Skip to content
Chronique : Le pari perdu, l’Europe hésite, Ukraine agonise, 140 milliards s’envolent
Crédit: Adobe Stock

L’usine à raisons pour dire non

Je dois commencer par ce qui ressemble à une question technique mais qui est en réalité une machination politique. La Belgique — pays hôte du réservoir financier — prétend craindre les conséquences légales d’un détournement de fonds souverains russes. C’est légitime techniquement. C’est aussi un excellent prétexte pour frainer. Bart De Wever, Premier ministre belge, a d’ailleurs très clairement indiqué qu’il bloquerait l’initiative si ses conditions n’étaient pas rencontrées. Ses conditions ? Que tous les États membres de l’UE partagent le risque légal au cas où, hypothétiquement, une cour internationale déciderait que la Russie a droit à ses fonds. Hypothétiquement. À une échéance qu’on ne verra jamais. À un risque qui n’existe pratiquement pas. Et pourtant, on repousse une décision qui pourrait changer le cours d’une guerre qui déchire l’Europe.

Les justifications se multiplient comme des champignons après la pluie. Il y a le risque de réputation — oh, comme c’est délicat — que les banques occidentales deviennent des endroits « peu fiables » pour les fonds étrangers. Comme si quelqu’un s’en préoccupait vraiment. Comme si la Chine ou l’Inde allaient soudainement retirer leurs avoirs des institutions européennes. Non. C’est du prétexte financier habillé en inquiétude légitime. Parce que c’est bien plus difficile de dire : « Je me fiche que l’Ukraine gagne. Je pense qu’elle perdra de toute façon, alors pourquoi parier dessus ? » Voilà le vrai calcul. Voilà ce qui motive le délai. L’Europe regarde Ukraine comme un pays condamné et elle préfère garder ses poudres sèches au cas où il faudrait négocier avec les Russes après une hypothétique victoire de Moscou.

Le rejet de la logique

L’absurdité du scénario devient criente quand on écoute Valdis Dombrovskis, commissaire européen à l’Économie. Cet homme, pragmatique jusqu’à la moelle, explique clairement aux États membres : le seul moyen d’obtenir les fonds sans charger davantage les budgets nationaux, c’est d’utiliser les actifs gelés. Tous les autres scénarios — emprunts directs sur les marchés de capitaux, contributions budgétaires nationales — coûteraient de l’argent réel aux chancelleries. Utiliser les fonds russes ? Zéro frais. Pur profit. Logique élémentaire. Et voilà que personne n’en veut. Pourquoi ? Parce que dire oui à cette proposition, c’est dire « nous paríons sur la victoire d’Ukraine ». Et visiblement, suffisamment de leaders européens n’en sont plus sûrs.

Ce que personne ne dit à haute voix — ce que personne n’osera avouer aux parlements ou aux journalistes — c’est que la confiance a disparu. En octobre 2025, lors du précédent sommet, on a repoussé la décision à décembre. Maintenant, en novembre, on est en train de repousser à décembre parce que — tenez bien : il n’y a aucun accord sur les conditions. Les néerlandais supportent le plan. Les pays baltes et scandinaves aussi. Mais l’Allemagne, la France, l’Italie ? Elles demandent des garanties supplémentaires, des contrôles strictes sur la façon dont Kiev dépenserait cet argent. Essentiellement, elles veulent imposer que les fonds servent à l’achat d’armements européens. Ukraine refuse. Pourquoi Ukraine refuserait ? Parce que les systèmes de défense américains sont meilleurs. Plus efficaces. Donc les Européens disent : « Pas les fonds américains ou asiatiques. Les nôtres ou rien. » Et rien, finalement, c’est ce qu’Ukraine reçoit.

Source : TASS

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

facebook icon twitter icon linkedin icon
Copié!
Plus de contenu