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Chronique : Bombe à la porte, quand les paroles d’un président deviennent des menaces de mort
Crédit: Adobe Stock

Une menace qui ne parle pas de rien

Michigan State Police débarque. Sirènes hurlantes. Gyrophares bleus fracassant la nuit. Vendredi après-midi. Un appel. Une menace. « Il y a une bombe. » Trois mots. C’est suffisant pour déclencher le chaos. L’urgence. La panique sourde. Le domicile de la sénatrice Slotkin devient une scène de crime potentielle. Les équipes spécialisées arrivent. Elles fouillent chaque coin. Chaque placard. Chaque recoin sombre de cette maison devenue terrain de guerre. Et vous savez quoi ? Aucune bombe n’a été trouvée. Zéro. Néant. Mais — écoutez bien — c’est précisément là que réside l’horreur. La bombe n’existe peut-être pas. Mais la terreur, elle ? Elle est bien réelle. Elle a bien s’infitré dans les murs. Elle a bien paralysé cette élue. Elle a bien rappelé que les menaces ne tuent pas qu’avec du C4, elles tuent avec du silence, avec de la peur, avec le doute. Slotkin n’était pas là. Elle n’a pas été blessée. Capitol Police annonce une protection 24 heures sur 24. Elle est « en sécurité ». Physiquement. Mais politiquement ? Psychologiquement ? Démocratiquement ? C’est une toute autre histoire. Une histoire qui se noircit.


Ce qui m’horrifie, c’est ce deux mots : « pas trouvé ». Pas trouvé de bombe. Mais vous comprenez ? La terreur a déjà explosé. Elle a déjà imprégné chaque atome de cette demeure. On peut ne pas trouver d’explosifs et pourtant avoir déjà détruit quelque chose de vital : la confiance. Le sentiment de sécurité. L’illusion qu’en Amérique, les élus peuvent dormir tranquilles.

Les 24 heures qui ont tout changé

Reculons. Jeudi 20 novembre. Trump se déchaîne sur Truth Social. Ses mots. Ses ordres. Ses menaces. Il qualifie six élus démocrates — dont Slotkin — de « comportement séditieux, passible de la peine de MORT ». En majuscules. Agressif. Venimeux comme un serpent. Pourquoi ? Parce que mardi, ces six élus — tous d’anciens militaires — ont osé faire l’impensable. Ils ont osé publier une vidéo. Simple. Directe. Sans détour. « Vous pouvez refuser les ordres illégaux. » Voilà. C’est tout. C’est constitutionnel. C’est même le fondement même de la démocratie américaine. Mais pour Trump, c’est une trahison. C’est une rébellion. C’est une sédition punissable de mort. Et ses partisans ? Ils écoutent. Ils partagent. Ils amplifient. Un utilisateur répond : « Pendez-les. George Washington le ferait. » Trump ne désavoue pas. Il laisse s’installer cette violence verbale. Elle flotte. Elle s’infiltre. Et puis, boom — 24 heures plus tard — la bombe frappe à la porte de Slotkin. Est-ce une coïncidence ? Non. C’est une chaîne. Un lien direct. Une cause et un effet implacables.


Je veux que vous saisissiez bien ceci : Trump ne balance pas ses menaces de pendaison dans le vide. Il parle. Il communique. Il inspire. Et quelques heures après, une alerte à la bombe arrive. C’est prévisible. C’est mécanique. C’est le système qui fonctionne exactement comme prévu — pas un bug, mais une fonctionnalité. Une rhétorique enflammée provoque des actions enflammées. Point.

Qui sont les six « traîtres » de Trump ?

Elissa Slotkin du Michigan. Mark Kelly d’Arizona. Jason Crow du Colorado. Chris DeLuzio de Pennsylvanie. Chrissy Houlahan aussi de Pennsylvanie. Maggie Goodlander du New Hampshire. Tous d’anciens militaires. Tous des vétérans. Tous des patriotes selon les critères classiques. Et pourtant, Trump les appelle traîtres. Sédieux. Passibles de la pendaison. Pourquoi ? Parce qu’ils ont publié une vidéo mardi 18 novembre demandant aux soldats de refuser les ordres illégaux. C’est ça, le crime ? Rapeller aux militaires qu’ils prêtent serment à la Constitution, pas au président ? À la nation, pas au chef ? L’administration Trump — en ce moment même, en novembre 2025 — déploie la Garde nationale dans les villes démocrates. Elle agit contre les avis des autorités locales. Elle impose. Elle écrase. Elle utilise la force. Et ces six élus — tous des vétérans comprenant les dangers d’une armée utilisée politiquement — disent tout simplement : « Stop. C’est illégal. C’est contre-constitutionnel. Refusez. » Trump répond par des cris de mort. Voilà le poison. Voilà l’atmosphère qui s’étend sur le pays comme du charbon dans de l’eau blanche.


J’admire ces six élus. Je le dis ouvertement. Parce que publier cette vidéo — c’est mettre son intégrité physique en jeu. C’est dire « non » à un président vengeur, imprévisible, sans freins. Et regardez le résultat ? Une bombe la veille. Pas d’hasard. Juste la récolte amère de ce qu’on a semé en normalisant la haine politique.

Source : RawStory

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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