Nord Slobozhansky : le calme pourri d’avant la tempête
Une attaque. C’est tout. Une attaque en un jour sur ce secteur qui paraît presque endormi comparé aux autres. Mais ce calme est pourri. C’est du calme qui attend. La Russie teste les lignes ici, regarde où les Ukrainiens faiblissent, prépare l’offensive suivante. Deux frappes aériennes. Cinq bombes guidées. Cent quarante-six tirs d’artillerie. C’est le sondage avant l’assaut final. Les Russes connaissent ce jeu mieux que personne. Ils testent, observent, frappent là où c’est faible. Un jour, cette section nord explosera. Pas cette semaine. Peut-être pas ce mois. Mais ça viendra. Et l’Ukraine ne peut pas être partout.
Ce calme temporaire me fait froid. C’est comme la respiration de la bête avant qu’elle pounce. Je sais qu’il se prépare quelque chose. Je le sens. Et le sentiment d’impuissance est écrasant.
Kupiansk : six attaques qui ne suffisent pas
Six combats. Six tentatives d’enfoncer les lignes. Kupiansk elle-même, Pishchane, Novoplatonivka. Les Russes progressent lentement ici mais ils progressent. Les Ukrainiens repoussent chaque assaut mais la ligne bougre. Bougre dans la mauvaise direction. Les rapports parlent de retrait contrôlé mais c’est de la langue de bois. Retrait c’est retrait. Chaque kilomètre perdu c’est un kilomètre qu’il faudra reconquérir après. Et après, il n’y aura pas d’après. Il n’y a que le maintenant. Le terrain c’est du pouvoir. Chaque village russo c’est un petit morceau de l’Ukraine qui s’évapore.
Kupiansk résiste. Les Ukrainiens se battent avec la fierté de ceux qui savent qu’ils défendent leur maison. Mais la résistance s’érode. Je le vois dans les chiffres. Six attaques aujourd’hui. Demain peut-être dix. Après-demain peut-être quinze. C’est la spirale qui descend.
Sloviansk : quinze assauts, trois noms qui reviennent
Quinze attaques en un jour. Serebryanka, Dronivka, Siversk. Vyimka, Pereizne, Zvanivka. Les combats qui s’éternisent autour de ces petits points sur la carte. Des villages avec des milliers d’habitants autrefois. Maintenant des ruines. Maintenant des champs de bataille. Les Ukrainiens repoussent. Mais on voit à la cadence — quinze — que Moscou augmente la pression. C’est de la progression constante, inexorable. Comme un engrenage qui tourne lentement mais sûrement.
Kostiantynivka : vingt-trois attaques, presque le double de partout
Vingt-trois. C’est le plus haut nombre en dehors de Pokrovsk. Oleksandro-Shultyne. Shcherbinivka. Pleshchiivka. Kleban-Byk. Yablunivka. Les noms s’entassent. Les villages deviennent des cimetières. Vingt-trois assauts en un jour c’est la pression maximale. C’est la Russie qui cogne, qui cogne, qui cogne. Kostiantynivka elle-même devient un enjeu. Si elle tombe, Pokrovsk est directement menacée par le sud. Les Ukrainiens le savent. Ils tiennent bon. Mais combien de temps ce bois peut-il brûler avant de devenir cendres ?
Vingt-trois. Ce chiffre résone différemment. C’est presque double de Kupiansk, plus qu’à Sloviansk. C’est comme si la Russie criait « ici c’est fini, on prend tout ». Et l’Ukraine crie en retour « non, jamais ». Mais les voix se fatiguent.
L'offensive massive, l'étreinte qui se resserre
Le piège se ferme lentement
La stratégie russe est devenue cristalline. Pokrovsk n’est pas juste une ville à prendre. C’est un nœud logistique. C’est le centre du commandement. C’est la cheville ouvrière du système de défense ukrainien du secteur. Les Russes le savent. Ils ont placé cent cinquante mille hommes autour. Ils attaquent de cinq directions à la fois. Nord, sud, est, ouest, centre. Ça s’appelle un encerclement progressif. Ça s’appelle écraser une ville jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus respirer. Et Pokrovsk ? Pokrovsk existe toujours. Les civils y vivent toujours. Deux cent mille âmes qui attendent que le pire se produise ou que le miracle arrive.
Cent cinquante mille soldats russes autour d’une ville. C’est phénoménal. C’est écrasant. C’est la définition même de l’asphyxie. Et ces civils, enfermés là-dedans, attendent chaque bombe, chaque missile, chaque dron. Je ne peux même pas imaginer la terreur.
Myrnohrad : la sœur sacrifice
Pokrovsk a une sœur jumelle. Myrnohrad. Une ville encore plus petite. Encore plus ravagée. Les Russes la cernent aussi, tentent de l’enfermer dans un étau. Les routes logistiques se rétrécissent. Bientôt ce sera coupé. Complètement coupé. Et les troupes ukrainiennes dedans seront pris au piège. C’est la stratégie de l’encerclement. C’est comme Stalingrad. C’est comme Marioupol. Les Russes savant comment faire souffrir. Ils apprennent vite.
L’effectif russe, une réserve inépuisable
Cent cinquante mille. Ce chiffre revient encore et encore. Cent cinquante mille soldats. Même si l’Ukraine tue dix pour cent d’entre eux, il en reste cent trente-cinq mille. Même si elle en tue un quart, il en reste cent douze mille. La Russie absorbe les pertes. Elle mobilise plus. Elle envoie des prisonniers libérés, des étudiants, des mercenaires nord-coréens maintenant. La ruée humaine ne s’arrête pas. Et l’Ukraine ne peut pas reconstituer ses pertes au même rythme. Ses réserves s’épuisent. Ses blessés ne reviennent pas. Ses morts ne reviendront jamais.
Conclusion
Le temps joue contre l’Ukraine
Cinquante-neuf. Ce chiffre c’est la preuve que l’équilibre penche. C’est la preuve que Pokrovsk ne tiendra plus très longtemps. Pas parce que les Ukrainiens ne se battent pas. Pas parce qu’ils manquent de courage. Mais parce qu’on ne peut pas indefiniment tenir un siège face à cent cinquante mille assaillants. Les mathématiques sont implacables. La géographie est cruelle. Et le temps s’écoule.
Le choix impossible
L’Ukraine doit décider. Ou elle redéploie ses meilleures troupes ici depuis d’autres secteurs. Ou elle laisse Pokrovsk tomber petit à petit. Mais si elle redéploie, d’autres secteurs s’effondrent. Si elle ne redéploie pas, Pokrovsk s’effondre. C’est l’impasse. C’est le jeu de poker où toutes les cartes sont déjà jetées et qu’il faut juste accepter les conséquences. Les commandants ukrainiens connaissent cette situation. Ils la vivent chaque jour.
L’avalanche continue
Demain, il y aura peut-être soixante-dix attaques. Peut-être cent. Peut-être que Pokrovsk tiendra une semaine de plus. Peut-être qu’elle tiendra jusqu’à l’hiver. Peut-être que l’hiver changera les règles du jeu. Mais probablement pas. Probablement que cinquante-neuf attaques en un jour c’est juste le début. Probablement que l’Ukraine va devoir accepter des pertes territoriales pour sauver des vies. Et probablement que le monde regardera sans rien faire. Cinquante-neuf. C’est un chiffre qui brisera l’histoire.
Source : ukrinform
Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.