Commençons par Pokrovsk. Cette ville de 60 000 habitants avant la guerre — maintenant presque vide — qui subit 76 affrontements quotidiens. Où 170 000 soldats russes sont concentrés selon le président Volodymyr Zelensky. Où 300 soldats russes se sont infiltrés à l’intérieur même de la ville selon les rapports récents. Et où, selon la vidéo publiée par le 7ème Corps de réaction rapide le 11 novembre, les drones terrestres font maintenant partie intégrante de la défense. La vidéo montre des soldats ukrainiens manipulant ces machines — certaines montées sur roues, d’autres sur chenilles. Certaines équipées de mitrailleuses. D’autres configurées pour transporter des munitions ou des blessés. Elektryk, le commandant de la 93ème Brigade mécanisée, a expliqué à RFE/RL comment ces machines fonctionnent : « C’est notre combat ‘engin bricolé’. Il est sorti hier soir et n’est rentré que ce matin. Il est équipé d’une mitrailleuse et de quelques centaines de cartouches. Nous l’avons utilisé pour éliminer l’ennemi, de très près. Ils arrivent, nous ouvrons le feu et nous partons. Et nous l’avons fait plus d’une fois. » De très près. Ça veut dire que le robot s’approche des positions russes. Ouvre le feu avec sa mitrailleuse. Élimine les cibles. Et repart. Sans qu’aucun soldat ukrainien ne soit exposé au danger. C’est révolutionnaire. Parce que dans une guerre où les pertes humaines s’accumulent — 1 000 soldats russes éliminés quotidiennement, mais aussi des centaines d’Ukrainiens blessés ou tués chaque jour — chaque vie sauvée compte.
Mais ces missions ne se terminent pas toujours avec succès. Elektryk l’a admis franchement : « Parfois il arrive et est rapidement détruit. Et parfois il vit pendant des centaines de kilomètres. Hier, l’un des nôtres est allé chercher un soldat blessé mais n’a pas réussi. Il a été repéré par plus de cinq drones FPV volants et a été détruit par le sixième. » Cinq drones FPV. Puis un sixième qui réussit à détruire le robot terrestre. C’est la réalité brutale de cette guerre technologique. Chaque innovation rencontre une contre-mesure. Les drones terrestres sont efficaces. Mais ils sont vulnérables aux drones aériens. Les drones FPV russes — ces petits drones kamikazes guidés par des opérateurs portant des lunettes de réalité virtuelle — traquent constamment les robots terrestres ukrainiens. Et quand ils en trouvent un, ils attaquent. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’un frappe réussisse. Selon Elektryk : « Il arrive tout seul, se charge tout seul, et repart tout seul. C’est une chose unique. » Unique. Parce que c’est la première fois dans l’histoire militaire moderne qu’une armée utilise massivement des robots terrestres autonomes pour des missions d’évacuation médicale. Pour aller chercher les blessés dans des zones où les soldats ne peuvent pas aller. Où les véhicules sont immédiatement ciblés. Où seuls les robots peuvent survivre assez longtemps pour accomplir la mission. Et parfois, ils ne survivent pas non plus. Mais au moins, quand un robot est détruit, c’est juste une machine. Pas un soldat. Pas une vie humaine. C’est le calcul brutal qui guide le déploiement massif de ces systèmes en novembre 2025.
15 000 robots d’ici fin 2025 : l’adoption la plus rapide de l’histoire militaire
Mettons en perspective l’ampleur de ce déploiement. Selon Hlib Kanevskyi, directeur des achats au ministère de la Défense ukrainien, l’Ukraine prévoit de livrer 15 000 robots terrestres pour un usage au combat d’ici la fin de 2025. Quinze mille. En un an. Pour mettre ça en perspective, la première mission confirmée d’un drone terrestre ukrainien a eu lieu en décembre 2024 — il y a moins d’un an — quand la Charter Brigade a déployé un dans l’oblast de Kharkiv. C’était la première fois qu’un véhicule terrestre non habité produit localement participait à une opération de combat complète. Et maintenant, onze mois plus tard, l’Ukraine vise 15 000 unités. C’est quinze fois plus qu’en 2024, quand environ 1 000 robots terrestres ont été déployés. Selon SLD Info, cette transformation représente « l’une des adoptions technologiques militaires les plus rapides de l’histoire moderne ». Et ce n’est pas exagéré. Comparez ça aux États-Unis, qui ont développé leurs robots terrestres militaires sur des décennies. Ou à d’autres grandes puissances militaires qui ont des milliers de prototypes mais peu de déploiements opérationnels. L’Ukraine, elle, passe du prototype à la production de masse en quelques mois. Pourquoi ? Parce que la nécessité opérationnelle est urgente. Parce que chaque robot déployé sauve potentiellement des vies ukrainiennes. Et parce que l’écosystème ukrainien de développement de drones s’est adapté avec une rapidité stupéfiante.
Soutenant cet objectif ambitieux, il y a maintenant plus de 200 entreprises ukrainiennes travaillant sur le développement de drones terrestres. Deux cents. C’est une transformation complète du paysage industriel de défense du pays. Cet écosystème inclut tout, des grands contractants de défense établis aux petites startups fondées spécifiquement pour répondre aux besoins identifiés par les unités de première ligne. Le gouvernement ukrainien a soutenu cette expansion avec des engagements financiers substantiels. Après avoir contracté environ 100 millions de UAH (150 millions de dollars) au premier trimestre de 2025 seulement — une augmentation de soixante fois par rapport à la période précédente — le financement continue d’augmenter. Cela illustre à la fois la confiance croissante dans les capacités des robots terrestres et la demande opérationnelle urgente pour ces systèmes. Actuellement, plus de 140 systèmes robotiques sont enregistrés sur la plateforme Brave1 — l’initiative gouvernementale qui connecte les développeurs de drones avec l’armée. Sur ces 140, 96 ont subi un examen de défense et 14 répondent aux normes OTAN. Cette progression de l’enregistrement au test à la certification démontre la maturation de l’écosystème ukrainien de développement de drones terrestres et son intégration croissante avec les normes et exigences internationales. Et le gouvernement a mis en œuvre des réformes réglementaires complètes pour accélérer le déploiement tout en maintenant les normes de qualité. Les procédures de codification qui prenaient auparavant plusieurs mois ont été réduites à seulement dix jours. Dix jours. C’est une efficacité bureaucratique cruciale pour maintenir le rythme rapide du développement technologique et du déploiement sur le terrain.
Des missions multiples : combat, logistique, évacuation médicale, déminage
Les applications tactiques des drones terrestres ukrainiens se sont élargies bien au-delà des concepts initiaux, évoluant par l’expérience directe du champ de bataille plutôt que par la planification théorique. Selon le général de division Borys Kremenskyi, attaché de défense ukrainien à Washington : « Ces systèmes se sont révélés vraiment cruciaux » dans plusieurs domaines de mission. Quels domaines ? Commençons par le combat direct. Comme l’a montré Elektryk, certains robots sont équipés de mitrailleuses de 7,62mm et peuvent identifier et engager des cibles jour et nuit grâce à des capteurs avancés. Leur moteur électrique silencieux et leur construction robuste permettent une opération sur des terrains difficiles et dans des conditions météorologiques rigoureuses, les rendant appropriés pour des opérations autonomes prolongées. Le Liut (Fury), par exemple, a passé des tests de combat complets. Ensuite, il y a la logistique. Selon le commandant en chef Oleksandr Syrskyi, en octobre 2025, les robots terrestres ont livré près de 300 000 kilogrammes de provisions aux unités de défense. Trois cent mille kilos. En un mois. Ça représente des milliers de missions individuelles. Des munitions transportées jusqu’aux tranchées. De la nourriture livrée aux positions isolées. De l’eau amenée aux soldats qui ne peuvent pas se déplacer sans être ciblés. Chaque mission effectuée par un robot, c’est une mission où un soldat n’a pas à risquer sa vie en conduisant un camion à travers la zone de mort.
L’évacuation médicale est peut-être l’application la plus impressionnante. Elektryk l’a décrit : « Il arrive tout seul, se charge tout seul, et repart tout seul. » Un soldat est blessé dans une tranchée. Appeler une évacuation humaine signifie exposer des sauveteurs au feu ennemi. Mais envoyer un robot ? Le robot roule jusqu’à la position. Le soldat blessé est chargé — parfois seul, parfois avec l’aide de camarades. Et le robot repart. Vers une zone de collecte des blessés. Où des médecins attendent. Selon le 1er Bataillon médical séparé d’Ukraine, une mission complexe d’évacuation nommée « Skittles » a récemment été menée, sauvant deux soldats gravement blessés en utilisant uniquement des robots terrestres. Deux vies sauvées. Sans exposer aucun sauveteur. C’est révolutionnaire. Le déminage est une autre application cruciale. Les robots peuvent être envoyés pour poser des mines dans les zones contrôlées par l’ennemi — utilisant des drones bombardiers pour larguer des mines qui ralentissent les mouvements russes. Ou ils peuvent être utilisés pour des missions de déminage — identifiant et neutralisant les mines posées par les Russes. Et finalement, il y a les missions suicide. Des robots chargés d’explosifs qui roulent directement dans les tranchées ennemies ou vers des ponts logistiques et détonent, les oblitérant. C’est brutal. Mais efficace. Et ça ne coûte qu’une machine. Pas une vie humaine. Selon Forbes, en juillet 2025, la 3ème Brigade d’assaut a mené une opération utilisant uniquement des drones et des robots terrestres, résultant en la reddition de troupes russes sans aucune perte ukrainienne. Uniquement des robots. Aucun humain engagé directement. Et les Russes se sont rendus. Parce qu’ils étaient encerclés par des machines. Des machines qui n’ont pas peur. Qui ne se fatiguent pas. Qui ne négocient pas. Qui tuent simplement. Encore et encore. Jusqu’à ce que l’ennemi se rende ou meure.
La vulnérabilité fatale : les drones FPV russes traquent et détruisent les robots
Mais il y a un problème. Un problème énorme que personne ne peut ignorer. Les robots terrestres ukrainiens sont extrêmement vulnérables aux attaques de drones aériens, particulièrement en plein jour. Elektryk l’a admis : un de ses robots envoyé pour récupérer un soldat blessé « a été repéré par plus de cinq drones FPV volants et a été détruit par le sixième ». Six drones. Lancés successivement. Jusqu’à ce que l’un réussisse. C’est la réalité brutale. Les robots terrestres ukrainiens sont lents. Visibles. Et faciles à cibler pour les drones FPV russes. Selon Forbes, ces robots terrestres peuvent être réutilisés pour des missions de frappe à sens unique, roulant dans les tranchées ennemies pour détoner et les oblitérer, ainsi que pour déminer. Mais ils peuvent aussi être rapidement détruits. Particulièrement pendant la journée quand les drones FPV peuvent facilement les repérer et les traquer. Selon les soldats interrogés, les robots qui roulent vers le front pendant la journée ont un taux de survie beaucoup plus faible que ceux opérant la nuit. La nuit, les drones FPV ont plus de difficulté à voir. Les caméras thermiques aident, mais la visibilité reste limitée. Alors les robots ont une chance. Mais pendant la journée ? Ils sont des cibles faciles. C’est pourquoi beaucoup de missions robotiques se font maintenant la nuit. Comme l’engin d’Elektryk qui « est sorti hier soir et n’est rentré que ce matin ». Opérations nocturnes. Pour minimiser l’exposition aux drones ennemis.
Les Russes ont également développé leurs propres robots terrestres. Selon un rapport de presse russe en août 2025, la Russie développe des robots terrestres équipés de lanceurs thermobariques à quatre tubes. Thermobariques. Ces armes qui créent une explosion massive suivie d’une onde de pression qui aspire l’oxygène des espaces clos. Dévastatrices dans les tranchées. Et maintenant montées sur des robots. La Bataille d’Avdiivka (octobre 2023 à février 2024) a vu les deux camps déployer des robots terrestres en nombres significatifs pour la première fois. Mais les systèmes russes se sont généralement révélés moins efficaces que leurs homologues ukrainiens. Un exemple notable s’est produit en mars 2025, quand six robots Courier russes armés de lance-grenades automatiques ont tenté un assaut coordonné près des défenses de repli d’Avdiivka. Malgré avoir prétendument tiré des centaines de grenades, les six véhicules ont été rapidement détruits, deux étant éliminés devant la caméra par des drones FPV ukrainiens. Cet engagement a mis en évidence à la fois le potentiel et les limites de la technologie actuelle des robots terrestres tout en démontrant la vulnérabilité de ces systèmes aux contre-mesures existantes. L’échec de cet assaut illustre plusieurs défis clés auxquels fait face le déploiement de robots terrestres dans des environnements contestés. Les véhicules étaient apparemment incapables de se coordonner efficacement, manquaient de protection adéquate contre les attaques de drones, et ont échoué à obtenir la surprise tactique malgré leur sophistication technologique. La destruction rapide de ces systèmes coûteux soulève également des questions sur le rapport coût-efficacité et les taux de perte acceptables pour les plateformes robotiques.
Câbles à fibre optique : la réponse ukrainienne à la guerre électronique
Face à la vulnérabilité aux drones FPV et à la guerre électronique russe intensive, l’Ukraine a développé une innovation cruciale : les câbles de contrôle à fibre optique. Inspirés par le succès des câbles à fibre optique sur les drones aériens FPV, l’Ukraine a commencé à tester ces systèmes sur les véhicules terrestres. Cette innovation répond à l’un des défis les plus critiques auxquels font face les opérations de robots terrestres : le brouillage de la guerre électronique, qui s’est révélé dévastateur contre les systèmes contrôlés par radiofréquence. Comment ça fonctionne ? Au lieu d’utiliser des signaux radio — qui peuvent être brouillés, interceptés, ou perturbés — le robot reste physiquement connecté à l’opérateur via un long câble à fibre optique. Ce câble se déroule derrière le robot pendant qu’il avance. Et les commandes de contrôle passent par la fibre. Aucun signal radio. Aucune vulnérabilité au brouillage électronique. C’est brillant dans sa simplicité. Et ça fonctionne. Selon les rapports, plusieurs robots terrestres ukrainiens utilisent maintenant cette technologie. Le compromis ? La portée est limitée par la longueur du câble. Peut-être quelques kilomètres au maximum. Et le câble peut être coupé — par des explosions, par des véhicules ennemis, par des obstacles. Mais dans les environnements de guerre électronique intense où les signaux radio sont constamment brouillés, c’est la seule solution viable. Et l’Ukraine l’adopte massivement.
Intelligence artificielle et navigation autonome : vers des robots qui pensent
L’avenir des robots terrestres ukrainiens repose sur l’intelligence artificielle et la navigation autonome. Le robot Droid TW, développé localement et opérationnel depuis décembre 2024, dispose d’algorithmes d’intelligence artificielle capables de reconnaître le personnel ennemi. C’est un saut significatif vers l’identification et l’engagement autonome de cibles, passant au-delà des simples véhicules télécommandés vers des systèmes semi-autonomes capables de prise de décision indépendante. Le VATAG, un véhicule terrestre non habité lourd dévoilé à l’exposition Defense Tech Valley 2025 en Ukraine, combine une navigation pilotée par l’IA, une capacité de charge utile de deux tonnes, et une propulsion hybride pour améliorer le soutien tactique en première ligne dans les zones à haut risque. Il est équipé d’un canon automatique de 25mm télécommandé et d’une IA intégrée pour son matériel et ses logiciels afin d’améliorer la prise de décision sur le champ de bataille. Selon Anatoly Nikitin, responsable du développement de projet VATAG : « Notre objectif est de sauver autant de vies que possible et de minimiser les risques pour le personnel. Pour cette raison, notre feuille de route inclut l’augmentation de la capacité de charge utile de la plateforme, l’amélioration de l’interopérabilité avec les systèmes existants, et l’expansion des scénarios opérationnels. » L’objectif à long terme ? Des robots complètement autonomes qui peuvent naviguer sur le champ de bataille, identifier les cibles, engager sans intervention humaine. Des essaims de robots coordonnés — certains fournissant le feu, d’autres transportant du cargo, d’autres effectuant la surveillance. Combinés avec des essaims de drones FPV, cela deviendrait une arme puissante dans n’importe quelle confrontation. Mais atteindre l’autonomie complète est actuellement entravé par une infrastructure technique insuffisante. Cependant, les prévisions suggèrent que cela sera accompli d’ici 2030. Cinq ans. D’ici là, les robots terrestres ukrainiens pourraient être capables d’opérer de manière complètement indépendante. Et ça changera tout.
77 000 cibles détruites en octobre : les drones aériens dominent toujours
Mais mettons les robots terrestres en perspective. Aussi impressionnants soient-ils, ils restent secondaires par rapport aux drones aériens en termes d’impact sur le champ de bataille. Selon Syrskyi, en octobre 2025, les complexes d’aviation non habitée ukrainiens ont frappé 77 000 cibles ennemies. Soixante-dix-sept mille. En un mois. C’est plus de 2 500 cibles par jour. Les meilleures performances au combat ont été démontrées par les drones FPV et les bombardiers lourds. Ces machines volantes — pas les robots terrestres — dominent toujours le champ de bataille. Elles sont responsables d’environ trois quarts des pertes russes selon certaines estimations. Elles ont créé un « mur de drones » d’environ dix à quinze kilomètres de profondeur le long des lignes de front. Une zone où rien ne peut bouger sans être ciblé. Où les véhicules sont détruits en quelques minutes. Où les soldats ne peuvent avancer que la nuit, en petits groupes, en espérant ne pas être repérés. Les robots terrestres opèrent principalement dans cette zone grise. Ou juste derrière. Livrant des provisions. Évacuant les blessés. Soutenant les troupes qui ne peuvent pas se déplacer librement à cause de la menace aérienne constante. Selon Syrskyi : « Nous élargissons activement les complexes robotiques terrestres. Alors que les zones de destruction s’élargissent, ils deviennent un élément intégral de la guerre technologique moderne. La tâche principale de l’utilisation des complexes robotiques terrestres est de préserver la vie du personnel. » Préserver la vie. C’est ça l’objectif principal. Pas de gagner la guerre avec des robots. Mais de sauver des soldats ukrainiens en envoyant des machines faire les tâches les plus dangereuses.
Et le rôle logistique des complexes terrestres non habités augmente également : en octobre, ils ont livré près de 300 000 kg de provisions aux unités de défense. L’évacuation des blessés, le déminage et l’emploi au combat sont également des réalités actuelles de leur utilisation au front. Trois cent mille kilos. C’est énorme. Ça représente des milliers de trajets individuels. Des caisses de munitions. Des rations alimentaires. De l’eau. Des équipements médicaux. Tout livré par des robots. Sans exposer des conducteurs humains. Selon Jack Watling, chercheur senior pour la guerre terrestre au Royal United Services Institute (RUSI), les forces ukrainiennes ont conclu que la prise de territoire dans la zone grise « est idéalement faite avec des armes montées sur des véhicules terrestres non habités, car leur tir soutenu, livré depuis l’extérieur des positions de combat préparées, les rend vulnérables aux frappes ». Vulnérables. Mais moins vulnérables que des soldats. Et c’est le calcul. Perdre un robot coûte entre 1 000 et 64 000 dollars selon le modèle. Perdre un soldat coûte une vie. Une famille détruite. Un avenir anéanti. Alors l’Ukraine choisit de perdre des robots. Autant qu’il faut. Pour sauver des vies humaines. Et ça fonctionne. Selon les estimations, les robots terrestres ont déjà sauvé des centaines — peut-être des milliers — de vies ukrainiennes depuis leur déploiement massif en 2025. En évitant des missions d’évacuation humaine. En livrant des provisions sans exposer des conducteurs. En effectuant des reconnaissances sans risquer des éclaireurs. C’est une révolution silencieuse. Qui se déroule pendant que le monde se concentre sur les drones aériens et les missiles de croisière.
La Russie copie : des régiments de drones et des intercepteurs
Mais la Russie n’est pas restée passive. Syrskyi a noté que « les forces russes copient l’expérience ukrainienne, formant des régiments de systèmes de drones et développant des drones intercepteurs ». Copient. C’est le mot clé. La Russie regarde ce que l’Ukraine fait. Et elle imite. Des régiments entiers dédiés aux drones. Des drones intercepteurs conçus spécifiquement pour abattre d’autres drones. Des robots terrestres armés. Selon un rapport de presse russe, la Russie développe maintenant ses propres robots terrestres avec des lanceurs thermobariques. Mais jusqu’à présent, les systèmes russes se sont généralement révélés moins efficaces que leurs homologues ukrainiens. Pourquoi ? Selon Samuel Bendett, chercheur senior au Center for a New American Security : « Bien que l’Ukraine et la Russie poursuivent des stratégies décentralisées pour les robots terrestres, l’Ukraine mène avec son initiative Brave1 et l’expansion des capacités de production, tandis que la Russie continue de dépendre d’efforts fragmentés menés par des volontaires au niveau du bataillon. » Fragmentés. Menés par des volontaires. Pas coordonnés. Pas industrialisés. L’Ukraine, elle, a créé un écosystème entier. Plus de 200 entreprises. Une plateforme gouvernementale (Brave1). Des procédures de certification accélérées (dix jours au lieu de plusieurs mois). Et un financement massif (150 millions de dollars au premier trimestre 2025 seul). La Russie essaie de rattraper. Mais elle est en retard. Et dans cette course technologique, être en retard signifie perdre des soldats. Perdre des batailles. Perdre la guerre. Lentement. Mais sûrement.
Conclusion : 15 000 robots d'ici fin 2025, l'armée du futur se construit aujourd'hui
Les robots terrestres sont là. Sur les lignes de front ukrainiennes. À Pokrovsk où 76 affrontements quotidiens se déroulent. Où 300 soldats russes se sont infiltrés dans la ville. Et où des machines télécommandées équipées de mitrailleuses sortent la nuit, éliminent des ennemis, et rentrent au matin. Sans qu’aucun soldat ukrainien ne soit exposé. C’est le nouveau visage de cette guerre. Et ce n’est que le début. Parce que l’Ukraine prévoit de déployer 15 000 robots terrestres d’ici la fin de 2025. Quinze mille. C’est quinze fois plus qu’en 2024. C’est l’une des adoptions technologiques militaires les plus rapides de l’histoire moderne. De décembre 2024 — la première mission confirmée — à novembre 2025 — quinze mille unités prévues. Onze mois. C’est stupéfiant. Et c’est soutenu par plus de 200 entreprises ukrainiennes, 150 millions de dollars de financement au premier trimestre 2025 seul, et des réformes réglementaires qui réduisent les procédures de certification de plusieurs mois à dix jours. L’écosystème ukrainien de développement de drones — aériens et terrestres — est devenu le plus dynamique au monde. Dépassant même les États-Unis et la Chine en termes de rapidité d’innovation et de déploiement sur le terrain. Pourquoi ? Parce que l’Ukraine n’a pas le choix. Parce que chaque robot déployé sauve potentiellement des vies. Parce que dans une guerre d’attrition brutale contre un ennemi avec trois fois plus de population, l’Ukraine doit compenser par la technologie. Par l’ingéniosité. Par la rapidité d’adaptation. Et ça fonctionne.
Ces robots font tout. Combat direct avec des mitrailleuses. Logistique avec 300 000 kilos de provisions livrées en octobre 2025 seul. Évacuation médicale comme la mission « Skittles » qui a sauvé deux soldats gravement blessés. Déminage. Pose de mines. Missions suicide contre des tranchées ennemies. Et dans certains cas, comme en juillet 2025 avec la 3ème Brigade d’assaut, ils ont même forcé la reddition de troupes russes sans aucune perte ukrainienne. Uniquement des robots. Aucun humain engagé. Et les Russes se sont rendus. Mais il y a des limites. Les robots sont vulnérables aux drones FPV. Elektryk l’a admis : un de ses robots envoyé pour récupérer un blessé « a été repéré par plus de cinq drones FPV et a été détruit par le sixième ». Alors l’Ukraine innove. Câbles à fibre optique pour éviter le brouillage. Intelligence artificielle pour la reconnaissance de cibles. Navigation autonome pour réduire la charge des opérateurs. Propulsion hybride pour les opérations silencieuses. Et des objectifs ambitieux : l’autonomie complète d’ici 2030. Des essaims de robots coordonnés. Des machines qui pensent. Qui décident. Qui tuent. Sans intervention humaine. C’est terrifiant. Mais c’est aussi l’avenir. Et cet avenir se construit maintenant. Sur les champs de bataille d’Ukraine. Où 15 000 robots seront déployés d’ici la fin de 2025. Où les machines remplacent lentement les soldats dans les tâches les plus dangereuses. Où l’armée du futur prend forme. En temps réel. Sous le feu. Avec des vies en jeu. L’Ukraine est devenue le laboratoire mondial de la guerre robotique. Et le monde regarde. Apprend. Copie. Parce que ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui définira comment les guerres seront menées demain. Partout. Pour toujours.
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