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Chronique : Mort aux traîtres, Trump hurle la peine capitale contre des militaires qui rappellent la loi
Crédit: Adobe Stock

Trois posts. Trois escalades. La peine capitale

Trump reçoit le message des six militaires vétérans. Il lit que des officiers de haut rang rappellent à la troupe que la Constitution prime sur le président. Et il explose. Littéralement. Premier post — « C’est vraiment grave et dangereux pour notre pays. Leurs paroles ne peuvent pas être tolérées. COMPORTEMENT SÉDITIEUX DE TRAÎTRES!!! ARRÊTEZ-LES ??? ». Deuxième post — quarante minutes plus tard. « COMPORTEMENT SÉDITIEUX, PUNISSABLE DE MORT ! ». Trois mots. Un point d’exclamation. La peine capitale. Pour avoir dit la vérité. Troisième post — il partage des posts d’utilisateurs qui exigent que les démocrates soient pendus. « Pends-les, George Washington l’aurait fait ». Voilà le ton qu’il laisse amplifier sur sa plateforme. Ensuite, il double la mise. « C’est du COMPORTEMENT SÉDITIEUX AU PLUS HAUT NIVEAU. Chacun de ces traîtres à notre pays devrait être ARRÊTÉ ET MIS EN PROCÈS. Leurs paroles ne peuvent pas être tolérées ». Il fixe les limites. Il dit en substance : si tu rappelles la loi, tu meurs. Et ce qu’il y a de vraiment terrifiant — ce qui vous devrait tous glacer le sang — c’est que personne parmi les républicains n’a levé la main pour dire « attendez, c’est folie ». Personne n’a dit « on ne parle pas comme ça en Amérique ». Personne n’a d’abord critiqué l’absurdité totale d’accuser quelqu’un de haute trahison pour avoir cité la Constitution. À la place ? Le silence. L’acquiescence. Ou pire — rejoindre Trump dans son délire. Stephen Miller — conseiller en sécurité intérieure du Président — a déclaré que les démocrates « appelaient ouvertement à l’insurrection ». À l’insurrection ! Pour avoir dit que tu peux refuser les ordres illégaux ! C’est complètement à l’envers. On a perdu toute notion de ce que les mots signifient.


J’ai compté les posts. Trois posts en quelques heures. C’est pas juste une explosion émotionnelle. C’est calculé. C’est une escalade. C’est quelqu’un qui teste les limites. Quelqu’un qui voit jusqu’où il peut aller avant que le système ne l’arrête. Et quand personne ne l’arrête — quand les républicains au lieu de le condamner baissent la tête — il continue. C’est comment ça marche dans les régimes autoritaires. Petit à petit. Pas de coup d’État spectaculaire. Juste une normalisation progressive de l’inacceptable.

La porte-parole danse la danse fatale : non, mais peut-être oui

À la conférence de presse, une journaliste pose la question directe : « Est-ce que le Président veut exécuter des membres du Congrès ? » Karoline Leavitt — porte-parole de la Maison-Blanche — répond « Non ». Ensuite, elle ajoute quelque chose de bien pire. Elle dit que les démocrates « encouragent les membres du service à désobéir aux ordres lawful du Président ». Et puis — c’est le moment clé — elle dit que ça « pourrait être punissable par la loi ». Elle laisse la menace pendre dans l’air comme un glaive de Damoclès. Elle ne dit jamais que c’est absurde d’accuser quelqu’un de crime en rappelant la Constitution. Elle ne dit jamais que c’est une parodie. Elle juste… laisse la porte ouverte. Elle danse sur la corde raide. Elle essaie de ne pas totalement endorser Trump — parce qu’elle sait que ça sonnerait fou — tout en essayant aussi de ne pas complètement le répudier parce que Trump n’aimerait pas. C’est ça le gouvernement par capitulation. Tout le monde aide à maintenir le mensonge. Tout le monde aide à créer l’illusion que peut-être, juste peut-être, il y a un argument juridique quelque part pour poursuivre quelqu’un de haute trahison parce qu’il a cité la Constitution. Mais il n’y en a pas. C’est totalement, complètement fou.


Leavitt a fait le tour de danse parfait. Elle a dit « non » à la question directe — donc elle peut plus tard dire « j’ai réfuté ça » — mais elle a laissé assez d’ambiguïté pour que les fidèles de Trump comprennent le vrai message. C’est la malhonnêteté opérationnelle. C’est comment les gouvernements fascistes communiquent. Jamais un NON direct et définitif. Juste assez de brouillard pour que chacun voie ce qu’il veut.

Le silence des républicains : l’acquiescence par absence

Où sont les adultes républicains ? Où est quelqu’un — n’importe qui — pour lever la main et dire : « Attendez, c’est l’absurdité totale. Tu ne peux pas exécuter quelqu’un pour avoir rappelé la loi constitutionnelle » ? Le Président de la Chambre — Mike Johnson — est interrogé. Sa réponse ? Il dit que le Département de Justice et le Pentagone vont « examiner la situation ». Il critique les démocrates pour avoir été « inappropriés » et « dangereux ». Mais jamais il ne dit que l’idée de poursuivre quelqu’un pour sédition en rappelant la Constitution est ridicule. C’est le mensonge par omission. C’est l’acceptation silencieuse. Marsha Blackburn — sénatrice du Tennessee — dit que c’est « inconcevable » que les élus disent aux militaires de désobéir. Mais elle ne répond pas aux appels à la mort de Trump. Elle ne dit pas « c’est inadmissible ». Elle juste… continue. Cela s’appelle l’accommodation progressive de l’inacceptable. C’est comment tu construis une autocratie. Pas d’un coup d’État dramatique. Juste une série de petites capitulations. Un silence après l’autre. Une complaisance après l’autre. Et soudain, tu réalises qu’il n’y a plus de frein constitutionnel. Plus de limite. Plus de respect pour la loi. Juste un homme qui crève des ordres et des gens qui disent « oui, monsieur ».


J’ai cherché une vraie critique républicaine. Un vrai NON. J’ai attendu. J’ai écouté. Et rien. Juste des attaques contre les démocrates. Juste des théories du complot ridicules. Juste du silence. Et ce silence parle plus fort que n’importe quel discours. Ce silence dit « nous acceptons ça ». Ce silence dit « nous sommes complices ».

Source : ledevoir

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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