Commençons par le fait brutal. Le 11 novembre au soir, selon le communiqué des Forces de défense du Sud publié tard dans la nuit, « les unités ukrainiennes se sont repositionnées vers des lignes plus favorables pour préserver les vies du personnel suite à des frappes de feu intenses sur nos positions près de Rivnopillia ». Repositionnées. C’est l’euphémisme militaire pour « retirées ». Les défenseurs ne tiennent plus le village. Ils sont partis. Vers des positions plus défendables, espèrent-ils. Mais le village lui-même ? Perdu. Ou au minimum dans une zone grise contestée où les Russes tentent maintenant de s’établir. Le communiqué ajoute : « L’avancée ennemie a été stoppée. Des actions pour bloquer et frapper de manière coordonnée se poursuivent. Des combats féroces continuent également sur d’autres sections de la ligne de front dans ces directions. » L’avancée stoppée ? Pour combien de temps ? Hier, c’était Rivnopillia. Avant-hier, c’était cinq autres villages. Demain, ce sera quoi ? Yablukove ? Zelenyi Hai ? Huliaipole elle-même ? Le rythme est terrifiant. Six villages en deux jours. C’est trois par jour en moyenne. Si ça continue à ce rythme — et rien n’indique que ça va ralentir — combien de villages l’Ukraine perdra-t-elle cette semaine ? Dix ? Quinze ? Et à quel moment ces pertes de villages deviennent une perte de territoire stratégique qui change la dynamique de toute la guerre ?
Mettons en perspective. Le 10 novembre, Voloshyn avait annoncé le retrait de positions près de cinq localités. Il avait précisé que les Forces de défense s’étaient « complètement retirées d’Uspenivka et de Novomykolaivka ». Complètement. Plus de présence ukrainienne. Ces villages sont maintenant sous contrôle russe ou en passe de l’être. Pour les trois autres — Novouspenivske, Nove, Okhotnyche — le retrait était « de positions près de » ces villages, ce qui suggère un repli partiel, un abandon de certains secteurs mais pas nécessairement du village entier. Mais la tendance est claire. L’Ukraine recule. Sur tous les fronts à Zaporizhzhia. Selon Voloshyn, « l’ennemi mène des frappes de feu intenses sur nos positions. En fait, ils ont détruit toutes les fortifications et abris existants, nous forçant à nous retirer de certaines positions dans plusieurs localités ». Toutes les fortifications détruites. Ça veut dire que les soldats ukrainiens n’ont plus d’abris. Qu’ils sont exposés au feu ennemi constant. Que tenir devient impossible sans subir des pertes catastrophiques. Alors ils partent. Pour sauver ce qui peut l’être. Et les Russes occupent le terrain abandonné. Lentement. Méthodiquement. Village après village. Trois hier. Trois aujourd’hui. Trois demain peut-être. Et dans une semaine, quand on additionnera, on réalisera que toute une région a basculé.
400 frappes d’artillerie par jour, 2 000 obus : le déluge qui brise les défenses
Pourquoi l’Ukraine recule-t-elle ? À cause du feu. Du déluge de feu russe. Selon Voloshyn et le communiqué des Forces de défense du Sud, les forces russes lancent plus de 400 frappes d’artillerie par jour, utilisant environ 2 000 munitions quotidiennement. Quatre cents frappes. Deux mille obus. Chaque jour. Sans relâche. Imaginez vivre sous ça. Vous êtes dans une tranchée. Vous entendez le sifflement d’un obus. Explosion. La terre tremble. Les débris volent. Vous vous terrez. Deux minutes plus tard, un autre obus. Encore une explosion. Et encore. Et encore. Pendant des heures. Pendant des jours. Vos fortifications — ces tranchées, ces bunkers, ces abris en béton qui devaient vous protéger — s’effondrent progressivement sous les impacts répétés. Un obus frappe le toit d’un bunker. Des fissures apparaissent. Le prochain obus élargit les fissures. Le troisième fait s’effondrer le toit. Et maintenant, vous n’avez plus d’abri. Vous êtes à découvert. Et le bombardement continue. Selon le communiqué officiel, les Russes ont réussi la « destruction virtuelle de tous les abris et fortifications ». Virtuelle. Ça veut dire quasi-totale. Ça veut dire qu’il ne reste presque rien. Et quand il ne reste rien, vous avez deux choix : rester et mourir, ou partir et survivre. L’Ukraine a choisi de partir. De six villages en deux jours. Pour préserver les vies. C’est rationnel. C’est nécessaire. Mais c’est aussi déchirant. Parce que chaque village perdu rapproche les Russes de leurs objectifs.
Et ce bombardement massif n’est pas aléatoire. C’est une tactique délibérée. La Russie pilonne jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à défendre. Puis elle envoie l’infanterie pour occuper les ruines. C’est la même tactique qu’à Bakhmout, à Avdiivka, à Marioupol. Et maintenant à Zaporizhzhia. Selon le ministère russe de la Défense — et je prends ces affirmations avec prudence, car elles sont souvent exagérées — les unités du Groupe Est auraient « avancé profondément dans les défenses ukrainiennes » et « achevé la libération de Novouspenovskoye » (le nom russe de Novouspenivske). Moscou affirme que les forces ukrainiennes ont subi plus de 1 200 pertes dans tous les secteurs du front au cours des dernières 24 heures. Douze cents. Si c’est vrai — et c’est probablement gonflé — ça montre l’intensité des combats. Mais même si on réduit ce chiffre de moitié, ça fait encore 600 pertes ukrainiennes en un jour. Six cents soldats morts, blessés, capturés. C’est énorme pour une armée qui lutte déjà pour maintenir ses effectifs. Et face à ça, l’Ukraine inflige également des pertes aux Russes. Selon les Forces de défense du Sud, au cours de la dernière journée, les forces ukrainiennes ont « éliminé 58 soldats russes et blessé près de trois douzaines d’autres ». Cinquante-huit. Contre 2 000 obus tirés. C’est le ratio. C’est la réalité d’une guerre d’artillerie où un camp a des munitions quasi-illimitées et l’autre doit compter chaque obus.
Le brouillard et les infiltrations : comment les Russes exploitent la météo
Mais l’artillerie n’est pas la seule arme russe. Il y a aussi la météo. Le brouillard. Syrskyi l’a mentionné explicitement dans son message Telegram du 10 novembre : « L’agresseur a intensifié son activité dans l’oblast de Zaporizhzhia, utilisant les conditions météorologiques — un brouillard dense — pour s’infiltrer entre nos positions. » Le brouillard. Encore lui. Comme à Pokrovsk. Comme partout sur le front en novembre. Des nappes épaisses qui s’installent pendant des jours. Et dans ce brouillard, les drones ukrainiens — l’avantage technologique principal de Kyiv — deviennent aveugles. Voloshyn l’a confirmé : « La Russie exploite la météo pour avancer en petits groupes, se déplaçant à pied ou en utilisant des motos. En même temps, les conditions météorologiques défavorables empêchent les forces ukrainiennes de déployer des drones contre eux. » C’est le cauchemar tactique. Les Russes infiltrent. Trois hommes, cinq hommes, dix hommes. À pied ou sur des motos. Ils avancent sous le couvert du brouillard. Les drones ukrainiens ne peuvent pas les voir. Les observateurs au sol ont une visibilité réduite à quelques dizaines de mètres. Et soudain, les Russes sont là. Dans le village. Dans les tranchées. À portée de grenade. Sur trois qui avancent, deux meurent peut-être. Mais le troisième arrive. Et ce troisième établit une tête de pont. Attend les renforts. Et lentement, mètre par mètre, les Russes progressent. C’est brutal. Archaïque. Mais ça fonctionne quand vous avez les hommes à perdre et que la météo neutralise l’avantage technologique adverse.
Huliaipole menacée d'encerclement : le nœud logistique qui ne doit pas tomber
Parlons de Huliaipole. Parce que c’est le vrai enjeu stratégique derrière tous ces villages perdus. Huliaipole est une ville de 15 000 habitants avant la guerre — maintenant presque déserte — qui est un nœud logistique crucial. Les routes qui traversent Huliaipole permettent de ravitailler les forces ukrainiennes dans l’est de l’oblast de Zaporizhzhia. Si Huliaipole tombe, toute la logistique ukrainienne dans la région s’effondre. Voloshyn l’a dit clairement : « L’ennemi, avançant depuis l’est, tente d’encercler Huliaipole et de couper les routes logistiques menant depuis Pokrovske » dans l’oblast de Dnipropetrovsk. Encercler. Couper les routes. Isoler la garnison. C’est le plan russe. Et village par village, ils se rapprochent de cet objectif. Rivnopillia était à l’est de Huliaipole. Son abandon permet aux Russes de resserrer l’étau. De se rapprocher des routes d’approvisionnement. De menacer d’encerclement. Si ce plan réussit, les forces ukrainiennes à Huliaipole seront isolées. Et une garnison isolée est une garnison condamnée. Soit elle est évacuée — abandonnant toute la région — soit elle est encerclée et finalement vaincue. Ni l’un ni l’autre n’est acceptable pour l’Ukraine. Mais les options se réduisent. Avec six villages perdus en deux jours et « des combats très féroces » qui continuent pour Yablukove et d’autres localités, le temps joue contre Kyiv.
Selon Voloshyn, dans les secteurs d’Orikhiv et de Huliaipole, jusqu’à 50 affrontements par jour ont lieu. Cinquante. Chaque jour. Sans relâche. Les Russes lancent assaut après assaut. Ils testent les défenses. Ils cherchent le point faible. Et quand ils le trouvent — comme à Rivnopillia, comme à Uspenivka, comme à Novomykolaivka — ils poussent. Ils exploitent. Ils percent. Le commandant des Forces d’assaut ukrainiennes, Valentyn Manko, avait déclaré le 9 novembre que l’armée ukrainienne avait « stoppé une avancée russe » dans l’est de l’oblast de Zaporizhzhia et « nettoyé les villages de Solodke et Rivnopillia ». Nettoyé Rivnopillia. Le 9 novembre. Deux jours plus tard, le 11 novembre, l’Ukraine se retire de Rivnopillia. Ça montre la volatilité de la situation. Un village peut être « nettoyé » un jour et perdu deux jours plus tard. La ligne de front est « assez dynamique » selon les mots de Voloshyn. Dynamique. C’est un euphémisme pour dire que ça bouge constamment, que personne ne sait exactement où se trouve la ligne de front d’une heure à l’autre, que les villages changent de mains ou restent contestés dans un no man’s land sanglant. Et dans ce chaos, l’Ukraine perd lentement du terrain. Pas spectaculairement. Pas en une seule grande offensive. Mais village par village. Jour après jour. Jusqu’à ce que l’accumulation devienne une catastrophe stratégique.
70% de Zaporizhzhia déjà occupée : chaque kilomètre perdu compte
Mettons les choses en perspective géographique. Moscou occupe actuellement environ 70% de l’oblast de Zaporizhzhia. Soixante-dix pour cent. Mais la capitale régionale, la ville de Zaporizhzhia — une ville de 700 000 habitants avant la guerre — reste sous contrôle ukrainien. Et c’est crucial. Parce que si la ville de Zaporizhzhia tombe, c’est toute la région sud qui s’effondre. Les routes vers Dnipro — la quatrième plus grande ville d’Ukraine — seront menacées. La connexion entre l’est et l’ouest de l’Ukraine sera coupée. Avec la perte de ces six villages en deux jours, avec Huliaipole menacée d’encerclement, avec « la situation qui s’est considérablement détériorée » selon Syrskyi, la menace se rapproche de la ville de Zaporizhzhia elle-même. Pas immédiatement. Pas en novembre 2025. Mais si la tendance continue, si les Russes maintiennent cette pression, si le brouillard continue de neutraliser les drones ukrainiens, alors dans quelques mois — peut-être au printemps 2026 — Zaporizhzhia ville pourrait être à portée. À portée d’artillerie lourde. À portée d’encerclement. À portée de catastrophe. C’est pourquoi chaque village perdu à Zaporizhzhia compte. Parce que ce n’est pas juste un point sur la carte. C’est un pas de plus vers un effondrement stratégique plus large. Rivnopillia aujourd’hui. Yablukove demain. Huliaipole après-demain. Et puis quoi ? Zaporizhzhia ville ? C’est la pente glissante. Et une fois qu’on commence à glisser, il est extrêmement difficile de s’arrêter.
Évacuations obligatoires : Malokaterynivka, le signe que ça empire
Le 10 novembre, les autorités de l’oblast de Zaporizhzhia ont ordonné l’évacuation obligatoire des familles avec enfants du village de Malokaterynivka, situé à environ 10 kilomètres de la ville de Zaporizhzhia. Dix kilomètres. C’est proche. Très proche. L’évacuation a été ordonnée « en raison d’une détérioration brutale de la situation sécuritaire et d’une augmentation des activités de combat ». Détérioration brutale. Ce sont les mots officiels. Ça veut dire que les autorités anticipent que les combats vont atteindre ce village dans les jours ou semaines à venir. Que la défense ne peut plus garantir la sécurité des civils. C’est déchirant. Parce que chaque évacuation, c’est des familles déracinées, des maisons abandonnées, des vies bouleversées. Des gens qui fuient encore une fois. À quel moment ça s’arrête ? À quel moment ils peuvent rentrer chez eux ? Personne ne sait. Et maintenant, avec Rivnopillia qui tombe le 11 novembre, avec cinq autres villages abandonnés la veille, d’autres évacuations obligatoires suivront probablement. Peut-être d’autres villages près de Huliaipole. Peut-être des localités encore plus proches de Zaporizhzhia ville. C’est une cascade. Un effet domino. Et une fois qu’il commence, il est difficile de l’arrêter. Chaque village perdu force l’évacuation du village suivant. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que toute une région soit vidée de sa population civile.
Les pertes humaines : 58 Russes éliminés, mais ils continuent d'avancer
Parlons des pertes. Selon les Forces de défense du Sud, au cours de la dernière journée à Zaporizhzhia, les forces ukrainiennes ont « éliminé 58 soldats russes et blessé près de trois douzaines d’autres ». Cinquante-huit morts. Environ trente blessés. C’est presque 90 pertes russes en un jour dans un seul secteur. C’est significatif. Ça montre que l’Ukraine se bat avec acharnement. Qu’elle inflige des pertes. Mais regardons le contexte plus large. Selon l’État-Major ukrainien, les pertes russes totales le 11 novembre étaient d’environ 1 000 soldats sur tout le front. Si 58 sont morts à Zaporizhzhia, ça représente environ 6% des pertes quotidiennes totales. C’est moins que Pokrovsk — où environ 130 Russes sont éliminés quotidiennement selon le 7ème Corps d’assaut. Mais c’est quand même substantiel. Et pourtant, malgré ces pertes, les Russes continuent d’avancer. Ils ont capturé trois villages selon Syrskyi. Ils ont forcé l’Ukraine à se retirer de six positions en deux jours. Pourquoi ? Parce qu’ils peuvent remplacer les morts. Parce que Moscou mobilise environ 9 000 nouveaux soldats par mois. Parce qu’ils ont les chiffres. Les ressources. La capacité d’absorber des pertes qui seraient catastrophiques pour n’importe quelle autre armée. Cinquante-huit morts aujourd’hui ? Remplacés demain. Et le cycle continue. Assaut. Pertes. Remplacement. Nouvel assaut. Encore et encore. Jusqu’à ce que les défenses ukrainiennes craquent. Et à Zaporizhzhia, elles commencent à craquer. Six villages en deux jours. Ce n’est pas un succès défensif. C’est un repli forcé. Une retraite. Et si ça continue, ça deviendra une déroute.
Syrskyi : « L’ennemi a capturé trois localités » dans des « combats féroces »
Le commandant en chef Syrskyi a été direct dans son évaluation du 10 novembre. « L’agresseur a intensifié son activité dans l’oblast de Zaporizhzhia, utilisant les conditions météorologiques — un brouillard dense — pour s’infiltrer entre nos positions. La situation s’est considérablement détériorée dans les directions d’Oleksandrivka et de Huliaipole, où l’ennemi, profitant de sa supériorité numérique en hommes et en équipement, a avancé lors de combats féroces et a capturé trois localités. » Trois localités. Lesquelles exactement ? Les rapports varient. Certaines sources mentionnent Novouspenivske, Uspenivka, et peut-être Novomykolaivka. D’autres suggèrent que certains villages sont dans une zone grise contestée plutôt que complètement capturés. Mais ce qui est clair, c’est que les Russes ont gagné du terrain. Beaucoup de terrain. Trop de terrain. Et maintenant, avec Rivnopillia qui tombe le 11 novembre, on peut probablement ajouter un quatrième — ou même un sixième si on compte tous les villages d’où l’Ukraine s’est retirée. Syrskyi a également mentionné que les Russes exploitent leur « supériorité numérique ». Combien de soldats russes sont engagés à Zaporizhzhia ? Nous ne savons pas exactement. Mais si on compare à Pokrovsk où 170 000 soldats russes sont concentrés, on peut supposer que des dizaines de milliers — peut-être 50 000 à 100 000 — opèrent à Zaporizhzhia. Contre combien de défenseurs ukrainiens ? Probablement beaucoup moins. Peut-être 10 000 à 20 000. C’est un ratio de 5 contre 1. Peut-être 10 contre 1 dans certains secteurs. Face à cette disparité numérique, chaque jour où l’Ukraine tient est remarquable. Mais ce n’est pas suffisant. Parce que tenir ne suffit pas quand l’ennemi avance quand même. Et à Zaporizhzhia, les Russes avancent. Lentement. Mais sûrement.
Zelensky : "La situation reste difficile, la météo favorise les attaques"
Le président Volodymyr Zelensky a reconnu la gravité de la situation le 11 novembre. « La situation à Pokrovsk reste difficile, la météo favorise les attaques russes, nos lignes tiennent mais au prix de pertes alarmantes. » Il a également mentionné Zaporizhzhia : « La situation là-bas reste difficile, en partie à cause des conditions météorologiques qui favorisent les attaques. Mais nous continuons à détruire l’occupant, et je remercie chacune de nos unités, chaque guerrier impliqué dans la défense des positions de l’Ukraine. » Difficile. C’est le mot que Zelensky utilise quand il ne veut pas paniquer la population mais qu’il sait que ça va vraiment mal. Parce que « difficile » dans le vocabulaire présidentiel ukrainien signifie souvent « catastrophique » mais qu’on essaie de tenir quand même. Six villages perdus en deux jours, c’est plus que difficile. C’est alarmant. C’est le signe d’une défense qui s’effrite sous une pression insoutenable. Zelensky a également souligné que le « focus principal actuellement est sur la direction de Pokrovsk et la région de Zaporizhzhia, où les Russes augmentent le nombre et l’ampleur des assauts ». Pokrovsk et Zaporizhzhia. Les deux fronts où l’Ukraine saigne le plus. Les deux endroits où les Russes concentrent leurs efforts. Les deux secteurs où la météo — ce brouillard maudit — neutralise l’avantage technologique ukrainien. Et tant que le brouillard persiste, tant que les Russes peuvent lancer 400 frappes d’artillerie par jour, tant qu’ils ont la supériorité numérique, Zaporizhzhia continuera de se détériorer. Village après village. Jour après jour. Jusqu’à ce que quelque chose change. Mais pour l’instant, rien ne change. Et le carnage continue.
Kupiansk : les Russes affirment avoir capturé la partie est
Pendant ce temps, un autre front préoccupe également Kyiv. Kupiansk. Selon des vidéos publiées par le ministère russe de la Défense et relayées par Times of India, les forces russes auraient capturé un dépôt de pétrole et des gares ferroviaires dans la partie orientale de Kupiansk, notamment les stations Olivino et le parc d’arrivée oriental. Si ces affirmations sont confirmées — et l’Ukraine ne les a ni confirmées ni démenties officiellement — c’est un coup dur. Kupiansk est un nœud ferroviaire crucial dans l’oblast de Kharkiv. Le perdre couperait des lignes de ravitaillement importantes vers le front. Zelensky a mentionné que « la situation à Kupiansk est quelque peu plus facile — nos forces ont obtenu des résultats là-bas ». Plus facile que Pokrovsk et Zaporizhzhia, peut-être. Mais « plus facile » ne signifie pas « stable ». Ça signifie juste « moins catastrophique ». Et si les Russes contrôlent effectivement la partie est de Kupiansk, alors même ce front « plus facile » se détériore. C’est le schéma général. Sur tous les fronts — Pokrovsk, Zaporizhzhia, Kupiansk — les Russes avancent. Lentement. Au prix du sang. Mais ils avancent. Et l’Ukraine, malgré l’héroïsme, malgré les pertes russes massives, recule. Parce que la masse brute finit par l’emporter sur la compétence tactique quand la disparité des ressources est trop grande.
Conclusion : six villages en deux jours, le compte à rebours de Huliaipole
Rivnopillia. Uspenivka. Novomykolaivka. Novouspenivske. Nove. Okhotnyche. Six noms. Six villages. Six points sur la carte de Zaporizhzhia qui sont passés du bleu au rouge — ou au gris — en quarante-huit heures. Du 10 au 12 novembre 2025. C’est le nouveau rythme de cette guerre dans le sud de l’Ukraine. Un rythme que l’Ukraine ne peut pas maintenir. Parce qu’à ce rythme — trois villages par jour — Huliaipole sera encerclée dans une semaine. Dans deux semaines, toute la région entre Huliaipole et Zaporizhzhia ville sera menacée. Dans un mois, si rien ne change, le front sud pourrait s’effondrer. Et ce n’est pas de l’alarmisme. C’est de l’arithmétique brutale. Six villages en deux jours. Quinze en une semaine. Soixante en un mois. Et soudain, vous n’avez plus de ligne de défense cohérente. Vous avez un front qui s’effrite. Des positions isolées. Des garnisons encerclées. C’est le scénario cauchemar. Et à Zaporizhzhia, en novembre 2025, ce cauchemar devient réalité. Village par village. Jour par jour. L’Ukraine se bat avec acharnement. Elle inflige des pertes aux Russes — 58 morts en un jour à Zaporizhzhia, 1 000 sur tout le front. Mais ce n’est pas suffisant. Parce que les Russes remplacent leurs morts et continuent d’avancer. Ils lancent 400 frappes d’artillerie par jour. Ils exploitent le brouillard pour infiltrer. Ils utilisent leur supériorité numérique pour submerger les défenses. Et lentement, inexorablement, Zaporizhzhia tombe. Pas en une seule grande bataille. Pas en un effondrement spectaculaire. Mais village par village. Rivnopillia aujourd’hui. Yablukove peut-être demain. Huliaipole dans une semaine ? Personne ne sait. Mais la direction est claire. Et tant que le brouillard persiste, tant que les bombardements continuent, tant que les Russes ont les ressources pour continuer, Zaporizhzhia continuera de saigner. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien à défendre. Ou jusqu’à ce que quelque chose change. Une augmentation massive de l’aide occidentale. Un changement de météo qui redonne l’avantage aux drones ukrainiens. Un effondrement logistique russe qui force Moscou à ralentir. Mais pour l’instant, rien de tout ça ne se produit. Et Zaporizhzhia continue de tomber. Six villages en deux jours. Combien demain ? Combien la semaine prochaine ? Le compte à rebours a commencé. Pour Huliaipole. Pour Zaporizhzhia. Pour tout le front sud. Et personne ne sait quand il s’arrêtera.
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