Commençons par comprendre ce qu’est Stavrolen. Ce n’est pas juste une usine pétrochimique ordinaire. C’est un complexe industriel majeur appartenant à Lukoil, le deuxième plus grand producteur de pétrole en Russie après Rosneft. Stavrolen est situé à Budyonnovsk, une ville d’environ 60 000 habitants dans le kraï de Stavropol, dans le sud de la Russie, à environ 500 kilomètres de la frontière ukrainienne. Selon l’État-Major ukrainien, l’usine « a un cycle complet de traitement des matières premières hydrocarbonées et produit des polymères pour la fabrication de matériaux composites, de pièces de carrosserie, de joints et d’isolants pour divers types d’équipements de l’armée russe ». Polymères. Composites. Joints. Isolants. Ces mots techniques cachent une réalité brutale : Stavrolen produit les matériaux essentiels qui entrent dans la fabrication d’équipements militaires russes. Et surtout — et c’est crucial — elle produit des composants pour les drones. Selon le rapport de l’État-Major : « Entre autres, elle produit également des composants pour les UAV. » Les UAV. Les véhicules aériens sans pilote. Les drones. Ces mêmes drones Shahed-136 que l’Iran fournit à la Russie et que Moscou utilise chaque nuit pour bombarder les villes ukrainiennes. Ces drones qui ont détruit des infrastructures électriques, des bâtiments résidentiels, des hôpitaux. Et Stavrolen fabrique des pièces pour eux. Peut-être pas les drones entiers. Mais des composants. Des polymères pour le corps. Des joints pour les moteurs. Des isolants pour l’électronique. Sans ces pièces, les drones ne peuvent pas voler. Sans Stavrolen, la capacité de production de drones russes diminue. C’est pourquoi l’Ukraine frappe cette usine. Pas par vengeance. Pas pour terroriser les civils. Mais pour réduire la capacité de production militaire russe. Pour tarir le flux de drones qui tombent sur Kyiv, Kharkiv, Dnipro chaque nuit.
Mais Stavrolen ne produit pas seulement pour les drones. Elle produit pour toute une gamme d’équipements militaires. Selon les rapports, l’usine peut traiter jusqu’à 2,2 milliards de mètres cubes de gaz annuellement. Elle produit du polyéthylène, du polypropylène, du benzène, du butadiène, des résines. Ces produits chimiques sont utilisés dans la fabrication de matériaux composites — des matériaux légers mais résistants utilisés dans les véhicules blindés, les avions, les missiles. Ils sont utilisés dans les systèmes de guerre électronique — les isolants qui protègent les câbles et l’électronique contre les interférences. Ils sont utilisés dans les missiles — les joints qui assurent l’étanchéité des systèmes de propulsion. En résumé, Stavrolen est une artère vitale de l’industrie de défense russe. Couper cette artère affaiblit toute la machine de guerre. Et c’est exactement ce que l’Ukraine fait. Selon le Service de sécurité d’Ukraine (SBU), près de 160 frappes réussies ont été menées en 2025 contre des installations pétrolières et pétrochimiques russes. Cent soixante. Ça a provoqué une chute de 37% de la capacité de raffinage russe. Trente-sept pour cent. Plus d’un tiers. C’est colossal. Et Stavrolen n’est qu’une cible parmi des dizaines. Mais c’est une cible stratégique. Une cible qui compte. Une cible qui, quand elle brûle, affaiblit directement la capacité de la Russie à mener cette guerre.
La deuxième attaque en deux semaines : l’Ukraine ne lâche pas
Ce n’est pas la première fois que Stavrolen est frappée. Le 29 octobre 2025 — il y a seulement deux semaines — l’usine avait déjà été attaquée par des drones ukrainiens. Selon Militarnyi, un média ukrainien spécialisé dans les affaires militaires, cette première attaque avait également causé des dégâts. Maintenant, le 12 novembre, l’Ukraine frappe à nouveau. Deux fois en deux semaines. Pourquoi ? Parce que la première attaque n’a probablement pas complètement détruit l’usine. Les drones ukrainiens, avec leurs ogives de quelques dizaines de kilos, peuvent endommager des installations, causer des incendies, détruire des équipements spécifiques. Mais ils ne peuvent pas pulvériser un complexe industriel entier d’un seul coup. Alors l’Ukraine revient. Elle frappe à nouveau. Et encore. Jusqu’à ce que l’usine soit suffisamment endommagée pour réduire significativement sa production. C’est une stratégie d’attrition. Frapper. Endommager. Forcer la Russie à réparer. Puis frapper à nouveau avant que les réparations soient terminées. Chaque attaque force Moscou à détourner des ressources — des ouvriers, des matériaux, de l’argent — pour réparer. Chaque attaque retarde la production. Chaque attaque réduit le nombre de composants de drones qui sortent de l’usine. Et cumulativement, ça a un impact. Peut-être pas spectaculaire. Peut-être pas immédiat. Mais au fil des semaines et des mois, la capacité de production russe s’érode. Et c’est exactement ce que l’Ukraine veut.
500 kilomètres à l’intérieur de la Russie : comment les drones ukrainiens pénètrent-ils ?
Budyonnovsk est à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne. Cinq cents. Comment les drones ukrainiens atteignent-ils cette distance ? Ce sont des drones à longue portée, fabriqués localement en Ukraine. Pas des drones FPV comme ceux utilisés au front. Pas des petits quadricoptères. Mais des drones de frappe à longue portée — probablement des modèles comme le UJ-22 Airborne ou d’autres drones développés par l’industrie de défense ukrainienne. Ces drones peuvent voler 1 000 kilomètres ou plus. Ils volent bas. Ils rasent le terrain. Ils contournent les zones de couverture radar. Ils exploitent les trous dans les défenses aériennes russes. Parce que — et c’est crucial — la Russie ne peut pas défendre tout son territoire. Elle a concentré la majorité de ses systèmes de défense aérienne autour du front ukrainien, autour de Moscou, autour de quelques installations stratégiques. Mais le reste du pays ? Vulnérable. Avec des trous béants que l’Ukraine exploite. Selon George Barros de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) : « La Russie concentre maintenant la plupart de ses défenses aériennes autour du front ukrainien et de quelques régions stratégiques. Une fois que vous dépassez cette coquille initiale autour du théâtre ukrainien, le reste de la Russie a des trous et des vulnérabilités. » Et Budyonnovsk est dans un de ces trous. À 500 kilomètres de la frontière. Loin du front. Probablement protégé seulement par quelques systèmes de défense aérienne légers. Et les drones ukrainiens passent. Selon le ministère russe de la Défense, les défenses aériennes russes ont intercepté 22 drones dans la nuit du 11 au 12 novembre, dont quatre au-dessus du kraï de Stavropol. Quatre interceptés. Mais combien ont été lancés au total ? Si plusieurs ont atteint Stavrolen, et si quatre ont été interceptés, ça suggère qu’au moins sept ou huit drones ont été lancés contre cette région. Et plusieurs ont passé. Ont frappé. Ont brûlé.
Les drones Deep Strike : l'unité d'élite qui frappe au cœur de la Russie
Parlons de l’unité responsable de cette attaque. Les Forces d’opérations spéciales d’Ukraine, et plus spécifiquement l’unité Deep Strike. C’est une unité d’élite spécialisée dans les frappes à longue portée contre des cibles stratégiques en territoire ennemi. Selon le communiqué des Forces d’opérations spéciales : « Dans la nuit du 12 novembre, les unités Deep Strike des Forces d’opérations spéciales ont mené une frappe réussie sur l’usine pétrochimique Stavrolen. » Deep Strike. Frappe profonde. C’est exactement ce qu’ils font. Ils ne combattent pas au front. Ils ne défendent pas des tranchées. Ils frappent derrière les lignes ennemies. Profondément. Avec des drones. Avec de l’intelligence. Avec une précision chirurgicale. Ces unités ont probablement passé des semaines — peut-être des mois — à planifier cette attaque. À identifier la cible. À analyser les défenses aériennes russes autour de Budyonnovsk. À calculer les trajectoires de vol des drones. À synchroniser le lancement pour maximiser les chances que plusieurs drones atteignent la cible. Et ça a fonctionné. Selon le communiqué : « Plusieurs drones ont atteint leur cible. Les frappes ont été confirmées par les résidents locaux sur les réseaux sociaux. » Les résidents locaux. Eux-mêmes. Pas la propagande ukrainienne. Des Russes ordinaires vivant à Budyonnovsk qui ont vu les explosions, qui ont filmé les flammes, qui ont posé les vidéos sur VKontakte et Telegram. Et ces vidéos sont maintenant partagées par des canaux ukrainiens comme Supernova+ et Exilenova+. Les vidéos montrent des flammes massives. Des explosions secondaires. De la fumée noire qui monte dans le ciel nocturne. C’est réel. C’est vérifiable. Et ça montre que l’attaque a réussi.
Le gouverneur du kraï de Stavropol, Vladimir Vladimirov, a confirmé l’attaque — enfin, il a confirmé qu’un « incendie » s’est déclaré dans la zone industrielle. Selon lui, les défenses aériennes russes ont intercepté plusieurs drones, et les « débris des drones abattus » ont causé l’incendie. C’est la ligne officielle du Kremlin. Chaque fois que l’Ukraine frappe en territoire russe, Moscou prétend que tous les drones ont été interceptés et que les dégâts sont causés par des « débris tombants ». C’est devenu une blague sur les réseaux sociaux ukrainiens et russes. Parce que si les débris de drones interceptés causent des incendies massifs dans des usines stratégiques, alors peut-être que la Russie devrait arrêter d’intercepter les drones et les laisser s’écraser sans exploser ? Évidemment, c’est absurde. La réalité, c’est que plusieurs drones ont atteint Stavrolen. Ont explosé sur leurs cibles. Ont causé des incendies et des dégâts. Et Vladimirov ne peut pas l’admettre publiquement sans reconnaître que les défenses aériennes russes ont échoué. Alors il ment. Comme le Kremlin ment depuis le début de cette guerre. Sur les pertes. Sur les échecs. Sur tout. Mais les vidéos ne mentent pas. Les flammes ne mentent pas. Et Stavrolen brûle. Ça, c’est indéniable.
Novyi Svit : un dépôt de munitions explose en territoire occupé
Mais Stavrolen n’était pas la seule cible dans la nuit du 11 au 12 novembre. Selon l’État-Major ukrainien, les Forces armées ont également frappé un dépôt de munitions dans le village de Novyi Svit, district de Kalmiusk, dans l’oblast de Donetsk temporairement occupé. Novyi Svit est à environ 35 kilomètres de la ville de Donetsk. C’est en territoire occupé depuis 2014. Et là-bas, selon Petro Andriushchenko, responsable du Centre d’études de l’occupation, se trouve également la centrale thermique de Starobesheve. Selon les rapports, cette centrale — avec une capacité d’environ 2 300 MW — est un fournisseur clé d’électricité pour les installations militaires russes et les villes occupées. Et dans la nuit du 12 novembre, elle a été frappée. Des vidéos publiées par Exilenova+ montrent le moment de l’impact. Des explosions secondaires visibles depuis des zones résidentielles voisines. Andriushchenko a commenté que l’installation est « hors ligne ». Hors ligne. Plus d’électricité. Plus de courant pour les installations militaires russes. Plus de chauffage pour l’hiver qui arrive. C’est un coup stratégique. Mais l’État-Major ukrainien mentionne spécifiquement un dépôt de munitions à Novyi Svit. Selon le rapport : « La cible a été atteinte et des explosions ont été enregistrées. L’étendue des dégâts est en cours de clarification. » Des explosions. Au pluriel. Ça suggère que les munitions stockées ont explosé en chaîne. Que le dépôt a été détruit ou gravement endommagé. Et chaque obus qui explose à Novyi Svit, c’est un obus qui ne tombera pas sur une ville ukrainienne. Chaque roquette détruite, c’est une roquette qui ne frappera pas une position ukrainienne. C’est l’impact cumulatif de ces frappes. Une usine pétrochimique en Russie. Un dépôt de munitions en territoire occupé. Deux cibles. Une nuit. Et les deux brûlent.
160 frappes en 2025 : la campagne ukrainienne qui saigne l'industrie russe
Mettons Stavrolen en perspective. Cette attaque n’est pas isolée. C’est une partie d’une campagne stratégique plus large menée par l’Ukraine depuis des mois. Selon le Service de sécurité d’Ukraine (SBU), près de 160 frappes réussies ont été menées en 2025 contre des installations pétrolières et pétrochimiques russes — extraction et raffinage. Cent soixante. C’est énorme. Ça représente en moyenne plus d’une frappe tous les deux jours depuis le début de l’année. Et l’impact est mesurable. Selon le chef du SBU, Vasyl Maliuk, ces frappes ont provoqué des pénuries de carburant en Russie et une chute de 37% de la capacité de raffinage. Trente-sept pour cent. Plus d’un tiers de la capacité de raffinage russe anéantie. Ça signifie moins de carburant pour l’armée. Moins de diesel pour les tanks. Moins de kérosène pour les avions. Moins d’essence pour les camions qui ravitaillent le front. Maliuk l’a déclaré le 31 octobre : « Ce sont des cibles militaires légitimes. L’extraction et le raffinage pétroliers représentent environ 90% du budget de défense russe. Ce sont ces pétro-roubles sales qui financent la guerre contre nous. » Quatre-vingt-dix pour cent. Le pétrole et le gaz financent presque entièrement la machine de guerre russe. Frapper les raffineries, les installations pétrochimiques, les terminaux pétroliers — c’est frapper le portefeuille de Poutine. C’est tarir le flux d’argent qui paie les soldats, qui achète les munitions, qui construit les tanks. Et l’Ukraine le fait systématiquement. Méthodiquement. Sans relâche.
Regardons quelques autres frappes récentes. En novembre 2025, l’Ukraine a frappé une base aérienne militaire à Kazan, un collège d’aviation, et une usine d’avions où les bombardiers stratégiques Tu-160 et Tu-22 sont produits et réparés. Kazan est à plus de 1 000 kilomètres de la frontière ukrainienne. Et pourtant, les drones ukrainiens ont atteint leurs cibles. En novembre également, l’Ukraine a frappé une installation de stockage à Oryol, où la Russie stocke des drones Shahed. Plus de 200 drones ennemis ont été détruits dans cette seule frappe. Deux cents. En une seule attaque. C’est colossal. En octobre 2025, l’Ukraine a frappé une usine d’aviation à Smolensk, responsable de la production et de la modernisation d’avions de combat russes. En janvier 2025, l’Ukraine a même frappé des cibles près de Saint-Pétersbourg, la deuxième plus grande ville de Russie, ciblant un terminal pétrolier. C’était la première fois qu’une ville aussi éloignée et aussi importante était touchée. Et maintenant, le 12 novembre, Stavrolen brûle. Pour la deuxième fois en deux semaines. C’est le nouveau rythme de cette guerre. L’Ukraine ne peut pas gagner au front — pas avec l’infériorité numérique, pas avec les 217 affrontements quotidiens dont 76 à Pokrovsk seul. Mais elle peut porter la guerre en Russie. Elle peut frapper les usines. Les raffineries. Les dépôts. Les bases aériennes. Et lentement, frappe après frappe, affaiblir la capacité de la Russie à mener cette guerre. Ce n’est pas spectaculaire. Ce n’est pas rapide. Mais c’est efficace. Et ça montre que malgré tout, l’Ukraine n’est pas vaincue. Qu’elle peut encore frapper. Encore et encore. Jusqu’à ce que la Russie n’ait plus les moyens de continuer.
Les drones ukrainiens vs les missiles occidentaux : le dilemme des ogives
Mais il y a un problème. Les drones ukrainiens, aussi impressionnants soient-ils, ont des limites. Leurs ogives de quelques dizaines de kilos peuvent endommager des installations. Causer des incendies. Détruire des équipements spécifiques. Mais elles ne peuvent pas pulvériser complètement un complexe industriel comme Stavrolen. Elles ne peuvent pas détruire un pont stratégique. Elles ne peuvent pas anéantir un centre de commandement enterré. Pour ça, il faudrait des missiles de croisière avec des ogives de 500 kilos, 1 000 kilos, 1 150 kilos. Des Tomahawk américains. Des Storm Shadow britanniques. Des Taurus allemands. Des armes capables de pénétrer du béton renforcé. De détruire des structures massives. De causer des dégâts stratégiques irréversibles. Mais l’Occident refuse de les fournir en quantités suffisantes. Ou du moins, refuse d’autoriser leur utilisation contre des cibles profondément à l’intérieur de la Russie. Les États-Unis ont fourni quelques ATACMS — avec une portée d’environ 300 kilomètres. Le Royaume-Uni a réapprovisionné l’arsenal ukrainien avec un nombre non divulgué de Storm Shadow — portée d’environ 250 kilomètres. Mais ces armes sont limitées. En nombre et en autorisation d’utilisation. Alors l’Ukraine improvise. Elle frappe avec ce qu’elle a. Avec des drones fabriqués localement. Avec des ogives plus petites. Avec une stratégie d’attrition qui compense la puissance par la persistance. Frappe après frappe. Nuit après nuit. Jusqu’à ce que l’accumulation de dégâts devienne significative. Et ça fonctionne. Pas parfaitement. Pas rapidement. Mais ça fonctionne. Stavrolen brûle. Deux fois en deux semaines. Et elle brûlera probablement à nouveau dans quelques semaines. Jusqu’à ce qu’elle soit suffisamment endommagée pour réduire significativement sa production. C’est la guerre que l’Ukraine mène. Pas avec des missiles de croisière occidentaux. Mais avec de l’ingéniosité. De la détermination. Et des drones qui volent 500 kilomètres dans la nuit pour brûler les usines qui alimentent la machine de guerre russe.
Conclusion : Stavrolen brûle, l'Ukraine frappe, la Russie saigne
Stavrolen brûle. Pour la deuxième fois en deux semaines. Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2025, les Forces d’opérations spéciales d’Ukraine, unité Deep Strike, ont mené une « attaque de feu réussie » contre cette usine pétrochimique stratégique à Budyonnovsk, dans le kraï de Stavropol, à 500 kilomètres de la frontière ukrainienne. Plusieurs drones ont atteint leur cible. Des explosions. Des incendies. Des vidéos partagées par des résidents locaux russes montrant des flammes massives dans la zone industrielle. Et le gouverneur du kraï qui prétend que c’est juste des « débris de drones interceptés » qui ont causé le feu — la ligne officielle du Kremlin qui devient de plus en plus ridicule à chaque répétition. Stavrolen n’est pas juste une usine pétrochimique. C’est une artère vitale de l’industrie de défense russe. Elle produit des composants pour les drones. Des polymères pour les matériaux composites. Des joints pour les moteurs. Des isolants pour l’électronique. Sans Stavrolen, la capacité de production de drones russes diminue. Chaque composant qui ne sort pas de cette usine, c’est un drone de moins qui tombera sur Kyiv. C’est pourquoi l’Ukraine frappe. Encore et encore. Deux fois en deux semaines. Et elle reviendra probablement. Parce que les drones ukrainiens, avec leurs ogives de quelques dizaines de kilos, ne peuvent pas détruire complètement un complexe industriel d’un seul coup. Alors l’Ukraine revient. Frappe. Endommage. Force la Russie à réparer. Puis frappe à nouveau. C’est une stratégie d’attrition. Et ça fonctionne.
Cette attaque s’inscrit dans une campagne stratégique plus large. Près de 160 frappes réussies en 2025 contre des installations pétrolières et pétrochimiques russes. Une chute de 37% de la capacité de raffinage. Des usines d’aviation frappées à Kazan et Smolensk. Des dépôts de drones détruits à Oryol. Des terminaux pétroliers brûlés près de Saint-Pétersbourg. Et maintenant, Stavrolen. Deux fois. Avec, dans la même nuit du 12 novembre, un dépôt de munitions pulvérisé à Novyi Svit en territoire occupé. Deux cibles. Une nuit. Et les deux brûlent. L’Ukraine ne peut pas gagner cette guerre au front. Pas avec 217 affrontements quotidiens dont 76 à Pokrovsk seul. Pas avec l’infériorité numérique. Pas avec les villages qui tombent à Zaporizhzhia. Mais elle peut porter la guerre en Russie. Elle peut frapper les usines. Les raffineries. Les dépôts. Les bases aériennes. Elle peut tarir le flux de composants, de carburant, de munitions qui alimentent la machine de guerre russe. Ce n’est pas rapide. Ce n’est pas spectaculaire. Mais c’est efficace. Frappe après frappe. Nuit après nuit. L’Ukraine prouve qu’elle n’est pas vaincue. Qu’elle peut encore frapper. À 500 kilomètres. À 1 000 kilomètres. Profondément au cœur de la Russie. Avec des drones fabriqués localement. Avec de l’ingéniosité. Avec une détermination qui ne faiblit jamais. Stavrolen brûle. L’Ukraine frappe. La Russie saigne. Lentement. Mais sûrement. Et tant que l’Ukraine peut lancer ces frappes, tant qu’elle peut envoyer ses drones Deep Strike au cœur du territoire ennemi, elle garde une chance. Une chance mince. Fragile. Mais une chance quand même. Stavrolen brûle. Et demain, une autre usine brûlera. Et après-demain encore. Jusqu’à ce que la Russie n’ait plus les moyens de continuer. Ou jusqu’à ce que l’Occident trouve enfin le courage de fournir les armes — les Tomahawk, les Taurus, les Storm Shadow en quantités massives — qui permettraient à l’Ukraine de transformer ces piqûres d’abeilles en coups de massue. Pour l’instant, en novembre 2025, l’Ukraine fait avec ce qu’elle a. Et ce qu’elle a suffit pour brûler Stavrolen. Deux fois. Et ça suffit pour montrer que la guerre n’est pas finie. Que l’Ukraine se bat encore. Et qu’elle continuera de frapper. Encore et encore. Jusqu’à la victoire. Ou jusqu’à la fin.
Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.