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Chronique : 850 soldats russes tombent en une journée, la réalité brutale du front
Crédit: Adobe Stock

Octobre 2025, le mois de tous les dangers aériens

Le contexte dans lequel s’inscrivent les pertes du 18 novembre est celui d’une intensification dramatique de la campagne aérienne russe contre l’Ukraine. En octobre 2025, Moscou a franchi un seuil psychologique en lançant 5298 drones contre des cibles ukrainiennes en un seul mois — un record absolu qui dépasse tout ce qui avait été observé précédemment dans ce conflit. Malgré l’efficacité relative des défenses aériennes ukrainiennes qui ont réussi à intercepter environ 80% de ces engins, cela signifie que plus de 1000 drones ont atteint leurs objectifs, causant des dégâts considérables aux infrastructures civiles et militaires. Ce taux d’interception de 80%, bien que remarquable d’un point de vue technique, représente paradoxalement le plus faible pourcentage enregistré pour un mois entier depuis le début de l’année 2024. Cette détérioration s’explique par plusieurs facteurs : l’épuisement des stocks de missiles intercepteurs, la sophistication croissante des drones russes qui ont doublé la taille de leur ogive et augmenté leur portée, et la stratégie délibérée de saturation qui vise à submerger les capacités défensives ukrainiennes. Les attaques se sont concentrées non seulement sur les zones proches du front — notamment les régions de Kherson, Kharkiv et Donetsk qui représentent 65% des victimes civiles — mais également sur des centres urbains éloignés, démontrant la portée accrue de l’arsenal russe.

La guerre énergétique intensifiée avant l’hiver

Au-delà des objectifs purement militaires, la Russie a considérablement intensifié ses frappes contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes à l’approche de l’hiver, transformant le conflit en une guerre d’attrition psychologique visant à briser le moral de la population civile. Depuis début octobre, neuf attaques massives coordonnées ont visé spécifiquement le réseau électrique ukrainien, utilisant des combinaisons sophistiquées de drones et de missiles balistiques. L’attaque du 14 novembre sur Kiev a mobilisé 430 drones et 18 missiles, marquant l’une des plus importantes frappes sur la capitale depuis le début de la guerre, endommageant des installations énergétiques et des immeubles résidentiels, ainsi que l’ambassade d’Azerbaïdjan. Plus récemment encore, dans la nuit du 18 au 19 novembre, une frappe dévastatrice a frappé la ville de Ternopil, située à 200 kilomètres de la frontière polonaise, utilisant 476 drones et 48 missiles. Cette attaque a détruit deux immeubles résidentiels de plusieurs étages, tuant au moins 25 personnes dont trois enfants, et blessant plus de 70 autres. La stratégie russe a évolué cette année : plutôt que de cibler le réseau national centralisé comme en 2022-2023, Moscou frappe désormais région par région, détruisant les postes de transformation locaux et les sous-stations, créant des pannes d’électricité en cascade affectant le chauffage et l’approvisionnement en eau alors que les températures chutent.

Le défi titanesque de la défense aérienne ukrainienne

Face à ce déluge de feu venant du ciel, l’Ukraine se bat avec des moyens limités pour protéger son espace aérien et sa population. Le président Volodymyr Zelensky a annoncé le 10 novembre son intention de commander 25 systèmes de défense aérienne Patriot supplémentaires aux États-Unis, reconnaissant que la vulnérabilité aérienne reste le talon d’Achille de son pays. « Nous parlons de fermer le ciel depuis le premier jour de cette guerre », a déclaré Zelensky, ajoutant que « Poutine disposait d’un nombre énorme de missiles, alors que nous n’avions que très peu de systèmes de défense aérienne et seulement un stock résiduel de missiles d’ère soviétique ». L’accord signé avec la France le 17 novembre pour l’acquisition de 100 avions de chasse Rafale et de systèmes de défense aérienne SAMP/T représente un engagement à long terme crucial, même si la livraison sera échelonnée sur une décennie. Les systèmes SAMP/T, capables d’engager simultanément dix cibles et particulièrement efficaces contre les missiles de croisière et balistiques, viendront compléter les Patriots américains récemment livrés. Parallèlement, l’Ukraine développe sa propre industrie de drones intercepteurs avec l’objectif ambitieux de produire jusqu’à 1000 drones par jour, trois entreprises ayant déjà commencé la fabrication et onze autres en préparation. Ces drones intercepteurs, testés contre les Shahed russes, offrent une solution beaucoup plus économique que les missiles anti-aériens traditionnels, un facteur crucial quand chaque missile Patriot coûte des millions alors qu’un drone Shahed russe ne vaut que quelques dizaines de milliers de dollars.


L’asymétrie de cette guerre aérienne me glace le sang. Imaginez : la Russie produit des drones bon marché par milliers, les lance en essaims massifs, et l’Ukraine doit dépenser des millions pour les intercepter avec des missiles sophistiqués. C’est une équation économique perverse où l’agresseur peut se permettre de perdre dix drones pour qu’un seul passe, tandis que le défenseur s’épuise financièrement à tous les arrêter. Combien de temps peut-on tenir quand chaque nuit apporte son lot de menaces mortelles ? Les Ukrainiens vivent sous ce stress permanent, cette épée de Damoclès aérienne qui peut s’abattre à tout moment. Et nous, confortablement installés, nous débattons de l’opportunité de leur fournir plus d’armes… pendant qu’ils meurent.

Source : armyinform

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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