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Chronique : La Défenses russes percées, l’Ukraine voit l’ouverture, mais manque l’arme qui frappe fort
Crédit: Adobe Stock

Commençons par le constat brutal fait par les experts occidentaux. Selon Sascha Bruchmann, analyste militaire à l’Institut international d’études stratégiques (IISS) de Londres : « La Russie a perdu beaucoup de systèmes de défense aérienne au cours des deux dernières années, il est donc plausible qu’il y ait de nombreux trous dans leur couverture qui rendent les attaques réussies possibles. » Beaucoup de systèmes perdus. Deux années de guerre. Des milliers de drones ukrainiens qui traquent, identifient, frappent. Des S-400 détruits. Des Pantsir-S1 pulvérisés. Des S-300 anéantis. Selon un rapport d’Euromaidan Press de janvier 2025, l’Ukraine a détruit en trois jours — trois jours seulement — deux Pantsir-S1, deux systèmes S-300, un système Osa, et un Buk-M1. Six systèmes de défense aérienne majeurs en soixante-douze heures. C’est colossal. Chaque système perdu coûte des dizaines de millions de dollars. Chaque système détruit crée un trou dans le réseau de défense. Et la Russie ne peut pas les remplacer assez rapidement. George Barros, responsable de l’équipe Russie et du renseignement géospatial à l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), l’a confirmé : « La Russie concentre maintenant la plupart de ses défenses aériennes autour du front ukrainien et de quelques régions stratégiques. Une fois que vous dépassez cette coquille initiale autour du théâtre ukrainien, le reste de la Russie a des trous et des vulnérabilités. »

Des trous. Des vulnérabilités. C’est le mot-clé. Barros explique que le réseau radar russe à longue portée est incohérent. Qu’il y a des zones entières où les radars ne couvrent pas. Où les missiles anti-aériens ne peuvent pas atteindre. Où les drones ukrainiens peuvent voler librement. L’Ukraine a exploité ces failles à plusieurs reprises. Comme en avril 2025 quand un drone a frappé une usine de drones Shahed à Tatarstan, à plus de 1 000 kilomètres de la frontière ukrainienne. Selon Barros, cette frappe a démontré que « la couverture radar à longue portée de la Russie est incohérente et sa capacité à intercepter des cibles se déplaçant lentement reste limitée ». Les drones ukrainiens volent lentement. Beaucoup plus lentement que des missiles de croisière. Ça devrait les rendre plus faciles à abattre. Mais non. Parce que les systèmes russes sont conçus pour intercepter des missiles rapides, des avions supersoniques. Pas des drones qui volent à 150 km/h, qui rasent le terrain, qui contournent les zones de couverture radar. Selon un commandant adjoint ukrainien responsable de quatre unités de défense aérienne gardant le nord de Kyiv, identifié seulement comme Oleksiy : « Il y a une forte concentration de défenses aériennes russes autour de Moscou. Il est difficile pour nos drones d’atteindre le centre-ville. » Difficile. Mais pas impossible. Parce que même Moscou — la capitale, le siège du pouvoir de Poutine — a des failles. Et l’Ukraine les exploite.

Moscou protégée par des pick-up avec mitrailleuses : la riposte désespérée

Le 4 novembre 2025, le président russe Vladimir Poutine a signé une loi autorisant les réservistes à être envoyés pour défendre les infrastructures critiques comme les raffineries contre les attaques de drones. En pratique, ça signifie une augmentation des unités mobiles de défense aérienne composées de troupes équipées de mitrailleuses montées sur pick-up. Oui. Vous avez bien lu. Des pick-up. Avec des mitrailleuses. Pour défendre contre des drones. C’est l’image qui a fait le tour des réseaux sociaux : des soldats russes debout à l’arrière de camionnettes, tirant avec des mitrailleuses sur des drones qui volent à plusieurs kilomètres d’altitude. La Russie a même déployé ces unités autour de la Place Rouge à Moscou. Oleksiy, le commandant ukrainien, pense que c’est une opération de propagande : « C’est destiné au public russe. Pour rassurer les Russes que leurs symboles sacrés — le Kremlin, la Place Rouge — sont protégés. Je pense que c’est plus pour façonner un récit que pour une vraie défense. » Façonner un récit. Parce que la réalité, c’est que ces unités de pick-up sont inefficaces. Selon Oleksiy, elles étaient « bon marché » et « efficaces » pour l’Ukraine quand la Russie a commencé à lancer des drones Shahed en 2022. Mais maintenant ? « Les drones montent au-dessus de 2 000 mètres, et ces groupes ne sont plus aussi efficaces. » Deux mille mètres. C’est hors de portée des mitrailleuses. Hors de portée de la vue. Et pendant que la Russie déploie des pick-up ridiculisés sur les réseaux sociaux, l’Ukraine frappe des cibles stratégiques à travers tout le pays.

160 frappes en 2025 : raffineries, dépôts, usines militaires en flammes

Les chiffres sont stupéfiants. Selon le SBU, près de 160 frappes réussies ont été menées en 2025 contre des installations pétrolières russes. Cent soixante. Ça a provoqué des pénuries de carburant et une chute de 37% de la capacité de raffinage. Trente-sept pour cent. Plus d’un tiers de la capacité de raffinage russe anéantie. Ça signifie moins de carburant pour l’armée. Moins de diesel pour les tanks. Moins de kérosène pour les avions. Moins d’essence pour les camions qui ravitaillent le front. Et ce n’est pas seulement le pétrole. En octobre 2025, l’Ukraine a frappé une usine d’aviation à Smolensk, responsable de la production et de la modernisation d’avions de combat russes. En novembre, des drones ukrainiens ont frappé une base aérienne militaire à Kazan, un collège d’aviation, et une usine d’avions où les bombardiers stratégiques Tu-160 et Tu-22 sont produits et réparés. En novembre également, l’Ukraine a frappé une installation de stockage à Oryol, où la Russie stocke des drones Shahed utilisés quotidiennement contre des civils ukrainiens. Plus de 200 drones ennemis ont été détruits, selon les rapports. Deux cents. En une seule frappe. C’est un coup massif pour la capacité de frappe stratégique russe. En janvier 2025, l’Ukraine a même frappé des cibles près de Saint-Pétersbourg, la deuxième plus grande ville de Russie, ciblant un terminal pétrolier. C’était la première fois qu’une ville aussi éloignée et aussi importante était touchée. Le porte-parole de l’Armée de l’air ukrainienne, le colonel Yuri Ignat, avait déclaré à l’époque : « La défense aérienne russe s’amincit. Ils ont rempli la ligne de front et la Crimée avec ça. Mais vous voyez que le territoire russe n’est pas si rempli d’équipements de défense aérienne. »

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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