Aveuglée, trahie, inutile
Les Européens ont découvert le plan par les journaux. Les journaux ! Personne n’a appelé. Personne n’a consulté. Steve Witkoff, l’envoyé de Trump, s’est enfermé dans les salons avec Kirill Dmitriev, l’émissaire russe. Pas de place pour Bruxelles. Pas de siège pour Paris. Berlin ? Oubliée. Les ministres européens se réunissent jeudi à Bruxelles. L’atmosphère est tombale. Kaja Kallas parle d’un calme plombé, presque cadavérique. Elle dit : « Nous avons vu ça avant ». Une allusion aux grands jeux de pouvoir du siècle dernier. Mais cette fois, c’est différent. Cette fois, c’est l’Amérique qui écraserait l’Europe, pas le contraire.
Je réfléchis à ce qu’être européen signifie maintenant. Être spectateur. Regarder d’autres décider de votre avenir. C’est humiliant d’une façon presque indescriptible. C’est comme être assis à table pendant qu’on parle de vous, mais sans que personne ne vous demande votre avis. Juste… exclue.
Les fissures s’élargissent
L’Europe parlait d’autonomie stratégique depuis des années. Macron rêvait. Scholz hésitait. La Pologne criait. Mais c’était du théâtre, finalement. Quand Trump arrive avec son chéquier et son veto, tout s’écroule. Les Européens n’ont pas les moyens militaires. Pas l’industrie de défense. Pas la volonté politique. Les pays sont fractionnés. Hongrois avec Poutine. Allemands divisés. Français isolés. Polonais seuls. Zelensky, lui, est cerné : sa corruption interne mine son gouvernement, deux ministres ont sauté cette semaine, accusés de détournements massifs. L’opinion publique ? Épuisée après quatre ans de carnage. À un moment, même les plus courageux finissent par plier.
Je repense à d’autres trahisons. Suez en cinquante-six. L’Irak deux mille trois. Les moments où l’Occident s’est déchiré de l’intérieur. Mais à chaque fois, c’était éloigné, c’était lointain. Là… c’est nos portes. C’est notre cour.
Le prix de l’absence
L’Europe aurait pu peser. Trois cents milliards de dollars d’avoirs russes gelés dorment dans les coffres. La Belgique, la France, contrôlent ce trésor. Mais voilà : utiliser cet argent, c’est franchir une ligne que personne n’ose franchir. C’est transformer des glaçons économiques en armes de guerre. Et tout le monde tremble. Les banquiers, les juristes, les diplomates timides. Alors pendant ce temps, Moscou continue de bombarder. Continue d’avancer. Cette semaine seule, Ternopil : vingt-six morts. Quatre-vingt-treize blessés. Une vingtaine toujours sous les décombres. Mais l’Europe regarde.
Kiev en agonie
Zelensky écartelé
Le président ukrainien tient dans ses mains l’impossible. Accepter le plan ? C’est trahir les morts, les milliers de tombelles, les familles dévastées qui ont tout donné. C’est renoncer au Donbas, oublier la Crimée, tracer une croix sur l’Ukraine qu’on rêvait. Mais refuser ? C’est suicidaire. Sans les armes américaines, sans les missiles, sans les blindés de Trump, l’Ukraine tient quarante-huit heures. Peut-être soixante-douze. Zelensky le sait. Son état-major le sait. Tous le savent. Alors il dit qu’il va « travailler » sur le plan. Il dit qu’il veut parler avec Trump. Il maintient la porte ouverte en espérant arracher quelques miettes, quelques garanties supplémentaires. Mais Trump n’est pas un négociateur. Trump est un broyeur. Il veut un résultat. Vite.
Imaginer Zelensky en ce moment… Le poids sur ses épaules doit être écrasant. Pas seulement politique. Humain. Ces regards de ceux qui attendent la décision, qui attendent de savoir s’il va sacrifier leur terre ou sacrifier leur nation. Il n’y a pas de bonne réponse. Il n’y a que le moins pire, et c’est abominable.
Le Donbas tombe
Sur le terrain, c’est la débâcle. Les Russes avancent lentement, méthodiquement, comme une meule qui broie. Cent soixante-dix mille soldats dans le secteur. Dobropillia, prise. Pokrovsk assiégée. Les stocks de munitions ukrainiens ? Épuisés. Les drones ? Manquants. Les soldats ? Broyés. Un combattant, Pecheneg, crie sur Telegram : « Nous perdons. Nous reculons. La situation est critique. Il n’y a rien ». C’est la voix du désespoir brut, non filtrée. Et il n’est pas seul. Le front s’effondre parce que la Russie a compris quelque chose : cette guerre, c’est une guerre d’attrition. Et dans une guerre d’attrition, c’est toujours le plus gros qui gagne. L’Ukraine n’a pas les ressources. Elle n’a que le courage. Et le courage, ça ne stop pas les balles.
Ces témoignages de soldats me rongent. Lire qu’on perd, qu’on est épuisé, qu’on n’a plus d’espoir… C’est entendre les échos d’une nation qui s’étouffe de l’intérieur. Pas de mort spectaculaire. Juste une asphyxie lente, étouffante, cruelle.
Les promesses de papier
Le plan parle de « garanties de sécurité ». Article 5 revisité. Si la Russie attaque à nouveau, Washington et ses alliés riposteront. Mais c’est du conditionnel. Du peut-être. Le texte dit que le président américain « décidera » des mesures. Pas « engagera automatiquement ». Pas « lèvera les forces armées ». Décidera. C’est une porte de sortie béante. Et ces garanties durent dix ans. Dix ans ! Après, quoi ? Trump ne sera plus président. L’Amérique aura d’autres priorités. Et l’Ukraine se retrouvera seule, nue, vulnérable, à la merci de Moscou qui gratte déjà à la porte. Les experts parlent de « garanties fantômes ». Des promesses qui rassurent le jour qu’on les signe, mais qui s’effondrent le jour où on en aurait réellement besoin.
Le monde renversé
Poutine gagne sur tous les tableaux
Vladimir Poutine a gagné. Ça c’est clair. Il a envahi un pays en février 2022. Il a commis des crimes. Il a détruit Marioupol, Bucha, Kharkiv. Et maintenant, trois ans plus tard, il repart avec vingt pour cent du territoire ukrainien. Légalement reconnu par Washington. Avec la Crimée. Avec le Donbas. Avec la garantie que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN. Avec la promesse que les sanctions vont se lever progressivement. Avec l’amnistie complète pour tous les crimes commis. Boutcha ? Pardonné. Marioupol ? Oublié. Les viols, les meurtres, les disparitions ? Effacés. Tout ça validé en échange d’une promesse de ne plus envahir. Un triomphe absolu. Et le message pour le reste du monde ? L’agression paie. La violence fonctionne. Si vous êtes assez fort, assez brutal, assez patient, vous pouvez conquérir un voisin et le garder.
La Chine regarde et sourit. Taïwan tremble. La Corée du Nord prend des notes. L’Iran observe. Tous les régimes autoritaires du monde voient le modèle : la force impose la volonté. L’Occident parle de droit, de démocratie, de valeurs… puis se couche. C’est magique, vraiment. Terrifiant, mais magique dans son efficacité brutale.
L’Europe tremblera demain
Si ce plan se concrétise, le monde d’après ne ressemblera en rien au monde d’avant. Les alliances vacilleront. Les traités seront remis en question. Chaque nation devra se demander : peux-je compter sur l’Amérique ? La réponse pour l’Europe sera « non ». Taïwan accélèrera ses programmes de défense. Le Japon augmentera son budget militaire. La Corée du Sud pensera à la bombe atomique. Parce que si l’Amérique abandonne l’Ukraine, elle abandonnera tout le monde. La prolifération nucléaire redémarrera. Les frontières vont bouger. Et l’ordre international, celui qu’on avait bâti après 1945, celui qui disait « les frontières sont inviolables », s’effondrera pour de bon. Macron rêvait d’autonomie stratégique. C’est maintenant qu’il faut la construire. Mais c’est trop tard. L’Europe n’a pas les moyens. Elle n’a jamais eu le courage. Elle a seulement eu des paroles.
Le silence des millions
Des millions d’Ukrainiens deviendront russes demain. Sans leur accord. Sans referendum. Juste parce que Trump et Poutine ont décidé. Les habitants de Donetsk, Louhansk, Marioupol : vous appartenez à la Russie maintenant. Voilà. À partir de demain, vous parlez russe. À partir de demain, l’école enseigne l’histoire russe. À partir de demain, la police c’est la police russe. L’armée qui vous occupe, c’est l’armée russe. Les crimes resteront impunis. Boutcha ? Pardon. Kharkiv ? Oublié. Ceux qui ont torturé, violé, assassiné ? Ils marcher libres, tranquilles, garantis par ce « accord de paix ». C’est peut-être le plus abjecte. Pas le Donbas perdu. Pas la Crimée abandonnée. Mais l’idée que l’agression, si elle est suffisamment brutale, si elle tue assez de gens, si elle détruit assez de villes, finit par être pardonnée par l’Histoire parce que les politiciens veulent rentrer chez eux.
Conclusion
L’abîme nous regarde
Nous sommes à un point de bascule. Un de ces moments où l’Histoire change de trajectoire. Le plan Trump n’est pas juste un accord de paix. C’est un renoncement aux principes fondamentaux. Renonciation à l’inviolabilité des frontières. Renonciation à l’idée que l’agression doit être punie. Renonciation à la justice. Renonciation à la dignité. Si l’Ukraine accepte, elle survit. Diminuée. Humiliée. Castée. Mais elle existe. Si elle refuse, elle meure. Seule. Abandonnée. Écrasée par la machine de guerre russe. C’est un choix impossible. Le genre de choix qui ne devrait jamais exister dans le monde moderne. Mais il existe maintenant. Et les prochains jours détermineront tout.
Le monde entre à la nuit
Si ce plan gagne, les alliances se fractionnent. Les nations s’arment. Chacun pour soi. Les bombes atomiques se multiplient. Les tensions montent. Et dans dix ans, vingt ans, la vraie guerre arrive. Une guerre pour l’Europe. Pour l’Asie. Pour l’ordre mondial. Parce qu’une paix bâtie sur l’injustice, sur l’impunité, sur le mensonge, ce n’est jamais une vraie paix. C’est seulement un délai. Un sursis. Un moment avant que tout ne s’écroule à nouveau. Mais cette fois-ci, pire qu’avant. Parce que cette fois-ci, nous aurons validé l’agression. Nous aurons dit : oui, c’est correct d’envahir, c’est correct de violer, c’est correct de tuer, pourvu que tu sois assez fort. Quelle leçon donner au monde…
Kiev, dernier cri
Dans les rues de Kiev, les gens continuent. Travail. École. Cafés. Vie normale, surface normale. Mais en-dessous ? Une question qui brûle : est-ce que tout ça aura servi à quelque chose ? Les morts. Les destructions. Les sacrifices. Quatre ans de combat. Des millions en fuite. Des villes transformées en ruines. Est-ce que tout ça avait un sens si on finit par abandonner le Donbas ? Les familles qui ont perdu des fils, des frères, des pères, pourront-elles accepter qu’on leur dise : « C’était nécessaire. C’était le prix de la survie »? L’Histoire jugera. Mais maintenant, c’est le présent qui pèse. C’est le silence qui tue. C’est la capitulation qui murmure dans l’ombre. Et personne ne sait si demain sera un nouveau jour ou la fin du jour.
Source : lepoint
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