Septembre 2024 : le piège stratégique qui fonctionne
Vuhledar. C’est une petite ville au sud du Donetsk. Rien de spécial en apparence. Mais c’était un point stratégique. Les Ukrainiens la tenaient. Les Russes l’attaquaient. Et voilà ce qui s’est passé : les Russes ont lancé une offensive massive simultanément depuis le nord (direction Pokrovsk) ET depuis le sud (direction Vuhledar). Ukraine a dû diviser ses forces. Elle a dû envoyer des troupes à Vuhledar pour défendre cette position. Et pendant ce temps, au nord, les Russes progressaient sans interruption. C’est le jeu classique : tu crées une menace à deux endroits différents, l’adversaire divise ses forces, et alors il ne peut pas tenir les deux. Quelque chose doit craquer.
À Vuhledar, les Ukrainiens se battaient en terrain défavorable. Pas de couverture. Pas de fortifications naturelles. Juste du désert tactique. Et les Russes envoyaient vagues après vagues. Cent. Deux cents. Trois cents soldats à la fois. Sans fin. Juste du broyage. Et Ukraine perdait des gens. Beaucoup de gens. Mais elle tenait Vuhledar. Sauf que pendant ce temps, en descendant de Pokrovsk vers Kurakhove, les Russes encerclaient silencieusement. Elles fermaient la poche. Et quand les Russes ont finalement percé et encerclé complètement la zone de Kurakhove, c’était fini. Les Ukrainiens ont dû battre en retraite. Kurakhove s’est effondré.
Le modèle : diviser pour régner
Le modèle était simple. Magnifiquement simple. Magnifiquement cruel. Les Russes créent une menace d’encerclement à un endroit (Kurakhove). Simultanément, ils lancent une attaque diversionnaire à un autre endroit (Vuhledar). Ukraine divise ses forces. Ukraine envoie des renforts à Vuhledar. Et à Kurakhove, pendant ce temps, les Russes se renforcent tranquille. Les Russes élargissent l’encerclement. Les Russes enferment. Et quand la poche est fermée, c’est terminé. Les Ukrainiens piégés dedans doivent se rétablir ou mourir. La plupart choisissent la retraite. Quelques-uns ont disparu.
C’est pas une stratégie nouvelle. C’est pas même une stratégie sophistiquée. C’est juste — les mathématiques de la guerre. Si tu as assez de forces ici, et que ton adversaire doit diviser ses forces entre ici et là, alors tu gagneras ici. Point final. Et les Russes l’ont compris. Ils l’appliquent systématiquement. Et l’Ukraine… l’Ukraine le sait. Le commandant cité au début de cet article, il le sait. Mais ça n’empêche pas ça d’arriver.
Pokrovsk : la réplication du désastre en temps réel
170 000 Russes. Une poche qui se referme. Une diversion parfaite
Maintenant nous sommes en novembre 2025. Et exactement le même scénario se joue à Pokrovsk. Les Russes ont amassé 170 000 soldats dans la direction de Pokrovsk. Cent soixante-dix mille. C’est une armée entière. Et ils attaquent. Ils tentent de fermer une poche. Ils tentent d’encercler les forces ukrainiennes. Et simultanément — exactement comme à Vuhledar — les Russes lancent une offensive ailleurs. À Dobropillia. À Velykomykhailivka. À Hulyaipole. Des attaques diversionnaires destinées à diviser les forces ukrainiennes.
Et Ukraine — connaissant exactement ce qui va se passer, connaissant que c’est la réplication exacte de Vuhledar-Kurakhove — elle dévie quand même des forces. Elle envoie des troupes à Dobropillia. Elle envoie des renforts vers Hulyaipole. Pourquoi ? Parce qu’elle ne peut pas ignorer les attaques. Parce que si elle ignore Dobropillia, la Russie la perce. Donc elle divise ses forces. Elle met des soldats ici. D’autres là. Et à Pokrovsk, pendant ce temps, les Russes continuent. Patiemment. Méthodiquement. Fermant la poche.
Le dilemme sans solution : défendre partout ou nulle part
Voilà le piège stratégique : Ukraine sait que l’attaque à Dobropillia est une diversion. Ukraine sait que Pokrovsk est le vrai objectif. Mais elle ne peut pas ignorer Dobropillia. Si elle ignore ça, les Russes percent. Donc elle divise. Et c’est exactement ce que les Russes voulaient. Les Russes créent un faux problème (Dobropillia) pour que Ukraine résolve son vrai problème (Pokrovsk) avec moins de forces. C’est du judo stratégique. Tu utilises la force de ton adversaire contre lui. Ukraine a des forces limitées. La Russie les force à les diviser. Et quand les forces sont divisées, aucune n’est assez forte pour vraiment tenir.
Et ici vient l’horreur : Ukraine le sait. Les commandants militaires ukrainiens le savent. Ils disent exactement ça aux journalistes. « Nous avons vu ça avant. Ça s’est mal terminé avant. Ça va se mal terminer avant maintenant aussi. » Mais ils continuent. Pourquoi ? Parce que la disette. Parce que l’épuisement. Parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Ukraine n’a pas assez de forces pour défendre partout. Ukraine n’a pas assez de munitions pour contre-attaquer efficacement. Ukraine est en train de perdre non pas parce qu’elle n’a pas de stratégie. Ukraine est en train de perdre parce que les mathématiques de la situation sont contre elle.
Conclusion : quand l'histoire devient prison
Un commandant ukrainien regarde. Il reconnaît le pattern. Il connaît comment ça finit. Et il ne peut rien faire pour l’arrêter. C’est pas de l’impuissance face à l’inconnu. C’est de l’impuissance face au connu. C’est la connaissance que tu vas perdre. La certitude que tu vas échouer. Et tu ne peux pas l’empêcher.
C’est la plus grande victoire stratégique de la Russie en novembre 2025 : elle n’a plus besoin de trouver de nouvelles stratégies. Elle a juste besoin de répéter celle qui fonctionne. Et elle fonctionne. Elle fonctionne parce que l’Ukraine n’a pas les ressources pour combattre le modèle. Elle ne peut pas se permettre de laisser une attaque diversionnaire sans réaction. Elle ne peut pas se permettre de centraliser toutes ses forces à Pokrovsk. Elle est piégée. Et la Russie, patience et logique, tourne simplement la manivelle. Elle applique la même stratégie. Elle produit les mêmes résultats. Et Pokrovsk s’effondrera. Comme Kurakhove l’a fait. Comme l’Ukraine le savait que ça le ferait. Et il n’y a rien à faire. C’est fini.
Source : euromaidanpress
Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.