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Chronique : La nuit où douze vampires ont frappé l’infanterie russe
Crédit: Adobe Stock

La coordination parfaite des douze chasseurs nocturnes

Ce 24 novembre, l’opération commence au crépuscule. Les Ukrainiens appellent ce moment le temps gris. Cette période entre le jour et la nuit où les caméras peinent. Où les systèmes optiques s’affolent. Les douze drones Vampire décollent de positions dissimulées. Dispersés sur plusieurs kilomètres. Mais leurs trajectoires convergent vers un seul point. Une tranchée russe identifiée par les drones de reconnaissance. Plus petits. Plus discrets encore. Ces mini-quadcoptères qui survolent constamment le front en transmettant leurs images. Le renseignement militaire a repéré un groupe d’assaut russe en préparation. Entre quinze et vingt soldats. Peut-être plus. Regroupés dans un système de tranchées complexe. Avec des abris souterrains. Des positions fortifiées. Du matériel. Des munitions. Une cible de choix. Les commandants ukrainiens décident de frapper fort. De frapper vite. D’utiliser une tactique nouvelle. L’attaque en essaim. Tous les drones arrivent simultanément. Saturent la défense. Multiplient les angles d’approche. Rendent la riposte impossible. Les Russes ont des fusils. Des mitrailleuses. Même des tireurs d’élite entraînés à abattre les drones. Mais contre douze cibles arrivant de directions différentes, dans l’obscurité presque complète, ils ne peuvent rien.

Cette coordination me fascine autant qu’elle m’effraie. La précision. La froiddeur calculée. Douze machines volantes orchestrées comme un ballet de mort. Comment en sommes-nous arrivés là? À cette guerre où l’humain programme sa propre disparition?

Les pilotes travaillent depuis leurs bunkers. Enterrés à plusieurs mètres sous terre. Protégés des bombardements et des drones russes qui cherchent constamment ces centres de contrôle. Chaque pilote voit ce que voit son drone. L’écran affiche l’image thermique en noir et blanc. Les silhouettes humaines apparaissent en blanc brillant. Impossibles à manquer. La chaleur corporelle les trahit. Même cachés dans leurs trous. Même terrés au fond de leurs abris. Les Vampires volent bas. Très bas parfois. À cinquante mètres du sol. Pour éviter la détection. Pour surprendre. Le bruit caractéristique des rotors ne se fait entendre que dans les dernières secondes. Trop tard pour réagir. Les soldats russes lèvent les yeux. Certains tentent de tirer. Des rafales désespérées dans le ciel noir. Mais les drones sont déjà sur eux. Le premier largage a lieu à 19h47 précises. Un obus de 82 millimètres tombe en spirale. Vingt secondes de chute libre. L’explosion illumine la tranchée. Puis le deuxième drone largue sa charge. Et le troisième. Et tous les autres. En l’espace de deux minutes, quarante-huit obus s’abattent sur la position russe. Une pluie de feu et d’acier. Un déluge qui ne laisse aucune chance. Les explosions se succèdent. Se superposent. Créent un enfer sur terre.

Les yeux thermiques qui percent l’obscurité

La caméra thermique constitue l’atout majeur du Vampire. Sans elle, le drone ne serait qu’un hexacoptère lourd parmi d’autres. Mais avec elle, il devient un prédateur absolu. La technologie bispectralle permet de voir dans l’obscurité totale. De distinguer la moindre source de chaleur. Un moteur de véhicule encore chaud. Un feu de camp mal éteint. Un soldat qui croit se cacher. Tout apparaît sur l’écran du pilote. Lors de l’attaque du 24 novembre, cette technologie a permis d’identifier précisément chaque cible. Les opérateurs pouvaient compter les soldats russes. Les voir bouger. Paniquer. Chercher un abri. Certains tentaient de se disperser. De courir vers les bois voisins. Mauvaise idée. Les drones suivaient. Ajustaient leur trajectoire. Larguaient leurs charges avec une précision terrifiante. Les images thermiques captutées cette nuit-là montrent des silhouettes blanches qui s’effacent. Qui disparaissent dans un flash d’explosion. Des corps qui ne bougent plus. Des points de chaleur qui s’éteignent un à un. C’est clinique. Froid. Terriblement efficace.

Quand je regarde ces images, je ressens un malaise profond. Pas de la pitié exactement. Plutôt une incompréhension face à cette nouvelle forme de guerre. Où l’ennemi devient une tache lumineuse sur un écran noir. Où la mort arrive sans visage. Sans regard. Sans rien d’humain.

Les Brigades ukrainiennes comme la 5ème Brigade d’Assaut ou la 100ème Brigade Mécanisée ont perfectionné l’usage de ces systèmes. Elles effectuent des sorties multiples chaque nuit. Vingt-sept missions en une seule nuit pour certaines équipes. Un record établi dans le secteur de Toretsk. Les drones décollent. Frappent. Reviennent. On change les batteries. On recharge les munitions. Et ils repartent. Une chaîne de production de la mort. Les Russes ont tenté de s’adapter. Ils déploient des systèmes de guerre électronique pour brouiller les signaux. Des stations puissantes qui émettent des interférences. Mais les Ukrainiens ont trouvé la parade. Certains drones utilisent maintenant des câbles à fibre optique. Une bobine se déroule derrière le drone. Impossible à brouiller. La communication reste stable. Le contrôle total. D’autres drones servent de relais. Ils planent en altitude et amplifient le signal pour les drones d’attaque. Un système en couches qui garantit la continuité opérationnelle.

Source : militarnyi

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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