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Chronique : Zaporizhzhia s’effondre, l’Ukraine admet une détérioration brutale du front sud
Crédit: Adobe Stock

Syrskyi n’a pas tourné autour du pot. Dans son message Telegram du 10 novembre, il a été direct, presque brutal dans sa franchise : « L’ennemi a intensifié son activité dans l’oblast de Zaporizhzhia, utilisant les conditions météorologiques — un brouillard dense — pour s’infiltrer entre nos positions. » Le brouillard. Encore et toujours le brouillard qui neutralise les drones ukrainiens, qui aveugle les observateurs, qui transforme chaque avancée russe en fantôme invisible jusqu’à ce qu’il soit trop tard. « La situation s’est considérablement détériorée dans les directions d’Oleksandrivka et Huliaipole, où l’ennemi, profitant de sa supériorité numérique en hommes et en équipement, a avancé lors de combats féroces et a capturé trois villages. » Trois. Lesquels exactement ? Les rapports varient, mais ce qui est clair c’est que les Russes ont pris du terrain. Beaucoup de terrain. Trop de terrain. Selon le porte-parole des Forces de défense du Sud, Vladyslav Voloshyn, qui s’est exprimé à Suspilne le 11 novembre, les troupes ukrainiennes se sont « complètement retirées d’Uspenivka et de Novomykolaivka ». Complètement. Plus de présence ukrainienne. Ces villages sont maintenant sous contrôle russe ou dans une zone grise où personne ne contrôle vraiment mais où les Russes tentent de s’établir.

Voloshyn a ajouté : « Des combats très féroces se poursuivent pour Yablukove et trois ou quatre autres localités. L’opération défensive est en cours, et la ligne de contact reste assez dynamique. » Dynamique. C’est un euphémisme militaire pour dire que ça bouge constamment, que personne ne sait exactement où se trouve la ligne de front d’une heure à l’autre, que les villages changent de mains ou restent contestés dans un no man’s land sanglant. Les Forces de défense du Sud ont publié un communiqué détaillant les raisons du repli : « En raison de l’intensification des actions d’assaut ennemies, de nombreuses tentatives d’infiltration, d’une pression de feu lourde et soutenue sur nos positions — plus de 400 frappes d’artillerie par jour utilisant environ 2 000 munitions — et de la destruction virtuelle de tous les abris et fortifications, les Forces de défense ont dû se retirer des positions près des villages de Novouspenivske, Nove, Okhotnyche, Uspenivka et Novomykolaivka. » Cinq villages. Cinq points sur la carte que l’Ukraine ne tient plus. Et ce n’est probablement pas fini. Parce que selon Voloshyn, jusqu’à 50 affrontements par jour ont lieu dans les secteurs d’Orikhiv et Huliaipole. Cinquante. Chaque jour. Sans relâche.

Huliaipole : la ville qui ne doit pas tomber mais qui pourrait

Huliaipole. Ce nom devrait vous dire quelque chose si vous suivez la guerre de près. C’est une ville de 15 000 habitants avant la guerre — maintenant presque déserte — qui est un nœud logistique crucial. Les routes qui traversent Huliaipole permettent de ravitailler les forces ukrainiennes dans l’est de l’oblast de Zaporizhzhia. Si Huliaipole tombe, toute la logistique ukrainienne dans la région s’effondre. Les Russes le savent. C’est pourquoi ils poussent depuis l’est, essayant d’encercler Huliaipole et de couper les routes d’approvisionnement depuis le village de Pokrovske dans l’oblast de Dnipropetrovsk. Selon Voloshyn, « l’ennemi, avançant depuis l’est, tente d’encercler Huliaipole et de couper les routes logistiques menant depuis Pokrovske ». Si ce plan réussit, les forces ukrainiennes à Huliaipole seront isolées. Et une garnison isolée est une garnison condamnée. Syrskyi a confirmé que les combats font rage : « Les guerriers du Groupe opérationnel ‘Sud’ mènent des batailles épuisantes pour Rivnopillia et Yablukove. Des mesures de soutien appropriées sont prises. Le feu combiné a infligé de lourdes pertes à l’agresseur. Chaque mètre de notre terre coûte des centaines de vies de soldats russes. » Des centaines. Selon lui, au cours des trois derniers jours seulement, les envahisseurs ont perdu environ 800 soldats et plus de cent unités d’équipement militaire diverses dans la zone opérationnelle du Groupe Sud. Huit cents hommes en trois jours. Mais ils continuent. Parce qu’ils peuvent remplacer les morts. Parce que Moscou a décidé que Huliaipole doit tomber.

Évacuations obligatoires : le signe que ça va très mal

Le 10 novembre, les autorités de l’oblast de Zaporizhzhia ont ordonné l’évacuation obligatoire des familles avec enfants du village de Malokaterynivka. Selon le conseil de village de Kushuhum, « la décision est prise conformément à l’ordonnance n° 72 de l’Administration militaire de l’oblast de Zaporizhzhia datée du 10 novembre 2025 et à l’instruction n° 183 émise par le chef du conseil de village le 7 novembre 2025. L’évacuation est motivée par une détérioration brutale de la situation sécuritaire et une augmentation des activités de combat. » Détérioration brutale. Ce sont les mots officiels. Pas « difficile ». Pas « préoccupante ». Brutale. Ça veut dire que les autorités anticipent que les combats vont atteindre ce village dans les jours ou semaines à venir. Que la défense ne peut plus garantir la sécurité des civils. Et c’est déchirant. Parce que chaque évacuation, c’est des familles déracinées, des maisons abandonnées, des vies bouleversées. Des gens qui fuient encore une fois, alors qu’ils ont déjà fui en 2022, puis peut-être à nouveau en 2023 ou 2024. À quel moment ça s’arrête ? À quel moment ils peuvent rentrer chez eux ? Personne ne sait. Le 9 novembre, les autorités avaient déjà approuvé l’évacuation obligatoire des enfants et de leurs parents ou tuteurs légaux de plusieurs villages dans les oblasts de Zaporizhzhia et Dnipropetrovsk. C’est une cascade d’évacuations. Un exode forcé qui montre que les lignes de front se rapprochent dangereusement des zones habitées.

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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