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Chronique : Le Kremlin serre l’étau, Zelensky face au choix impossible
Crédit: Adobe Stock

Une proposition forgée dans l’ombre

Pendant des semaines, Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Donald Trump, a travaillé en coulisses. Pas avec les Européens. Pas vraiment avec les Ukrainiens non plus. Mais avec les Russes. Avec Kirill Dmitriev, conseiller clé de Vladimir Poutine, qu’il a rencontré le 24 octobre à Miami. Ensemble, ils ont accouché d’un document explosif. Un plan en 28 points censé mettre fin à presque quatre ans de guerre. Sauf que ce plan, quand on le lit attentivement, ressemble à s’y méprendre à une liste de demandes maximalistes que le Kremlin formule depuis le premier jour de l’invasion. Cession territoriale. Réduction drastique de l’armée ukrainienne. Abandon définitif de toute ambition d’adhésion à l’OTAN. Neutralité constitutionnelle. Les diplomates européens qui ont pu consulter le document sont catégoriques : c’est un arrangement pro-russe. Une capitulation maquillée en accord de paix. Et pourtant, Washington fait pression. Une pression énorme, brutale, sans précédent.

Le 20 novembre, le secrétaire à l’Armée américaine Daniel Driscoll a débarqué à Kiev avec le document sous le bras. Il a passé deux heures en réunion avec les autorités ukrainiennes, dont 45 minutes en tête-à-tête avec Zelensky. L’atmosphère était tendue. Driscoll a présenté le plan comme un cadre de travail collaboratif, une base de discussion. Mais le message sous-jacent était clair comme de l’eau de roche : signez avant Thanksgiving, le 27 novembre, ou les États-Unis reconsidéreront leur soutien à l’Ukraine. Reconsidérer. Le mot est pudique. Derrière ce terme diplomatique se cachent des menaces concrètes. Fin du partage de renseignements. Arrêt des livraisons d’armements. Abandon pur et simple. Des sources proches des négociations ont confirmé à plusieurs médias que Washington utilise la tactique du bon flic, mauvais flic. Witkoff pousse, menace, met la pression. Driscoll adoucit, rassure, promet des ajustements. Mais au final, l’objectif reste le même : faire plier Kiev.

Les détails du plan donnent le vertige. L’Ukraine devrait céder l’intégralité de la région de Donetsk, y compris les territoires qu’elle contrôle encore et que la Russie n’a jamais réussi à prendre malgré des années d’assauts sanglants. La Crimée, Louhansk, Donetsk : reconnaissance de facto du contrôle russe. Kherson et Zaporijjia : gel des lignes de front à leur position actuelle. L’armée ukrainienne, actuellement forte de 800 000 à 850 000 hommes, devrait être réduite à 600 000 soldats. Les forces de l’OTAN ne pourraient jamais être déployées sur le sol ukrainien. En échange de ces concessions monumentales, Kiev recevrait des garanties de sécurité fiables. Mais lesquelles exactement ? Le document reste flou. Terriblement flou. Et cette absence de précision, c’est peut-être le plus inquiétant. Comment faire confiance à un plan qui exige tout de vous sans rien garantir en retour ?

Il y a des moments où les mots manquent. Où la rage monte. Parce que ce qu’on nous présente comme de la diplomatie ressemble furieusement à une trahison. L’Ukraine s’est battue. Elle a tenu. Elle a saigné pour défendre des principes que l’Occident prétend chérir. Et voilà ce qu’on lui propose en retour : rendez-vous. Diminuez-vous. Disparaissez un peu.

Source : pravda

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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