. Vous êtes seul avec votre secret, seul avec votre mission, seul avec la connaissance que si vous échouez—ou pire, si vous êtes capturé—personne ne viendra vous sauver. C’est le courage le plus pur que je puisse imaginer: agir selon sa conscience morale sachant que cet acte pourrait vous coûter absolument tout, sans garantie de reconnaissance ou de récompense, guidé uniquement par la conviction que c’est la chose juste à faire même quand le coût personnel est potentiellement catastrophique.
La fragilité des empires face à la détermination populaire
Observez ce paradoxe fascinant qui se déroule devant nos yeux. La Russie, puissance nucléaire majeure avec la plus grande armée d’Europe et des ressources naturelles presque illimitées, ne peut pas sécuriser ses propres chemins de fer contre quelques douzaines—peut-être quelques centaines—de partisans armés uniquement de cocktails Molotov et de conviction morale. Toute la sophistication de l’appareil de sécurité russe—le FSB avec ses dizaines de milliers d’agents, la surveillance électronique massive, les réseaux d’informateurs, la répression brutale de toute dissidence—s’avère impuissante face à des individus déterminés opérant clandestinement avec le soutien tacite ou actif de segments de la population locale. Cette asymétrie révèle une vérité fondamentale sur la nature du pouvoir que les autocrates oublient constamment à leurs propres risques: la force brute peut intimider mais elle ne peut pas véritablement contrôler des populations qui refusent fondamentalement d’être contrôlées.
L’histoire regorge d’exemples d’empires puissants incapables de pacifier des populations déterminées à résister. Les Britanniques, à l’apogée de leur puissance impériale, n’ont jamais réussi à contrôler complètement l’Afghanistan malgré trois guerres sanglantes étalées sur près d’un siècle. Les Soviétiques, avec toute leur puissance militaire, ont été finalement chassés d’Afghanistan par des moudjahidines armés de conviction religieuse et de fusils vieillissants. Les Américains, avec la machine militaire la plus sophistiquée de l’histoire humaine, n’ont pas pu gagner au Vietnam ou stabiliser l’Irak et l’Afghanistan. Dans chaque cas, la supériorité écrasante en termes de puissance de feu, de technologie et de ressources s’est révélée insuffisante face à une population locale déterminée à résister indéfiniment. La leçon: vous pouvez conquérir un territoire, mais vous ne pouvez pas conquérir la volonté humaine de résistance si cette volonté est suffisamment profondément ancrée.
Poutine confronte maintenant cette réalité implacable. Il peut bombarder les villes ukrainiennes jusqu’aux fondations. Il peut envoyer vague après vague de soldats russes mourir dans les tranchées du Donbass. Il peut mobiliser des centaines de milliers de citoyens russes pour alimenter sa machine de guerre. Mais il ne peut pas empêcher ses propres citoyens de saboter ses trains. Il ne peut pas forcer les Ukrainiens à accepter l’occupation. Il ne peut pas créer par la force la stabilité et le contrôle qu’il recherche. Chaque locomotive brûlée est un message: vous n’avez pas gagné, vous ne gagnerez pas, et nous résisterons jusqu’à ce que vous partiez ou jusqu’à ce que nous mourions en essayant. Cette détermination—multiplicée par des milliers de partisans en Ukraine et en Russie, par des millions de citoyens ukrainiens refusant l’occupation, par des dizaines de millions dans le monde occidental soutenant Kiev—crée une force collective que même l’armée russe ne peut finalement pas vaincre. Les empires s’effondrent non pas quand ils perdent leurs dernières batailles mais quand ils épuisent leur volonté de continuer à combattre face à une résistance sans fin. La Russie de Poutine approche peut-être de ce point d’épuisement, train brûlé par train brûlé, jour sanglant par jour sanglant.
Le coût moral de la guerre de résistance
Mais soyons également honnêtes sur les coûts moraux de cette résistance. Chaque locomotive brûlée ne transportait pas seulement des missiles et des munitions pour bombarder l’Ukraine. Ces trains faisaient également partie du système de transport civil russe. Les travailleurs ferroviaires qui dépendent de ces locomotives pour leur gagne-pain voient leurs moyens de subsistance détruits. Les civils russes dans les régions touchées par les sabotages peuvent subir des retards dans la livraison de nourriture, de médicaments et d’autres biens essentiels. Les enfants russes dont les parents travaillent sur ces chemins de fer pourraient avoir faim parce que papa a perdu son emploi après que sa locomotive a été incendiée. Ces personnes—ces civils innocents qui n’ont pas choisi cette guerre, qui ne contrôlent pas Poutine, qui vivent simplement leur vie—paient un prix pour des décisions prises dans des palais du Kremlin qu’ils ne verront jamais de l’intérieur.
Je ne fais pas d’équivalence morale ici. La responsabilité écrasante de toute souffrance dans cette guerre—ukrainienne et russe—repose sur les épaules de Vladimir Poutine qui a lancé cette invasion criminelle. Les partisans qui sabotent l’infrastructure militaire russe exercent un droit moral de résistance contre l’agression. Mais la guerre de résistance, même la plus justifiée moralement, impose toujours des coûts sur des innocents, et nous devons avoir l’honnêteté morale de reconnaître ces coûts plutôt que de les ignorer confortablement. Chaque choix dans la guerre est un choix entre différentes formes de mal: laisser l’agression réussir sans opposition, ou résister au coût de souffrances supplémentaires pour des civils des deux côtés. Il n’y a pas de mains propres dans la guerre. Il y a seulement des choix moins mauvais et l’espoir que ces choix raccourcissent finalement le conflit et minimisent ainsi la souffrance totale sur le long terme.
Les partisans russes qui brûlent des locomotives font un pari moral: que leur sabotage raccourcira la guerre en épuisant la capacité russe à la soutenir, sauvant ainsi finalement plus de vies—ukrainiennes et russes—que leurs actions ne coûtent à court terme. C’est un calcul utilitariste brutal: infliger des souffrances limitées maintenant pour prévenir des souffrances massives continues. Ce calcul pourrait s’avérer correct. Ou il pourrait se révéler être une rationalisation pour des actions dont les conséquences à long terme sont imprévisibles. L’histoire jugera. En attendant, ces individus portent le fardeau moral de leurs choix, sachant que même les actions les plus justifiées en temps de guerre laissent des cicatrices morales qui ne guérissent jamais complètement. Voilà le prix du courage moral: vous devez vivre avec les conséquences de vos convictions, même quand ces conséquences incluent la souffrance d’innocents que vous ne vouliez jamais blesser mais qui sont pris dans le tourbillon de forces historiques bien au-delà de leur contrôle ou du vôtre.
Conclusion
Le 9 novembre 2025, l’Ukraine a repoussé 265 attaques russes le long du front de mille kilomètres, maintenant ses défenses face à une pression implacable particulièrement concentrée autour de Pokrovsk, selon le rapport opérationnel de l’État-major général des Forces armées d’Ukraine rapporté par Ukrinform. Les forces russes ont perdu approximativement 1 090 soldats, 7 chars, 7 véhicules blindés, 9 systèmes d’artillerie et 77 véhicules en 24 heures, portant les pertes totales russes depuis février 2022 à environ 1 152 160 militaires, selon RBC-Ukraine. Ces faits sont vérifiés, documentés et indiscutables. Sur le front conventionnel, la guerre continue avec une intensité brutale qui érode les deux armées mais particulièrement les forces russes qui subissent des pertes quotidiennes dépassant mille hommes—un rythme d’attrition insoutenable sur le long terme.
Simultanément, derrière les lignes russes, une guerre d’ombre se déroule avec une efficacité croissante. La Légion Liberté de Russie a détruit les systèmes de contrôle et d’alimentation de dizaines de locomotives transportant du matériel militaire vers le front ukrainien, selon la confirmation officielle de la Direction principale du renseignement militaire ukrainien publiée le 5 novembre et rapportée par UNN, Interfax-Ukraine et Pravda.com.ua. Le mouvement partisan Atesh a sabotagé les voies ferrées près de Simferopol en Crimée occupée, paralysant temporairement l’approvisionnement vers les forces russes à Kherson et Zaporizhia, selon le canal Telegram du groupe rapporté par RBC-Ukraine, United24 Media et Euromaidan Press le 9 novembre. Ces opérations de sabotage, vérifiées par de multiples sources indépendantes et confirmées par les autorités ukrainiennes, créent une pression logistique croissante sur la machine de guerre russe qui doit maintenant défendre son infrastructure de transport sur des milliers de kilomètres tout en soutenant des opérations offensives massives en Ukraine.
Ce qui demeure incertain, c’est l’ampleur réelle du réseau de résistance opérant en Russie et dans les territoires occupés, le nombre total de partisans actifs et de sympathisants, et l’impact cumulatif précis de ces sabotages sur la capacité logistique russe. Ce qui n’est pas confirmé officiellement, c’est l’étendue du soutien occidental et ukrainien à ces mouvements partisans, bien que la sophistication croissante de leurs opérations suggère une coordination et un renseignement qui dépassent ce que des groupes purement spontanés pourraient accomplir. Ce qui reste à déterminer, c’est si cette combinaison d’attrition sur le front et de sabotage derrière les lignes forcera finalement la Russie à reconsidérer le coût de sa guerre. Mais ce qui est absolument certain, c’est que l’Ukraine mène maintenant une guerre à multiples dimensions—conventionnelle, asymétrique et clandestine—qui force la Russie à combattre sur plus de fronts qu’elle ne peut efficacement défendre. L’avenir immédiat verra probablement une intensification de cette double pression, avec des implications stratégiques qui dépassent largement les gains et pertes territoriaux quotidiens pour toucher la viabilité même de la capacité russe à maintenir cette guerre indéfiniment. Chaque train brûlé, chaque soldat perdu, chaque jour de résistance obstinée rapproche peut-être le moment où Moscou devra finalement admettre que cette guerre ne peut pas être gagnée au prix que la Russie est capable de payer.
Encadré de transparence du chroniqueur
Positionnement éditorial
Je ne suis pas journaliste, mais chroniqueur et analyste. Mon expertise réside dans l’observation et l’analyse des dynamiques géopolitiques, économiques et stratégiques qui façonnent notre monde. Mon travail consiste à décortiquer les stratégies politiques, à comprendre les mouvements économiques globaux, à contextualiser les décisions des acteurs internationaux et à proposer des perspectives analytiques sur les transformations qui redéfinissent nos sociétés.
Je ne prétends pas à l’objectivité froide du journalisme traditionnel, qui se limite au rapport factuel. Je prétends à la lucidité analytique, à l’interprétation rigoureuse, à la compréhension approfondie des enjeux complexes qui nous concernent tous. Mon rôle est de donner du sens aux faits, de les situer dans leur contexte historique et stratégique, et d’offrir une lecture critique des événements.
Méthodologie et sources
Ce texte respecte la distinction fondamentale entre faits vérifiés et analyses interprétatives. Les informations factuelles présentées proviennent exclusivement de sources primaires et secondaires vérifiables.
Sources primaires: rapport opérationnel de l’État-major général des Forces armées d’Ukraine publié le 10 novembre 2025, déclarations du major Andrii Kovalev porte-parole de l’État-major général, communiqué officiel de la Direction principale du renseignement militaire ukrainien publié le 5 novembre 2025, déclarations sur Telegram du mouvement partisan Atesh publiées le 9 novembre 2025, déclarations de la Légion Liberté de Russie.
Sources secondaires: Kyiv Independent, articles des 9-10 novembre 2025; Ukrinform, rapport du 10 novembre 2025; RBC-Ukraine, articles des 8-9 novembre 2025; Euromaidan Press, rapport du 9 novembre 2025; Al Jazeera, analyse du 10 novembre 2025; United24 Media, article du 9 novembre 2025; UNN, rapport du 5 novembre 2025; Interfax-Ukraine, article du 5 novembre 2025; Pravda.com.ua, rapport du 5 novembre 2025; Kyiv Post, article du 6 novembre 2025; The Guardian, interview de juillet 2023; Radio Free Europe/Radio Liberty, reportage vidéo du 8 novembre 2025; Intent.press, article du 9 novembre 2025; Wikipedia, articles sur la campagne de Kursk (mis à jour août 2024), le mouvement Atesh (mis à jour novembre 2022) et la résistance ukrainienne (mis à jour juin 2022); Telegrafi, rapport du 6 novembre 2025; Ground News, compilation du 8 novembre 2025.
Les statistiques sur les pertes russes proviennent des rapports quotidiens de l’État-major général des Forces armées d’Ukraine, qui constituent la source officielle ukrainienne pour ces données. Les confirmations des opérations partisanes proviennent des canaux Telegram officiels des mouvements eux-mêmes ainsi que des confirmations par la Direction du renseignement militaire ukrainien.
Nature de l’analyse
Les analyses, interprétations et perspectives présentées dans les sections analytiques et éditoriales de cet article constituent une synthèse critique et contextuelle basée sur les informations disponibles, les tendances observées et les commentaires d’experts cités dans les sources consultées.
Mon rôle est d’interpréter ces faits, de les contextualiser dans le cadre des dynamiques géopolitiques et militaires contemporaines, et de leur donner un sens cohérent dans le grand récit de cette guerre. Les sections éditoriales reflètent une perspective personnelle et subjective clairement identifiée comme telle, distinguée des sections factuelles qui rapportent des événements vérifiés. Les hypothèses présentées dans la section des informations non confirmées sont explicitement identifiées comme spéculatives et non vérifiées.
Toute évolution ultérieure de la situation pourrait naturellement modifier les perspectives présentées ici. Cet article sera mis à jour si de nouvelles informations officielles majeures sont publiées, garantissant ainsi la pertinence et l’actualité de l’analyse proposée.