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Chronique : Pokrovsk brûle, l’Ukraine tient ses lignes dans l’enfer du Donbas
Crédit: Adobe Stock

Comprendre l’importance de Pokrovsk c’est comprendre pourquoi la Russie sacrifie tant d’hommes pour la capturer. Pokrovsk n’a jamais été une grande ville. Avant la guerre elle était une modeste agglomération de soixante mille habitants. Une ancienne ville minière. Un centre ferroviaire régional. Rien de particulier à première vue. Mais géographiquement c’est une porte. C’est la dernière porte contrôlée par l’Ukraine entre le Donbas russe et le cœur de l’Ukraine. Derrière Pokrovsk c’est la route vers Sloviansk vers Kramatorsk vers les plaines centrales du pays. La capture de Pokrovsk par la Russie signifierait bien plus qu’une victoire tactique. Cela signifierait l’effondrement potentiel de toute la défense du Donbas selon les experts militaires. Mykhaylo Zhyrokhov un analyste militaire ukrainien a déclaré au BBC que si Pokrovsk tombe « l’ensemble de la ligne de front s’effondrera ». Ce ne sont pas des paroles en l’air. C’est une analyse basée sur la géographie la logistique la structure des défenses. Pokrovsk n’est pas juste une ville. C’est une artère. Et si elle est coupée tout le système défensif ukrainien à l’est risque de s’écrouler comme un château de cartes.

Les opérations « Cherche et détruit » dans les rues

À l’intérieur de Pokrovsk même le combat prend une forme urbaine brutale. Les Airborne Assault Forces ukrainiennes mènent des opérations qu’elles appellent « Cherche et détruit ». C’est l’euphémisme militaire pour un nettoyage urbain sanglant. Les soldats russes qui ont réussi à pénétrer dans la ville se terrent dans les bâtiments les caves les ruines. Les Ukrainiens les traquent. Bâtiment par bâtiment. Rue par rue. La Skala Separate Assault Battalion une unité d’élite ukrainienne a nettoyé autour de la gare centrale du Collège Pédagogique de Pokrovsk et de la Place Catedralnaia. Chaque clearing operation c’est du combat au couteau au pistolet à la grenade. C’est du combat où la distance se mesure en mètres où la mort est certaine pour l’un des deux combattants. Et toujours les Ukrainiens avancent. Toujours ils repoussent l’envahisseur. Les chiffres rapportés par les forces spéciales ukrainiennes parlent de centaines de Russes éliminés dans ces opérations. Pas en une semaine. En quelques jours. La cadence du combat urbain est apocalyptique.

Les opérations urbaines sont ce qu’il y a de pire en matière de combat. Pas d’espace pas d’air pas de retraite. Juste le tueur et le tué dans les murs gris.

Les secteurs qui craquent : Kostiantynivka tient à peine

Pokrovsk n’est pas seule sur le front. Le secteur de Kostiantynivka à proximité absorbe lui aussi un déluge d’attaques. Vingt-neuf assauts en une seule journée. Vingt-neuf. C’est comme si la Russie frappait à la porte encore et encore en sachant que la serrure finira bien par céder. Les zones autour de Shcherbynivka de Rusyn Yar de Yablunivka connaissent un combat constant. Certaines portions changent de mains. Une Heure contrôlée par la Russie puis reprise par l’Ukraine puis perdue de nouveau. C’est un jeu de chiffres. Toujours plus de troupes dans le secteur jusqu’à ce que l’une des deux nations s’effondre sous le poids de ses pertes. L’Ukraine sait qu’elle ne peut pas gagner ce jeu à long terme. Pas face à la Russie qui a une réserve de deux cent millions d’habitants pour puiser des soldats. Pas face à une Russie disposée à sacrifier dix soldats pour prendre cent mètres de terrain. Mais l’Ukraine peut peut-être tenir assez longtemps assez fort pour que quelque chose d’autre change. Peut-être que l’hiver peut aider. Peut-être que le soutien occidental peut arriver. Peut-être que quelque chose quelque part peut basculer la balance.

C’est une bataille d’usure et l’Ukraine le sait. Elle résiste pour gagner du temps en espérant que le temps travaille pour elle.

Source : ukrinform

Ce contenu a été créé avec l'aide de l'IA.

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